Posté par othoharmonie le 11 juin 2010
Titre :
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Le cri de la mouette
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Auteur :
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LABORIT Emmanuelle
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L’Histoire :
A travers son propre témoignage, Emmanuelle Laborit montre que les sourds forment une vrai minorité avec ses codes, son langage (celui des signes) et, surtout, ses difficultés d’être et d’exister face au monde hégémonique des entendants qui tend à la nier en l’assimilant à la voie de l’oralisation excessive. Bien plus qu’une autobiographie, Le Cri de la mouette est un émouvant plaidoyer pour la reconnaissance et l’intégration d’une communauté trop longtemps mise au ban du monde.
Note sur l’auteur :
Sourde profonde, Emmanuelle, enfant, pousse des cris stridents que ses parents comparent à ceux d’une mouette. A sept ans, elle découvre la langue des signes. Le monde s’ouvre enfin. Elle devient une petite fille rieuse et « bavarde ». A l’adolescence, pourtant, tout bascule. Aux désarrois de son âge s’ajoute la révolte de voir nier l’identité des sourds. Emmanuelle ne peut plus concilier l’univers des entendants et le sien. Elle se referme, dérive, se perd dans les expériences chaotiques. Mais, lucide et volontaire, elle réagit et choisit de se battre : elle réussit à passer son bac, lutte pour faire reconnaître les droits des sourds français et va s’imposer magistralement comme comédienne.
En 1993, Emmanuelle Laborit a remporté le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle de Sarah dans Les Enfants du silence. Elle est la première comédienne sourde à avoir reçu, en France, une telle récompense. Elle a animé une émission hebdomadaire sur la 5, le années qui ont suivi son Prix Vérité en 1994 pour son livre Le Cri de la mouette.
J’ai beaucoup aimé cet extrait :
La surdité est le seul « handicap » qui ne se voit pas. On voit les gens en fauteuil roulant, on voit que quelqu’un est aveugle, ou mutilé, mais on ne voit pas la surdité, alors les autres rêvent de l’effacer, puisqu’elle n’est pas visible. Ils ne comprennent pas que les sourds n’aient pas envie d’entendre. Ils nous veulent semblables à eux, avec les mêmes désirs, donc les mêmes frustrations. Ils veulent combler un manque que nous n’avons pas.
Entendre, je m’en fous ! Je n’en ai pas envie, ça ne me manque pas, je ne sais même pas ce que c’est. On ne peut pas avoir envie de quelque chose qu’on ignore. (Pages 95-96)
« Muet signifie qui n’a pas l’usage de la parole. Les gens me voient comme quelqu’un qui n’a pas la parole ! C’est absurde. Je l’ai. Avec mes mains, comme avec ma bouche. Je signe et je parle français. Utiliser la langue des signes ne veut pas dire que l’on est muet. Je peux parler, crier, rire, pleurer, des sons sortent de ma gorge. On ne m’a pas coupé la langue ! j’ai une voix particulière, c’est tout. »
Critique/Presse :
Dans « Le cri de la mouette », Emmanuelle Laborit nous écrit un récit qui témoigne de sa lutte, en tant que sourde, pour entrer dans le monde des entendants.
C’est en pensant aux difficultés qu’elle a vécues qu’elle a eu l’idée d’écrire un livre. Elle donne aussi aux trois millions de sourds l’espoir de sortir de leur désarroi dans un monde qui n’accepte pas la différence.
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Posté par othoharmonie le 11 juin 2010
Titre :
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L’envers du miroir
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Auteur :
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EGAN Jennifer
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L’Histoire :
Femme au physique magnifique, Charlotte Swenson a connu la vie brillante des feux de la rampe et, à 35 ans, sa carrière de mannequin tire à sa fin. Voilà qu’un accident de voiture fait basculer sa vie. La belle subit de graves blessures et ses traits doivent être entièrement refaits. La chirurgie fait des miracles, mais Charlotte ne réussit pas à réintégrer son milieu et ses amis l’évitent constamment.
Elle qui a toujours vécu par le regard des autres a soudain l’impression d’être devenue invisible. C’est alors qu’elle rencontre une autre Charlotte, une jeune fille au physique plutôt ingrat.
Dès qu’elle a pu fuir la médiocrité de Rockford, Alabama, la belle Charlotte Swenson a gagné les lumières de Manhattan. Elle y a connu le succès avant qu’un terrible accident de voiture ruine définitivement sa carrière de mannequin. Si son visage est soigneusement reconstruit, la jeune femme est intérieurement dévastée. Contrainte à une longue convalescence dans sa ville natale, elle fait la rencontre d’une autre Charlotte, une adolescente solitaire, prisonnière d’un physique banal, confrontée elle aussi au regard d’autrui et qui vit une relation passionnelle avec son professeur de mathématiques, un homme au comportement des plus étranges.
Quand Charlotte Swenson revient monter New York, la ville du paraître, ses amis l’évitent ou ne la reconnaissent pas, et cette brutale impression d’invisibilité lui est insupportable. Charlotte se met à boire et glisse dans la dépression. Mais, brusquement, elle va susciter un intérêt lié à sa gloire passée : un détective sur les traces d’un individu qu’elle serait la dernière à avoir vu, une journaliste intriguée par son histoire ; chacun va questionner ce passé que Charlotte a voulu fuir.
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Note sur l’auteur :
Née à Chicago en 1963, Jennifer Egan est diplômée de littérature des universités de Pennsylvanie et de Cambridge. Son premier roman, La Parade des anges, a reçu un accueil chaleureux de la critique qui voit en elle l’un des écrivains les plus doués et les plus audacieux de sa génération. Elle vit maintenant à New York avec son époux, le metteur en scène David Herskovits, et leur fils.
J’ai beaucoup aimé :
Livre tentaculaire, ambitieux, le nouveau romain de Jennifer Egan emporte le lecteur par son énergie omniprésente. Un surprenant mélange de philosophie, de commentaire social et de narration. Comme re-découvrir sa vraie personnalité (?) au-delà des apparences…. Tous les fils énigmatiques de ce roman vont finir par se nouer pour décrire, dans un jeu de miroirs, la terrible solitude de l’individu dans une société de plus en plus en proie à la dictature de l’apparence, où l’identité est définie par des signes extérieurs d’appartenance. Un roman troublant, très riche, qui fut finaliste du prestigieux National Book Award en 2001.
Extrait de la page 585
« Charlotte avança vers lui, tenant toujours ses livres à la main. Elle s’enfonçait dans une rivière d’angoisse qu’elle sentait s’enrouler autour de ses jambes, une appréhension qui se resserrait à chacun de ses pas. Ce n’était pas son oncle qu’elle craignait ; Moose ne lui avait jamais paru si inoffensif, si bienveillant. C’étaient ses propres pensées….«
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http://www.decitre.fr/livres/L-envers-du-miroir.aspx/9782714438904