LES AMITIES SPIRITUELLES
Posté par othoharmonie le 31 mai 2015
Aux positivistes je dirai que l’âme est immortelle, que nos morts sont vivants et tout près de nous. Car il y a d’autres espaces dans l’Univers que l’espace terrestre et d’autres modes d’agrégation des molécules matérielles que ceux de notre physique.
Je leur dirai que Dieu existe comme entité individuelle; qu’Il Se préoccupe non seulement de la direction générale des mondes, mais aussi de notre direction particulière, à chacun; qu’Il peut intervenir dans nos petits malheurs; que le miracle existe; et que si Renan déclare le contraire, c’est qu’il n’a pas voulu se mettre dans les conditions propres à observer ce phénomène.
Je dirai aux catholiques que Dieu ne S’irrite jamais, ne punit jamais, ne condamne jamais définitivement. Quand les hommes s’obstinent dans le mal, Il laisse aller les choses et ce sont les chocs en retour que nous appelons faussement la colère divine.
Je dirai aux catholiques qu’il y a en effet dans la création un enfer et un paradis, comme il y a un nadir et un zénith; l’un et l’autre sont perpétuels; les êtres passent de l’un à l’autre, selon leurs travaux et leurs besoins, mais ils n’y restent jamais perpétuellement. Partout où l’on travaille, où l’on souffre, c’est une forme de l’enfer; partout où l’on se repose, c’est une forme du paradis.
Je leur dirai que ce catholicisme est la plus belle, la plus haute, la plus complète des religions; qu’il les mène certainement à ce Dieu qu’ils adorent, le seul vrai Dieu, le plus trahi de tous les dieux. Je leur demanderai de relire la Passion de Notre Jésus, du Jésus de toute l’humanité; qu’ils regardent où se trouvent aujourd’hui et Ponce-Pilate et Caïphe; et qu’ayant vu, ils se retournent vers le Christ, toujours crucifié, avec une foi plus ardente et un dévouement total.
Je dirai aux rationalistes de l’Église protestante, aux spiritualistes de toute école que ce Jésus est plus qu’un homme, et-plus qu’un dieu; qu’Il Se manifeste sans prendre aucun intermédiaire à quiconque veut bien aller vers Lui par l’accomplissement de Ses préceptes; que leur science ne sera jamais qu’une bribe; que le surnaturel existe, en dehors de tout ce qui reste d’inconnu dans le naturel.
Et à tous je dis ces choses, simplement pour qu’ils les entendent au moins une fois. Car je sais que toute activité est utile, et que tout homme suit en définitive la voie qu’il est capable de suivre, pour le moment. Toutes les voies mènent à la voie étroite de l’Évangile, où marche l’Amour.
Nos travaux, nos fatigues, nos passions, nos désirs, nos haines, nos indifférences sont des écoles de l’Amour. Nous devons apprendre l’Amour : à nous d’abord, à tout ce que nous croyons être notre moi, à tous les êtres autour de nous, au-dessous, au-dessus de nous; c’est le seul but de la vie, c’est le seul pourquoi de la création.
Mais cette attitude mystique doit jaillir spontanément du profond de nous-mêmes; les livres des sages, les exemples des saints ne le font éclore que si nous avons déjà travaillé profondément le sol de notre esprit. C’est une initiation, une régénération, une naissance nouvelle, annonciatrice de cette troisième et définitive naissance, par laquelle on devient enfant de Dieu et l’on possède le Ciel, même au fond de l’Enfer, je veux dire au fond de la douleur.
Or, toute naissance suppose une mort. Notre être, étant composé de bien d’autres choses que d’un corps de matière, peut subir bien d’autres morts que la mort physique. Mais ce ne sont jamais que des douleurs transformatrices et toute agonie appelle une joie et un progrès.
Un changement intellectuel, une crise sentimentale, une vue neuve, cela veut dire la mort de quelque chose dans le psychisme et la naissance de quelque autre chose, jusqu’alors endormie.
Extrait de « Le Chemin vers Dieu » par Sédir
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