LE DETACHEMENT ET L’HARMONIE DIVINE
Posté par othoharmonie le 26 juin 2015
Il est erroné de croire que l’Homme intégré ou Accompli soit insensible. Il peut, en présence de la grâce féminine, éprouver un état de contemplation pure où l’empreinte du divin apparaîtra comme la note dominante de l’harmonie des formes. Des états d’âme identiques peuvent être éprouvés par la femme pour l’homme.
Lorsque nous parlons de la beauté humaine nous n’évoquons pas seulement une harmonie plastique mais nous pensons aussi et surtout à certaines harmonies intérieures, certaines puissances de l’âme sans lesquelles la grâce extérieure perdrait la magie de son rayonnement. Pourquoi tant d’hommes dits « spirituels » ou « religieux » sont-ils incapables de recueillir le sourire d’une jolie femme en éprouvant l’exalte communion éprouvée par les poètes devant les splendeurs d’une aurore ou d’un soleil couchant ? Pourquoi des religieux et des religieuses détournent-ils si puérilement les yeux et ne peuvent-ils regarder la femme ou l’homme en toute simplicité comme ils regarderaient un parterre de roses dans une jolie pelouse ?
Parce que beaucoup ont mal regardé, parce qu’ils ont été mal informés, ils n’ont pas vu, ils n’ont pas saisi la signification immense de ce qu’en toute simplicité la Nature a placé sur leur route. Ils n’ont pas vu ni compris parce qu’ils ne voulaient pas voir ni comprendre. Ils ne voulaient pas voir ni comprendre parce qu’ils avaient peur. Hommes et Femmes n’ont pas vu que depuis toujours ils avaient à leur côté, presqu’inséparable d’eux-mêmes, le symbole de l’éternelle divinité vivante mis à leur mesure. L’être humain est incapable de jouer proprement le Grand Jeu de la Vie avec les cartes que la Nature lui a laissées dans les mains. Il recherchera sur le plan subtil de l’imagination, dans le jeu de ses pensées, des créations mentales complaisantes pouvant compenser ses échecs sur le plan naturel des phénomènes.
Le grand privilège de l’Homme Eveillé réside dans l’état de liberté dans lequel il se trouve à l’égard des prétendus pièges de l’amour et de la beauté. Il existe un mode de sensibilité supérieure dans lequel nous pouvons être libres des perceptions qui s’offrent à nous. A partir de l’instant où nous sommes affranchis de peur et de l’identification des contacts humains nous révèlent la plénitude de leur richesse. Un sourire, une poignée de mains ou s’échangent des polarités magnétiques généralement insoupçonnées, peuvent – sans que nous le recherchions – nous apporter souvent bien plus de messages que tout autre contact plus intime.
Mais dans la mesure où notre mental veut saisir le charme de ces instants précieux pour les fixer, pour les immobiliser dans la durée en les dégradant dans les rythmes morbides de l’habitude, nous ne conservons d’eux que les cendres éteintes d’une flamme de vie infinie. L‘amour véritable est comme une rose éternelle dont les pétales d’une blancheur immaculée se renouvellent d’instant en instant ; l’envoûtement divin de son parfum et de sa fraîcheur n’atteint que les âmes libérées de la peur et de l’attachement. A peine voulons-nous nous emparer de cette rose infiniment délicate, qu’elle se fane dans nos mains crispées. Elle nous échappe afin de poursuivre en d’autres mondes de liberté et de pure lumière, les rythmes étranges et fascinants de la recréation éternelle.
Nous avons tendance à supposer que l’amour détaché comporte quelque chose de glacial, de distant, d’indifférent, d’insensible. Cette attitude résulte du désir que nous avons de nous sentir appartenir à l’être que nous chérissons. Ceci nous montre à quel point nous somme s à la fois « déracinés » psychologiquement et repliés sur nous-mêmes.
Les Eveillés nous enseignent qu’en f ait et selon les plus hautes lois de la Nature nous n’appartenons qu’au divin. La condition d’exil dans laquelle nous plongeant les vices de notre fonctionnement mental nous prive de la joie de cette appartenance suprême. De ce fait, nous nous tournons vers ce qui est à notre portée et nous souhaitons nous sentir appartenir aux être que nous aimons. En fait, le verbe «appartenir » est aussi dualiste que le verbe « avoir ». Seul importe le verbe ETRE.
Nous perdons de vue le caractère fondamental de liberté de l’amour véritable. L’amour humain qui nous est familier est au contraire sous le signe de la dépendance et, très souvent, de l’esclavage psychologique ; La liberté dans l’amour ne doit pas être confondue avec la licence. En dépit de ses prétentions, l’être licencieux n’est pas réellement libre. Une soif de sensations continuelles l’emprisonne dans les limites d’un égoïsme qui s’affirme progressivement par elle. Nous perdons de vue que si l’amour humain possessif connaît certaines joies, l’amour divin en connaît d’autres. Et si les premières sont évanescentes, les secondes sont infiniment plus durables. L’abus des premières, sous leurs aspects de plaisirs, entraîne la décadence, mais la participation aux secondes apporte un enrichissement de tout l’être, à tous les niveaux.
Ne perdons cependant jamais de vue que la joie de l’état d’amour véritable n’est jamais un but. Elle n’est qu’une conséquence inattendue d’un état d’équilibre supérieur. Elle ne peut en aucun cas être recherchée et, si elle l’était, la vie spirituelle du chercheur ne serait qu’une manifestation d’hédonisme sans issue. Toute convoitise secrète d’une expérience de joie supérieure nous conduit à une forme de sensualisme subtil dont la volupté calculée corrompt la pureté de l’état attendu. L’état d’Eveil ne peut jamais êtres « attendu ». Seule la gratuité totale révèle le caractère ineffable de l’Amour.
Un tel amour peut être comparé à un soleil illuminant tout ce qui tombe sous ses rayons. Qu’il s’agisse du brin d’herbe, de la jolie fleur, du rocher, de l’oiseau, du chien galeux de saint, du criminel, du dévoyé ou de l’ascète, tous reçoivent une égale clarté. Le cœur de l’homme intégré accord le rayonnement de son amour d’une égale façon à ses amis ainsi qu’à ceux qui se disent ses ennemis. Dans une comparaison pleine de poésie, Krishnamurti aurait comparé l’attitude d’un tel homme à celle des fleurs accordant la plénitude de leur parfum à ceux qui les vénèrent comme à ceux qui les écrasent.
Francesca du Forum « La Vie Devant Soi » sur le blog http://othoharmonie.unblog.fr/
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