Instructions du Maître

Posté par othoharmonie le 28 mars 2015

 

Ramana_400x529La quintessence de l’enseignement se trouve dans un petit livret intitulé «Qui suis-je? ‘ Ce petit livret contient la première série d’instructions données par Ramana Maharshi. Ils sont directement de son expérience unique de la réalisation de soi. L’ensemble original de questions a été posée par Sivaprakasam Pillai qui a ensuite été présenté par Ramana Maharshi sous forme de prose. 

La puissance de l’enseignement peut être réalisée par n’ importe qui la met en pratique. En pourparlers avec le Sri Ramana Maharshi nous lisons «Laissez-le savoir à qui sont les pensées. D’où proviennent-elles? Elles doivent surgir de la conscience de soi. Appréhendant même vaguement l’extinction de l’ego. Par la suite, la réalisation d’une existence infinie devient possible. Dans cet état, il n’y a pas d’autres personnes que l’existence éternelle. Il n’y a donc pas de pensée de la mort ou de la souffrance. 

« L’enseignement complet peut être téléchargé ici « Qui suis-je? » . 

 

Voici une version adaptée pour faciliter la consultation . 

Tout être vivant aspire à un bonheur jamais troublé par la souffrance. Et chacun éprouve le plus grand amour pour soi-même ; la source de cet amour est le bonheur seul. Ainsi, afin d’atteindre ce bonheur qui est notre nature véritable et que nous expérimentons dans le sommeil profond lorsque le mental est absent, chacun doit se connaître soi-même. La meilleure méthode pour y parvenir est la voie de la Connaissance, la quête du Soi par l’investigation « qui suis-je ? ».

Qui suis-je ?

 Je ne suis pas ce corps physique, constitué des sept éléments subtils (dhâtu), ni les cinq organes de perception sensoriels, c’est-à-dire l’oreille, l’œil, la langue, le nez et la peau, et leurs fonctions correspondantes : l’ouïe, la vue, le goût, l’odorat et le toucher. Je ne suis pas les cinq organes d’activité, c’est-à-dire les organes vocaux, les mains et les pieds, l’organe de procréation et l’anus, et leurs fonctions respectives : le langage, les mouvements du corps physique, la jouissance et l’excrétion. Je ne suis pas les cinq forces vitales, le prâna1 etc. qui permettent d’accomplir leurs fonctions correspondantes. Même l’esprit pensant je ne le suis pas ; et pas non plus cet état d’ignorance inconsciente dans lequel ne se trouvent que les impressions des objets, et non les objets eux-mêmes et leurs fonctions.

Celui qui voit et ce qui est vu sont comme la corde et le serpent. A moins que la perception illusoire du serpent dans la corde ne cesse, la réalité de la corde, qui est le substrat, ne peut être reconnue. De même, tant que ne cesse la croyance dans la réalité du monde, la réalisation du Soi, le substrat, ne peut être obtenue.

. Ce qui est appelé «mental» est une merveilleuse force inhérente au Soi par laquelle toutes les pensées s’éveillent. En dehors des pensées le mental n’existe pas. Aussi la pensée constitue-elle la nature du mental. En dehors des pensées il n’y a pas d’entité indépendante appelée « monde ». Dans le sommeil profond il n’y a ni pensée ni monde. Dans les états de veille et de rêve les pensées sont présentes ainsi que le monde. Tout comme l’araignée tire d’elle-même le fil (de la toile) et le résorbe en elle-même, le mental projette le monde en dehors de lui-même et le résorbe en lui-même. Quand le mental émerge du Soi, le monde surgit. Ainsi, lorsque le monde apparaît (comme réel), le Soi n’apparaît pas ; et lorsque le Soi apparaît (ou resplendit), c’est le monde qui n’apparaît pas. Si on s’interroge assidûment sur la nature du mental, celui-ci finira par disparaître, laissant seul le Soi. Ce qui est désigné comme le Soi est l’âtman. Le mental ne peut exister indépendamment du monde grossier ; il ne peut subsister par lui-même. C’est le mental qu’on appelle corps subtil ou âme (jîva).

Ce qui s’élève dans ce corps en tant que « je » est le mental. Si on se demande de quelle partie du corps la pensée « je » s’élève en premier, on découvrira que c’est du Cœur. C’est là qu’elle prend naissance. Même si on pense continuellement « je, je » on sera conduit à cet endroit. La première de toutes les pensées qui apparaissent dans le mental est la pensée « je ». C’est seulement après la naissance de celle-ci que les autres pensées s’élèvent. En d’autres termes, ce n’est qu’après l’apparition du premier pronom personnel que le deuxième et le troisième pronom apparaissent ; en l’absence du premier le deuxième et le troisième ne peuvent exister.

 

EXTRAIT du livre : « Qui suis-je? » Les enseignements de Sri Ramana Maharshi

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Le mystère du silence

Posté par othoharmonie le 5 octobre 2014

 

 

Nous ne connaissons pas le silence… Nous le recherchons lorsque les bruits et l’agitation envahissent nos vies, nous le fuyons lorsque l’ennui et l’angoisse se font trop pesants. Ces deux tendances apparemment contradictoires sont enracinées dans notre psyché. Monique Virelaude constate ainsi qu’il existe : « de la peur au silence… du silence à la peur, deux états de conscience étroitement imbriqués et si étrangement solidaires… » Ce sont ces deux tendances qu’il nous faut apprendre à connaître dans leurs fonctionnements [1].

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Toutes deux appartiennent au domaine du brouhaha intérieur et se partagent cette double vision que nous nous sommes forgés de « l’état sans bruit ». Cette situation est la manifestation d’une double méprise parce que « le silence n’est pas l’absence de bruit. Il se tient à l’arrière-plan du monde phénoménal », dit Serge Pastor à l’instar de la plupart de nos auteurs. « L’absence de bruit » ! c’est pourtant ainsi que nous envisagions le silence, tant le bruit de nos villes – comme de nos campagnes, souvent – est devenu lancinant, masquant l’angoissante existence de contemporains déboussolés qui ignore l’apaisement. … Il semble alors que nous ne connaissions pas le silence ! Mais qu’est-ce que le silence ? Et quel sens peut-il avoir dans nos vies ? Avant tout, remarquons, avec le Frère John Martin qu’« il est contradictoire d’écrire ou de parler de silence.

En effet, à partir du moment où l’on parle et écrit à propos du silence, il n’y a plus de silence. Le silence n’est pas un objet ». Il faut alors comprendre avec Jean-Marc Mantel que : « nous confondons souvent le silence-objet, perçu, avec le silence du sujet, de la conscience sans pensée ». Cette confusion tient au fait que le silence est notre véritable nature, par-delà la vie et la mort, et que cette essence de ce que nous sommes échappe totalement à nos fonctions cognitives. En effet, précise Viator : « comme l’immobilité, ou l’immuabilité, ou encore l’absolu, le silence n’est pas quelque chose que je puisse appréhender, il n’est pas un phénomène. » C’est pourtant ce que nous en faisons, car nous avons, du silence, des perceptions de quiétude, de tranquillité, de repos ; ses expériences deviennent des représentations du silence-objet jetant leurs voiles sur le silence du sujet. Ces représentations de l’expérience du silence conditionnent notre rapport au monde, aux autres et à nous-même ; elles placent notre conscience dans l’alternance de l’attraction/répulsion et imposent leurs définitions particulières. Pourtant, comme le dit Betty : « définir ce qu’est le silence et être disposé à l’accueillir sous toutes réserves sont deux choses bien différentes. » Le silence véritable, qui n’exclut pas le champ de l’expérience qu’il transcende, est au cœur de nous-même, si bien que connaître le silence revient à « Être silence » et à se connaître soi-même dans la dimension du Soi – connaissance qui, ici, ne s’enferme pas dans les images bruyantes que nous nous renvoyons mutuellement dans la vie sociale. Le sens du silence est alors dans la connaissance silencieuse de nous-même, connaissance à laquelle nous aspirons tous.

 

Le silence créateur 

Au sein de cette civilisation du bruit qui est la nôtre [2], les populations s’agitent et l’être humain manque d’inspiration ; la capacité à créer semble avoir disparu au profit de l’invention continuelle de gadgets jetés dans une économie trépidante en voie d’essoufflement. Invention et agitation sont pratiquement synonymes tant les produits de l’une engendre les effets de l’autre. En dehors de ce chaos d’inventions délibérément fragiles et superfétatoires, il paraît bien difficile d’envisager autrement l’organisation économique et sociale vouée à la production continue d’une croissance extérieure. Le monde des ego fait partie du brouhaha de masse, jetant les uns dans la rue, les autres dans des labeurs ou des occupations souvent absurdes ou stériles. Au cours de ce mouvement faussement perpétuel, quelques lueurs d’esprit se font jour…

La quête d’un havre de paix intérieur conduit de plus en plus de personnes à sortir, pendant un temps, des autoroutes de la distraction collective, pour « se retrouver ». « Se ressourcer », « retrouver du sens », « marquer un temps d’arrêt », « faire un break », « être ici et maintenant »,… toutes ses expressions relèvent de notre aspiration profonde à vivre une existence plus sereine. Sérénité et créativité sont les qualités du silence, l’une invitant l’autre à tous les modes d’expression. « Le silence, par son essence même, dit Paul Pujol, permet la création, c’est-à-dire l’existence des choses et des êtres. » Toute création émerge du silence. Et la musique en particulier n’a d’existence que par le silence qui en sous-tend tous les pas. L’intervalle entre deux sons évoque la silencieuse présence, insondable, dont nous sommes le tissu – corps et âme à la fois sur des plans différents. « Le silence est sans origine et sans finalité, nous dit Nicole Montineri. Il est impossible de l’expérimenter, de lui donner une continuité, car il n’est pas dans le temps. Il était déjà là au commencement du monde, intrinsèque au jaillissement de la vie, au Principe qui fonde l’univers. »

C’est, dit aussi David Ciussi, « le mouvement universel qui donne naissance à tous les sons et à toutes les formes. Il est l’intelligence créatrice qui se déploie dans l’univers. » Il est judicieux de l’envisager, à l’instar de Rudolf Steiner (voir le Document dans ce numéro), comme l’essence du Penser. Mais pour puiser à cette source si nécessaire et indispensable, dans un monde qui n’en finit pas d’être en crise, il faut alors apprendre à « observer le penser » [3], afin de co-participer à la création du monde qui se renouvelle à chaque instant et éternellement. Nicole Montineri en témoigne ainsi : « L’esprit est actif, créatif, souple, car réellement silencieux. Il ne court plus le long d’un temps phénoménal mais est à l’écoute d’un temps tout intérieur, un rythme propre au cœur de l’être. La vie prend alors son véritable sens, vécu en soi comme une évidence. » La créativité, dont on a beaucoup parlé, n’est possible qu’au cœur du silence. « Silence » qu’il ne faut pourtant pas confondre avec l’absence de bruit, et qui n’a de réalité qu’au-delà du monde des phénomènes, dans une dimension spirituelle où « naître à la plénitude », comme le dit John Martin, prend tout son sens. La « seconde naissance » évoquée par tous les enseignements spirituels demeure la possibilité du Silence, dans la cessation spontanée, car non conditionnée, du mouvement des conflits intérieurs.

 

Les religions face au silence 

De nombreux mystiques ont témoigné d’un silence divin, « surnaturel », d’une « impensabilité profonde » comme l’exprime ici Peter Fenner. Ce silence n’a jamais été perçu comme un état d’âme à conquérir, mais plutôt comme l’abandon du mental devant l’insondable et l’inconnaissable Présence divine. Sur les ailes de l’abandon, des instants de grâce ont porté les esprits à concevoir de nouvelles voies de salut. En Occident, le quiétisme de Miguel Molinos en est sûrement la meilleure expression (voir le Document dans ce numéro). L’importance du « silence divin », que les intégrismes de tous bords se refusent à considérer, est qu’il ouvre la conscience à une véritable « œcuménicité spirituelle », libre des dogmes et des enseignements dualistes sur lesquels ils reposent. Le silence est la seule voie de paix intérieure comme extérieure. Envisagé comme l’absence de bruit et de parole, il est totalement ignoré dans la dimension profonde dont témoignent seuls les mystiques. Et cette ignorance engendre la très regrettable guerre des peuples, des religions, et des civilisations. Sur ce dernier état de « guerre » – celui des « civilisations » – un silence superficiel étouffe actuellement les esprits occidentaux qui refusent d’en voir la situation : deux civilisations s’opposent avec de plus en plus d’évidence. Celle de l’Islam, religion chargée d’archaïques traditions politiques et sociales, celle de l’Occident, laïque et démocratique sourde aux potentialités spirituelles de l’humanité. Le silence intérieur, chemin vers Dieu, est le seul remède aux conflits, et la seule voie de transformation pouvant conduire à une civilisation alternative : une 3e civilisation portée par une spiritualité véritable, c’est-à-dire par un sens créateur de l’homme et d’une nouvelle société dont l’accouchement terrestre n’est pas sans souffrance…

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Dé-couvrir le silence 

« Explorer la dimension du silence », selon les termes de Vimala Thakar, c’est découvrir les limites de notre connaissance intellectuelle, avec tout ce qu’implique ce mode de connaissance à travers les sens et les émotions. Nos sens et nos émotions sont en effet, conditionnés par l’intellect réduit aux multiples mémoires qui nous dominent. Viator constate avec nous l’évidence : « je ne peux donc entendre, ni percevoir en aucune manière le silence. » En effet, « lorsque je recherche le silence intérieur (silence des pensées, au sens propre du terme, mais aussi des émotions, des sentiments, des sensations…), je constate très vite que cette tentative est vouée à l’échec. » Cet « échec », s’il est vu directement et sans jugement, participe à la dissolution de l’emprise égotique qui gouverne nos vies. La vision profonde de cet « échec » ouvre la conscience au silence d’Être. Gangaji nous fait remarquer que « notre esprit reste inactif durant de longues périodes de la journée, mais comme notre conditionnement nous porte à ne faire attention qu’à l’activité du mental, ces moments de silence passent inaperçus. » Gangaji propose alors l’exercice du « stop ». « Stopper », c’est mettre notre « attention sur ce silence entre les pensées, qui correspond à la conscience sans forme ». Pragmatique, Monique Virelaude, propose un exercice d’attention au vide et au silence des organes des sens « en écho au silence de l’ensemble du corps ». La dé-couverte du silence est comme un retour à l’évidence de l’état primordial de l’esprit. Rudolf Steiner en a parlé en termes de seuil, d’étape nécessaire à la « connaissance du monde spirituel » ; le monde spirituel se révélant à l’esprit veillant dans la vacuité du silence.

C’est dans cette optique qu’il indique l’observation du penser. Observation non-duelle qui n’est en aucune façon l’observation de quelque chose ou l’expérience d’un état. Cette « observation sans observateur », dit Krishnamurti [4], dé-couvre le silence qu’est l’absence de pensée cérébrale, et par conséquent « l’abolition du temps », c’est-à-dire la cessation de tout le mouvement de la pensée conditionnée – conditionnée par tout le champ de nos expériences et de nos savoirs. Ce silence, nous dit Viator, est « non pas vide ni absence de sens, mais participation à la grande cohérence de l’ensemble de ce qui est, de l’ensemble de ce qui survient. Non pas absence de son, mais musique ». L’idée de musique intérieure et vivante, de « musique des sphères », de musique silencieusement créatrice du monde, remonte à l’Antiquité. La chimie comme l’astronomie moderne n’ont d’ailleurs pas échappé aux analogies musicales [5] ! Pour Rudolf Steiner – qui est l’une des Références Majeures de 3e millénaire [6] – le monde spirituel se révèle « musicalement » dans le Silence du silence, à l’esprit qui a appris à veiller dans la paix absolue de sa psyché.

Dans le silence, qui ne se définit plus naïvement comme l’absence de bruit, vibre le Verbe créateur. Râmana Maharshi, connu pour son expérience de l’Éveil et sa simplicité d’Être, dit en termes paradoxaux, lors d’entretiens, à ses interlocuteurs que : « le silence ne cesse de parler. C’est un courant continuel qui n’est interrompu que par la parole » (voir le Document dans ce numéro). L’expérience vivante, de ce vrai philosophe de l’advaïta (non-dualité) contemporain participe, ici, à la renaissance de la connaissance ancestrale du « Verbe créateur » et de l’« harmonie des sphères ».

 

Thérapie du silence 

Le silence sous-tend toute relation. Non pas le silence de la parole qui ne vient pas, mais le silence de « l’espace de la rencontre » dont parle Nicole Montineri, dans l’abolition des conflits. « Cet espace partagé où la dissolution des idées et des concepts se fait naturellement et sans effort est exquis et magnifique » dit le thérapeute Peter Fenner. Seulement voilà, « Toutes les expériences de silence ne déconditionnent pas nos esprits. Le silence peut faire tout le contraire : il peut aggraver et amplifier nos fixations. Si l’on se sent mal à l’aise, le silence peut intensifier nos émotions, surtout si l’on a l’impression que les occasions de communiquer sont limitées ou supprimées » souligne Peter Fenner.

L’absence de bruit ne définit effectivement pas l’insondable silence. L’absence de bruit peut rassurer, devenir un refuge ou être un objet de crainte et d’angoisse ; il peut ainsi apaiser ou révolter, mais en aucun cas « amener une transformation » comme le précise Vimala Thakar, ou faire « naître à la plénitude », selon l’expression du Frère John Martin. Atteint de ce qu’il convient d’appeler médicalement « une sclérose en plaque », David Anza, « témoin d’Éveil » dans ce numéro, « pratique pleinement et médite sur toutes ces techniques qui nous permettent de nous ancrer dans l’instant présent et de retrouver un calme intérieur. » Pour Monique Virelaude : « La guérison se fera sur la mise en ordre des forces sensibles physiques, sensorielles dans le rythme silencieux du souffle. » La quiétude thérapeutique retrouve ici le « chant de la vie » évoqué par Paul Pujol.

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Notes :  

[1] – Et plus exactement : dans le dysfonctionnement de nos fonctions motrice, sexuelle, émotionnelle et intellectuelle, au sens de l’enseignement de G.I. Gurdjieff. Voir l’incontournable ouvrage d’Ouspensky, Fragments d’un enseignement inconnu, Stock. 
[2] – Aldous Huxley écrit que « Le XXe siècle est, entre autres choses, l’Age du Bruit. Le bruit physique, le bruit mental et le bruit du désir – nous détenons le record de l’histoire en ce qui les concerne tous. » La philosophie éternelle. Philosophia perennis, Points Sagesse, 1977, p. 259. 
[3] – Pour Rudolf Steiner : « L’observation et le penser sont les deux points de départ de toute aspiration de l’homme à l’esprit, dans la mesure où il est conscient de cette aspiration. » La philosophie de la liberté, Novalis, 1993, p. 43. 
[4] – Krishnamurti parle de l’observation non-duelle en terme d’« observation sans observateur », c’est-à-dire sans jugement, ou sans le mouvement « mécanique » (automatique) de la pensée. Voir, par exemple, le dernier ouvrage paru cette année aux Presses du Châtelet, Vers la révolution intérieure. 
[5] – Kepler, fondateur de l’astronomie moderne, a décrit le système solaire en termes d’harmonies musicales dans L’harmonie du monde (1619) et dans Le secret du monde (1621) ; voir aussi, sur « L’harmonie des sphères », 3e millénaire n°92. 
[6] – Voir les Références Majeures de 3e millénaire dans le n°100.

 

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La méditation vers la lucidité silencieuse

Posté par othoharmonie le 11 septembre 2014

La méditation est une pratique spirituelle menant à la paix intérieure,à la vacuité de l’esprit et à l’unification à notre nature véritable…

images (5)Tour d’horizon

Le terme méditation, du latin meditatio, désigne une forme de pratique spirituelle.

Même si ce terme est souvent utilisé pour décrire l’attention portée sur un objet de pensée [par exemple : méditer un principe philosophique dans le but d’en approfondir le sens], son objectif premier est avant tout une attention tournée vers l’intérieur afin de s’affranchir de la pensée et réaliser son «identité spirituelle». 

Les différentes pratiques méditatives impliquent généralement que l’adepte amène son attention sur un seul point de référence qui sera, tôt ou tard, abandonné pour seulement «laisser la conscience observer la conscience». 

Les pratiques méditatives se retrouvent au coeur de nombreuses philosophies et religions : dans l’hindouisme, le bouddhisme, le taoïsme, le yoga, l’islam, la chrétienté, ainsi que d’autres formes plus récentes de spiritualité. 

Les techniques de méditation sont multiples. Elles peuvent cependant être classées selon leur foyer d’attention : une zone corporelle spécifique ou le déplacement d’une zone à une autre, une perception précise, un objet spécifique présélectionné profane ou religieux, le nom d’une déité ou d’un concept inspirant la paix, le souffle, un son, une incantation ou un mantra, une visualisation, le vide de tout concept ou vacuité,… 

Dans l’hindouisme Il y a plusieurs types de méditation décrites dans l’hindouisme, citons les deux principaux courants :

- le Védanta, dans lequel le Jñâna-Yoga a pour méthode principale l’investigation du Soi [le célèbre « Qui suis-je ? »] afin de retourner à la source des pensées jusqu’à notre Réalité transcendante ; – le Yoga, dans lequel la méditation [dhyâna] est recommandée pour calmer les fluctuations du mental. Elle est l’avant dernière des 8 phases développée dans les Yoga-Sûtra de Patañjali : elle se place après la concentration [dhâranâ, fixation de l’esprit sur un seul point] et avant la contemplation [samâdhi, état d’union avec l’Être ou d’absorption dans l’Absolu]. 

Dans les pratiques hindouistes, il existe de nombreuses propositions de méditation avec support : observer la lumière qui pénètre par le sommet de la tête [chakra coronal] et s’identifier à cette lumière, écouter l’infrason dans l’oreille interne  [nâda], parcourir l’intérieur du corps par la sensation, rester dans une posture spécifique avec une position de main codifiée [mudrâ], etc… 

Pour que le mental parvienne au calme, au détachement des désirs du monde et cesse de vagabonder, le pratiquant évoluera vers la méditation sans support. Bien que certains adeptes s’y adonnent dès le  commencement de leur quête, la méditation sans support est une voie évidemment plus abrupte que celle avec support. Il s’agit ici de développer l’état de présence afin de rester totalement conscient dans l’ici et maintenant et disponible à l’épanouissement spontané du silence intérieur. 

Dans le bouddhisme La méditation a toujours été centrale au bouddhisme. Le Bouddha historique a d’ailleurs obtenu son éveil spirituel par la méditation. La plupart des formes de bouddhisme distinguent deux classes de pratiques pour atteindre l’illumination : – Samatha, ou tranquillité, qui développe la capacité de focaliser l’attention en un seul point ;

- Vipassana, ou vision supérieure, vue pénétrante, qui développe la perspicacité et la sagesse en dévoilant la vraie nature de la réalité. 

Le but ultime de la méditation bouddhique est l’atteinte du nirvâna. Ce terme est au-delà de toute description et ne peut être défini que comme la fin de toutes formes d’ignorance. Dans le zen Le zen est une forme de bouddhisme mahâyâna qui insiste davantage sur la méditation et particulièrement sur la posture/pratique dite de zazen. Pour ses adeptes, la pratique elle-même est déjà réalisation, pratique et éveil sont comme la paume et le dos de la main. Pour le zen, il suffit de s’asseoir, immobile et silencieux, pour s’harmoniser avec l’illumination du Bouddha… 

Dans la Chrétienté

Chez les moines orthodoxes l’hésychasme ou «prière du coeur» est une prière silencieuse invoquant le nom de Jésus au rythme de la respiration. Par son rapport au corps, il est l’équivalent chrétien de certaines techniques de méditations orientales. 

Dans l’Islam

Il existe deux concepts de méditation dans l’Islam :

- le premier, issu du Coran, est appelé taffakur, c’est-à-dire la réflexion sur les sourates ou la contemplation de la Création ;

- l’autre, développé par les Soufis, est une pratique mystique appelée Mouraqaba ou «exercice de vigilance» : l’adepte, en assise et les yeux fermés, concentre son attention sur un point unique. Ce point est généralement la visualisation du Cheikh, le maître soufi, qui est considéré comme un pont entre le monde de l’illusion et celui de la réalité. 

La méditation transcendantale  La méditation transcendantale est une technique de relaxation et un mouvement spirituel fondé à la fin des années ‘50 par Maharishi Mahesh Yogi. Elle est présentée comme une «technique de relaxation profonde et de développement de la conscience». Elle se pratique quotidiennement, lors de séances de 15 à 20 minutes durant lesquelles le pratiquant répète mentalement un mantra, c’est-à-dire un mot qui est théoriquement intime et adapté à sa personnalité. Au fur et à mesure de la séance, le mantra doit s’estomper pour laisser l’esprit aller naturellement à la source de sa conscience propre. Cette expérience est unique et personnelle. Le mantra est révélé par l’instructeur après une brève cérémonie. 

Lucidité silencieuse sans support Dans la spiritualité contemporaine, comme par exemple dans les enseignements de Krishnamurti, Jean Klein ou, plus récemment, Eckhart Tolle, le terme de méditation désigne un état de lucidité silencieuse sans support, une vigilance où les constructions mentales sont absentes. Ces enseignants donnent ainsi quelques directions de méditation : 

- l’attention vide de toute attente, de toute anticipation ; en quelque sorte, une attention innocente, notre tranquillité naturelle ;

- l’observation ouverte, sans jugement, sans comparaison ni interprétation ; nous ne pouvons l’objectiver ; - la liberté : la compréhension se situe habituellement dans notre tête, mais «être» la pure compréhension n’a plus rien à voir avec la tête, c’est une perception globale transcendante.

 

Recherches scientifiques

Certains psychothérapeutes ou scientifiques tel que Jon Kabat-Zinn s’intéressent à la méditation dans ces applications psychothérapeutiques, comme par exemple : la MBSR [réduction du stress par la pleine conscience] ou la MBCT [thérapie cognitive par la pleine conscience]. 

images (6)La psychothérapie cognitivo-comportementale propose ainsi aux personnes souffrant de ruminations mentales, de stress ou d’anxiété, une forme de méditation qui se rapproche du zazen, mais dont les éléments «spirituels» ont été supprimés. Cette technique augmenterait le bien-être, la bonne humeur, la capacité à «faire face» et améliorerait le sommeil. La MBCT réduirait en outre le risque de rechute dépressive. Certaines études* prouveraient également l’efficacité de la méditation en complément d’un traitement médical classique dans

la guérison de maladies : diminution des douleurs chroniques, amélioration des défenses immunitaires et des effets du traitement thérapeutique classique dans les cas de cancer, de troubles gastriques et intestinaux ou même de fibromyalgie et de sida. 

Dans le cadre des recherches scientifiques ou philosophiques sur la nature de la conscience, certains auteurs défendent l’importance de la méditation comme pratique introspective, à travers laquelle le chercheur peut observer son propre flux de pensées et acquérir un savoir autrement inaccessible. Le Dr. Susan Blackmore défend par exemple la thèse, sur base de sa propre pratique du zazen et de ses recherches scientifiques, selon laquelle la conscience et les perceptions humaines seraient pure illusion. 

Selon David Orme Johnson, directeur de la faculté de psychologie à l’Université Internationale Maharishi, des études scientifiques ont été publiées sur la Méditation Transcendantale et le programme TM-Sidhi, dans plus de 160 revues scientifiques. 

D’autres études médicales spécifiques ont également été réalisées afin de déterminer si certaines pratiques méditatives pouvaient être associées à la psychothérapie. Dans la majorité des cas, les conclusions étaient positives, sous réserve que les objectifs de la thérapie  soient bien sûr en accord avec les effets de la méditation proposée… 

Olivier Desurmont

* 4 études rigoureuses tirées de «Journal of Behavioral Medicine», «Psychosomatic Medicine», «General Hospital Psychiatry» & «Brain, Behavior, and immunity». Références : «La méditation bouddhique» de Jean- Pierre Schnetzler chez Albin Michel, «La Vision profonde : De la Pleine Conscience à la contemplation intérieure» de Thich Nhat Hanh chez Albin Michel,  «Le livre de la méditation et de la vie» de Krishnamurti, Livre de poche, «Approches de la méditation» d’Arnaud Desjardins, La Table Ronde et Wikipedia. 

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Le pouvoir du silence, la pensée naturelle et la parole juste

Posté par othoharmonie le 1 mars 2014

 

davidciussiPar David Ciussi

Il est nécessaire de s’apprendre à redécouvrir le pouvoir du silence qui matérialise les pensées et paroles. Pour le comprendre, prenons l’analogie du rapport silencieux que la sève entretient avec un arbre. Son pouvoir est de manifester la totalité de l’arbre : racines, tronc, branches, feuilles, fleurs, etc. Pourtant la sève est discrète et silencieuse, mais cela ne l’empêche pas d’être puissante puisqu’elle est présente partout et crée toutes les expressions de l’arbre. 

De la même façon, le silence permet aux mots de se manifester, mais en avons- nous conscience ? Le silence n’est pas un endroit où il n’y a pas de bruit. Non, celui dont je vous parle, accepte et vivifie tous les bruits, c’est parce qu’il existe que les bruits peuvent naître et apparaître dans notre conscience. Il est la matrice de toute pensée et de toute parole, existence pure, lieu de rencontre préverbale où les langues humaines ne sont pas encore nées, où le monde mental n’a pas encore été mis en place. Si je pense et je parle à partir de ce niveau, alors la créativité et l’intelligence universelle vont irriguer mes émotions ; mes sentiments seront porteurs de tolérance et de paix car ils émergeront du mystère du langage et de la communication consciente. Cette pensée naturelle est d’origine sacrée, source joyeuse du silence, elle vise sa propre source et reconnaît l’étonnement d’être, elle crée le lien avec la beauté du « tout en soi » sans concepts, sans jugements ; elle ne blesse pas, ne manipule pas, ne trahit pas, elle fait rire … car elle est libre comme le vent. 

Si nous ne sommes plus à l’écoute de cette qualité dynamique et créatrice qu’est le silence, alors nous nous pensons comme des individus séparés de l’essentiel : nos paroles vont traduire notre souffrance d’être ; nos pensées vont devenir bruyantes du passé et du futur et les mots qui en découleront seront des objets-mémoire, fruits du « déjà entendu ». Notre conscience s’endormant, elle deviendra une pensée-objet, « un moi objectivé » qui juge et s’identifie à toute forme d’insatisfaction, prisonnier du temps et des choses qui passent. Alors pouvons-nous favoriser le jaillissement de la parole juste plutôt que de parler avec des mots saturés de mémoire ? 

Je suis comme posé sur les ailes d’un papillon… voletant d’un endroit à un autre… Mon existence est légère, aucun mot n’est capable d’accueillir ce qui me déborde et se répand à l’infini Ici, je vogue sur les ondes de ma respiration océan… Je suis en cela… dans cela… l’air …la mer… la terre… les roses… les iris… l’herbe… amis… ou ennemis. Je suis l’océan qui pénètre dans la pluie. J’inspire le nouveau monde et je meurs à l’ancien. Comme le sphinx, je renais infiniment, à mon appartenance, à cette géniale beauté… Ici, je suis tombé en moi et j’éprouve le miracle d’exister… Je suis le monde nouveau-né. Je suis tout cela et mes prénoms de famille sont: “l’arbre, la liberté, l’amour, les joies, les peines, les autres, les quartz, l’éveil, le torrent de montagne et la joie sans fin… car j’aime ce que je ne connais pas encore dans cet humble et modeste présent terrestre. »  

 David Ciussi - Site Internet : davidciussi.net Prochains rencontres : Hyères 22,23 et 24 mars- Paris 05 et 06 avril - 

A LIRE : « Pratiquer d’instant présent » de David CIUSSI. A commander à Soleil-levant BP 90283 – Avignon cedex 84011 – TARIF 15 euros.

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Le Pouvoir du silence

Posté par othoharmonie le 11 février 2014

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     »Notre silence intérieur a un pouvoir. Si, au lieu de répondre à la vibration qui nous vient, nous restons dans une immobilité intérieure absolue, nous verrons que cette immobilité dissout la vibration; c’est comme un champ de neige autour de soi, où tous les heurts sont saisis, annulés. Nous pouvons prendre l’exemple simple de la colère; au lieu de nous mettre à vibrer intérieurement à l’unisson de celui qui parle, si nous savons rester immobile au–dedans, nous verrons la colère de l’autre se dissoudre peu à peu, comme une fumée…Seulement, il ne s’agit pas d’avoir un masque impassible et de bouillonner en dedans; on ne triche pas avec les vibrations (la bête le sait bien); il ne s’agit pas de la soi–disant « maîtrise de soi », qui n’est qu’une maîtrise des apparences, mais de la vraie maîtrise, intérieure. Et ce silence peut annuler n’importe quelle vibration pour la simple raison que toutes les vibrations, de quelque ordre qu’elles soient, sont contagieuses, les vibrations les plus hautes comme les plus basses, notons–le; c’est ainsi que le Maître peut transmettre des expériences spirituelles ou un pouvoir à un disciple et il dépend de nous d’accepter la contagion ou non; si nous avons peur, c’est que déjà nous avons accepté la contagion, et donc accepté le coup de l’homme en colère.

    Mais ce pouvoir de silence ou d’immobilité intérieure a des applications beaucoup plus importantes; nous voulons parler de notre propre vie psychologique. Ce vital, nous le savons, est le lieu de bien des misères et des perturbations, mais aussi la source d’une grande force; il s’agit donc – un peu comme dans la légende indienne du cygne qui séparait l’eau du lait – d’extraire la force de vie sans ses complications et sans s’extraire soi–même de la vie.

     Faut–il dire que les vraies complications ne sont pas dans la vie mais en nous–même, et que toutes les circonstances extérieures sont à l’exacte image de ce que nous sommes. Or, la grosse difficulté du vital est qu’il s’identifie faussement à tout ce qui semble sortir de lui, il dit: « ma » peine, « ma » dépression, « mon » tempérament, « mon » désir, et se prend pour toutes sortes de petits je qui ne sont pas lui. Si nous sommes persuadés que toutes ces histoires sont notre histoire, il n’y a rien à faire, évidemment, qu’à supporter la petite famille jusqu’à ce qu’elle ait fini sa crise. Mais si l’on est capable de faire le silence au dedans, on voit bien que rien de tout cela n’est à nous; tout vient du dehors.. Nous accrochons toujours les mêmes longueurs d’onde, nous nous laissons gagner par toutes les contagions. Par exemple, nous sommes en compagnie de telle ou telle personne, nous sommes tout silencieux et immobile au–dedans (ce qui ne nous empêche pas de parler au–dehors et d’agir normalement), tout à coup, dans cette transparence, nous sentons quelque chose qui nous tire ou qui cherche à entrer en nous, comme une pression ou une vibration autour (qui peut se traduire par un malaise indéfinissable), si nous attrapons la vibration, nous nous retrouvons, cinq minutes après, en train de lutter contre une dépression, ou d’avoir tel désir, telle fébrilité – nous avons attrapé la contagion. Et quelquefois, ce ne sont même pas des vibrations, ce sont de véritables vagues qui nous tombent dessus. Il n’est pas besoin, non plus d’être en compagnie pour cela; on peut être seul dans l’Himalaya et recevoir aussi bien les vibrations du monde. Où est « notre » fébrilité, « notre » désir là–dedans ? Sinon dans une habitude d’accrocher indéfiniment les mêmes impulsions.

Sri Aurobindo ou L’Aventure de la Conscience, Buchet Chastel. De Satprem  

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Vivre Le Silence en conscience

Posté par othoharmonie le 3 janvier 2014

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Il peut sembler paradoxal de parler du silence, mais le silence dont il est question ici n’est pas une absence de pensées, de mots ou de bruits. Il est la substance même de l’univers et englobe tout. Il est un espace vide, qui ne peut être atteint comme un objet. Toujours présent, il n’y a rien de particulier à faire pour le trouver. Celui qui le cherche est l’obstacle.
Car le silence est ce que nous sommes. C’est un autre mot pour dire la conscience.

Plus le silence croît en nous, plus la conscience se déploie, s’élargit, occupe la place prise par le mental. Chacun de nos actes est alors éclairé par la lumière de la conscience.

Tous les êtres sont capables de laisser croître le silence en eux. Il s’agit simplement d’avoir confiance en sa propre capacité. La méditation peut être une aide pour percevoir notre capacité à nous fondre dans le silence, le corps et le mental naturellement en repos.

Lorsque, ainsi, nous sommes réceptifs aux sensations du corps, aux perceptions de l’esprit et que nous les accueillons avec un regard et une écoute neutres, nous nous ouvrons à notre être profond qui est silence. L’existence nous offre à chaque instant maintes occasions, si nous voulons bien être attentifs à chaque intervalle de silence qui apparaît subrepticement au milieu de notre vacarme mental ou du brouhaha extérieur, à ce fond immuable sur lequel se surimpose tout bruit.

Le silence n’est donc pas une absence de sons. D’ailleurs, certains sons nous révèlent le silence sous-jacent, le soulignent, et parfois nous y conduisent. Observons comme des notes de musique ou des chants d’oiseaux ne le dérangent pas, mais le rehaussent…

Le silence n’a rien à voir avec le fait de ne pas penser ou de ne pas parler. Il est ce qui sous-tend la pensée pleine d’humilité et la parole juste. La vie jaillit de ce fond et y retourne, la pensée ou la parole qui n’a nulle part où aller consent à y retourner… Que des mots soient utilisés ou non, que des actes jaillissent spontanément ou non, tout revient au silence. Quand aucune volonté personnelle n’intervient pour cristalliser le mouvement énergétique du mental, la perception pure se dissout naturellement dans le silence… Cela ne laisse aucun résidu, car il n’y a personne pour s’approprier la pensée ou l’action. L’énergie y est puissante, sans personne pour la tordre ou la dissiper, une grande créativité y est à l’oeuvre, sans aucune pensée pour la restreindre ou la manipuler.

Le silence n’est pas non plus juste une notion de bien-être. Comme la paix, il est la nature de notre être véritable. Nous devons arriver à le sentir à l’arrière-plan, à vivre constamment avec cette subtile attention qui transcende le temps. Les pensées ne sont plus alors projetées à partir de la mémoire, les actions surviennent spontanément, sans peur. Comment pourrons-nous le percevoir si nous ne calmons pas l’hyper-excitation de nos cerveaux, ce mal dont souffre l’homme contemporain et qui le coupe de son fond ? Nous ne comprenons plus ce que la vie, jaillissant perpétuellement de ce fond, a à nous dire. Nous ne nous entendons plus les uns les autres. La vraie communication est une interconnexion au sein de ce silence.

Seul l’être au cœur purifié, à l’âme dépouillée par sa marche dans le désert, est digne de rencontrer Cela qui l’attend de toute éternité et qui lui fera entendre ce qui naît du silence. C’est par le son d’un silence subtil, par le souffle d’une brise légère, un murmure doux et léger, qu’Elie eut la révélation du divin, après une marche de 40 jours et 40 nuits dans le désert. Sur le mont Horeb, celui-là même où eut lieu la rencontre de Moïse avec Je Suis, Elie entendit l’Eternel… Il n’était ni dans le vent violent, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, est-il écrit…

Le contact avec la vraie réalité ne se produit que dans le silence, lorsque le mental est calme, lorsque ce n’est plus le moi qui agit. La nature de la pensée et de l’ego ayant été perçue, il est dès lors possible que soit franchi le seuil menant au silence originel, cette vibration éternelle qui continue de tout envelopper et de tout pénétrer à chaque instant. Ce n’est que dans ce silence que le saut en notre profondeur peut se produire… Un espace vide, où il n’y a personne, pas de moi, donc pas d’objet à nommer.

Au début, nous expérimentons un état silencieux. Pour y parvenir, nous sommes juste observation de chaque pensée, de chaque phénomène, sans qualifier, sans juger. Juste un regard paisible, détaché, sans motif particulier. Cette vision ralentit naturellement le fonctionnement du mental. Nous devenons cette contemplation silencieuse… Peu à peu, l’observateur se dissout dans le silence. Un jour, nous sommes le silence, qu’il y ait absence ou non de manifestations. Le sujet ultime est ce silence. L’esprit vide, nous continuons de penser, de parler, d’agir. Le processus est spontané. Tout provient directement de ce fond silencieux, et tout se déroule en lui. Notre attention, notre vision, notre écoute, sont silence. Nous sommes établis dans notre être profond, nous pouvons parler ou agir, cela ne change rien. Le silence est l’essence de notre être profond. Il est continu. Nul besoin d’effort pour l’obtenir. Il est le cœur, la matrice d’où émerge le souffle indifférencié et où convergent les énergies manifestées, où tous les objets disparaissent (y compris le moi). Il est le lieu où se rencontrent et se dissolvent les opposés. Il se déploie en nous lorsque se révèle l’exacte identité entre l’absolu et le relatif, entre la source et l’expression.

Le silence est l’un des noms de la conscience vide, sans objet. Il est sa substance, l’espace rendu à sa vacuité originelle, lorsque l’esprit se repose en sa vacance. C’est nous-mêmes. Nous ne sommes pas le contenu souvent bruyant qui encombre notre espace intérieur. Nous sommes le contenant dont la nature est silence. La conscience est pure perception, libre de tout commentaire, le contenant qui contient tous les bruits. Ce contenant – sujet ultime, silence, vide – n’est pas perceptible, objectivable. Dès que nous le percevons, c’est le reflet du silence – conscience – sujet ultime – qui est perçu…

Lorsque, par l’expérience de la mort proche, fut réalisé le saut dans l’espace de la conscience pure, sans objet, tout mon être se trouvant dans un état d’abandon total, l’esprit vide, les sens retirés, ce fut le silence. Il n’y eut aucun son lorsque ma conscience s’immergea dans la Conscience cosmique. Ce n’était pas effrayant. On se sent pleinement en vie dans ce vide qui est paix et joie… La perception était celle d’une respiration unique, comme une pulsation continue. L’intelligence de l’énergie cosmique se tient là, dans cette vacuité silencieuse. C’est elle qui enseigne. En ce vide d’une profondeur sans limite, le silence, sorte de chuchotement divin, communique le mystère de la vie. C’est par le silence que se révèle ce qui nous conduit au Silence. La Réalité n’est accessible que par et dans le silence. Tout est alors connu dans la lumière et par la lumière… Lorsque nous revenons à la perception du monde terrestre, le silence est vécu en continu comme notre véritable demeure, comme la matrice de l’univers. Il imprègne tout notre être, accompagne tous nos gestes, englobe tout.

Il nous est seulement demandé d’entendre ce que nous dit l’univers. Pour cela, aucune religion, aucun dogme, aucun système organisé n’est nécessaire… Chaque être humain est capable, seul, d’écouter le message ininterrompu. Ce son du silence qui est perçu, entendu, est semblable à celui qui perçoit, entend. Cette vibration est sans commencement ni fin, éternelle et toujours renouvelée, immobile et en mouvement, puissante et subtile. Elle est en chaque être, de façon substantielle. Elle est lui-même…C’est seul, aspiré du dedans, qu’il peut se découvrir être l’univers entier.
« Tiens-toi en silence et ta parole sera Sa parole.» (Rûmî)

Le silence est la substance éternelle dans laquelle baigne l’univers. Il est l’origine. Il ne faut pas avoir peur de lui lorsque nous le découvrons. Il émane du plus profond de ce que nous sommes et nous y mène. Il est le souffle cosmique qui nous traverse. Il est la liberté de notre espace intérieur. Il est là dès que nous sortons de nos petits moi, dès que le mental diviseur entre le monde et notre réponse au monde se calme. Il nous révèle ce qui est réellement manifesté. C’est cette voix sans son qui chante la mélodie d’amour de l’univers. Le silence est le couronnement de l’amour, son exaltation et son repos. S’absorber en lui n’est autre que réaliser notre nature éternelle. Couler en lui, c’est se fondre dans l’océan et disparaître, comme la goutte d’eau.

Prés de Pondichéry, se trouve le sanctuaire du Natarâja, qui représente Shiva accomplissant sa danse cosmique, cette pulsation éternelle de création et destruction. A côté, se trouve, dit-on, le vrai dieu de la danse dissimulé derrière un voile. Lorsqu’on tire ce voile, il n’y a qu’un espace vide…

extrait de Vivre en Conscience Christiane Singer http://www.laconscience-espace.com/index_fr.html

 

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Le silence à écouter

Posté par othoharmonie le 30 juillet 2013



« Mais écoute le souffle de l’espace, le message incessant qui est fait de silence. » (Rainer Maria Rilke)

Le silence à écouter  dans Méditation images-27

Comment dire le silence ?

Les mots expriment notre monde, nos expériences, donnent une continuité au temps. Or, le silence est la substance éternelle dans laquelle baigne l’univers. Il est sans origine et sans finalité. Il est impossible de l’expérimenter, de lui donner une continuité, car il n’est pas dans le temps. Il était déjà là au commencement du monde, intrinsèque au jaillissement de la vie, au Principe qui fonde l’univers. Les mots ne sont pas adaptés à cette réalité, qui n’existe pas pour l’entendement humain. Ce qui est produit par la projection de la pensée peut être rompu. Pas ce silence, qui est le fond immuable sur lequel se surimpose tout bruit. La vie jaillit de ce fond et y retourne. La pensée pleine d’humilité, la parole juste, qui n’ont nulle part où aller, y convergent… Le silence n’est pas une fuite égotique hors du bruit extérieur, ni une expérience que nous pouvons provoquer et prolonger à notre gré. Quand aucune volonté personnelle n’intervient pour cristalliser le mouvement énergétique du mental, la perception pure se dissout naturellement dans le silence. Cela ne laisse aucun résidu. L’énergie y est puissante, sans personne pour la dissiper, une grande créativité y est à l’œuvre, sans aucune pensée pour la bloquer ou la manipuler. Observez au-dedans de vous et au-dehors, sans produire un seul jugement : le silence est là. Il est l’espace au sein duquel le moindre mouvement qui en émerge reflète sa source. Il est le souffle qui nous invite à l’écoute, qui lui seul peut donner la réponse qui attend d’être découverte dans nos profondeurs. Nos existences précaires et si précieuses ont ce seul sens : entendre, un instant hors du temps, la voix silencieuse qui murmure le chant d’amour de l’univers. Elle est, depuis toujours, au cœur de notre être.

A l’instant où fut donné à ma conscience, dans un état d’ouverture soudaine, de se réaliser une en elle-même, tous les attributs relatifs à mon identité s’évanouirent dans la lumière qui se levait. Dans cet état d’abandon total de soi, sans interférence d’images, de projections, ne demeura que la Présence telle qu’en Elle-même. Et le silence, enveloppant, pénétrant, un silence dense, vivant, à la fois en mouvement et en repos, souffle cosmique continu, Souffle divin – vibration originelle qui continue de tout imprégner à chaque instant. Ce silence est d’une force incommensurable…

La révélation de la Réalité est un éclatement de la conscience dans toutes les directions de l’infini. Elle a un retentissement cosmique qui fait se lever et se déployer un grand vide silencieux. Il est là de toute éternité. Nous venons de lui et vivons en lui, matrice agissant comme un point magnétique qui nous attire peu à peu vers lui. Lorsque nous sommes suffisamment proches, le silence engloutit notre être tout entier. A cet instant, le mystère de la vie se dévoile. Au retour – mais peut-on vraiment « revenir » ? –  le silence a si profondément imprégné tout notre être que l’espace intérieur de liberté ainsi créé n’est plus que réceptacle, coupe ouverte en offrande. Le silence accompagne tous les gestes, tous les actes, accueille chaque chose telle qu’elle surgit. Les pensées, les émotions continuent d’arriver, bien sûr, mais elles ne sont plus arrêtées, entretenues. On ne se sent plus lié aux circonstances, laissant passer tranquillement ce qui vient. On se contente d’être dans chaque situation où la vie nous place. Tout est vécu dans cet espace ainsi intégré, accompli, qui est la conscience pure.

Laissez-vous faire, laissez-vous aspirer à l’intérieur de vous-mêmes. Si vous vous laissez aller sans résistances, sans blocages, tout votre être va s’intérioriser, va s’absorber dans un mélange de quiétude, de douceur et de félicité, qui n’est pas une torpeur ou une rêverie car vous êtes au cœur d’une énergie vibrante. Vous vous retrouvez dans un espace de paix – autre mot pour dire le silence. Au début, vous expérimentez cet état de tranquillité silencieuse. L’esprit commence à se calmer, à se reposer en lui-même. Vous êtes juste observation de chaque pensée, de chaque phénomène, sans qualifier, sans juger. Vous êtes regard paisible, neutre mais aigu, de ce qui vient à vous. Vous permettez à la conscience, votre espace intérieur, de se déployer. Vous aurez parfois l’impression de « toucher » le silence, de deviner le mystère dont il est porteur… Puis, peu à peu, sans vous en apercevoir, vous devenez le silence. Désormais, votre esprit et la conscience coïncident. Vous êtes le silence, qu’il y ait absence ou non de manifestations. Vous êtes au sein de votre espace originel, vous êtes dans les profondeurs qui recèlent l’Etre essentiel, cette présence du divin en vous, votre nature véritable. Vous êtes chez vous.

Il y a dans ce champ intérieur un niveau de perception très fin, de résonance aiguë avec la beauté de la vie, avec la douleur du monde aussi. Nous nous sentons en communion avec tout le vivant, avec l’univers entier, car nous faisons un avec l’énergie qui nous meut et meut le cosmos. Seul un esprit réellement silencieux permet ce contact subtil avec l’énergie de la vie qui est en mouvement à chaque instant. Il ne court plus le long d’un temps linéaire mais est à l’écoute d’un temps tout intérieur, un rythme propre au cœur de l’être. Des énergies jusqu’alors éparpillées sont unifiées. La vie prend son véritable sens, vécu en soi comme une évidence. Dans cet espace qui s’approfondit à mesure qu’il s’élargit, des vibrations puissantes s’activent : celles de l’amour. Sous l’effet de la grâce, des souffrances sont intégrées puis brûlées par cette énergie qui soutient l’univers.

Pas de méprise : ce n’est pas l’esprit qui crée le silence, puis le retient, sinon c’est un endormissement. Le silence n’est présent qu’au prix d’une grande vigilance face à nos pensées agitées, à nos remous intérieurs, à la fascination qu’exercent sur nous les objets et les phénomènes. L’esprit silencieux nait de la lucidité. Il est sans attente, n’a aucune orientation particulière. Il ne juge pas, ne choisit pas en fonction d’expériences passées, n’exige rien du futur. Cet esprit-là est libre, sans autocontrôle. Il a donc de l’espace, du vide, nécessaires au déploiement du silence. Il n’y a pas de silence sans espace, sans l’immensité d’une conscience qui accueille tout sans que rien n’en soit altéré. La pensée ne peut concevoir cet espace libre, qui est le cœur de notre être, jamais né, jamais mort. Ce qui en jaillit spontanément ne laisse aucun résidu. 

La vigilance est impossible à celui qui vit extériorisé. Mais chaque être humain est capable d’ouvrir son oreille et d’écouter le souffle ininterrompu de l’espace. La méditation nous aide à être attentifs aux sensations du corps, aux mouvements de l’esprit, à les accueillir avec un regard neutre, à nous ouvrir à notre être profond. Ne cherchez pas à objectiver ce silence qui se déploie, vous quitteriez cette unité. Car le silence qui peut être perçu n’est qu’un reflet du véritable silence-espace de la conscience, une vibration sans commencement ni fin, éternelle et toujours renouvelée, puissante et subtile. Elle est en chaque être, de façon substantielle, elle le met en mouvement. Elle est lui-même…

Nous n’avons pas d’autre choix que de nous retourner vers l’intérieur, d’inverser notre tendance à regarder vers l’extérieur, à tout objectiver, même notre propre personne. Seule une descente en nos profondeurs, dans cette matrice de silence qui nous fonde, peut effacer les cicatrices laissées par nos expériences. Le premier pas est de simplifier l’esprit, de le rendre humble, réceptif, observateur sans jugement. Nous ne sommes pas habitués à nous intérioriser. C’est la cause de l’agitation de nos efforts personnels, des émotions qui nous emportent, de la pensée superficielle qui fait porter aux autres le poids de notre propre ignorance. Prenons l’engagement de cette observation non orientée, de cette vision à partir de notre centre. L’esprit va s’éclaircir, se voir tel qu’il est, souple et créatif (se voir n’est pas se penser, ce qui est vu apparaît en nos profondeurs, dans une ouverture totale). Ses mouvements vont être accueillis comme des propositions de sagesse, de nouvelle intelligence. Ce qui troublait la contemplation de notre fond se décante. Par ce travail de purification, la vie devient plus fluide, les moments de doute ou de confusion se font plus rares car les contraires mettent un terme à leur jeu. Nous avons dégagé l’accès à notre nature essentielle et la justesse de notre chemin apparaît. S’amorce le voyage vers l’intérieur, vers cette source vivante qui apaise notre corps, notre activité mentale, et qui élargit notre cœur aux dimensions de l’univers. Le seuil menant au silence est dès lors franchi. Nous sortons de la dimension temporelle. Un autre « temps » émerge, tout intérieur, fait d’instants sans durée, un non-temps – celui-là même qui donna la pulsation première et dessina notre destin – un non-temps qui est celui de la Présence en soi. Il nous mène vers notre accomplissement.

Le silence est celui de nos profondeurs, au sein desquelles se trouve l’Etre secret qui nous informe à travers toutes nos expériences, sollicitant notre écoute pour nous mener vers la lumière. Vivre notre intériorité, découvrir notre noyau caché, libère du temps et de l’histoire. Ce n’est pas se blottir dans un refuge qui isole, c’est aller à la rencontre de ce qui unit le vivant, c’est rejoindre notre part d’Eternel. Rien de plus silencieux que cette rencontre… 

Retrouver le silence, c’est retrouver le champ d’accueil indispensable à la soudaine réalisation de notre nature véritable, cet espace intérieur totalement libre et ouvert, où notre être et l’univers entier trouvent leur origine, où l’Etre Un qui nous fonde se tient, dans Sa silencieuse présence, de toute éternité. C’est le lieu de nos noces, dés que l’esprit a consenti à se dessaisir, à acquiescer à ce qui est. Dés qu’il a reconnu le silence qui l’enfante.

L’intelligence divine se tient là, dans cette vacuité silencieuse. C’est elle qui enseigne. En ce vide d’une profondeur sans limite, le silence, sorte de chuchotement divin, communique le mystère de la vie. La Réalité n’est accessible que par et dans le silence.

Sans l’avoir cherché, c’est bien au silence que mène la voie. Là où il n’y a plus trace de voie. C’est par le silence que se révèle ce qui nous conduit au Silence. Il est la condition du nécessaire dépouillement ainsi que l’espace de la rencontre en lequel se réalise le grand retournement, il est le signe et enfin le fruit de l’accomplissement. 

« Désormais, je vais vers le Repos où le temps se repose dans l’Eternité du temps. Je vais au Silence. » (Evangile de Marie-Madeleine). C’est par le silence que le mystère grandiose de la vie éternelle est communiqué. Désormais, nous ne pouvons que nous taire. Demeure un ineffable souffle qui sort d’un cœur brûlant et vibre de l’indicible.

Lorsque la conscience se déploie à l’infini et que la Réalité se contemple Elle-même, dans un amour indicible, la lumière se lève, qui est Connaissance suprême. Seul le silence peut La dire : il La tait.

Revue 3e Millénaire n° 106 Hiver 2012

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AU PRINTEMPS DE L’ÉTERNITÉ

Posté par othoharmonie le 10 juillet 2013

AU PRINTEMPS DE L'ÉTERNITÉ dans APPRENDS-MOI v

En Juillet 1976, je feuilletais le Tao-Te-King (traité sur le Principe et son action), ouvrage chinois de Lao-Tseu , écrit voici vingt-cinq siècles, dont le sujet évoque le Principe originel ou Tao et sa force productive, Teï, mère de l’univers. Cette approche du monde fut tellement inédite pour moi que je perdis tous mes repères intérieurs et fus jeté, vide, sur la rive de l’inconnaissable. Je posai le livre et, par la fenêtre, contemplais le crachin monotone bruinant sur l’église Saint-Mathieu à Quimper, quand soudain la pensée s’arrêta. Dans ce corps figé, une immobilité intérieure totale se fit. Un silence insondable m’engloutit. Un flot transparent de conscience et d’amour imprégnait tout dans le champ de vision. On ne sentait aucune mesure, aucune limite, aucune séparation. Instant absolu d’atemporalité. Plénitude, béatitude, liberté, plus rien ne manquait…

C’était comme si tous ces toits luisants sous la bruine étaient conscience. L’impression de percevoir la transparente conscience en toute chose et tout être, sur un fond de bonheur à nul autre pareil.

Et d’écrire : Je pleure d’une immense joie : le ROC est touché. Croyant nager à la recherche du rocher salvateur, voici que je SUIS ce rocher. Dans cette recherche, je courais à l’Etre. La paix est au Non-Être, pas théoriquement, mais vraiment : quand je ne suis plus rien, alors je peux être un avec tout ; immobile dans la course, immobile dans l’amour. Non-agir… pour mieux agir… Non-aimer pour mieux aimer ! Que de vérité!

  Je me demandais pourquoi l’humilité? Et aujourd’hui c’est clair : n’être rien. Étant devenu rien, ayant constaté mon néant foncier, que peut-il m’arriver ? N’étant rien, tout s’accomplit à travers ce corps-ci, sans l’interférence de la personne peureuse et désireuse. La vie éclate alors de ses milles énergies !! Le cauchemar est fini. Le temps est arrêté. A présent, laid ou beau, riche ou pauvre, sain ou malade, qui reste-t-il pour souffrir encore ? Personne.

Tant et tant de préceptes, de commandements, de permissions et surtout d’interdits, de dualités pavaient mon chemin intérieur que le Tao-Te-King, dans sa limpidité naturelle est venu volatiliser tous ces conditionnements. Relier les paires de dualités, le chaud parce que le froid, le mal parce que le bien, le bien parce que le mal, le riche parce que le pauvre, le laid parce que le beau, le grand parce que le petit, le léger parce que le lourd, le plaisir parce que la souffrance, le désir parce que la peur, la peur parce que le désir… tout cela s’est articulé dans cette conscience brusquement infinie pour ne laisser qu’un champ vierge et transparent, une lumière intérieure doucement teintée d’amour, de compassion, d’une subtile radiance bienveillante, d’un sentiment de totale perfection.

Un rire joyeux se jouait de mes lourdes tentatives de comprendre Cela, l’Inaccessible, de mes méditations préhensives qui voulaient forcer la porte du Nirvana. Il n’y a que l’abandon, le si mal compris et surexprimé « lâcher-prise » qui ouvrent la porte du Nirvana, en effet. Mais je vous avoue que je n’étais pas vraiment dans une démarche de lâcher prise, mais juste concentré à comprendre cette dualité. Et c’est l’assemblage du puzzle duel qui me révéla (ce que je ne savais pas encore se nommer) la Non-Dualité. Le Tao m’était si nouveau à l’esprit que nul réseau ne venait enchaîner un envol vers l’inconditionné. Comment un tel esprit venait-il d’être touché par la Grâce ? Peut-on seulement parler de Grâce? N’est-ce pas simplement le Hasard ?…

Cette expérience semble sans cause, tellement loin de notre volonté et de nos capacités individuelles. Oui, on ne peut que constater sa propre impuissance en face de Cela. Mon regard était neuf, tel le nouveau né. Une nouvelle naissance, oui ; on peut dire cela. Et ce poids du passé, tous ces conditionnements sont soufflés comme une simple bougie par l’Éveil Soudain. Mille ans d’erreur sont dissipés en une seconde… Quel jeu, cette vie… Comme dit le Shin Jin Mei, « une fleur de vacuité…. pourquoi souffrir pour saisir cette illusion ? »

La particularité de cette révolution intérieure est qu’elle est incompréhensible. Ce que l’on cherche est ce que l’on EST depuis l’origine, sans le savoir, mais plus bizarrement encore, elle se livre dans un non-savoir, dans un vécu qui déconnecte toute tentative d’analyse et de compréhension intellectuelle. « On » ne comprend rien, réellement. Cela se saisit Soi-même dans une Union parfaite et absolue. Aucune trace d’illusion. Aucune trace d’ignorance non plus. Plus aucune ombre en Cela. Les tribulations humaines semblent des rêves d’enfants dans une cour d’école. Si le temps arrêté nous délivre de l’âge, il nous livre l’alpha et l’omega de tout ce qui est et sera à jamais. Nous sommes enfin libres de ne rien faire. Il n’y a plus rien vers quoi tendre. Quelle paix ! Mais quelle peur pour les troublions de l’activisme impénitent !! Il faut souvent qu’ils tombent pour entrevoir cette voie du milieu, du non-savoir, du non-être, du non-devenir et du non-agir…

 Existe-t-il une Voie pour « aller à Dieu »?

Vous commencez à l’entrevoir, mais il n’y a aucune voie pour aller à Dieu, parce qu’il n’y a pas de voie, mais ça tombe bien, vous êtes déjà « arrivés » , sauf qu’il n’y a pas réellement de « vous »…. C’est indispensable de bien intégrer cela. C’est ici précisément que la Non-Dualité se distingue pratiquement de toutes les autres approches dites progressives. Dans les voies progressives, le « je » n’est pas nié d’emblée, et donc ce je peut cheminer, oui…. faire des techniques, des méditations, des rituels pourquoi pas, en vue d’un but : la libération, le Nirvana, Sat -Chit Anand et autres éveils ….. ou simplement une place au Paradis des justes. Quand on se déshabille le soir, il n’est pas question de « voie du déshabillage, n’est-ce pas? Eh bien se déshabiller du « moi » ne demande pas plus de voie ou de moyen de transport, mais juste quitter ces fausses identifications. 

Comme Arnaud Desjardins disait « vous êtes déjà nus sous vos vêtements », signifiant que la nudité est déjà acquise, en quelque sorte, totalement, mais qu’elle n’est pas manifestée. Idem pour notre nature parfaite. Elle est déjà là, sous des voiles apparents auxquels nous nous identifions en général, et ne pourra pas être plus parfaite, que les voiles soient ou non par dessus. Il n’y a et ne pourrait pas y avoir de voie pour aller à ce que nous sommes déjà de toute éternité.

Et pourtant, n’est-il pas question de tout côté d’une voie, d’un moyen d’une technique pour sortir de notre modeste condition? En fait il est clair que les religions organisées ont perdu l’âme ; elles sont lettres mortes, cul de sac pour l’aspirant à l’Infini, quand elles ne nourrissent pas des nids de frelons intégristes. Les voies spirituelles foisonnantes des temps modernes s’alourdissent souvent de tradition, de techniques méditatives au lieu de promouvoir la «substantifique moelle», l’essence pure et simple ; certaines se révèlent être des sectes ; il est dur de trouver une Voie authentique dans ces spiritualités encombrées de savoir, où l’on peut se perdre avant de distinguer la moindre fronce de l’habit numineux du Créateur. Au milieu de cet écheveau, et en pleine époque de matérialisme commercial, une fleur endormie depuis des lustres a bourgeonné, toute nimbée de pureté: la non-dualité. C’est vraiment incroyable qu’aujourd’hui, cette voie, cette attitude intérieure pour mieux dire, trouve expression, alors qu’elle fut si longtemps gardée prudemment secrète. C’est donc une bénédiction sans égal d’en avoir connaissance aujourd’hui. Avouons quand même que la Non-Dualité est mise à toutes les sauces, surtout dans moultes voies new age. Et du coup cette perle incomparable, ce diamant nécessite souvent un petit nettoyage avant d’être apprécié dans sa pureté.

Pourtant la Non-Dualité constitue l’essence de toutes les religions vivantes, surtout en Asie, de l’Advaïta Vedanta, du Bouddhisme, du Chan, et enfin du Zen . Mais elle réside dans le temple sacré, au coeur de ses enseignements qui préfèrent la laisser goûter à quelques élus seulement. Ce n’est que tout récemment que le Dzogchen, joyau non-duel du Bouddhisme tibétain fut révélé entre autres par Sogyal Rinpoche. Il pense que les temps sont mûrs, pour semer les graines dans cette fange féconde que nous voyons quotidiennement. Si elle en constitue l’essence, la non-dualité , n’en garantit pas les doctrines qui peuvent très vite s’opposer en inconciliable, j’en veux pour preuve le Soi de l’Hindouisme, opposé à l’absence de Soi du Bouddhisme, alors qu’il est évident pour les praticiens de terrain que tous parlent de la même expérience de conscience fondamentale, qu’ils soient Bouddhistes, Taoïstes, Vedantistes, Yogis ou Soufis. C’est dire au passage combien les formes sont multiples dès que nous rentrons dans la manifestation, même pour évoquer notre Source à tous. Pour ce qui concerne cet exposé, nous éviterons de prêter le flanc à la faconde intellectuelle pour discerner l’indiscernable, et au contraire mettrons en avant l’unicité de toutes les voies.

Revenons sur ce qu’est la Non-Dualité : Ce n’est pas une Voie, car on ne chemine plus guère; plutôt une attitude, à la fois mentale, affective et physique devant la vie, fondée sur le constat de notre inexistence séparée. Et comment entrevoir cette inexistence? En observant la dualité justement. Cette position intérieure se conçoit comme le dépassement de toutes les paires de dualité, non par une volonté personnelle factice, mais par la compréhension. Cette soudaine relation entre toutes les paires de dualités nous happe en tant que personne. L’ego est fondé sur ces paires et leur mise en perspective réduit sa réalité « personnelle » à néant. Ce constat engendre un éveil abrupt, la découverte par l’individu de l’absence de « moi », de l’autre, et la fin de la souffrance morale d’être séparé du monde et des êtres vivants. Alors bien sûr, cela peut sembler bien incompréhensible. « J’existe bien, moi !! » « Comment pourrais-je bien découvrir que je n’existe pas?? » Par l’observation régulière de notre conscience. Par la mise en évidence que souvent, nous n’avons aucun sentiment d’être « je ». C’est dans l’après coup que nous nous réapproprions les actes et les pensées, les décisions pour les faire « nôtres ». Je me mets en colère, je deviens tout rouge et je débite des injures par wagonnets… pour finir penauds et nous excuser en disant que « cela nous a dépassé »… En fait, la colère nous a balayé comme un fétu de paille, normal puisque nous n’existons tout simplement pas… Nous nous pensons de temps en temps, voilà tout. Et puis nous généralisons notre existence comme certaine et continue. Comme nous généralisons bien d’autres opinions qui ne s’adressent qu’à des situations ponctuelles. « La colère s’est emparée de ce corps-ci et des paroles injurieuses ont été proférées en réponse à une situation particulière ». Voilà les faits au fond. Pas d’ego là dedans. D’ailleurs nous en avons presque l’intuition quand nous nous affirmons dépassés par les événements émotionnels. Mais il nous faut bien justifier la continuité du moi et endosser la responsabilité d’une colère qui nous est étrangère. Alors on entérine : je me suis mis en colère, je ne sais pas pourquoi et je te prie de m’excuser, je ne recommencerai plus !! »…. enfin, chacun sourira à lisant ces lignes, n’est-ce pas… ;-)

C’est bien là, dans cette observation du quotidien que nous pouvons nous démontrer l’inexistence d’une personnalité continue et stable. Ce n’est pas devenir schizophrène de renoncer à être quelqu’un, c’est juste observer ce qui est.

La non-dualité n’est pas inconnue des mystiques occidentaux; certains, comme Jean de La Croix, en ont parlé à mots couverts, « certes il faut vider l’esprit des choses mondaines, mais aussi des choses spirituelles… ». D’autres saints, Maître Eckhart pour ne pas le nommer, l’ont évoquée en termes impersonnels, propres à ne pas égratigner le dogme: la « Déité ». Bref, toutes les religions et toutes les voies spirituelles tendent vers la non-dualité, laquelle se goûte l’esprit innocent et inculte, pourrait-on dire, dépoussiéré des couches mortes de manuscrits savants concrétées par l’intellect accapareur de l’homme.

Chercher Dieu hors de soi, en observant l’univers, la vie, évoque une main divine créatrice, au bout du compte insaisissable. En revanche, scruter l’intérieur offre un début de réponse: présence en Soi, évidence de l’être. Il faudra finalement abandonner à la fois la notion d’extériorité et d’intériorité, car nous n’avons absolument aucun effort à faire pour être totalement nous-même et finalement l’introspection comme la concentration sur un objet extérieur ne sont qu’exercices du mental..

Au départ, nous sommes rivés aux sens extérieurs, noyés dans les phénomènes, et oublieux de l’Essence. Une mutation totale de notre façon d’envisager le monde et nous-mêmes peut nous réintégrer à notre source. Voyons comment. L’être est à la source des phénomènes, le monde des formes le fuit dans son mouvement universel. Aussi, retourner à l’origine suppose que nous abandonnions la poursuite effrénée où la vie nous entraîne. Au lieu de considérer l’objet de la conscience, tournez-vous vers le sujet, l’observateur. Non pas qu’il ait plus de réalité que l’objet observé, mais il cache la réalité non dualiste, laquelle découle de la disparition de l’idée « il y a bien un observateur ». Plus précisément: cet observateur est-il personnel, coloré d’envies et de peurs ? Vous êtes encore un ego, simple objet de l’esprit ; se révèle-t-il impersonnel, c’est-à-dire délivré des opinions individuelles ? Il est le Soi, lequel se conçoit comme le principe universel fondateur de l’univers, être, conscience impersonnelle (sans observateur personnel), source de l’énergie universelle et aussi, pour chacun de nous, notre nature profonde. A nous le dépouillement progressif de la personne jusqu’à l’impersonnalité, et l’éveil abrupt au dernier sous-vêtement! Et au fond, il n’y a pas plus d’intérieur que l’extérieur, n’est-ce pas….Ces notions de personnel et d’impersonnel, de sujet et d’objet constituent le nœud majeur de la dualité.

Le Soi ne s’oppose pas au « non-Soi », comme on le définit en psychologie. Il ne se distingue pas davantage de l’univers qu’il transcenderait d’une altitude métaphysique, tel un sujet absolu. Incluant tout sans limitation, le principe résume le lieu (ou non-lieu?) où se développe l’espace-temps, la « non-texture » qui donne le champ à l’énergie et la conscience. Le Soi est Tout! Non-être sur lequel fleurit l’être, la conscience et l’univers, le Principe prête vie à l’expérience humaine. Lao-Tseu disait: Le principe que l’on peut nommer n’est pas le principe originel. Ne nous attachons donc pas au terme « Soi », indifféremment remplacé par les termes impersonnels « Principe, Dieu, Tao, Shunyata, Sat-Chit-Ananda, Bouddha, Être, Non-Etre, Ainsité, Absolu, Infini, Purusha/Prakriti, Shiva/shakti, Brahman… », bien que des puristes savent faire des distinctions dans cette unité-là! Mais notre expérience vécue de la déité est impersonnelle. Il n’est donc pas question de relation personnelle entre Dieu le Père et nous, pauvres pêcheurs! L’impersonnel donne sans doute le vertige ; en revanche, il nous garantit la liberté! Il n’attend pas d’obéissance. Ses lois sont universelles et personne ne les gouverne !

pierre dans DIEU

Extrait de « Le bonheur est en Soi »expérience non-duelle d’un contemporain. Comment, pour la première fois, il ne vit dans la réalité que  » non-deux « , qu’un océan sans limite ni frontière, ni catégories, ni objet, ni sujet. Puis il décrit la nouvelle façon dont il perçoit la vie quotidienne, à la suite de ce bouleversement intérieur. Ce préambule indique comment il faut lire et recevoir ce qui est conté là. En particulier, avoir conscience que ces paroles s’adressent davantage à votre inconscient, à votre cœur, qu’à votre conscient ou votre tête… qu’est-ce à dire ? Qu’il faut laisser infuser dans votre cœur ces paroles qui alors peuvent planter des germes de non-dualité qui écloront plus tard… Si vous lisez intellectuellement, certes vous comprendrez un certain nombre de choses, mais l’essentiel va vous échapper. C’est ainsi. Si vous ouvrez votre cœur, laissez de côté l’esprit comparatif et critique, vous laisserez s’entrouvrir la porte de l’intériorité qui vibre à l’appel de l’autoperfection. Également quelques indications sur la façon dont l’esprit apparaît à l’auteur vous permettront de mieux saisir le texte. Ce que l’on nomme habituellement inconscient n’est aux yeux de l’auteur que l’aspect foncier, indifférencié ou peu différencié de l’esprit. Prenons l’image d’un arbre. Le tronc représente l’aspect foncier de l’esprit, tandis que les grosses branches, les branches puis les feuillages la façon dont l’esprit se scinde en profond et superficiel, les feuillages sont les pensées virevoltantes à la surface consciente de l’esprit. Ce qui est décrit dans les lignes qui suivent sont en fait la sève qui monte des racines et du tronc principal, avant même d’être différencié… si vous pouvez saisir les mots dans leur émergence naturelle, alors ces mêmes couches profondes vibreront en vous et vous comprendrez de l’intérieur ce dont il est question ici. Autant lire lentement, en laissant infuser les idées…

paroles du Zen.

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La transmission spirituelle

Posté par othoharmonie le 18 juin 2013

Extrait de la Revue 3e Millénaire n° 100 Eté 2011

La transmission spirituelle dans Noble Silence-Vipassana aaaaaaa

Par commodité de langage, nous emploierons les mots de « maître » et de « disciple ». Cependant, ce mot de « maître », ou de guru, qui nous vient d’Orient, est abusivement employé en Occident. Bien souvent, ce sont de simples psychothérapeutes qui sont pris pour des gurus par des faux disciples en mal de réconfort égotique.

Les maîtres de sagesse font partie de cette lignée fraternelle qui se perpétue sur la terre depuis des millénaires et qui, dans son immense compassion, éclaire la voie de ceux qui cherchent avec sincérité et audace.

Remercions tous ces éclaireurs que nous aimons, qui sont comme des balises tout au long de cette distance mentale que nous nous créons. Avec la tendresse, avec la patience de ceux qui « savent », ils montrent la direction. Ils coupent net toute croyance en des étapes pour atteindre une réalité qui serait hors de soi.

Ils sont souvent économes de mots, afin de faire prendre conscience aux disciples qu’ils sont encore dans le mental et peu dans le cœur…. Ce qui est dit l’est avec sensibilité, bonté et fermeté, dans la simplicité et le dénuement nécessaires.

Tout individu qui se met en quête de découvrir le sens de son passage sur la terre ressent le besoin, à un moment donné, de se mettre en situation d’être aidé. Lire les enseignements de sages, savoir que « cela » existe, ou simplement s’asseoir auprès d’êtres unifiés, participe de la mise en marche indispensable qui ouvrira les vannes de la compréhension profonde, qui dissoudra la pensée ignorante, discriminante, et préparera à la pénétration dans la pure conscience par-delà toute chose.

Il ne s’agit pas ici de progression spirituelle que favoriserait un individu qui se pose en maître et présente des étapes marquées par des techniques, par des discours habiles qui ne satisfont que l’intellect ou par des récitations de prières présentées comme sacrées mais qui ne font qu’endormir le mental. L’esprit du chercheur doit rester libre, souple, vif, efficient pour l’entrée en vigilance et la juste perception de ce qui est dans l’instant. Le cheminement est une illusion mentale. En réalité, il n’y a pas de progression, pas de trajet graduel à effectuer.

Le véritable maître ne « fait » rien. Il sait que chacun est à la fois le maître, le disciple et l’éveil tant recherché. L’essence lumineuse ne cesse d’être, par-delà tous les moyens, toutes les disciplines qui ne relèvent que du domaine temporel de l’expérience.

Les différentes modalités de transmission spirituelle encadrées par des règles définies appartiennent aux cultures des différentes traditions, et souvent se perdent dans des spéculations mentales. La Réalité est liberté absolue et ne peut entrer dans nos règles humaines codifiées et rattachées au passé. Lorsque la Lumière transperce le cœur et brûle tous les résidus, ce n’est pas une expérience reliée à une tradition, car cet évènement cosmique ne s’inscrit pas dans le temps.

Le véritable maître n’est pas un simple enseignant qui propose à ceux qui le suivent des exercices en vue de se libérer, exercices qui provoquent des efforts chez le disciple qui, s’appuyant sur son passé, se projette dans un avenir qu’il veut conforme à ses désirs. Cette tension étire le temps et entretient l’illusion inhérente à cette zone temporelle. En outre, les méthodes rattachées à des cultures précises, propres à telle religion ou à tel système philosophique, ne peuvent jamais être parfaitement adaptées à ce qu’est le disciple, exactement là où il se trouve, dans un présent renouvelé à chaque instant. Aussi, la voie est-elle unique pour chacun d’entre nous. Le vrai maître se tient dans ce présent renouvelé. Discret, il ne dit jamais ce qu’il donne, qui est fonction de l’ouverture offerte en retour par le disciple. Loin de méthodes imposées, la transmission se fait dans le secret des cœurs.

Le véritable maître n’est pas non plus celui qui, ayant eu un aperçu de la réalité lumineuse, a simplement vu le rideau de ses propres illusions tomber. Fort de cette « gloire », il se sert de cette expérience inscrite dans un moment donné de son existence pour enseigner. Incapable d’approfondissement, il ne fait que répéter, souvent en des termes approximatifs, ce que la mémoire lui restitue. Son discours n’est jamais neuf, frais, innocent… Il s’enferme dans une impasse tragique et y entraine ceux qui, attirés par son habileté intellectuelle ou sa forte personnalité, le suivent dans ce processus stérile.

Il y en a même qui n’ont rien aperçu, mais ont entendu parler… Ils n’ont rien vécu de cette lumineuse réalité, mais s’arrogent le droit de discourir. Ce sont des imposteurs au cœur sec. Leurs propos habiles ne correspondront jamais à la vérité qui surgit soudainement dans le cœur ouvert de celui qui s’avance nu.

C’est notre propre voyage, et non celui suivi par un autre, qui nous permettra de développer le discernement indispensable à la reconnaissance de la Réalité lorsque celle-ci sera vue. Sur cette voie intérieure, intime, le véritable maître – celui qui nous aura trouvé -, dissoudra, en les portant à notre observation, les peurs enfouies, les constructions imaginaires, les convictions erronées.

Il faut avoir entrepris soi-même le voyage pour pouvoir en connaître les multiples tours et détours, ses enthousiasmes et ses désespérances qui nous métamorphosent et nous donnent la certitude que la réalisation jaillissante n’est pas une illusion de plus.

Certains enseignent aujourd’hui, à contre-courant de la longue lignée des maîtres, que nous sommes déjà arrivés avant même de nous être mis en marche. Ils se situent d’emblée à la fin du voyage, lorsqu’est réalisé le saut ultime… Leurs propos fascinent intellectuellement, mais dessèchent, voire désespèrent, les chercheurs sincères. Ces enseignants développent une pensée mortifère, un rejet de l’engagement dans l’existence, encourageant une apathie qui est la maladie de nos sociétés, une indifférence à la vie, dernier refuge protecteur d’un ego qui se croit éveillé… Leurs disciples tombent dans un vide stérile qui s’apparente au néant et flirte avec le nihilisme cher à l’Occident.

La proximité du maître peut provoquer une prise de conscience des discriminations qui font écran à la connaissance directe, des nombreuses différenciations accumulées qui entravent la vision claire, préalable au surgissement de la Conscience en Elle-même, dans Sa pureté vide.
Le maître apprend à demeurer tranquille. Peu à peu, le silence se déploie, dans un espace totalement libre et ouvert. Tout est vu avec un regard neuf, frais, émerveillé.

Prés du maître, le disciple se sent soulevé à sa juste mesure, allégé par la grâce qui se dégage de lui de façon discrète, presque timide. Le véritable maître n’a pas de comportement ostentatoire, n’offre aucune apparence distinctive, n’étale pas de faux pouvoirs magiques, ne cherche pas de publicité. Seul le disciple qui aspire à l’essentiel est capable de le reconnaître, de l’intérieur.

Parfois, il suffit de s’asseoir prés de cet être unifié pour que la Réalité soulève un coin du voile, et que, dans cet aperçu éphémère, le caractère illusoire de la souffrance apparaisse. On y voit alors ses propres énergies renouvelées, dans le sillage de sa bonté, de son amour, de son humanité. D’autres fois, les mots sont nécessaires, tous les mots, ceux qui réconfortent et ceux qui décapent. Le maître sait que ni l’éloquence ni même le silence ne peuvent exprimer le mystère. Mais il a une grande joie à témoigner de la Réalité qui l’habite.

Ici, il n’est pas question de réponse du maître à des attentes, ni même de demande du disciple. Il s’agit d’imprégnation subtile d’une vibration unique, qui englobe émetteur et réceptacle, dans une totalité qui est Conscience. Le maître sourit parce qu’il a la paix inébranlable et la liberté souveraine de celui qui sait que c’est la grâce, suprême énergie qui rayonne dans l’espace rendu à sa vacuité originelle, qui toujours saisit soudainement. L’éveil est la reconnaissance instantanée par la Conscience de Son essence lumineuse. Il ne dépend que de la grâce, qui agit comme un foudroiement. Il surgit comme un appel de l’intérieur, du cœur du disciple, qui entre en résonance avec la vibration neutre, dénuée de toute subjectivité et vide d’objet, du maître. Celui-ci est l’expression extérieure et visible de la Réalité. Cette Réalité étant l’Invisible de l’univers. Or, l’essentiel se déroule dans l’Invisible… C’est là qu’a lieu le saut dans le vide.

Le véritable maître ramène le disciple à son intériorité, à sa présence. S’il indique une voie, c’est celle de la vie vécue en conscience, exactement là où elle nous place, nous invitant à chaque instant à creuser au plus profond de son sens. Il n’y a pas d’autre « pratique » que celle de vivre intensément ce voyage dans les profondeurs, sans nous égarer vers l’extérieur, l’éphémère, le reflet. Le maître, à la lumière de son propre vécu, rappelle sans cesse au disciple de vivre pleinement, c’est-à-dire de ne pas oublier qui il est en vérité.

Son message est simple, trop pour ceux qui préfèrent se remplir de méthodes et de concepts, effrayés par le vide qu’ils pressentent.

Le véritable maître, imprégné de la grâce et la vivant intensément, sait que le jeu qui se joue dans le rapport maître/disciple est celui d’une seule et même Conscience… Mêlant sa pure énergie à celle, morcelée, du disciple, il revivifie le courant qui portera celui-ci vers la source. Les liens sont tranchés, les doutes brûlés, les désirs brisés… Seule demeure, dans le cœur du disciple, la confiance, qui est l’amour exprimé.

Le disciple authentique ne cherche pas une autorité qui lui fournira son dernier refuge d’illusions, un paradis conforme à ses désirs, mais celui qui sera capable de l’ébranler au point qu’il ne saura plus qui il est. La perte complète de tout repère égotique est la condition indispensable à la découverte de la liberté. Le vrai disciple est celui qui est prêt à traverser la nuit la plus obscure, sans douter. Il se laisse aller à ce qui l’entraîne vers le cœur du maître sans certitude, sans rien demander, sans vouloir enlever ou ajouter quoi que ce soit. Il n’a plus de mouvement propre, il se laisse disposer, oublieux de lui-même, au point de ne plus se voir, de ne plus se connaître, au point de se fondre dans un espace infini… Il n’y a pas de véritable quête qui ne tende vers cette absorption totale. Ce n’est pas une entrée dans un lieu indépendant. C’est alors que l’on comprend que le maître peut être visible ou invisible, incarné ou non…

Il s’agit, pour le chercheur sincère, d’être très vigilant et de voir clairement lorsque la dualité s’immisce dans sa quête et lui fait croire que la transmission doit se faire obligatoirement ici, par l’intermédiaire d’un maître incarné.

Pour le chercheur authentique, vient un moment où il ne peut plus se contenter de discours et de conférences. L’esprit et le cœur silencieux, il a besoin d’une transmission directe de l’Energie, de cette intelligence créatrice qui œuvre en Son sein.

Cette transmission directe est rare. Elle n’a pas de rapport avec ce qui se passe lors de réunions publiques organisées avec un enseignant, où trop de questions fusent, bien souvent inutiles… Loin d’alléger le mental, ces rencontres entravent toute imprégnation par-delà la pensée et attisent les revendications égotiques à « l’éveil ».

Le véritable maître sait ne prononcer que les paroles qui peuvent toucher le centre intime du disciple, être comprises, supportées par lui, accueillies à la mesure de son propre discernement, de sa capacité de pénétration et d’absorption dans le feu du souffle partagé.

C’est le maître qui trouve le disciple, celui qui est digne de la transmission, qui possède en lui la force de supporter la Lumière, et qui n’a besoin ni d’explications, ni de conseils, ni de techniques pour reconnaître la Réalité.

Un même souffle, qui brûle et éclaire, circule entre les deux cœurs. La grâce agit librement et opère d’espace à espace, de l’espace vide et intensément vivant du maître qui demeure dans l’illimité, à celui, recueilli et confiant, du disciple qui se tient prêt à se fondre dans le courant cosmique. C’est un flot d’énergie d’amour qui coule d’un être totalement absorbé dans la réalité sans fond – et cependant rempli de compassion pour l’obscurité souffrante – vers un être nostalgique qui entend l’appel et y répond… Le silence vibrant, actif, créatif, du maître, qui est celui, infini, de la Présence, rejoint l’espace en repos, accueillant et attentif, du disciple. En réalité, un même espace indifférencié, qui est Conscience unique… Silence et Amour de l’Essence en sa plénitude. La véritable transmission se fait par réfléchissement de l’Energie lumineuse en Elle-même.

Le seul trésor que transmet réellement le maître, qui en est le témoin éveillé, est celui du Vivant au sein de la Présence, Vivant que l’être humain exprime par ses pensées, ses émotions, ses sentiments, qu’il rend manifeste à travers les expériences qui le traversent. Vivant qui jamais ne s’arrête. L’être humain participe de Son éternelle danse dans le vide.

Tel est le sens du voyage – essentiellement intérieur – entrepris ici par le pèlerin, qui demeure un « passant ».

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LA PAIX est un état d’Esprit

Posté par othoharmonie le 18 juin 2013

LA PAIX est un état d’Esprit dans Humeur krish

J. Krishnamurti

 

Coupé de tout rapport avec la nature, on devient un tueur.

Si l’on perd le contact avec la nature, on perd le contact avec l’humanité. Coupé de tout rapport avec la nature, on devient un tueur. On peut alors massacrer des bébés phoques, des baleines, des dauphins et des hommes, pour le profit, le « sport », pour sa nourriture ou au nom de la science. La nature se sent alors menacée par vous et vous prive de sa beautée. Vous pourrez effectuer de longues promenades dans les bois ou camper dans des endroits merveilleux, vous resterez un tueur et tout rapport d’amitié avec ces lieux vous sera refusé. Vous n’êtes probablement proche de rien ni de quiconque, qu’il s’agisse de votre femme ou de votre mari. Vous êtes bien trop occupé, pris dans la course des profits et des pertes et dans le cycle de votre propre pensée, de vos plaisirs et de vos douleurs. Vous vivez dans les trénèbres de votre propre isolement et vouloir le fuir vous plonge dans des ténèbres encore plus profondes. Vous ne vous préoccupez que d’une survie à court terme, irréfléchie, que vous soyez accomodant ou violent. Et des milliers d’êtres meurent de faim ou sont massacrés à cause de votre irresponsabilité. Vous abandonnez la marche de ce monde aux politiciens corrompus et menteurs, aux intellectuels, aux spécialistes. Etant vous -mêmes dépourvu d’intégrité, vous édifiez une société immorale, malhonnête, qui repose sur l’égoïsme absolu. Et quand vous tentez de fuir cet univers dont vous êtes seul responsable, c’est pour aller sur les plages, dans les bois ou faire du « sport » avec un fusil. 

Il est possible que vous sachiez tout cela, mais cette connaissance ne peut nullement vous transformer. Ce n’est qu’en éprouvant le sentiment de faire partie intégrante du tout que vous serez relié à l’univers. (Le journal de Krishnamurti, le 4 avril 1975)

La paix est un état d’esprit indissolublement lié à l’amour.

Les êtres humains aiment tuer, soit les autres humains, soit les animaux qu’il s’agisse d’un daim des forêts aux grands yeux inoffensifs, ou d’un tigre venant d’attaquer le bétail. On écrase délibérément un serpent sur la route, on prend au piège les loups ou les coyottes. Des gens très bien vêtus et très gais s’en vont avec leurs précieux fusils tuer des oiseaux qui, l’instant d’avant, chantaient encore. Un jeune garçon tue un geai bleu caquetant avec un revolver à plomb et parmi ses aînés, nul n’a le moindre mot de pitié, et personne ne le gronde; tous, au contraire, le félicitent d’être si fin tireur. Tuer au nom du soi-disant sport, au nom de son pays ou de la paix, ou pour la nourriture – il n’y a pas de grande différence entre tout cela. Toute justification est vaine. Il n’est qu’une règle absolue : ne jamais tuer. Pour l’Occidental, les animaux n’existent qu’en fonction de son estomac, ou en vue du plaisir de tuer, ou simplement pour la fourrure qu’ils procurent. Et à l’Oriental, on enseigne depuis des siècles, à travers des générations, de ne pas tuer, d’avoir pitié et compassion envers les animaux. Ici les animaux n’ont pas d’âme, on peut les tuer impunément tandis que là-bas, ils en ont une, alors réfléchissez et laissez votre coeur connaître l’amour. Manger la chair des animaux est considéré dans toute une partie du monde comme normal et naturel, l’Eglise et la publicité nous y encouragent. Ailleurs il n’en est pas de même; les gens réfléchis et religieux n’en mangent jamais, la tradition et la culture s’y opposent. Mais cela aussi est en train de s’effondrer. En Occident, on a toujours tué au nom de Dieu et de la Patrie et il en est partout ainsi. La tuerie s’étend partout. Presque du jour au lendemain, les anciennes cultures sont balayées et l’efficience, la cruauté et tous les moyens de destruction sont soigneusement alimentés et renforcés. 

La paix ne dépend ni de l’homme politique ni de l’homme d’Eglise non plus que de l’avocat ou du policier. La paix est un état d’esprit indissolublement lié à l’amour.

(Commentaires sur la vie, volume 2, J. Krishnamurti)

 

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Le Silence sans effort…

Posté par othoharmonie le 31 mai 2013

VENEZ ME REJOINDRE SUR LE FORUM : http://devantsoi.forumgratuit.org/

 

Le Silence sans effort... dans Noble Silence-Vipassana chinoisUn lion marchait dans la forêt faisant un sondage pour déterminer qui était le plus grand parmi tous les animaux sauvages. Lorsqu´il a vu l´hippopotame, il s´est enquis: « qui est roi de la forêt ? »  » Vous l´êtes  » a dit l´hippopotame. Ensuite il a rencontré une girafe:  » qui est roi de la forêt ?  » s´est-il enquis.  » Vous l´êtes,  » a dit la girafe. Ensuite il a rencontré l´éléphant. Il lui a donné un bon coup sec et dur sur le genou et a dit:  » Et qui est le roi de la forêt ?  » L´éléphant l´a ramassé avec sa trompe et l´a balancé contre un arbre. Alors que le lion glissait à terre tout en se brossant il dit: « Pas la peine de vous fâcher simplement parce que vous ne connaissez pas la réponse. » 

Malheureusement je connais la bonne réponse. Je ne me fâcherais pas contre vous, mais certainement, je vous dirais là où vous êtes dans le faux, là où vous êtes dans le vrai. 

En premier lieu, être assis près de moi dans ces entretiens n´est rien d´autre que de créer de plus en plus d´état de méditation en vous. Je ne parle pas pour enseigner quelque chose; Je parle pour créer quelque chose. Ce ne sont pas des conférences, c´est simplement un dispositif pour que vous deveniez silencieux, parce que si l´on vous dit de devenir silencieux sans faire aucune sorte d´effort, vous rencontrerez une grande difficulté. 

C´est ce que les maîtres de Zen ont dit à leurs disciples:  » Soyez silencieux, mais ne faites aucune sorte d´effort. » Ainsi, vous mettez la personne dans une difficulté si ardue: Ne faites aucun effort et soyez silencieux… Si elle fait n´importe quel effort elle a tort et il n´y a aucun moyen d´être silencieux sans faire aucun effort. S´il était possible d´être silencieux sans faire aucune sorte d´effort, il n´aurait eu aucun besoin de maîtres, il n´y aurait eu aucun besoin d´enseigner la méditation. Les gens seraient devenus silencieux sans aucun effort. 

Je suis allé aussi profondément que possible dans les efforts du Zen. Le Zen fonctionne depuis presque quatorze siècles, depuis Bodhidharma. C´est l´un des groupes les plus émérites au monde, totalement consacré à une seule chose, la méditation. Il n´y a aucune autre expérimentation, n´importe où qui a été faite pendant aussi longtemps, sans interruption. Mais pourtant il n´y a pas beaucoup de maîtres de Zen. 

Oui, il y a plus de maîtres dans le courant du Zen que dans n´importe quel autre courant dans le monde, mais ils sont toujours très peu comparé au nombre de gens qui ont travaillé. J´avais cherché à découvrir qu´elle était l´erreur de base. Et l´erreur de base est: ces maîtres de Zen leur ont indiqué la bonne chose, mais pas de la bonne façon. Je vous rends conscient du silence sans aucune sorte d´effort de votre part. Le fait de parler est utilisé pour la première fois comme une stratégie pour créer le silence en vous. 

Ce n´est pas un enseignement, une doctrine, une foi, c´est pourquoi je peux dire n´importe quoi. Je suis la personne la plus libre qui aie jamais existé en ce qui concerne dire n´importe quoi. Je peux me contredire cent fois dans la même soirée, parce que ce n´est pas un discours et qu´il n´y a pas à être consistant. C´est une chose totalement différente et cela prendra du temps pour le monde de reconnaître qu´une expérience complètement différente se déroulait.

Dans ce moment, lorsque je suis devenu silencieux, vous devenez silencieux… Ce qui reste est juste une pure attente. Vous ne faites aucun effort, ni je ne fais aucune sorte d´effort. J´aime parler. Ce n´est pas un effort. 

J´aime vous voir silencieux, 
j´aime vous voir rire, 
j´aime vous voir danser.
Mais dans toutes ces activités, ce qui reste fondamental est la méditation. 

Osho, Extrait de: Satyam Shivam Sundram, Chapitre 28

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Les 7 centres et leur équilibre

Posté par othoharmonie le 1 mai 2012

Les 7 centres et leur équilibre dans Noble Silence-Vipassana ateliers_chakrasL’être humain, véritable merveille d’alchimie sacrée, un système complexe et fort bien organisé, peut se représenter en 7 principaux centres énergétiques qui sont intimement inter-reliés. La connaissance et la compréhension du fonctionnement de ces centres permettent de mieux retrouver la santé et un équilibre de vie.

Presqu’à chaque consultation, on demande ce qu’on peut faire pour améliorer sa condition physique, émotionnelle ou mentale. Voici, inspiré de l’expérience de vie, de lectures diverses et de paroles de sagesse, les 7 centres énergétiques et les mouvements ou actions favorisant leur équilibre. Par leur application concrète au quotidien, la santé physique, émotionnelle et mentale en est grandement améliorée, participant ainsi à la sensation de bonheur tant recherchée par tous les êtres humains sur cette planète, sans discrimination quant à leur religion, leur appartenance sociale ou nationalité.

 

 

MULADHARA dans Noble Silence-VipassanaLe premier centre

Le premier centre est celui de la base. Il représente les assises de l’être, ses fondations. Ce centre est associé à la structure très concrète, physique, matérielle de l’être. Il est représentée par les os, les tendons et le système musculaire. La souplesse du corps et la posture finement alignée avec la gravité terrestre, favorisent la détente peu importe la position du corps et l’énergie y circulera facilement. Les mouvements qui favorisent la souplesse ainsi que le tonus musculaire, contribuent à l’équilibre de ce centre.

Le deuxième centre

chakra2_rLe deuxième centre est celui du hara, le centre « sacré », associé à l’élimination et la création. Le système d’élimination permet de libérer le corps d’éléments transformés qui ne lui sont pas utiles et qui même, pourraient lui porter atteinte. Un mouvement d’élimination naturel et quotidien est essentiel. L’élimination physique étant directement associée à l’élimination émotionnelle et mentale, les être contractée à ce niveau (constipation) sont souvent en relation avec des peurs du passé et des éléments qu’ils retiennent et se refusent de laisser aller. Une saine élimination est essentielle à la santé et à la création.

Le deuxième centre est aussi associé à ce mouvement de création et à l’énergie sexuelle. C’est le siège de la création de la vie; la procréation, ainsi que le berceau de l’énergie créatrice qui pousse aussi un être à son expression créatrice. C’est à partir de l’orientation de cette pulsion créatrice, de cette énergie sexuelle, que l’être pourra se manifester et tirer une profonde satisfaction de cette manifestation de lui-même, soit dans la création d’un être et/ou par des créations artistiques, professionnelles ou autres.

Le troisième centre

chakras_img_2Le troisième centre, le plexus solaire, est associé aux organes de digestion et aussi à tout le monde émotionnel. L’alimentation offerte au corps est directement associée à son fonctionnement. Une alimentation pure et équilibrée favorise la circulation énergétique, le mouvement dynamique de l’énergie, des cellules en santé qui se reproduisent aussi de façon saine. Une alimentation lourde, empreinte de produits chimiques artificiels, fait en sorte que les organes du système digestif utilisent l’énergie à tenter de se nettoyer et trier ce qui lui est bon de ce qui nuit à son bon fonctionnement, en plus de créer des déchets, qui, invariablement, ne seront pas tous éliminés, car il y en a trop. Cela causera des dépôts et éventuellement, une dégénérescence cellulaire. Une alimentation trop abondante, même si elle est saine, peut aussi créer ce processus. Donc, de privilégier une alimentation saine, légère et consciente, favorise l’équilibre de ce centre et des autres par le fait même.

Le quatrième centre

chakra_04Le quatrième centre est associé à la région du cœur. Une respiration calme et profonde décontracte le corps, les émotions et les pensées. Une respiration retenue, contractée et concentrée dans le haut de la poitrine brime tous les systèmes. La respiration est le premier mouvement qui anime l’être en naissant et est le dernier qu’il fera en quittant ce plan. Respirer, c’est la Vie en mouvement. Une saine et complète respiration est essentielle à la distribution de l’énergie dans le corps et à son équilibre. Être présent à sa respiration c’est être présent à sa vie.

Le cinquième centre

chakras_img_4Le cinquième centre est associé à la gorge comme centre d’expression. Ce centre s’associe non seulement à la parole et aux sons, mais aussi aux gestes et aux actions qu’un être peut créer pour s’exprimer. C’est à la fois le réceptacle et la porte vers le monde extérieur, de l’énergie provenant du hara. L’expression de l’être est essentielle. Toute réserve ou contenance à ce niveau diminue le rythme de circulation de l’énergie et pose une entrave au processus naturel inhérent à l’être humain; son expression créatrice.

Le sixième centre

chakra_blueLe sixième centre, celui du troisième œil, est associé à la connaissance acquise, concrète mais aussi fine et subtile. Ces deux « types » de connaissances sont unis et l’information circule à travers le canal du 3ième œil. Il y a la connaissance brute découlant d’apports intellectuels que nous connaissons bien dans nos sociétés, et il y a la connaissance fine et subtile qu’il est possible de capter à travers la méditation ou la contemplation. Pratiquer la méditation au quotidien équivaut à repousser ses limites pour un instant, toucher des espaces beaucoup plus larges que celui du mental et permet de créer le calme, le repos et la régénérescence du corps par le fait même. La méditation quotidienne est essentielle à l’évolution et à la transformation. C’est par le contact de plus en plus intime avec sa nature Universelle à travers des espaces sans limites que l’être pourra se libérer de croyances et d’interprétations limitatives, jusqu’à entrer dans la conviction profonde de son universalité et éventuellement, sa réalisation.

Le septième centre

yugahealing-com-7-seventh-chakra-crown-the-human-chakra-system-largeLe septième centre est celui de la couronne. La couronne représente l’union ultime et permanente avec l’univers. Lorsque notre attention est portée à ce centre et que les autres centres sont stimulés et en équilibre, l’être peut ressentir, vivre et vibrer la sensation d’union, de communion, de non-division d’avec l’Univers. La sensation d’union au Tout ne peut être atteinte que par une union consciente à ce qui nous entoure; la nature, les êtres, les objets. La pratique quotidienne de la contemplation favorise la création de cette sensation d’union.

L’union des 7 centres / une application au quotidien

Le texte qui suit est un exemple de comment pourrait se manifester au quotidien l’union des 7 centres dans la conscience et l’harmonie.

Un Être s’exprime…

« Lorsque je suis assis ou debout, je porte une attention à ma posture, à mon état musculaire. Si je constate que je suis tendu, je me détends et respire consciemment. Ainsi mon corps se réaligne naturellement avec la gravité et je mets à ma disposition l’énergie qui était utilisée à me contracter ou à compenser. De plus, je fais quelques minutes d’exercices d’assouplissement à chaque jour pour m’assurer une souplesse musculaire. Je suis dans un processus conscient d’élimination et de création sachant que lorsque je mange des aliments sains, je facilite aussi l’élimination simple. Je laisse aller par le fait même de vielles habitudes alimentaires et de vielles croyances. Je libère mes canaux énergétiques et relationnels et je suis plus disponible à rencontrer ma pulsion de vie créatrice et mon expression véritable.

Lorsque je m’exprime, je le fais en toute conscience. Je sais « qui » je suis et ce que je porte en moi car je suis entré en relation intime avec moi-même quelques minutes au lever en respirant profondément, calmement et en méditant. Lorsque le tourbillon des activités quotidiennes m’emporte, je n’ai qu’à prendre une respiration profonde et je retrouve presqu’instantanément le calme et la détente créée le matin. Ayant pris un instant pour contempler le magnifique arbre devant chez moi en quittant pour le travail ce matin, je me sens uni à la vie et je sens que je fais partie de cette vie, de ce monde et de cet univers. Je suis présent à mon expérience, mes amis, ma famille, mes collègues de travail, et à chaque jour, un peu plus de bonheur m’habite.

Demain, ainsi que les jours qui suivront, je ferai à nouveau le choix d’être présent à ma Vie car je sens que mon bonheur s’accroît par cette pratique.

Et ainsi, je contribue à la paix sur cette terre en cultivant la paix à l’intérieur de moi. »

Copyright © 2011 Pascal N. Paquette
Tél. 1-514-990-2699
info@parlecoeur.com

Vous pouvez partager librement ce texte à la condition d’en conserver l’intégralité, sans rien modifier ni enlever, y compris sa provenance (www.parlecoeur.com) et ces quelques lignes. Merci.

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Nobles Vérités…

Posté par othoharmonie le 9 mars 2012

La Voie du Milieu

Si une image vaut mille mots, alors une expérience vaut un millier d’images

~ ~ ~

Chaque personne à un moment ou l’autre de sa vie doit faire face à la souffrance et aux motifs de la souffrance. Chaque personne doit supporter la douleur physique, mentale et spirituelle car sans cette douleur il n’y aurait pas de possibilité d’apprentissage pendant que nous sommes sur cette planète, il ne pourrait y avoir aucune purification et la possibilité de se débarrasser des impuretés qui enveloppent l’esprit des humains à présent. L’unique solution à ce problème est de vivre selon la Voie du Milieu.

Nobles Vérités... dans Noble Silence-Vipassana bouddhaLa Voie du Milieu est basée sur les Quatre Nobles Vérités de Gautama, plus communément connu en tant que « L’Illuminé ou le Bouddha ». Gautama enseigna que toute chose détient la POSSIBILITÉ de souffrance, ce qui signifie que chaque incident de vie peut aboutir à la douleur, le malaise ou le désagrément. PEUT! Il n’est déclaré nulle part que toute chose DOIVE causer de la souffrance. Nous nous infligeons nous-mêmes beaucoup d’épreuves dans nos vies quotidiennes purement et simplement par la façon dont nous vivons et pensons. De nombreux humains cherchent constamment à blâmer les autres – plusieurs à cause d’une possibilité d’un gain financier; comme si l’argent tenait toutes les réponses à leurs malheurs, souffrances, inconforts ou contrariétés – plutôt que de chercher à résoudre le fond du problème dans leur vie: eux-mêmes!

Première Noble Vérité : Si je suis malheureux, c’est parce que je ne vis pas dans le bonheur, en harmonie avec la Nature. Et si je ne vis pas harmonieusement, c’est parce que je n’ai pas encore appris à accepter ce monde tel qu’il est, avec tous ses désavantages et ses POSSIBILITÉS de souffrance. Je ne puis accéder au bonheur qu’en comprenant ces causes de malheur et en m’efforçant de les éviter. (La Robe de Sagesse p. 63) Il est quelquefois impossible d’éviter ces causes; il me faut alors apprendre à prendre le rugueux avec le lisse. La paix est l’absence de conflit intérieur et extérieur.


Deuxième Noble Vérité : Cette Noble Vérité explique l’origine de la souffrance, qui est l’envie, la soif insatiable des plaisirs des sens, ou des richesses. Nous savons, car on nous l’a appris, que la souffrance suit immédiatement une mauvaise action, elle est le résultat d’une attitude mauvaise à l’égard du reste du monde. Le monde en soi n’est pas mauvais, mais certains de ses habitants le font apparaître ainsi, et c’est notre propre attitude, et nos propres défauts qui font paraître le monde mauvais. Chacun a ses désirs, ses appétits, qui le contraignent à faire des choses auxquelles il ne se livrerait jamais s’il était libéré de ces désirs et de ces appétits. Le Grand Enseignement de Bouddha, c’est que ceux qui désirent ne peuvent être libres, et une personne privée de liberté ne peut être heureuse. Par conséquent, vaincre ses désirs est le premier pas vers le bonheur.

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Nobles Vérités (suite)

Posté par othoharmonie le 9 mars 2012

La Voie du Milieu

Si une image vaut mille mots, alors une expérience vaut un millier d’images

Nobles Vérités (suite) dans Noble Silence-Vipassana 1401444749Troisième Noble Vérité : l’une des plus courtes et des plus simples parmi les Quatre Nobles Vérités comme l’enseigna Gautama, dit que si l’on cesse de désirer ardemment une chose, on cesse de souffrir de ne pas la posséder, ainsi la souffrance cesse avec le désir. L’individu qui désire, convoite généralement le bien d’autrui, il est obsédé par les choses que possède son voisin et, lorsqu’il ne peut les avoir, son ressentiment le pousse à détester ce voisin. Cette attitude provoque la frustration, la colère et la souffrance. Si l’on convoite une chose qu’il vous est impossible d’obtenir, on est malheureux. Tous les actes inspirés par la convoitise rendent un être malheureux. Le bonheur ne peut être atteint que lorsqu’on cesse de désirer, lorsque l’on prend la vie comme elle vient, le bon et le mauvais à la fois. Il est inutile de pleurer sur le lait renversé puisque ça ne résoud pas plua le problème que ça ne ramasse les dégâts.

 Quatrième Noble Vérité : nous arrivons à présent à la quatrième des Quatre Nobles Vérités, qui se divise en huit parties appelées la Sainte Voie des Huit. Ce sont les huit étapes que l’on doit franchir si l’on veut se libérer totalement des désirs de la chair. Ne confondez pas l’envie avec les aspirations.

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Nobles Vérités (suite)

Posté par othoharmonie le 9 mars 2012

La Voie du Milieu

Si une image vaut mille mots, alors une expérience vaut un millier d’images

 

Nobles Vérités (suite) dans Noble Silence-Vipassana buddha_with_view

(1) Le Point de Vue Juste : Comme l’a enseigné Gautama, nous devons avoir un point de vue juste quand nous considérons le malheur. Une personne malheureuse doit découvrir précisément en quoi et pourquoi elle est malheureuse, elle doit s’interroger et découvrir la cause de son état. Cela fait, cette personne peut alors chercher à atteindre la quatrième des Quatre Nobles Vérités qui est: Comment trouver le bonheur? Avant de nous embarquer pour le grand voyage de la vie, la conscience et l’esprit tranquilles, et avec l’espoir que notre vie ne sera pas vaine, nous devons connaître notre but. Ce qui nous amène tout naturellement à la deuxième étape de la Sainte Voie des Huit :

(2) Les Aspirations Justes : Chacun aspire à quelque chose, recherche un profit mental, physique ou spirituel. Nous pouvons ainsi aider les autres, ou nous aider nous-mêmes. Malheureusement, les êtres humains ont l’esprit confus et ne savent percevoir ce qu’ils devraient percevoir. Nous devons nous dépouiller de toutes les valeurs fausses, de tous les mensonges, et voir clairement ce que nous sommes et ce que nous aspirons à être, ainsi que ce que nous désirons. Nous devons renoncer aux valeurs fausses, sources de malheur. La plupart des gens ne pensent que « moi », « mien ». La plupart des gens sont égoïstes et n’ont que faire des besoins des autres. II est essentiel que nous nous considérions comme des objets dignes d’être étudiés, que nous nous examinions comme nous jugerions une autre personne. Aimons-nous cette personne? Aimerions-nous l’avoir pour amie? Aimerions-nous vivre avec elle toute notre vie, manger, dormir avec elle? Ainsi, pour réussir sa vie, l’on doit avoir de justes aspirations, et par conséquent :

(3) La Parole Juste : Cela signifie que l’on doit veiller à ce que l’on dit, se garder de médire ou de répandre des rumeurs sans fondement. On doit toujours accorder aux autres le bénéfice du doute, et se taire lorsque les paroles risquent de blesser quelqu’un d’autre; on ne doit parler qu’à bon escient et lorsque les paroles peuvent secourir. La parole peut être plus mortelle que l’épée, plus venimeuse que le venin des serpents. La parole peut détruire une nation. Ainsi, nous devons veiller à avoir toujours la parole juste, ce qui nous sera facile si nous observons :

(4) La Bonne Conduite : Si l’on se conduit bien, on ne parle pas mal. Ainsi, la conduite juste contribue à découvrir la parole juste et les justes aspirations. La bonne conduite interdit à une personne de proférer des mensonges, de boire à l’excès, de voler son prochain. Gautama a enseigné que nous étions le produit de nos propres pensées. Ce que nous sommes maintenant est le résultat de ce que nous avons pensé dans le passé. Donc, si nous sommes justes maintenant, si nous nous conduisons bien, nous serons justes et bons plus tard. Gautama a dit : « La haine ne peut être combattue par la haine. Elle ne peut être vaincue que par « l’amour. » Il a dit aussi: « L’homme doit vaincre la colère de son prochain avec son amour, il doit vaincre l’esprit mauvais des autres à l’aide de sa propre vertu». Nous ne devons pas répondre aux injures par des injures ni aux coups par des coups. « Si quelqu’un te maudit ou t’injurie, dit Gautama, tu dois renoncer à tout ressentiment et prendre dans ton esprit la ferme résolution de ne pas te laisser troubler et de ne pas prononcer une seule parole de colère. Tu resteras bon, amical, tu n’auras pas de dépit ». Notre foi bouddhiste est celle de la Voie du Milieu, un code de vie qui nous enseigne à faire aux autres ce que l’on voudrait qu’ils nous fissent. Le précepte suivant de la Sainte Voie des Huit est :

(5) La Vie Juste : Selon les enseignements du Bouddha, certaines occupations sont mauvaises pour l’homme, certaines activités sont néfastes au vrai croyant. Par exemple, un véritable bouddhiste ne pourra être boucher, ni marchand de poissons, ni vendeur d’esclaves, ni posséder des esclaves. Un bouddhiste ne doit pas boire d’alcool, ni en vendre ni en donner. Rien qui puisse faire du mal à une créature vivante. En blessant les autres on ne fait que se blesser soi-même et en aidant les autres, on s’aide soi-même. C’est aussi simple que cela.

(6) L’Effort Juste : Cela signifie que l’on doit progresser comme on le peut et selon ses forces le long de la Sainte Voie des Huit. Une personne cherchant à progresser ne doit pas s’impatienter ni tenter d’aller trop vite avant d’avoir bien étudié les leçons qu’elle doit apprendre. Mais d’autre part, le croyant ne doit pas rester en arrière en péchant par excès de modestie et fausse humilité. Une personne ne peut progresser qu’à sa propre allure:

Le maître vient seulement quand l’élève est prêt spirituellement et JAMAIS quand l’élève pense qu’il est prêt. C’est justement parce qu’il ne sait pas, qu’il est encore en train d’apprendre et n’est donc pas en position de savoir s’il est prêt ou non, qu’il est un élève.

(7) L’Esprit Juste : C’est l’esprit de l’homme qui gouverne ses actes. La pensée est mère de l’action; dès que l’on pense à une chose, on a fait le premier pas vers son exécution et certaines pensées manquent d’harmonie. Les désirs physiques risquent de distraire l’esprit et ils sont néfastes. On peut désirer une nourriture trop abondante ou trop riche; le désir ne provoque pas de douleurs, mais l’excès de table est douloureux. Le malheur et la souffrance découlent de ces excès, lesquels découlent eux-mêmes de la pensée qu’on en a eue. Le bouddhiste ne doit pas oublier que les sensations sont fugaces, qu’elles vont et viennent comme le vent qui change à tout moment. Les émotions sont instables et l’on ne peut s’y fier. On doit donc entraîner son esprit à n’avoir que des pensées justes, quels que soient nos désirs fugaces.

(8) La Juste Contemplation : Le yoga, Gautama le savait, n’est en aucune façon le moyen d’atteindre la spiritualité. Le yoga n’est qu’une suite d’exercices destinés à permettre à l’esprit de contrôler le corps, à subjuguer le corps selon les commandements de l’esprit. Ils ne sont en rien destinés à élever la spiritualité. La Juste Contemplation consiste à chasser de l’esprit les pensées intruses, à prendre connaissance de ses besoins réels. Elle permet de méditer, de contempler, afin que, sans raisonnement d’aucune sorte, l’on puisse savoir par intuition ce qui est bon ou mauvais pour soi-même.

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La Voie du milieu

Posté par othoharmonie le 9 mars 2012


Si une image vaut mille mots, alors une expérience vaut un millier d’images

La Voie du milieu dans Noble Silence-VipassanaLa Voie des Huit a un but, un objectif, celui d’atteindre le Nirvâna. Le Nirvâna signifie en réalité la cessation de tout désir, de toute convoitise. Délivrés de leur convoitise et de tous les autres désirs des sens, un homme ou une femme parvient à la béatitude. Le Nirvâna, c’est la libération de la chair, la libération des désirs et des appétits charnels. Cela n’implique pas la cessation de tout, de tout savoir ou même de la vie. Il est faux de prétendre que le Nirvâna veut dire que l’on atteint le néant, et cette fausse interprétation a été propagée par des ignorants qui parlaient de choses qu’ils ne comprenaient pas.

Le Nirvâna n’est donc pas seulement un état de contentement béat, mais un achèvement des connaissances spirituelles et une libération totale des désirs de la chair. L’état de Nirvâna est un état de pureté mais même lorsqu’on l’a atteint et que l’on est délivré totalement des appétits sensuels, on doit encore travailler, étudier les choses de l’esprit afin de progresser vers d’autres niveaux d’existence. Plus vous connaissez de choses, plus vous avez à en apprendre.

On nous enjoint de lire, d’étudier les Écritures saintes et d’écouter avec attention les enseignements des hommes sages. Cependant, tous les mots imprimés et tous les mots écrits doivent simplement servir d’aliment pour le travail de son propre esprit, afin que quand il nous est donné de faire une expérience, nous puissions la relier aux Grandes Vérités telles que proposées par d’autres. Cela signifie que l’on ne peut aller loin en n’étant qu’un simple théoricien; il nous faut être un étudiant de la pratique autant que du mot écrit. L’on affirme qu’une image vaut plus que mille mots, mais je dis qu’une expérience vaut plus qu’un millier d’images.

Dans le monde trépidant d’aujourd’hui vous pouvez ne pas réussir à réaliser toutes les Nobles Vérités dans cette seule vie-ci, mais ne voyez pas ça comme un échec parce que ça n’en est pas un. Le fait d’essayer de réussir dans cette vie vous AIDERA dans la prochaine. Il est possible d’atteindre le statut de Bouddha quelque soit votre situation dans la vie. La seule chose qui importe est – comment vivez-vous? Vivez-vous selon la Voie du Milieu? Vivez-vous selon la Règle d’Or qui enjoint de « Faire aux autres ce que nous voudrions que les autres nous fassent »? Si oui, alors vous êtes sur la voie qui mène au statut de Bouddha. En gardant des pensées pures, nous éloignons de nous les pensées impures; nous renforçons ce à quoi nous retournerons quand nous quitterons le corps physique, parce que tout ce que nous faisons ici profite à notre Sur-moi et profite à soi par la même occasion, puisque nous sommes une seule et même chose.

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La méditation Vipassana

Posté par othoharmonie le 28 mai 2011

La méditation Vipassana a été crée par le Bouddha, il y a 2500 ans. Elle est l’essence même de toutes formes de méditation. Aucune autre méthode n’a mené autant de gens à l’éveil.  

 

La méditation Vipassana dans Noble Silence-Vipassana gyan

 Selon une étude approfondie, dirigée par le philosophe et sociologue Frédéric Lenoir, cette méditation assise et silencieuse est celle que préfèrent les Français. 

 

Voici les instructions pour commencer à la pratiquer. 


Durée suggérée : 40 minutes 

 

Asseyez-vous dans une position confortable et propice à la vigilance. En lotus mais pas forcément…ce qui compte et que vous soyez dans une position confortable. 

 

Ensuite, restez ainsi pendant 40 minutes. La colonne vertébrale et la nuque doivent être bien droites. Fermez les yeux, respirez normalement. Restez autant que possible immobile, ne modifiez votre posture que si c’est absolument nécessaire. 

 

La chose essentielle à observer est le mouvement du ventre, juste au-dessus du nombril, à chaque inspiration et expiration. Ce n’est pas une technique de concentration, votre attention sera donc sollicitée par beaucoup d’autres choses. 

 

Dans Vipassana, rien n’est considéré comme une distraction. En d’autres termes, quand quelque chose se manifeste, cessez d’observer votre souffle, centrez votre attention sur l’événement du moment jusqu’à que vous puissiez retourner au souffle. Il peut s’agir de pensées qui vous traversent l’esprit, de sentiments, de jugements, de sensations physiques, d’impressions suscitées par des stimulis extérieurs, etc. 

 

Le point significatif est la vigilance et non l’objet de l’attention. Veillez donc à ne pas vous identifier avec ce qui entre dans la sphère de votre conscience. Restez simplement présent et vigilant. 

 

Cette technique n’est pas forcément évidente et autant elle peut calmer le mental si elle vous correspond, autant elle peut être un obstacle si elle ne vous est pas adaptée. Essayez et si vous sentez bien, continuez et sinon arrêtez et essayez en une autre, plus énergétique peut-être comme les méditations actives

 

Lire aussi :


-
Les limites de la méditation Vipassana pour l’homme et la femme d’aujourd’hui ? 

 

 

Source http://www.meditationfrance.com/bouddha/vipa.htm

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Méditation et solution ?

Posté par othoharmonie le 28 mai 2011

Méprise n° 11 sur la méditation : une quinzaine de jours de méditation et tous mes problèmes vont disparaître

 

Désolé. La méditation n’est pas un remède rapide. Vous commencerez tout de suite à voir des changements, mais les effets profonds sont à des années de distance. C’est simplement la manière dont l’univers est construit. Rien de valable n’est accompli du jour au lendemain. 

 

La méditation est dure à certains points de vue. Elle demande une longue discipline et parfois un douloureux processus de pratique. A chaque assise, vous gagnez un peu de terrain, mais les résultats sont souvent très ténus. Ils se produisent profondément dans le mental, pour se manifester seulement beaucoup plus tard. Et si vous êtes là, assis, en train de chercher constamment des changements, vous manquerez complètement les modifications subtiles. Vous serez découragé, vous abandonnerez et jurerez que rien ne se produira jamais. La patience est la clef. Patience. Si vous n’apprenez rien d’autre, vous apprendrez la patience. Et c’est la leçon la plus appréciable. 

 

Extrait de l’ouvrage « Méditer au quotidien » Bhante Henepola Gunaratana, Robert Lafond 1995 et Marabout 2003

Méditation et solution ? dans Noble Silence-Vipassana Mountain_Meditation

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Elever la pensée

Posté par othoharmonie le 28 mai 2011

Méprise n° 10 sur la méditation: méditer, c’est s’asseoir et avoir des pensées élevées

 

Encore faux. Il existe certains systèmes de contemplation dans lesquels on fait ce genre de choses. Mais ce n’est pas Vipassana. 

 

Vipassana est la pratique de la conscience éveillée. La conscience de ce qui est – quoi que ce soit – la vérité la plus haute comme la plus basse. Ce qui est là est là. Bien sûr, de hautes pensées peuvent apparaître pendant votre pratique. Elles ne sont pas à éviter, ni à rechercher. Ce sont simplement des à-côtés plaisants. Vipassana est une pratique simple. Elle consiste à éprouver les événements de votre propre vie directement, sans préférence et sans images mentales collées dessus. Vipassana consiste à voir votre vie se dérouler d’instant en instant sans préjugés. Ce qui surgit, surgit. C’est très simple. 

 

(clic ici pour connaître )

 

Extrait de l’ouvrage « Méditer au quotidien » Bhante Henepola Gunaratana, Robert Lafond 1995 et Marabout 2003

Elever la pensée dans Noble Silence-Vipassana meditation

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Est-ce égoïste de Méditer ?

Posté par othoharmonie le 28 mai 2011

Méprise n° 9 sur la méditation : la méditation est égoïste.

On pourrait vraiment le croire. Voyez un méditant assis sur son petit coussin. Est-il en train de faire don de son sang? Non. Est-il en train de s’affairer pour sauver les victimes de la dernière tragédie? Non. Mais examinons ses motivations. Son intention est de purger son esprit de la colère, des préjugés et de la malveillance. Il est engagé dans le processus menant à se débarrasser de la convoitise, des tensions et de l’insensibilité, c’est-à-dire des éléments mêmes qui bloquent sa compassion envers les autres. Jusqu’à ce qu’ils soient partis, ses bonnes actions ont une forte chance de n’être d’aucune aide véritable à longue échéance. Le mal au nom du bien est l’une des plus vieilles histoires du monde. Le Grand Inquisiteur tuait avec les plus nobles motifs. Les procès des sorcières de Salem furent menés pour le bien public. Examinez la vie personnelle de méditants avancés et vous les trouverez souvent engagés dans le service humanitaire. Vous les trouverez rarement partant en croisade, prêts à sacrifier quelques individus pour l’amour d’un mieux idéal. Le fait est que nous sommes plus égoïstes que nous le croyons. L’ego possède le moyen de transformer les plus nobles activités en horreurs si on le laisse en liberté. Par la méditation, nous devenons conscients de nous-mêmes, exactement tels que nous sommes. Nous nous éveillons aux nombreux moyens subtils que nous utilisons pour manifester notre propre égoïsme. Alors commençons-nous à être véritablement sans ego. Se purifier de l’égoïsme n’est pas une activité égoïste. 

 

Extrait de l’ouvrage « Méditer au quotidien » Bhante Henepola Gunaratana, Robert Lafond 1995 et Marabout 2003

Est-ce égoïste de Méditer ? dans Noble Silence-Vipassana journee_meditation

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Etre heureux

Posté par othoharmonie le 28 mai 2011

Méprise n° 8 sur la méditation: la méditation est un moyen d’être heureux.

Eh bien, oui et non. La méditation procure parfois d’agréables sensations de béatitude, mais pas toujours et ce n’est pas le but… De plus, si vous méditez avec cette intention, vous avez moins de chances d’y parvenir qu’en méditant simplement en vue du but réel de la méditation qui est un accroissement de conscience.

La béatitude provient de la relaxation et la relaxation de la détente des tensions. Rechercher la béatitude par la méditation introduit une tension dans le processus, qui le fait disjoncter. Il n’y a pas moyen d’en sortir. Vous ne pouvez atteindre la béatitude que si vous ne la cherchez pas. De plus, si l’euphorie et les sensations agréables sont ce que vous cherchez, il y a des manières plus faciles de se les procurer. Vous les trouverez dans les bars et auprès des personnages louches qui hantent les rues. L’euphorie n’est pas le but de la méditation. Elle se produira souvent, mais elle doit être considérée comme un à-côté plaisant. Plus vous méditez, plus il devient fréquent. Vous ne trouverez aucun désaccord à ce sujet auprès des pratiquants avancés. 

 

 

Extrait de l’ouvrage « Méditer au quotidien » Bhante Henepola Gunaratana, Robert Lafond 1995 et Marabout 2003 

 

 

 

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Méditation, réalité

Posté par othoharmonie le 28 mai 2011

Méprise n° 7 sur la méditation: méditer, c’est se détourner de la réalité

 

Incorrect. La méditation, c’est se tourner vers la réalité. Elle ne vous isole pas des souffrances de la vie. Elle vous permet de pénétrer si profondément dans la vie et tous ses aspects que vous percez la barrière de la douleur et allez au-delà de la souffrance. Vipassana (clic ici pour connaître ) est une pratique effectuée avec l’intention spécifique de faire face à la réalité, d’expérimenter la vie complètement, juste comme elle est, et de faire face à ce que vous trouvez. Elle vous permet de déchirer les illusions et de vous libérer de tous les petits mensonges polis que vous vous racontez sans arrêt. Ce qui est là est là. Vous êtes qui vous êtes. Vous mentir sur vos propres faiblesses et vos motivations vous enchaîne encore plus étroitement à la roue de l’illusion. Vipassana n’est pas la tentative de vous oublier ou de dissimuler vos ennuis. C’est apprendre à vous regarder exactement comme vous êtes. À voir ce qui est là, à l’accepter pleinement. Seulement alors pourrez-vous le changer

 

Extrait de l’ouvrage « Méditer au quotidien » Bhante Henepola Gunaratana, Robert Lafond 1995 et Marabout 2003 

 

 

 

 

 

Méditation, réalité dans Noble Silence-Vipassana meditation_m

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Méditation pour tous

Posté par othoharmonie le 27 mai 2011

Méprise n° 6 sur la méditation: la méditation est faite pour les saints et les religieux, pas pour les gens ordinaires

 

Cette attitude est très répandue en Asie, où moines et religieux font l’objet d’une grande révérence ritualisée. Dans une certaine mesure, elle est apparentée à l’attitude américaine consistant à idéaliser les stars de cinéma et les vedettes du football. Ces personnes sont stéréotypées, idéalisées, dotées de caractéristiques que peu d’êtres humains seraient capables d’incarner. En Occident même, nous partageons en partie cette opinion envers la méditation. Nous imaginons qu’une personne qui médite est extraordinairement pieuse, incapable de faire le moindre mal. Quelques contacts avec de telles personnes auront bien vite raison de ces illusions. Elles se révèlent généralement pleines d’énergie et d’enthousiasme, vivant leur vie avec une vigueur incroyable. Il est vrai, naturellement, que la majorité des saints méditent, mais ils ne méditent pas parce qu’ils sont saints. C’est le contraire. Ils sont saints parce qu’ils méditent. C’est par la méditation qu’ils sont parvenus à cette qualité. Et ils ont commencé à méditer avant de devenir saints, sinon ils ne le seraient pas. C’est un point important. Imaginer qu’une personne doive être complètement vertueuse avant de commencer à méditer est une stratégie qui ne marche pas. La moralité requiert un certain degré de contrôle mental. C’est une condition préalable. Vous ne pouvez pas suivre quelque ensemble de préceptes moraux que ce soit, sans avoir un peu de contrôle sur vous-même. Si votre mental est perpétuellement en train de tourner à pleine vitesse, il est hautement improbable que vous puissiez vous contrôler. Aussi le développement du mental doit-il venir en premier.

Il y a trois facteurs constitutifs dans la méditation bouddhique: moralité, concentration et sagesse. Ces trois facteurs se développent ensemble, à mesure que votre pratique s’approfondit. Chacun influence l’autre, de sorte que vous les cultivez ensemble, et non un à un. Lorsque vous avez la sagesse de vraiment comprendre une situation, la compassion envers toutes les parties concernées est automatique, et compassion veut dire que vous repérez automatiquement toute pensée, parole ou action qui pourrait vous nuire ou nuire aux autres. Ainsi votre comportement est-il automatiquement moral. C’est seulement lorsque vous ne comprenez pas les choses profondément que vous créez des problèmes: si la perception des conséquences de vos propres actes vous manque, alors vous commettez des fautes. La personne qui attend d’être complètement morale pour méditer attend un « si» qui ne viendra jamais. Les anciens sages disaient qu’elle est comme un homme qui attendrait que l’océan devienne immobile pour se baigner. Afin de préciser ce point, disons qu’il y a différents niveaux de moralité.

Le niveau le plus bas consiste à adhérer à un ensemble de règles et de réglementations instituées par quelqu’un d’autre. Ce peut être le prophète que vous respectez. L’Etat, le patriarche de votre communauté, ou votre père. Qu’importe celui qui établit les règles, il vous suffit de les connaître et de les suivre. Un robot pourrait le faire. Même un chimpanzé, pourvu que les règles soient suffisamment simples et qu’il soit puni chaque fois qu’il commet une infraction. Ce niveau ne demande aucunement de méditer. Vous avez seulement besoin des règles et de quelqu’un pour manier le bâton.

Le niveau suivant consiste à obéir aux mêmes règles, même en l’absence de celui qui est chargé de vous punir. Vous obéissez parce que vous avez intégré les règles. Vous vous réprimandez vous-même chaque fois que vous commettez une infraction. À ce niveau, il faut un peu de contrôle mental. Si votre schéma de pensée est chaotique, votre comportement le sera également. La culture mentale réduit le chaos mental.

Il existe un troisième niveau de moralité, mais il serait sans doute préférable de l’appeler «éthique». Il représente un tout autre degré dans l’échelle, un véritable changement de modèle. Au niveau éthique, vous ne suivez pas des règles pures et dures dictées par l’autorité. Vous définissez votre propre comportement selon les besoins de la situation. Ce niveau requiert une intelligence réelle et une capacité de jongler avec tous les facteurs de chaque situation pour arriver à chaque fois à une réponse unique, créative et appropriée. De plus, celui qui prend de telles décisions doit s’être extrait de son propre point de vue personnel limité. Il doit voir toute la situation d’un angle objectif, donnant un poids égal aux besoins des autres et aux siens. En d’autres termes, il doit être libéré de la convoitise, de l’aversion, de la jalousie et de tout le reste de la panoplie égoïste qui empêche de voir le point de vue des autres. Seulement alors est-il possible de choisir l’ensemble exact d’actions justes, véritablement optimal dans chaque situation. Ce niveau de moralité requiert absolument la méditation, à moins que vous ne soyez né saint. Il n’y a pas d’autre façon d’en acquérir la capacité. Le processus de tri requis est épuisant. Si vous essayiez de jongler avec tous les facteurs de chaque situation au moyen du mental conscient, vous vous épuiseriez. L’intellect ne peut pas maintenir en l’air autant de boules à la fois. Heureusement, un niveau de conscience plus profond peut effectuer le travail avec aisance. La méditation peut accomplir le tri pour vous. C’est une sensation troublante.

Disons qu’un jour vous avez un problème à résoudre: le dernier divorce de l’oncle Henri. La situation paraît absolument insoluble. Le jour d’après, vous êtes en train de laver la vaisselle, et de penser complètement à autre chose. Soudain la solution est là. Elle surgit du mental profond. Vous dites «Ah ah!» et tout est résolu. Cette sorte d’intuition ne peut se produire que quand vous débranchez les circuits logiques et donnez au mental profond une chance de concocter la solution. Le mental conscient fait obstruction. La méditation vous apprend comment vous débrancher du mécanisme de la pensée. C’est l’art mental de mettre les pieds hors de votre propre chemin, et une capacité joliment utile dans la vie quotidienne. La méditation n’est pas une pratique faite seulement pour les ascètes et les ermites. C’est une capacité pratique qui concerne les événements de chaque jour et qui a des applications immédiates dans la vie de chacun.

Malheureusement, ce fait même constitue un handicap pour certains étudiants. Ils abordent la pratique en s’attendant à une révélation cosmique instantanée, complète, avec des chœurs angéliques. Ce qu’ils obtiennent en général est une façon plus efficace de faire le ménage et de s’occuper de l’oncle Henri. Ils sont déçus sans raison. Faire le ménage vient en premier. Les chœurs angéliques demandent un peu plus de temps. 

 

 

Extrait de l’ouvrage « Méditer au quotidien » Bhante Henepola Gunaratana, Robert Lafond 1995 et Marabout 2003

Méditation pour tous dans Noble Silence-Vipassana meditation-leaf

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Danger de la méditation

Posté par othoharmonie le 27 mai 2011

Méprise n° 5 sur la méditation : la méditation est dangereuse et une personne prudente doit l’éviter (?).

Tout est dangereux. Traversez la rue et vous pouvez être renversé par un autobus. Prenez une douche et vous pouvez vous casser le cou. Méditez et vous allez sûrement faire remonter des choses désagréables de votre passé. Les éléments refoulés, enfouis depuis plus ou moins longtemps, peuvent être effrayants. C’est aussi très profitable. Aucune activité n’est réellement sans risque, mais cela ne signifie pas que nous devions nous envelopper dans un cocon protecteur. Ce ne serait pas vivre. Ce serait une mort prématurée. La manière de s’y prendre avec le danger est de connaître approximativement son importance, où il est vraisemblable de le rencontrer, et comment le traiter lorsqu’il se présente. C’est le but de ce manuel. Vipassana (clic ici pour connaître ) est fait pour développer la conscience. Ce n’est pas dangereux en soi, mais tout le contraire. Une plus grande présence d’esprit est une protection contre le danger. Exécutée correctement, la méditation est processus très doux et progressif. Prenez les choses tranquillement et le développement de votre pratique s’effectuera très naturellement. Rien ne doit être forcé. Plus tard, lorsque vous serez sous la proche observation et la sagesse protectrice d’un enseignant compétent, vous pourrez accélérer votre rythme de croissance en effectuant une période de méditation intensive. Au début, néanmoins, allez doucement. Travaillez avec mesure et tout ira bien.

Extrait de l’ouvrage « Méditer au quotidien » Bhante Henepola Gunaratana, Robert Lafond 1995 et Marabout 2003

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But de la méditation

Posté par othoharmonie le 27 mai 2011

Méprise n° 4 sur la méditation : le but de la méditation est de développer des pouvoirs psychiques surhumains (?)


Non. Le but de la méditation est de développer la conscience. Apprendre à lire les pensées n’est pas le but. Léviter n’est pas le but. Le but est la libération. Il y a une relation entre les phénomènes psychiques et la méditation, mais c’est assez complexe. Pendant les premiers stades de la carrière d’un méditant, de tels phénomènes peuvent se produire. Certaines personnes peuvent avoir des intuitions ou se souvenir de vies passées, d’autres non. De toute manière, il ne s’agit pas d’aptitudes psychiques fiables et correctement développées. Il ne convient pas de leur donner une importance indue. En fait, de tels phénomènes sont assez dangereux pour les nouveaux méditants, car ils sont trop séduisants. Ils peuvent constituer un piège pour l’ego qui vous fera sortir du chemin en vous leurrant. Le meilleur parti à prendre est de ne leur donner aucune importance. S’ils apparaissent, c’est bien. S’ils n’apparaissent pas, c’est bien également. Et il est peu probable qu’ils apparaissent. À un certain point, il est possible de pratiquer des exercices spéciaux pour développer des pouvoirs psychiques. Mais ce moment se produit loin vers l’autre extrémité du chemin. 

 

Après avoir atteint un très profond stade de Jhana, le méditant est suffisamment avancé pour travailler avec de tels pouvoirs sans danger d’en perdre le contrôle ou qu’ils dominent sa vie. Il les développera alors strictement dans le but de servir les autres. Ce stade n’arrive qu’après des décades de pratique. Ne vous en préoccupez pas. Concentrez-vous seulement sur le développement de plus en plus de conscience. Si des voix et des visions surgissent, remarquez-les simplement et laissez-les partir. Ne vous en mêlez pas.

 

 

Extrait de l’ouvrage « Méditer au quotidien » Bhante Henepola Gunaratana, Robert Lafond 1995 et Marabout 2003

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