LA DANSE DES SOURCILS
Posté par othoharmonie le 14 janvier 2016
L’expressivité, le jeu ondoyant, la danse des sourcils. Admirez ces virgules de poils situées à la base du front, gardiennes (sourcilleuses, cela va de soi) des cavités orbitales. On croirait de petits serpents prestes et frétillants. Leur tête se niche près du nez, leur queue, ou bien s’étire comme un fil jusqu’aux temps, ou touffues, velue, s’étale, buissonne. Il y a les queues de sourcils confuses, honteuses, rabattues, il y a les ballantes, indifférentes, et les queues de sourcils glorieuses, en crête de coq, en bataille, en panache !
Mais quelles que soient leur tâte, leur queue, leur forme, les sourcils ont une tâche commune : accompagner, nuancer deux émotions particulières, l’étonnement et l’inquiétude pensive. Quand on est stupéfait, on lève ses sourcils, et sur son front se dessine un réseau de ridules transverses. Quand on réfléchit, se concentre, s’angoisse, on fronce les sourcils, et se creuse entre eux un canal de rides verticales et profondes. Ce qui alerte ce sont les sourcils toujours froncés, qui ne se décoincent jamais. Cette contraction des sourcils, hélas fréquente, induit le vieillissement du visage, bagatelle pour certains sans doute, mais signe aussi à terme les ulcérations de l’estomac, du duodénum, les spasmes douloureux du côlon, et au bout de la chaîne un état de tension généralisée. Défroncez-vous, c’est rendre la vie la vie à vos sourcils, à leur danse pittoresque, à la liberté, et c’est remettre de proche en proche l’organisme tout entier sur le chemin de la santé.
La théorie est simple, il faut et il suffit de laisser s’écarter les sourcils, et qu’ils retrouvent ainsi au repos leur place originelle à distance raisonnable du nez. La pratique est plus difficile. En effet on ne peut détendre que les tensions musculaires dont on a auparavant pris conscience. Il faut repérer la tension qui maintient rapprochés les sourcils, et cela demande exercices et expérience. La tension des muscles est une sensation ni douloureuse ni agréable, une sensation diffuse, légère. Essayez avec un doigt, c’est plus facile.
Quand vous posez la main à plat et que vous levez imperceptiblement l’index, vous distinguez deux sensations, celle d’effort qui maintient le doigt levé et cette sensation douce, acide, délicate, fugitive que vous observez pendant que vous levez le doigt. Oui, ou non ?
Si vous n’y arrivez pas, ou mal, exercez-vous. Ensuite placez-vous devant un miroir. Rapprochez au maximum les sourcils, laissez-les s’écarter. Recommencez, jouez des sourcils, obtenez des froncements de plus en plus léger, infimes, à peine esquissés, devinés. Ne vous découragez pas, ce savoir que vous acquerrez vous servira infiniment dans toutes les formes d’émotions.
Le fabuleux pouvoir du sourire… son premier sourire après des heures, les rides entre les sourcils d’un seul coup s’effacent, visage nettoyé, radieux, rendu à la jeunesse, à la vie. La jeunesse est élastique, et les sourcils aussi.
Mais gare ! la jeunesse envolée, il faut la mériter : la danse heureuse et libre des sourcils, et le front serein de l’enfance… sont à reconquérir !
Francesca du blog http://othoharmonie.unblog.fr/
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