MEDITER SUR LE SOI

Posté par othoharmonie le 29 mars 2015

 

comment-mediter-chez-soi-mains-en-coupeOn doit toujours persévérer dans la méditation sur le Soi, sans laisser place au doute « est-ce possible, ou non ? ». Aussi pêcheur qu’on puisse être, il ne sert à rien de se tourmenter et de pleurer « oh, je suis un pêcheur, comment puis-je être sauvé ? ». Si l’on renonce à la pensée « je suis un pêcheur » et si l’on reste profondément centré dans la méditation sur le Soi, le succès est assuré. Il n’y pas deux mentaux, un qui serait bon et un qui serait mauvais ; il n’y a qu’un seul mental. Ce ne sont que les impressions résiduelles qui sont de deux sortes – favorable et défavorable. Quand le mental est sous l’influence des impressions favorables on le considère comme bon ; sous des impressions défavorables il est dit mauvais. On ne doit pas permettre au mental de se tourner vers les choses du monde et de se mêler des affaires des autres. Aussi mauvais que certains êtres puissent paraître, on ne doit pas les haïr pour autant. Le désir doit être évité au même titre que la haine. Tout ce que l’on donne à autrui, on se le donne à soi-même. Sachant que telle est la vérité, comment peut-on encore refuser quoi que ce soit à son prochain? Si l’ego se manifeste, tout se manifeste ; si l’ego s’apaise, tout s’apaise. A mesure que nous nous conduisons avec humilité, le bien s’établit. Une fois le mental tranquillisé, peu importe où l’on vit.

Tant que les impressions des objets demeurent dans le mental, il est nécessaire de poursuivre l’investigation « qui suis-je ? ». Dès que les pensées se manifestent elles doivent êtres détruites à l’endroit même de leur origine par l’investigation. Se livrer sans interruption à la contemplation du Soi, jusqu’à ce qu’il soit réalisé, cela suffit. Tant que la forteresse est occupée par les ennemis, ceux-ci tenteront de se lancer au dehors ; mais si, au moment où ils s’élancent, ils sont anéantis, la forteresse tombera dans nos mains.

En vérité, seul le Soi existe. Le monde, l’âme individuelle et Dieu ne sont que des apparences dans le Soi, comparable à l’argent dans la nacre. Ils apparaissent et disparaissent simultanément. Le Soi est ce en quoi il n’y a pas la moindre pensée « je ». Cela est appelé « Silence ». Le Soi lui-même est le monde ; il est le « Je » ; il est Dieu ; tout est Shiva, le Soi.

Le soleil se lève sans désir, sans intention ni effort ; et par sa simple présence, la pierre émet de la chaleur, le lotus fleurit, l’eau s’évapore et les hommes accomplissent leurs tâches diverses et variées, puis se reposent. De même qu’en présence de l’aimant l’aiguille se met à bouger, ainsi, par le pouvoir de la présence de Dieu, les âmes, gouvernées par les trois fonctions (cosmiques) ou par la quintuple activité divine, accomplissent leurs actions, puis se reposent, conformément à leur karma. Dieu n’a pas d’intention et aucun karma n’adhère à Lui ; c’est comme le soleil qui reste insensible aux activités du monde ou l’éther qui pénètre tout sans être influencé par les aspects positifs ou négatifs des quatre autres éléments.

Celui qui s’abandonne au Soi, c’est à dire Dieu, est l’adorateur le plus parfait. S’abandonner à Dieu signifie demeurer fermement dans le Soi sans permettre à une autre pensée que celle du Soi de surgir. Tout fardeau que nous remettons à Dieu, Il le portera. Puisque le pouvoir suprême de Dieu anime tout, pourquoi ne nous y soumettons-nous pas, plutôt que de nous tracasser pour ce qui doit être accompli et comment il le sera. Sachant que le train transporte toute lourde charge, pourquoi devrions-nous, nous les passagers, continuer à porter nos petits bagages sur les genoux, pour notre plus grand inconfort, au lieu de les poser à terre dans le train et d’être à l’aise.

EXTRAIT du livre : « Qui suis-je? » Les enseignements de Sri Ramana Maharshi

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