QUAND LE MENTAL DISPARAIT
Posté par othoharmonie le 27 mai 2015
Yogananda a demandé à l’enseignant spirituel Osho :
Osho, est-il possible qu’au lieu d’observer la pensée, je réfléchisse seulement sur l’observation ?
Yogananda, c’est non seulement possible, c’est même absolument certain qu’au lieu d’observer les pensées, tu réfléchis seulement sur l’observation. Mais si tu en deviens conscient, un changement est possible.
Si tu peux penser à l’observation, pourquoi ne pourrais-tu pas observer la pensée ?
Essaie, tout simplement. Ce n’est pas quelque chose de difficile, c’est simple.
Mais la plupart des gens font cela – ils pensent à l’observation des pensées et se dupent eux-mêmes : ils se persuadent que de grandes choses se passent, que l’observateur est entré en action, que les pensées vont bientôt disparaître, et que l’état de non-mental est tout proche !
Quand les gens me disent que leur méditation se déroule à la perfection, je suis un peu sceptique. Si votre méditation se passe bien, il n’est pas nécessaire de me le dire, je peux le voir moi-même. Cela change votre regard, votre attitude, votre façon de marcher, cela change votre façon de parler, vous devenez de plus en plus silencieux – un lac paisible sans aucune perturbations dues aux pensées.
Mais le mental humain est absolument malhonnête ; il essaie jusqu’au bout de vous berner. Et vous êtes très naïfs, vous ne cessez de vous faire avoir.
Sadie Moskovitz emmena sa vieille grand mère au cinéma. C’était un film à grand spectacle sur l’empire romain. Dans une scène, une foule de prisonniers désarmés étaient jetés aux lions. La vieille grand mère fut prise de bruyants sanglots, criant : « Ah, les pauvres gens… ! »
Sadie fut très gêné et, furieux, lui murmura : « Ne pleurs pas comme ça Mamie, ce sont des Catholiques ! »
Choquée, Mamie dit : « Je le vois bien. » Puis après être restée tranquille un moment, elle se mit à sangloter encore plus fort qu’avant.
« Mamie » demanda Sadie, « que se passe-t-il encore ? »
« Là-bas… regarde là-bas… » dit la grand mère, « ce pauvre lion au fond, il n’arrive pas à attraper le moindre Catholique ! »
Méfiez-vous de votre mental plus que de n’importe quoi au monde ! C’est le plus grand système d’arnaque qui existe ; il a été créé par votre corps, votre physiologie, votre chimie, votre biologie. Il vous maintient attaché au corps et ne vous permet pas d’ouvrir les yeux sur votre conscience. Il vous fixe quelque part, et ne vous donne jamais aucune liberté. Le danger serait que si vous aviez un moment de liberté vous risqueriez de devenir conscient de votre grandeur intérieure, de la beauté de votre être, et de l’immensité de sa vérité et de sa gloire. Une fois que vous avez vu cette splendeur, vous ne pouvez plus être trompé.
Yogananda, change cela maintenant. Au lieu de réfléchir sur l’observation, mets-toi à observer tes réflexions.
Même si les pensées concernent l’observation, observe.
Peu importe quel est l’objet des pensées, elles peuvent être observées. Ne te laisse perturber par rien. Persiste dans ton observation, même si les pensées portent sur l’observation, et la pratique de l’observation te révélera les secrets et le mystère de ton être. Et quand cela se produit, le mental disparaît.
Le mental n’est présent que lorsque tu es complètement inconscient et ignorant. Quand la méditation apporte plus de lumière, plus d’observation, le mental disparaît comme l’obscurité. Ce n’est pas un ennemi très fort, c’est simplement que tu n’as jamais essayé d’aller au-delà de lui.
L’observation est simplement un procédé qui permet d’aller au-delà du mental, très loin – en regardant le mental, en observant ce qui se passe. Quoi que fasse le mental, vous le regardez – sans appréciation, sans condamnation, sans jugement, parce que tout cela fait partie de la pensée, de la réflexion.
L’observation ne se soucie pas de juger, de condamner, de justifier ou d’apprécier. L’observation est comme un miroir ; devant un miroir, même si vous avez un agréable visage, le miroir ne vous sourit pas. Si votre visage est laid, le miroir n’est pas dégoûté. Vous pouvez ne pas avoir de visage et le miroir n’est en rien concerné !
L’observation est exactement comme un miroir qui reflète le mental. Quoi qu’il se passe, le miroir le réfléchit, mais ne fait aucun commentaire. C’est le secret pour aller au-delà du mental, loin, très loin au-delà de lui. Vous allez alors très vite vous rendre compte que votre mental n’est plus qu’un écho lointain – vous ne pouvez même plus saisir ce qu’il marmonne – et puis il disparaît !
L’attachement au mental se produit par le biais de la condamnation ou de l’appréciation.
Quand le mental disparaît, ne vous dites pas à vous-même : « Aha, ça y est ! » Parce qu’alors le mental est déjà revenu par une porte secrète.
Restez silencieux.
Ne dites pas : « Aha ! »
Il n’y a pas besoin de dire : « Ça y est ! »
Réjouissez-vous et savourez le silence qui est apparu autour de vous.
Alors que le mental était comme la foule au marché, vous êtes entré dans les silences du cœur.
Réjouissez-vous, dansez, mais ne dites pas le moindre mot !
Source : OSHO Satyam Shivam Sundram – chap. 27 quest. 2
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