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Sur le Chemin de la Pensée

Posté par othoharmonie le 8 août 2015

 

regard-778995Pour comprendre le concept de la pensée, il faut connaître tout d’abord d’où provient cette pensée et où elle se situe dans le temps et l’espace. La pensée est invisible et elle se situe partout dans l’Univers autour de nous. Elle est omniprésente.

Comment cette pensée est-elle alors captée par l’homme ? Il faut savoir que nous avons 7 centres énergétiques que nous appelons « chakras » puisque ces centres marquent les points de croisement de nos énergies, nous pouvons les considérer comme des sceaux. Ces sept centres donc, constituent également une forme de réflecteurs, et l’homme est capable de faire revenir la pensée ou d’attirer la pensée vers ces centres énergétiques. L’être humain que nous sommes peut aussi capter cette pensée, car elle est magnétisée, en quelque sorte par les sept sceaux et elle y est attirée comme par un aimant.

Nous dirons que cette pensée entre par notre récepteur, ce septième sceau que nous appelons le sceau de la couronne. Le récepteur accepte cette pensée et l’analyse. C’est à ce moment que l’homme analyse une pensée comme étant positive ou négative. Il entre alors dans l’esprit binaire. Cet esprit binaire provient du fait que nous utilisons un tiers de notre cerveau….

Notre conscience envoie alors un signal qui cristallise une pensée ensuite reçue par notre récepteur, appelé « cerveau ». A partir de ce moment, c’est là que tout se joue car notre cerveau qui fonctionne à un tiers de sa capacité, a développé le concept binaire entre la pensée et le cerveau. La pensée est pure et entre de façon pure dans le cerveau, cependant, pour fonctionner notre cerveau nous fait entrer dans notre esprit binaire, nous devons être logique, avoir du sens, sans quoi, nous pensons être « insensés ».

L’esprit binaire a besoin d ‘une dualité, d’une sorte de polarité : le négatif, le positif. Notre esprit se balade alors entre le succès et l’échec, le pour et le contre, la santé et la maladie. Il est d’ailleurs inconcevable pour beaucoup d’entre-nous de penser que le succès pourrait être omniprésent, sans l’échec.

L’esprit binaire se balance donc entre le positif et le négatif. L’homme puisqu’il pense de cette façon, peut tendre vers la pensée positive, mais pour tendre vers cette pensée positive, il doit avoir connu une pensée négative sans quoi il ne pourrait connaître l’opposé, soit le positif. Alors il analyse et encore une fois, se balance entre le vrai et le faux, le passé et le futur, le positif et le négatif. Il est régit par cette force. A partir de ce moment, l’homme agit selon sa pensée analysée. Il manifeste alors ses expériences dans la réalité, dans tous ses gestes quotidiens et dans tout ce qu’il choisit de vivre, en accord avec sa pensée positive et négative.

Sur notre plan, il y a une vague de pensées positives… la pensée à l’état pur, n’est ni positive, ni négative, la pensée est seulement « pensée. La force divine est pure  et ne se balance pas entre vrai et le faux puisqu’elle est pure. Mais comment découvrir cette force ? Tout simplement en regardant à l’intérieur de vous.

Lorsque l’homme pourra entretenir une seule pensée, une pensée pure, divine, il pourra créer de fantastiques réalités. Non pas parce qu’il entretient une pensée positive, mais parce qu’il entretient une pensée divine qui provient de l’intérieur de soi, qui est le tout et l’homme peut manifester cette pensée à l’état pur.

Pour qu’une pensée se cristallise, pour qu’un désir se manifeste, l’homme doit fixer un point « X » dans son esprit et voir, en image, cette pensée déjà concrétisée. Il doit voir dans son esprit cette image, soit le produit final qu’il désir obtenir. Il doit garder cette image et en même temps, entretenir cette pensée, ce désir dans son esprit. Donc, pensée et image peuvent créer une manifestation dans notre réalité. L’homme a de la difficulté à entretenir image et pensée au même moment, ceci est causé par le balancement de son esprit que l’on pourrait appeler « doute ».

Ce doute est fortement entretenu par l’homme et ce doute provient encore une fois de l’esprit binaire qui se balance et se balance, puisque l’homme connaît seulement un point « A » et un point « B », c’est à dire le positif et le négatif. Il croit devoir connaître le négatif, le point A, avant de connaître le positif, le point B, ce pourquoi il rate souvent sa cible. Alors que ce n’est pas seulement une question d’équilibre entre positif et le négatif mais c’est plutôt une question de reconnaissance de sa propre divinité et de sa confiance en lui. 

Une fois que l’humanité aura goûté aux saveurs infinies de sa personnalité, il connaîtra l’autre dimension. Et pour goûter à ces saveurs infinies, il faut d’abord affirmer et reconnaître que l’homme est divin, voilà une première porte à franchir et ensuite l’homme peut expérimenter sa propre divinité, son infinité.

La pensée régit toutes les parties de notre corps. Elle actionne les mouvements de notre corps, la pensée actionne une force en nous que l’on appelle « énergie » et cette énergie se traduit en termes physiques. Notre fonctionnement corporel et notre création de chaque expérience nous permettent d’expérimenter dans l’action, mais là, il y aune différence entre une action et une réaction. Donc l’homme qui utilise un tiers de son cerveau ne peut que « réagir » à cette force qu’est la pensée et non pas « agir » avec la pensée. Cependant, l’homme peut transcender cette réaction et connaître l’action, en coopérant avec cette force pure, avec la pensée et ainsi actionner les forces qui se manifesteront dans son quotidien, dans toutes ses expériences.

On parle fréquemment de « forme-pensée », et une forme-pensée doit être pensée d’abord, avant de prendre forme. Une forme-pensée provient du même récepteur et prend forme dans notre quotidien. Donc cette forme est la manifestation de cette pensée, qu’elle soit matérielle ou spirituelle. Une pensée prend forme dans la pensée, et la forme prend forme dans la pensée. Sans pensée, nous ne pouvons régir et mouvoir notre corps, la pensée est infinie, partout, puissante, sans limite.

Bien évidemment, pour manifester toute forme de pensée dans notre réalité, il fait avoir la volonté sans quoi cette pensée ne peut prendre forme. La volonté en d’autres termes, pousse, actionne vers l’extérieur la pensée pour se manifester dans notre réalité, puisque l’homme a besoin d’expérimenter, de voir, de toucher, d’entendre de goût et de sentir pour recevoir la connaissance.

Soyons responsables de nos pensées… toute personne a une volonté, même si parfois on entend dire : « Non, ne n’ai pas voulu cette expérience dans ma vie »… Mais qui d’autre a créé cette expérience ? Une force extérieure ? IMPOSSIBLE !…  Il n’existe pas d’erreur de parcours, il n’existe que des expériences, lesquelles nous apportent les émotions nécessaires pour devenir SAGESSE.

Voilà le chemin de la noble vertu du Maître que nous deviendrons.

Source : Francesca du blog http://othoharmonie.unblog.fr/

Publié dans Penserie, TRANSFORMATION INTERIEURE, Travail sur soi ! | Pas de Commentaire »

Les métamorphoses de l’homme intérieur

Posté par othoharmonie le 8 août 2015

 

368px-Metamorphosis    » Les traditions sont unanimes à l’égard de la nécessité d’un guide :  » Ne voyage pas seul sur la voie  » dira le mystique persan Djalâl-ud-Din-Rûmi à propos de la démarche spirituelle. L’homme à la recherche de l’intériorité a besoin d’un guide pour l’éclairer, lui faire hâter le pas et le réconforter dans ses moments de lassitude. C’est au maître d’éveiller et de maintenir dans un état de vigilance celui qui souvent s’égare dans les méandres de son intériorité. 

   Ainsi le voyageur du dedans souhaiterait avoir un guide possédant l’expérience de l’intériorité, sans jeu, sans compromission ; un guru doué d’un discernement incisif pour lui-même et pour autrui ce qui est sans doute une qualité fort rare. L’important n’est pas de rencontrer  » celui qui cherche sa voie dans de multiples pratiques d’ascèse et de dévotion, dans la continuelle récitation de mantras ou de prières, dans les pèlerinages… dans le compte intéressé de ses mérites et de ses actions, mais celui qui aura senti un jour le vertige de l’Absolu, de l’engouffrement au-dedans, qui de son œil spirituel…aura plongé en son tréfonds, et là, dans l’expérience suprême et ineffable. «  

   Celui qui s’est  » engouffré  » au-dedans diffuse la lumière sans pour autant quitter le centre dans lequel il s’est par grâce établi. Il ne provoque pas les rencontres mais il les accepte avec amour, sans apporter dans sa vigilance le moindre favoritisme qui pourrait combler ses propres tendances affectives et sexuelles. Il dépasse le niveau de la sympathie personnelle, des attachements sentimentaux tendant à nourrir les instincts et les complexes inconscients de ses disciples. A cet égard il sait discerner les pièges tendus sous ses pas par ignorance ou habileté. Le véritable maître spirituel est un homme libre, disponible, affectueux, ouvert et bienveillant. Sa fermeté privée de faiblesse s’exprime avec la chaleur d’un amour à la fois paternel et maternel. Notons que la paternité spirituelle a été comparée à  » la science des sciences  » et à  » l’art des arts « . C’est le maître qui peut faire rouler sur ses gonds la porte donnant accès sur la connaissance de soi. 

    Le guide prend la responsabilité du voyage intérieur de son disciple, il l’accompagne sur le chemin. C’est lui qui délivre du filet de l’oiseleur, soutient de ses mains afin que les pieds ne trébuchent pas contre les pierres de la route, il enseigne la conversion du cœur, les voies de l’intériorité. Il relève, bénit, cautérise les plaies, stimule l’élan. 

   En Occident, le maître tient compte de la vocation personnelle de chaque individu particulier. Se tenant à l’écoute du maître intérieur de chacun, il collabore avec lui avec une inlassable patience, acceptant avec un calme identique les hostilités passagères, les regrets et les manifestations de confiante affection et de respect. Il tend un miroir afin que le disciple puisse se voir, il le dévoile dans la mesure où le disciple devient capable de se regarder sans angoisse. Il ne bouscule pas les saisons, mais il hâte le mûrissement de la semence de lumière qui gît dans le cœur des disciples, se tenant attentif à la  » sainte rencontre  » qui s’opère dans le mystère de l’intériorité. Il porte chacun dans sa prière et comme elle est un état, il ne cesse pas de soutenir ceux ont il a la charge. En tant  » qu’ami de l’Epoux « , il aide à l’acquisition de l’Esprit suivant la capacité de ceux qui sollicitent son aide. A l’un il offre du lait comme le conseille l’apôtre Paul à propos des débutants ; devant l’autre il prononce une  » parole ignée « . Se référant continuellement au texte des Ecritures, il transmet la Parole qui convient au disciple et qui provoquera en lui des éclosions successives dans la mesure où il les accueille dans son cœur découvrant ainsi sa dimension de profondeur. Tel une lampe allumée il communique la flamme, étoile polaire, il guide la démarche de son disciple. 

   Celui-ci passe par lui dans son orientation vers le dedans, il ne peut recevoir d’enseignement que dans la mesure de sa spontanéité, de son désir de perfection et de l’ouverture de son cœur. Le disciple communique les erreurs de sa route, ses doutes et ses retraits, sa lassitude. Il fait part aussi de ses découvertes, ou plutôt des dévoilements qui correspondent à autant de naissances. Le maître aura par intuition connaissance de ces progrès, ce n’est pas au disciple d’étaler au grand jour les résultats de son combat intérieur. Devant son maître le disciple se fait connaître sans honte, souhaitant être vrai, sans rien dissimuler. Entourant d’un respect affectueux celui qui le guide, il lui fait don d’une confiance illimitée

   Tout disciple, du moins au début de son expérience intérieure, a tendance à abuser de son maître. Il lui faut devenir lucide et discret, accepter avec la même reconnaissance le festin ou les miettes, voire même d’être le personnage fantomatique qu’on ne remarque pas. 

   Bien que rigoureusement différente, l’attitude  » juste  » du disciple est aussi difficile à maintenir que celle du guru. La confiance absolue n’entraîne pas la cécité, mais là aussi l’observateur doit renoncer à tout jugement de valeur. Le sujet n’a pas à connaître les motivations de son guide et ses comportements, telle n’est pas son affaire ; même quand il est déconcerté, il doit maintenir fermement sa confiance ; car tout homme étant passé par une expérience libératrice échappe à toutes les catégories de jugements habituels. Toutefois, quand le disciple est déconcerté il doit s’en ouvrir à son maître, sinon sa démarche intérieure sera bloquée. 

   Entre le disciple et le maître, la discrétion est fondamentale. Le danger des bavardages est d’une grande gravité, ils éparpillent l’esprit et le distraient. Cependant les détails peuvent avoir leur importance dans la mouvance continuelle du débutant dans le voyage intérieur. Le maître se situe dans un ordre spirituel, le disciple n’a pas à le transformer en un père charnel, un frère et surtout en un amant ; sinon maître et disciple se trouvent embarqués dans une situation fausse. Dans un tel cas, la rupture est préférable; rien ne saurait provenir de l’ambiguïté et de l’équivoque. La plus grande naïveté ou innocence ne peut s’en accommoder. D’où la nécessité d’une constante rectitude opérée dans un lucide discernement « . 

   A notre connaissance, ni le bouddhisme tantrique du Cachemire, ni le tibétain, ni même certains courants du soufisme, n’ont stigmatisé la relation érotique entre maître et élève. Au contraire, les uns et les autres y ont décelé une énergie qui, pareille à toutes les formes d’énergie, devient si elle est maîtrisée source de progrès voire d’illumination. Et l’on peut se demander si le rejet d’Eros d’une relation entre maître et disciple physiquement attirés l’un par l’autre, ne serait pas une fois encore une ombre pesante projetée sur la nature humaine par le christianisme qui n’a jamais su  » gérer « harmonieusement une sexualité jugée encombrante sinon pernicieuse. La relation sexuelle entre maître et disciple, peut effectivement – si elle ne dépasse pas la recherche de plaisir – causer des complications, mais elle peut aussi nous rappeler que le corps existe et que la  » spiritualité  » n’est pas qu’esprit. Et, paradoxalement peut-être, elle permet de sceller entre les participants cet accord profond, et cette fidélité librement consentie indispensables à l’exploration – toujours risquée – de la conscience. L’essentiel demeurant– toujours – de ne s’attacher à rien…et de ne pas être le guru d’un ashram !….. 

    » Toute relation humaine présente des périls, ceux-ci doivent être regardés en face, sans toutefois exagérer leur réalité et leurs conséquences. Rien n’est jamais tragique en dehors du refus de la lucidité. Celle-ci peut apparaître cruelle mais elle est toujours bienfaisante en raison de la lumière qu’elle apporte. L’unique erreur serait de ne pas y consentir et de s’en détourner. 

   EUL320_SR194,320_n soi, le maître spirituel est un pneumatologue et un mystagogue, sa fonction n’est donc pas d’exercer sa direction sur un plan psychanalytique. Mais il peut se trouver mis en contact avec des femmes qui frustrées dans leur affectivité, vont transposer sur lui souvent innocemment, tout au moins au départ, leurs tendances érotiques. Un homme libre et libéré désamorce le transfert dès qu’il en pressent l’approche mais sa bonne foi et sa vigilance peuvent se trouver surprises. Quand ses yeux s’ouvrent il est souvent trop tard. La tâche s’avère ensuite difficile. Compter seulement sur les effets de la grâce et de la prière devient une naïveté ; le transfert doit arriver un jour ou l’autre à sa liquidation, sinon le jeu est dangereux pour l’équilibre du disciple et la liberté du guide. L’un et l’autre seront aliénés dans leur vie intérieure spirituelle et affective. Pneumatologue par formation, le maître risque d’errer au niveau psychologique et de manquer de fermeté. 

   Dans le traitement psychanalytique, le transfert s’inscrit normalement. Il est nécessaire pour établir un climat de confiante affection. De plus il libère des énergies qui permettent au sujet d’échapper à une névrose narcissique, il sera liquidé en son temps. Tout devient plus complexe dans la direction spirituelle. Certes, le transfert n’est pas un phénomène propre à la psychanalyse, le déplacement d’affects est général, toutefois l’immaturité d’un disciple risque de tout fausser. L’échec passager d’un enseignement spirituel provient de l’immaturité du disciple et parfois de la bonté un peu faible du guide qui souhaitant ne pas provoquer le mécontentement plus ou moins agressif de son disciple, tend à le ménager et ainsi l’enlise de plus en plus dans sa cécité. La douceur permet la rigueur et l’amour exige d’éclairer les erreurs des comportements. Plus on privilégie un disciple qui se veut  » unique  » dans le cœur de son maître, plus on favorise en lui la confusion. Le tenir perpétuellement dabs une couveuse ou dans la tiédeur d’un nid convient aux oisillons mais ne provoque pas la démangeaison et la poussée des ailes favorisant l’envol. Si le disciple est atteint – et les cas sont fréquents – d’immaturité affective, de frustration sexuelle, il risque d’envahir l’existence de son guide. Il arrive un moment où le maître devient en quelque sorte le dirigé de son disciple. Les rôles sont inversés et le disciple exerce à loisir sa volonté de puissance sur son guide. 

   Liquider le transfert d’une façon brutale serait un danger d’autant plus grand que le sujet risquerait de s’élever avec agressivité non seulement contre son guide mais à l’égard des valeurs spirituelles qui lui sont enseignées. D’où la nécessité d’une longue patience à condition toutefois de prendre peu à peu un retrait nécessaire. 

   Dans ses Etudes sur l’hystérie, Freud a éclairé la notion du transfert entre le patient et son médecin ; son propos est valable pour le guide et son disciple. Le plus souvent apparaît de nature positive, c’est-à-dire qu’il provient de sentiments affectueux et amicaux reposant sur une base érotique consciente à certains instants et le plus souvent inconsciente chez les individus peu instruits sur eux-mêmes ou de mauvaise foi. Parallèlement il s’accompagne de sentiments hostiles ; transfert positif et négatif se mélangent. Ici interviennent les pulsions inconscientes et leurs dérivés. 

   Pour de multiples raisons, le guide spirituel semble plus vulnérable que le médecin, il est moins averti et quand il est sensible, la crainte de peiner son disciple peut l’entraîner à des imprudences qui favorisent le transfert au lieu de le réduire. Les règles proposées par Freud à l’analyste pourraient être méditées par les guides spirituels. Freud condamne la réciprocité des confidences, l’analyste présentera un miroir dans lequel le patient (ou le dirigé) peut se découvrir. Freud recommande parfois à l’analyste la froideur émotionnelle du chirurgien qui se doit avant tout de bien opérer. Quand le dirigé cherche à provoquer des émotions à son sujet chez son guide et que celui-ci y succombe innocemment, dirigé et directeur se trouvent entraînés sur une pente savonneuse aboutissant à une impasse. Ce ne sont pas des paroles constructives qui pourront provoquer l’éclairement du dirigé, il est incapable de les entendre et une telle attitude provoquerait son hostilité.  » J’ai déjà fait voir – dira Freud – que la technique psychanalytique réclame que le médecin refuse à la patiente qui désire de l’amour la satisfaction à laquelle elle aspire. Le traitement doit être mené dans un état d’abstinence…je voudrais poser comme principe fondamental qu’on doit faire en sorte que le désir et l’attente subsistent, servent de forces agissantes pour le travail et les changements à accomplir, et qu’on doit prendre garde à ne pas accorder à cette source d’énergie une satisfaction substitutive.  » Commentant le texte de Freud, Lagache précise :  » La règle d’abstinence fait ainsi pendant à la règle que le médecin ne doit tirer de l’amour de transfert aucun avantage personnel.  » Cette longue citation méritait d’être présentée en raison de sa profonde sagesse. 

Le discernement dans le cheminement de la vie intérieure rencontre perpétuellement des obstacles qu’il ne convient pas de franchir en sautant par-dessus à pieds joints, sinon on les rencontrerait de nouveau sur sa route. Ceux-ci doivent être patiemment désamorcés, non avec crispation et nervosité, mais avec humour et détente du corps et de l’esprit. 

Il existe des sages et des hommes de lumière capable par leur seule présence d’éveiller en autrui leur intériorité, de telle manière que le sujet se trouve soudain placé en face de lui-même et subit la séduction du dedans. Ainsi s’opère parfois la conversion, c’est-à-dire le total retournement de l’être. Aussitôt après le  » converti  » fait ses premiers pas dans un monde qu’il pressentait mais qui lui était auparavant inconnu. Ses erreurs d’optique, ses chutes plus ou moins vertigineuses dont il peut d’ailleurs ne pas avoir conscience, l’orgueil qui obscurcit son regard et lui fait perdre sa loyauté constituent pour lui des dangers permanents. Seul un maître avisé peut en avoir conscience même à distance et diriger de loin son disciple. Toutefois les rencontres sont nécessaires. Elles ne peuvent s’espacer que dans la mesure où le disciple dépasse la période du sevrage ; le maître discerne cet instant mais en accord avec le disciple, sinon ce dernier se sentirait frustré et abandonné. Quand un sujet découvre sa dimension de profondeur et tente courageusement l’aventure de l’intériorité, il a besoin davantage d’un éducateur que celui qui, observateur de la lettre et des lois extérieures, se trouve placé au sein d’une collectivité qui forme pour lui un cadre dans lequel il s’insère plus ou moins harmonieusement.

Quand les circonstances provoquent l’éloignement du guide, le disciple se doit d’intérioriser sa présence en écoutant au-dedans l’enseignement qu’il peut recevoir à distance dans la mesure de son ouverture et de sa fidélité. La parole de vie, que les disciples nommaient  » parole de salut  » provenant des  » anciens «  (hommes expérimentés) séjournant dans les déserts d’Egypte ou de Scété, n’a pas besoin d’être prononcée avec les lèvres, elle peut s’entendre dans le fond du cœur quand elle jaillit du cœur de celui qui l’émet. 

Extrait de «  L’homme intérieur et ses métamorphoses  » de M-M.Davy. retranscrit par Francesca du blog  http://othoharmonie.unblog.fr/

Publié dans En 2012-2013 et après 2016, Nouvelle conscience | Pas de Commentaire »

 

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