Se placer sous les bons auspices de Ganesh-Oghme-Hermès
Posté par othoharmonie le 11 février 2015
Précision importante : ce texte ne vise pas à définir la Wicca. Il vise à proposer un cadre de communication quand on parle de la Wicca. Quand on pose une question à quatre wiccans, on a cinq réponses (et demi) différentes voire contradictoires. D’où un problème : comment faire pour communiquer avec des personnes non wicca dans ce contexte (qui est le contexte que je recherche : celui d’une liberté religieuse complète !).
A travers ce texte, on ne cherche pas un consensus sur une définition de la Wicca, on veut juste écrire comment je il faut axer une quelconque communication. Cela fait plusieurs fois que le milieu Wicca (et le milieu païen en général) me semble démontrer, par des actes et des paroles, l’existence d’un problème de communication avec l’extérieur « moldu ». Souvent le média de communication «intra-sociale» est représenté par les journalistes et force est de constater que les milieux wiccan et païen ne rendent pas toujours une image « correcte » : en clair, les discours, pris sans recul, évoquent plus une secte (– Je ne veux pas communiquer – Tu n’as pas le droit de dire ça – Tu n’y connais rien – etc. Cf. l’incident Alison sur Madmoizelle*) qu’un mouvement religieux nondogmatique, ouvert au dialogue et à la critique. A terme, cela peut poser problème, vous ne croyez pas ?
Il y a encore peu de temps, une journaliste qui s’est présentée sur un groupe Wicca Facebook a du avoir une surprise en lisant certaines réactions un peu outrancières. (Nous savons pourquoi ces réactions existent, mais quelqu’un qui « débarque » ne le sait pas…).
Il me semble donc que ces réactions, toutes légitimes qu’elles soient, gagneraient à être canalisées. Le but n’étant ni de faire du prosélytisme (je suis contre soit dit en passant), ni d’avoir une communication centralisée par une autorité centrale (ce qui va contre le Rede Wicca : fais ce que tu veux…), mais plus d’avoir un mode de communication avec l’extérieur « moldu » qui même s’il est décentralisé peut servir de conseil/guide de communication à toutes/tous les wiccanes/wiccans.
Pour moi, c’est un « retour » important : je n’apprécie pas (en général, hein !) le milieu ésoterico/occultiste et c’est un article dans un journal qui m’a branché initialement sur la Wicca. Je pense important de redonner le « don » qui m’a été fait à ce moment-là. J’ai appelé pense-bête de Ganesh-Oghme-Hermès les points qu’il me semble important de garder en tête quand on parle à quelqu’un qui ne connaît ni la Wicca, ni le milieu « païen » (journaliste ou simple particulier « moldu »).
J’ai essayé de faire court (quatre idées principales en partant de la plus importante) et j’ai développé un peu chacun de ces points pour préciser ma pensée…
1 – La Wicca est une religion non dogmatique: en parlant de la Wicca je n’engage que moi et éventuellement mon cercle, mon coven ou mon courant SI j’ai reçu une délégation de parole.
Il n’y a pas de cadre figé sur ce que l’on «vénère»: certains sont polythéistes, d’autres panthéistes, d’autres encore monothéistes, enfin certains sont plus dans une optique symbolique (ex : la Nature). Il n’y a pas une autorité centrale : personne ne peut définir LA pratique orthodoxe de la Wicca ou parler au nom de la Wicca. Tous les points de vues sont donc personnels (ou ceux d’un cercle/coven/courant éventuellement si l’orateur en est le porte-parole) avant d’être des points de vue wiccans.
C’est également la raison pour laquelle il existe plusieurs courants wiccans, tous sont légitimes puisque rien n’est défini a priori. Le principe du secret complet et total existe pour certains wiccans et leur silence ne doit pas être pris pour une acceptation d’une communication ou de « révélations » sur la Wicca. Le « non dogme » implique qu’il ne peut y avoir « révélation », ni « secret ultime et monnayable ».
2 – Le seul cadre dans la Wicca est donné par le « Rede » (= le Conseil) – « Si nul n’est lésé, fais ce que tu veux » – et la loi du triple retour – « Tu recevras trois fois ce que tu as fait ».
C’est donc plus un cadre faisant appel à la responsabilité et à une réflexion sur les conséquences de ces actes qu’un dogme « éthique ». Plus qu’un principe moral rigide (faire ci ou ça, sinon…), c’est un principe de responsabilité personnelle très générique et soumis à de multiples interprétations qui fait appel à une réflexion sur nos actions, leur impact et sur le contexte. Ceci donne un aspect « vénération/respect de la nature » et « non-violence » à la Wicca. Mais là encore plusieurs interprétations sont possibles sur le « nul n’est lésé ».
3 – Une conséquence du « Rede » est la séparation entre la Politique/la Religion/la Science pour une wiccane/un wiccan.
Pourquoi une conséquence du Rede ? Si des gens ont des croyances différentes voire opposées comment ne léser personne en interagissant ? La réponse est : en ne tenant pas compte des croyances dès que l’on sort du cadre religieux. Il ne peut donc y avoir d’approche sectaire, fondamentaliste ou intégriste au vu du Rede. Les approches laïque et scientifique viennent d’ailleurs de la Grèce antique polythéiste : la Wicca, religion moderne, ne fait que reprendre une ancienne tradition
La politique n’est évidemment pas interdite aux wiccanes/wiccans mais, dans ce cas, c’est en respectant le principe de séparation entre la religion et la politique… comme dans la Grèce antique (idem pour l’approche santé et psychologique). Certains courants de la Wicca veulent influencer la politique de leur pays (par exemple, le Reclaiming) mais ils suivent le cadre politique sans demander un changement de système politique (pas de mise en place d’une théocratie ou de faveur spéciale pour la Wicca). En clair, ces courants suivent les règles politiques démocratiques comme n’importe quel groupe (écologistes, socialistes, féministes, NRA, etc.) souhaitant promouvoir ses idéaux de manière pacifique.
Certains d’entre nous s’affichent comme wiccanes/ wiccans et affichent publiquement la Wicca (site internet, etc.) mais le prosélytisme n’est pas une valeur encouragée au vu du Rede. Par contre, on peut faire un effort pour que la communication de la Wicca soit claire et non parasitée par des intérêts particuliers (d’où ce pense-bête).
4 – La Wicca fait partie du mouvement global du paganisme (néo ou pas) mais elle n’est pas la seule représentante de ce mouvement et si elle reconnaît les mouvements avec des approches proches du « Rede », elle se désolidarise complément des mouvements à visé identitaire ou communautaire intégriste.
Notamment la Wicca n’a rien à voir avec le satanisme, l’extrême droite, l’extrême gauche. A partir d’un rappel de ces points AVANT chaque communication (via internet ou en direct) et en insistant sur leur importance auprès de tout interlocuteur chacun peut développer ensuite son point de vue wiccan (approche plus spirituelle/ symbolique/philosophique que religieuse, gardnerien/éclectique/faery/reclaiming, etc.) auprès d’un tiers sans encourir des reproches du reste de la communauté wiccane ou païenne. A vous de voir si cela peut servir de base pour avoir une communication décentralisée mais structurée.
* http://www.madmoizelle.com/sorcierewiccane-248658
Retrouvez les articles de Onrique sur son blog : http://wicca-monde.over-blog.com
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