Les trois feux qui nous constituent
Posté par othoharmonie le 12 août 2015
Les pieds ancrés dans le sol, l’homme est en contact permanent avec le feu du centre de la Terre. Ce feu est rattaché à la notion de Dieu le Père (il est aussi difficile d’accéder au centre de la Terre que de regarder Dieu, et Moïse sur la montagne sacrée n’a vu qu’une des faces de Dieu). Il est le feu principiel qui monte de la Terre accompagné de deux autres feux qui, selon la tradition hindoue, sont Idâ et Pingalâ. Les énergies yin et yang ou les deux serpents entrelacés autour du bâton d’olivier ailé, symbole du caducée.
La Terre sur le corps de l’homme correspond au ventre. L’utérus de la femme est semblable à une grotte très vascularisée où le sang est comme du feu. Et que met-elle dans son ventre ? Le germe masculin, le principe le plus yang du yang, le feu. Le ventre de la femme est exactement fait à l’image de la Terre.
Lorsque les pieds sont en relation avec la Terre, le ventre reçoit les énergies du feu principiel. Symboliquement on représente cette partie du corps par un triangle inversé qui signifie la terre et l’eau, et un autre triangle pointe en haut qui représente la force, et un autre triangle point en haut qui représente la force la plus masculine la plus yang, le potentiel de vie, le feu. Ces deux triangles forment une étoile à six branches, mariage de l’eau et du feu.
L’eau correspond à la loge reins en acupuncture. Les reins ont deux polarités, l’énergie ancestrale et la volonté de l’individu. Il faut se mettre debout pour dire je veux. On se met alors en relation avec ses énergies ancestrales. On reste couché quand la volonté est annihilée. La terre est liée à l’au. Les Celtes vouaient un culte à la Terre, déité féminine, et ce culte se faisait autour d’un puits, car l’eau est symbole de vie et a un rôle purificateur.
La tradition ésotérique décrit trois feux :
Le feu serpent ou principiel, extrêmement puissant, enroulé à la base de la colonne vertébrale, monte le long de celle-ci, arrive au cœur, capte par les bras les deux autres feux ; l’énergie du Ciel à travers le Soleil Idâ ; et la matière ignée Pingalâ. Le Soleil est rattaché au Christ qui est Dieu manifesté. La matière ignée est l’expression de Dieu sur Terre, elle constitue chaque chose.
Cette montée du feu détermine l’œuvre au noir, l’œuvre au rouge et l’œuvre au blanc. L’œuvre au noir concerne les trois premiers chakras, c’est à dire la vitalité, la sexualité, l’émotionnel, tout ce qui exacerbe la dualité et provoque la multiplication d es conflits. C’est peut-être pour cette raison que la Vierge de la cathédrale de Chartes est noire car elle a été conçue pour travailler l’œuvre au noir, elle purifie l’émotionnel et on ne peut que conseiller en cas de conflit d’aller prier à ses pieds.
Le noir est obtenu en additionnant toutes les couleurs. La lumière blanche contient toutes les couleurs dans une seule teinte, c’est-à-dire qu’elle réalise l’unité et la transparence. Ainsi tout chemin spirituel commence par l’œuvre au noir, purification de la personnalité, qui transforme les forces égotiques par le cœur dans l’œuvre rouge.
C’est à ce stage que l’homme passe d e l’amour humain à l’amour spirituel. Vous me direz qu’elle différence y-a-t-il entre les deux ?
L’amour humain est ressenti avec des hauts et des bas. Par exemple, alors que la personne aimée est physiquement près de vous et vous assure de ses sentiments, un simple regard, une attitude ou un malentendu suffisent à chambouler ou remettre en cause le sentiment qui unit. Ceci illustre toutes les fluctuations du comportement humain.
L’amour spirituel, lui, est ressenti au niveau du cœur de façon très intense et le sentiment éprouvé est caractérisé par une stabilité à toute épreuve pour une durée illimitée dans le temps.
La transformation due à la montée des feux s’achève dans l’unité et la purification de l’œuvre au blanc. Cette dernière œuvre concerne les trois derniers chakras, c’est à dire le centre laryngé, la glande pituitaire, plus connue sous le nom de troisième oeil, et le chakra coronal.
A ce stade, l’homme a acquis l’unité et la transparence. Il est capable de fonctionner en tant que pur canal qui répand la lumière divine dans le monde (l’anagramme de monde est démon), tout en continuant, cette fois, à éprouver et maîtriser les sentiments qui l’habitent.
La bouche, ou plutôt la sphère buccale est en mouvement même la nuit puisque la plupart des personnes qui grincent des dents le font la nuit. Ce mouvement est visible lors de la mastication, mâcher les aliments est un acte mécanique. Les dents broient, cassent, désintègrent les aliments. Ce stade peut être mis en relation avec l’œuvre au noir. La transformation de l’aliment (al : racine de l’âme) est une alchimie qui se fait à partir de la matière physique pour en dégager les essences, les principes chimiques et les qualités subtiles.
Puis la salive amène les perceptions, les sens sont éveillés ; goût, odeur, toucher, bruit, tout ce qui donne de l’appétit entre en scène, mastiquer devient mordre dans la vie, développer ses perceptions, sa sensualité, aimer. L’œuvre au blanc est en action.
La bouche nous permet de respirer, les enfants qui respirent bouche ouverte n’utilisent pas leur nez, les conséquences sont des malpositions dentaires dues à une position de la langue qui ne rejoint pas le haut du palais, mais reste horizontale comme une crêpe et se laisse couler entre les arcades. L’odorat chez l’homme est dû à 1,5 cm² de cellules qui descendent du cerveau, tandis que le chien à 15 cm². L’homme n’a pas le même flaire que le chien qui renifle les odeurs physiques, nous sentons les choses sur un plan plus subtil, psychique. Les parfums nourrissent l’âme, et rassasie l’estomac. le cuisinier qui es penché au-dessus de ses marmites connaît cela.
Les poumons, la respiration et la verticalité nous donnent la possibilité de parler. Si nous étions à quatre pattes nous ne pourrions qu’émettre des sons pour communiquer, la parole est créatrice, elle peut tuer ou guérir, selon la force du cœur présent entre les deux poumons. La parole est attribuée à l’homme afin qu’il puisse nommer son créateur. Sans dents il est plus difficile d’articuler, le bébé, le vieillard édenté n’ont pas une élocution performante. Ce stade correspond à l’oeuvre au rouge, la communion avec l’esprit est en chemin.
Dans le calendrier, il y a une période très favorable pour observer la montée des feux et faire ce travail. Elle début quarante jours avant le printemps et finit à la Pentecôte. Ainsi, durant environ cent jours, l’homme peut réaliser un chemin initiatique entier. L’énergie du printemps arrive, nous sommes en rapport avec la nature et le feu du centre de la Terre. Jusqu’au samedi de Pâques nous sommes dans l’oeuvre au noir. Durant cette période le feu monte. Il peut parfois être très brûlant, il réveille les instincts sexuels, bouleverse l’émotionnel et la vitalité prend un nouvel essor. Aussi est-ce pour cette raison que le Carême a été instauré à ce moment.
En général, ces périodes sont difficiles et douloureuses, car lorsque les énergies montent, on se trouve en état conflictuel avec l’émotionnel. Toutes les structures se trouvent ébranlées. Il faut renoncer aux anciennes croyances, essayer de comprendre et prendre en compte les nouvelles forces pour devenir libre intérieurement. Il y a une période de dix jours de préparation entre la mi-février (point de départ des quarante jours avant le printemps) et mardi gras ; puis encore dix jours entre l’Ascension et la Pentecôte qui achève le cycle des cent jours.
A partir de mardi gras, tous les douze jours le feu monte d’un chakra. A Pâques il ya un allongement du temps, car les deux énergies Idâ et Pingalâ arrivent entrent par les mains, pénètrent et se mélangent au niveau du cœur. A cette période il y a extériorisation. Nous sommes alors à l’œuvre rouge, l’intersection de la croix qui se situe au niveau du cœur. La cathédrale de Bourges a été particulièrement conçue pour ce moment.
L’énergie continue sa remontée tous les douze jours, passe du cinquième chakra au sixième, puis au septième. C’est l’œuvre au blanc, la purification du mental en relation avec la cathédrale de Guingamp. A la Pentecôte le cycle est achevé. Le cycle de cent jours donne une impulsion particulière au cycle annuel dans lequel l’homme se restructure et grandit.
A la Saint le jour le plus long de l’année, on élimine par le rituel du feu toutes les scories, symboliquement représentées par la flambée du vieil homme en paille. L’homme est investi de toute la lumière spirituelle qu’il a assimilée.
L’alliance de Dieu entre le Ciel et la Terre est scellée par la naissance du Christ et durant le mois d’août, le mois de Marie, l’homme la célèbre en redonnant à la Terre les énergies célestes qu’il a reçues.
Nous allons vers Noël pour préparer une nouvelle naissance et c’est au milieu de la nuit, la plus longue que le germe d’un nouvel enfant divin va être déposé de nouveau. Ainsi chaque cycle annuel est une nouvelle naissance qui nous permet de croître en réalisant notre partie divine et d’atteindre la sagesse.
par Francesca du blog http://othoharmonie.unblog.fr/
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