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L’Esprit divinatoire

Posté par othoharmonie le 21 novembre 2015

 

Esprit divinatoireL’homme d’aujourd’hui, intéressé par l’as­trologie, les tarots ou un autre art divinatoire ne fait que succéder à des millénaires d’une humanité qui a toujours essayé de dompter le temps et de connaître l’avenir. En fait l’être humain, devant le mystère de la vie, a toujours eu l’intuition d’un ordre qui le dépasse, de lois qui échappent à la rationalité. Croire que l’art divinatoire se limite aux petites gens en quête d’espoir est un leurre. Il touche toutes les couches de la société. Certaines personnes recherchent seu­lement à travers lui des réponses ayant trait aux événements primordiaux de leur vie quotidienne d’autres consulteront l’art divinatoire pour, par exemple prendre des décisions importantes à des mo­ments favorables concernant des événements ou d’autres personnes. On peut aussi remarquer, même dans les tra­ditions les plus anciennes, que l’art divinatoire a tou­jours été l’auxiliaire de la décision des princes et gou­vernements de ce monde.

« Il y a deux espèces de divination : l’une est due à l’art et l’autre à la nature. Indiquez-moi, s’il se peut, une nation, une cité qui ne se gouverne point par des présages tirés des intestins des animaux, ou par les interprétations des prodiges ou des éclairs, ou par les prédictions des augures, ou par le jeu des sorts… Ou bien montrez m’en une qui n’ait pas recours aux songes et aux pressentiments qui nous viennent, dit-on, de la nature… », disait Ciceron.

La quête divinatoire est un acte d’éclairement. Elle a toujours voulu illuminer, ne fût-ce qu’un instant, la nuit de l’inconnu, l’essence de la divination étant bien de mettre l’homme en correspondance avec les forces qui l’entourent, lui permettant de redécouvrir sa personna­lité comme totalité en osmose avec le cosmos. L’être baignant dans le continuum espace-temps n’existe pas comme entité isolée mais bien au contraire, se meut en inter-connexion avec autrui, la nature, le cosmos entier.

 

Extrait de L’esprit divinatoire par Evelyn De Smedt  paru dans Revue Question De. No 55. Janvier-Février-Mars 1984

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Le symbole du centre : la croix, structure à cinq éléments

Posté par othoharmonie le 21 novembre 2015

 

C’est dans la tradition chinoise que le pro­blème nous semble avoir été le mieux posé . Le centre marque alors une rupture de niveau ontologique. Il est en même temps le seul point stable, si nous inscrivons la croix non plus dans un carré, mais dans un cercle  : la circonfé­rence est le monde de la Création ; le centre est le Verbe, l’Émanation originelle, le « moteur immobile » ; la circonférence est animée d’un perpétuel mouvement, que l’on peut même assimiler à un tourbillon, tant que cette énergie en constante mutation n’est pas ramenée vers le centre par un mouvement évolutif : d’où, dans toutes les traditions, les images de la roue comme symbole de renouvellement et d’inces­sante circulation, et, chez les chrétiens, cette devise très explicite des chartreux : « stat crux dum volvitur orbis », « la croix est immobile, et le monde tourne autour ». Quant aux branches de la croix, elles deviennent alors des rayons animés d’un double mouvement, et les vecteurs d’une dynamique qui conjugue à chaque instant des forces d’expansion, correspondant au processus de création, et des forces partant de ce monde créé et tendant à le faire retourner vers ce centre dont il est issu. La croix explicite alors le mystère du Centre : elle est à la fois diffusion et rassemblement.

Il est une autre figure apparentée à la croix qui nous aide à comprendre ce symbolisme, car elle transcrit, elle aussi, la diffusion de l’énergie cosmique d’un centre « immobile » à une cir­conférence en perpétuel mouvement : c’est le vieux symbole hindou de la svastika, à ceci près que « la rotation autour du centre fixe, au lieu d’être représentée par le tracé de la circonférence, est seulement indiquée… par les lignes ajoutées aux extrémités des branches de la croix » .

Le centre joue alors, par rapport aux quatre rayons de la croix, le même rôle que l’éther par rapport aux quatre éléments, en alchimie : celui de la quintessence (quinta essentia), parfois représentée, dans l’iconographie alchimique, par une étoile à cinq branches, ou une fleur à cinq pétales située au centre de la croix des éléments.

La croix tridimensionnelle : le sénaire / septénaire

Toutefois, ce « centre » reste, en lui-même, mal défini, dans la mesure où il indique une rupture, le passage de l’horizontalité à la verticalité, mais sous une forme mystérieuse, et même prêtant à ambiguïté. Il est beaucoup plus explicite de le représenter non comme un point (symbole inadéquat, puisque inscrit dans l’espace, alors que le « point » principiel dont nous parlons n’est pas soumis à l’espace, dans la mesure où c’est lui qui l’engendre), mais comme un axe qui transcende verticalement les différents plans de la création représentés, eux, horizontalement (l’horizontalité traduisant alors la multiplicité des expériences possibles et le foisonnement de la vie).

La croix acquiert alors la plénitude de sa valeur symbolique : elle s’inscrit dans trois dimensions de l’espace, et s’ouvre ainsi sur le monde de la transcendance, représenté sous une forme plus explicite et plus complète que par le « centre » ; en même temps, elle devient une figure à six pôles, qui est en fait un septénaire si l’on intègre le centre, qui se charge alors de ce que nous croyons être sa véritable signification (sur laquelle nous reviendrons). L’axe vertical est, métaphysiquement parlant, l’axis mundi, et, sur un plan ontologique, le symbole de notre « verticalité », c’est-à-dire de notre possibilité d’accéder à d’autres niveaux d’être. Cet axe est lui-même polarisé (haut vs bas) ; être au centre, c’est donc être à l’intersec­tion du plan « horizontal » et du plan « verti­cal », dans un espace et un temps absolu, qui permettent de connaître tous les états de l’être, dans ce que nous appellerons une « illumina­tion » :

 

LA CROIX

Ainsi, le symbolisme de la croix permet de comprendre le mouvement dialectique qui intègre la relation au monde « horizontal » et l’intériorise dans une « verticalité » ; comme le dit le mystérieux et éblouissant initiateur des Dialogues avec l’Ange : « Ne pas élever ! Ni,entraîner vers le bas – Mais relier ! »

On remarquera que cette structure sénai­re/septénaire trouve un écho dans d’autres situations symboliques où elle transcrit le même rapport fondamental, dans un autre contexte :

  • dans l’Ancien Testament, la Création est accomplie en six jours, et le septième, celui du « repos », marque en fait le centre, à partir duquel s’élabora et en lequel s’achève le monde créé (on pense à la parole du Christ : « Je suis l’Alpha et l’Oméga »), lui-même « décrit » à travers le symbole du six, caractérisant la création-émanation ;
  • de même, dans les sept couleurs de l’arc-en-ciel, le blanc, symbole de l’Absolu, est en fait la « récapitulation » des six autres.

 

De plus, le schéma ci-dessus fait ressortir que les six directions partent du centre en s’oppo­sant deux à deux (fait qui est souligné par ailleurs par l’ambivalence de tous les grands symboles, connotés de façons opposées : feu créateur vs feu dévastateur, etc.), et y revien­nent en se neutralisant deux à deux dans le mouvement de retour. On trouve des traces de cet enseignement, entre autres, dans les Actes de Pierre : « Si vous ne rendez pas la droite semblable à la gauche et la gauche semblable à la droite, et ce qui est en haut semblable à ce qui est en bas, et ce qui est derrière comme ce qui est devant, vous ne connaîtrez pas le royaume du ciel » (chap. 38). Cette croix, perçue comme symbole de l’union des contraires, nous rappelle que, dans la tradition mythique des anciens Mexicains, les quatre directions de l’espace sont regroupées autour du centre, perçu comme lieu de synthèse 6 ; en ce centre s’enracine un arbre dont le symbolisme « vertical » ne fait aucun doute, et donne à l’ensemble de la figure sa troisième dimension (cf. infra nos remarques sur l’arbre perçu comme axis mundi).

René Guénon précise de façon très intéres­sante le sens ontologique de ce symbole de la croix à six branches en le rapprochant des trois guna de l’Inde : le plan sattvique serait alors projection vers le « haut », élan pour retrouver la conformité à l’essence pure de l’être ; le plan tamasique serait attraction vers le « bas » et la pesanteur des forces régressives, des pulsions, d’une zone de l’inconscient qu’il importe d’explorer, de canaliser et de transmuter ; quant au plan rajasique, caractérisant la force expansive de l’être, il serait représenté par tout le niveau « horizontal », celui de l’action de l’homme dans et sur le monde, à travers lamultiplicité de ses expériences ; cela peut se représenter ainsi :

 

REPRESENTATION CROIX

Le centre devient alors le lieu où s’opère la transmutation, par le biais de ces courants d’énergie, de tamas en rajas, puis de rajas en sattva, en même temps que l’union de Purusha et de Prakriti chez l’« éveillé ».

Dans le monde chrétien, on trouve, très précisément, cette croix à six branches et à trois dimensions sur les clochers des églises d’Orient. Mais on peut aussi relever que c’est un des sens dont se charge le symbole du chrisme, à condition de remarquer que sa représentation en surface plane n’est qu’une apparence, et qu’elle transcrit en fait une structure tridimen­sionnelle .

Les textes ne manquent pas, chez les Pères de l’Église, qui définissent très clairement la néces­sité à la fois de cette tridimensionnalité et de cette complémentarité, pour décrire correcte­ment le symbolisme des énergies mises en jeu, et donc permettre à l’homme sa rédemption.

 

(Revue 3e Millénaire. Ancienne série. No 12. Janvier-Février 1984)

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