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La musique indienne, source de spiritualité

Posté par othoharmonie le 4 juin 2015

Carnatic_violinsLa musique indienne, exotique et mystérieuse, vient nous chercher au plus profond de nous-mêmes. Mais pour les maîtres indiens, elle serait à l’origine de « tout » et s’inscrirait dans une communion avec l’Univers.

D’après les légendes, de certains saints émanaient un parfum de rose. On dit d’ailleurs qu’une fragrance musquée suivait les interprétations musicales d’Annapurna Devi. Première femme du célèbre sitariste Ravi Shankar, elle a maîtrisé l’art de la musiquehindustani, musique de l’Inde du Nord, à la perfection. Source de tensions, l’admiration qu’elle suscitait lui coûta son mariage. 

Et pourtant, la tradition veut que la pratique de l’art musical indien ressemble à une ascèse spirituelle : le calme, la patience, le contrôle de soi et de sa respiration, ainsi qu’une immense humilité à l’égard du maître, sont de rigueur. Ravi Shankar Mishra, maître de bansouri, la flûte indienne, l’explique : « La première condition est l’engagement, la seconde est le « surrender », ce qui signifie de s’en remettre totalement à l’enseignement du maître. Et pour cela, il faut savoir écouter, aussi bien la musique que le maître. C’est très beau. » Si le maître transmet bien une part de technique à son disciple, son enseignement va bien au-delà car sa qualité la plus précieuse est immatérielle : il apprend à ressentir la musique et à retransmettre ce ressenti. 

Un son tellurique à l’origine de tout

Depuis la nuit des temps, dans toutes les sociétés, la musique vient toucher les profondeurs de l’âme humaine, et en Inde l’apprentissage de l’art musical exige le déploiement d’une grande intériorité. Des qualités comme le calme et la patience ne sont pas seulement nécessaires pour tenir une posture durant plusieurs heures ; c’est grâce à sa pleine attention au moment présent que se révèle au musicien le secret des notes. Le calme et la méditation lui ouvrent ainsi l’accès à un autre espace-temps, une autre fréquence : le son ou « nada » en sanskrit. « Il s’agit du yoga Nada, le yoga du son, c’est une méditation », commente Ravi Shankar Mishra. « En Inde, la musique est un domaine très spirituel. Toutes les compositions musicales proviennent de ce son subtil, « Nada ». C’est ici que réside le secret de la musique indienne. »

101955893La tradition musicale indienne considère que toutes les notes de musique se fondent et jaillissent d’un seul son pur et absolu : le son « AUM », chanté par tous les yogis d’Inde et du Tibet. De ce son pur naîtrait tous les autres ; primordial, il serait à la fois le principe, le pouvoir et la source de toute création. De très faible intensité, il peut se rapporter à la vibration sonore permanente « AUM… » émise par la terre, découverte par des chercheurs japonais en 1998. Ce son mystérieux est inaudible aux oreilles ordinaires ; seuls ceux dont la conscience est profondément tournée vers l’intérieur, en méditation, peuvent le saisir. Kabir, le saint soufi, l’appelait la « musique inaudible », et Ravi Shankar Mishra souligne le paradoxe : entendre ce son exige le silence. « Il ne peut y avoir de bonne musique sans silence intérieur. Au fur et à mesure de la pratique, ce silence s’établit dans le musicien, grâce à des techniques de yoga et à la dévotion, et en écoutant de belles compositions. Cette dernière constitue une part fondamentale de l’apprentissage. »

Une musique pour communier avec l’univers

Dans sa plus pure tradition, l’art musical indien s’inscrit en communion avec l’univers entier, qui, avec ses sons et ses formes, n’est autre que pure harmonie. Sur les pas de son cheminement musical et spirituel, le musicien devient canal d’expression de cette harmonie universelle en jouant des « ragas ». Ce mot sanskrit se traduit par « passion », et représente un groupe de sons caractérisés par un état émotionnel. Compilés dans les textes millénaires des Védas, en particulier les textes des Samaveda, les ragas détiennent un grand pouvoir : leur structure, génératrice d’une atmosphère particulière telle que la nostalgie, l’amour ou l’exaltation, confère au musicien qui les joue la faculté de transformer son environnement aussi bien physiquement que psychologiquement. La force des éléments peut être ainsi démultipliée sous l’effet de la musique d’un raga. 

L’exemple surprenant de Tansen, célèbre musicien de la cour du roi Akbar au XVIème siècle, est souvent cité par les maîtres de musique pour ses prodiges : il pouvait provoquer la pluie en jouant le « Raga Megh », ou Raga pour la saison des pluies, ou savait allumer une lampe en jouant le « Raga Dipika », ou Raga de la flamme. Si de tels exemples semblent un brin mythique, pour des maîtres indiens tels que Ravi Shankar Mishra il s’agit bien « du pouvoir des ragas »

La croyance en de tels pouvoirs, développés grâce à une pratique assidue, ne se limite pas à l’Inde. Ainsi, au Tibet, les écrits d’explorateurs rapportent comment des lamas tibétains, au moyen du son de leurs cors, de leurs trompettes et des battements de tambours, pouvaient disperser des nuages chargés de pluie, ou au contraire les concentrer et provoquer les averses. Le pouvoir serait ainsi contenu dans les sons, bien plus que dans les mots. 

images (1)En connexion étroite avec le cosmos, les ragas s’associent également à certains moments de la journée et des saisons. « Certains ragas se jouent le matin, d’autres le midi ou le soir », explique le maître de flûte indienne. Au point que « s’il est joué au petit matin alors qu’il est destiné à la nuit tombée, le Raga excellemment interprété par un grand musicien recouvre celui-ci d’obscurité », écrivait le sanskrite et spécialiste de musique indienne, Alain Daniélou. 

Pour le musicien dont le plus profond de l’être vibre avec les rythmes sacrés de l’univers, les enchaînements de notes ne peuvent se réduire à une suite d’intervalles de sons saccadés. Au contraire, chaque note constitue une vibration provenant de l’intérieur du musicien, créant comme un arrondi d’une note à l’autre, de sorte qu’au contact de la vibration intime de l’interprète, le résultat d’ensemble exalte une harmonieuse unité, au plus près du rythme cosmique. Le musicien partage ainsi avec les membres de son public une fréquence vibratoire, et si ces derniers sont suffisamment réceptifs, alors le temps se suspend et devient méditation, rétablissant ordre et harmonie. Un langage de l’univers.

source INREES

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Le jeûne de l’esprit

Posté par othoharmonie le 4 juin 2015

 

Il y a lieu ici d’attirer l’attention des hommes de bonne volonté sur l’importance de ce silence intérieur imposé, non seulement à notre perpétuelle inquiétude de nous-même et de notre devenir, mais même à nos facultés mentales.   Légitime et nécessaire, quand il s’agit d’élucider un problème de science naturelle ou de mathématique ou de nous déterminer dans tout ce qui a trait à notre vie d’ici-bas, le raisonnement devient un obstacle, lorsqu’il s’applique aux vérités de l’ordre éternel qui le dépassent radicalement.   

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 Certes, pour les débutants dans la vie intérieure, il est utile d’entretenir leur jeune enthousiasme par des arguments en faveur de leur foi encore vacillante.  Le Seigneur les encourage même parfois, par des douceurs, des consolations, de fu-gitives extases. 

 Mais, cette première période passée, un jeûne spirituel rigoureux qui écarte toute spéculation intellectuelle et se contente d’une foi nue, dépouillée de ses atours et de ses appuis sensibles, est nécessaire pour disposer notre esprit à recevoir les clartés définitives.  Il permet à Dieu et aux anges qu’Il a commis à notre avancement, de former nos yeux intérieurs pour voir les réalités et nos oreilles pour entendre les paroles de vie. 

 Ce jeûne de l’esprit est assez dur à pratiquer.  Aussi celui qui n’a pas le courage de s’y livrer spontanément, mais qui est jugé toutefois capable de les supporter, entre souvent dans ce qu’on appelle les nuits mystiques qui ont été souvent décrites par les auteurs spirituels.  L’esprit traverse un désert où il ne voit que du noir;  il lui semble être jeté dans un abîme dans lequel il ne trouve aucun point d’appui et pour sortir duquel, il ne découvre aucune issue.  Toutes les notions et les certitudes qui faisaient sa joie, disparaissent;  l’espérance l’abandonne;   ses travaux ascétiques lui semblent avoir été faits en vain, il se croit perdu. 

 Le Maître cependant veille sur lui.  Il n’avait fait que Se voiler aux yeux de Son disciple, comme une mère vigilante se cache de son petit enfant pour lui apprendre à marcher tout seul, puis reparaît au moment propice. 

 Les bienfaits de ces « nuits » sont très grands, parce qu’elles détournent de tout le sensible, approfondissent l’humilité et disposent à l’union divine. 

 Ces périodes de sécheresse, de doute et de désolation, sont d’autant plus douloureuses, que le mystique avait mis toute sa joie dans les consolations divines.  Son entourage s’aperçoit de sa peine presque impossible à dissimuler, tant elle est intense. 

 C’est pourquoi, ces « nuits » ont moins d’inconvénient dans les cloîtres et pour les cénobites, mais pour nous qui vivons au milieu du monde, nous ne devons pas paraître moroses :  notre tristesse éloignerait nos frères de notre idéal.  Nous avons, au contraire, à les attirer, en devenant rayonnants de joie et de paix.  Il nous faut donc tâcher d’éviter les déserts de l’âme en pratiquant nous-mêmes, spontanément, le jeûne spirituel le plus rigoureux et en nous livrant sans relâche aux oeuvres charitables.  C’est le seul moyen de donner au Ciel la possibilité de nous faire progresser intérieurement, sans que nous ayons à traverser les terribles nuits.  Avec Dieu, vous le savez, aucune habileté n’a de chance de réussir, car, selon l’Écriture, « Il sonde les coeurs et les reins ». Néanmoins cette habileté là est permise et le Père est tout heureux de voir Son enfant côtoyer les déserts intérieurs, sans y entrer, parce que trop absorbé par les oeuvres de la compassion fraternelle et parce que son jeûne moral incessant permet, quand même, de construire en lui les organes invisibles du corps glorieux de la résurrection.  Tâchons d’être du nombre de ces privilégiés, de ces courageux soldats qui vont d’eux-mêmes à la bataille et n’attendent pas qu’on les enrôle. 

Extrait de « LE CHEMIN DE LA FOI » par Émile Catzeflis

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