Les 4 lois spirituelles de la prospérité

Posté par othoharmonie le 1 mars 2015

 

il_340x270.525137997_5q55En tant qu’être humain vivant sur cette planète, vous êtes soumis à une multitude de lois.  Si vous ne les respectez pas, les choses n’iront pas dans le sens que vous souhaitez, et  vous pourriez même vous attirer des ennuis. Par exemple, en tant qu’être physique, vous  êtes gouverné par les lois de la physique. Imaginons que vous vouliez déplacer un imposant  vase en cristal d’une table à une autre sans le casser. Selon la loi de la gravité, la terre  attire cet objet à elle et la force que vous employez pour porter le vase doit être égale ou  supérieure à celle de la terre, si vous ne voulez pas voir ce vase s’écraser sur le sol. Pour  vous donner un autre exemple, vous êtes gouverné par la loi humaine, comme celle qui est  imposée par une patrouille routière d’un État. Imaginons que vous souhaitiez traverser cet  État en voiture sans vous faire arrêter par la police. Vous savez que, si vous ne voulez pas  recevoir d’amende pour excès de vitesse, vous ne pouvez pas rouler à 150 km à l’heure ; il  vous faudra respecter la limitation de vitesse. Or, de nombreuses personnes ne connaissent  pas (et par conséquent, ne respectent pas) les lois spirituelles qui gouvernent leur vie, si  bien qu’elles se demandent pourquoi elles n’arrivent pas à se débarrasser de leurs dettes, à  payer leurs factures ou à accumuler davantage que leurs chèques de paye. Cela s’explique  bien sûr par le fait qu’elles ne respectent pas les lois spirituelles qui les gouvernent. Et il se  trouve qu’elles n’atteindront une véritable prospérité que lorsqu’elles le feront. 

Première loi : le principe de la dîme

J’aimerais commencer ce voyage qui vous mènera vers la prospérité en vous parlant de l’ancienne loi spirituelle de la dîme. Pratiquer le principe de la dîme implique que vous redonniez à Dieu un dixième de tout ce que vous recevez. Pourquoi ne pas le faire, si l’on considère que vous êtes habitué à dire « merci » et à offrir un cadeau à la personne qui a été généreuse avec vous, de même avec Dieu ? Sachez que ce principe transformera. Quand je cherche une métaphore pour illustrer le principe de la dîme, je pense à des fenêtres qui s’ouvrent pour laisser entrer une pluie d’or étincelant. Cependant, même si les gens obtiennent des résultats remarquables en l’appliquant, il n’est pas automatiquement facile et naturel pour tout le monde. En réalité, le principe de la dîme est celui qui rencontre la plus grande résistance, et l’occasion de découvrir que la résistance découlait invariablement du manque. Pourtant, nous vivons dans un monde d’abondance et de prodigalité où nos désirs et nos besoins seront toujours comblés — vous pourrez vous en rendre compte vous-même en effectuant ce voyage vers la prospérité. Ceci étant dit, je comprends que le principe de la dîme puisse être une source d’angoisse. Je n’ai moi-même pas toujours trouvé son application aisée. En réalité, il fut un temps où je le considérais comme un concept difficile et effrayant contre lequel j’ai résisté longtemps avant d’accepter de l’essayer. Vous comprenez maintenant que la loi est la suivante : Donnez et vous recevrez. Vous êtes totalement responsable de ce que vous recevez. Êtes-vous prêt à recevoir plus ? Si vous êtes prêt, mais ne savez pas comment vous y prendre, voici votre réponse : donnez plus. Visez plus haut en donnant plus. Je vous garantis que les résultats seront difficiles à croire. 

En pratique :

1. Vous devez donner 10 % de tout ce que vous recevez  à la personne, au lieu ou à l’institution qui vous  nourrit sur le plan spirituel. La nourriture spirituelle  peut se présenter sous de nombreuses formes différentes.  Par exemple, il peut s’agir d’un message  inspirant véhiculé par un livre, ou encore un sentiment  de joie provoqué par un morceau de musique.  Nourri sur le plan spirituel  votre coeur chante d’allégresse.  Dans la Bible, la dîme est  mentionnée pour la première  dans le chapitre 14 de  Genèse, quand Abraham  donne la dîme à son  maître spirituel, Melkisédeq.  Cependant, on ne nous donne pas la  raison de ces 10 %.  Dans son livre Prosperity,  Charles Fillmore a  écrit : « Le principe de la  se fonde sur une loi  infaillible, et il constitue le  plus sûr d’atteindre la  car c’est Dieu qui a créé  principe de don. »  Lorsque vous appliquerez la dîme depuis un certain  temps, vous commencerez à être approvisionné par  des moyens auxquels vous n’avez jamais pensé. Vos  revenus ne cesseront d’augmenter et proviendront  de personnes et d’endroits que vous n’aviez pas  prévus. Donner la priorité à Dieu au niveau financier  est un acte de courage. Si vous agissez ainsi, votre  foi et votre capacité à vous ouvrir, à aller de l’avant et  à élargir votre perspective en seront décuplées.

 

Deuxième loi : Etablir des objectifs

L’établissement des objectifs, associé à une foi grandissante et bien dirigée, peut entraîner des résultats véritablement spectaculaires. Cependant, à l’image  de la dîme, cette méthode ne fonctionne que si vous l’appliquez réellement. Lorsque vous commencez à pratiquer la dîme, les portes du ciel s’ouvrent à vous et une pluie de bienfaits inonde votre vie. Il vous faut maintenant un instrument pour vous emparer de ces bienfaits et éviter qu’ils soient perdus. Établir des objectifs concrets et pratiques vous permet de créer cet instrument. Lors du processus d’établissement de vos objectifs, vous aurez besoin de vous retrouver seul, loin du chaos et des distractions de la vie quotidienne, pour reprendre contact avec votre être intérieur. Il vous faudra peut-être réapprendre à rêver éveillé et à laisser votre esprit vagabonder, comme vous le faisiez étant enfant. L’établissement d’objectifs est un aspect extrêmement amusant et créatif du processus de prospérité. En outre, il est particulièrement important. Vous devrez vous donner le temps et la permission de rêver en grand, sinon vous risquez de rater ce pour quoi vous êtes sur terre : faire l’expérience de votre nature divine.

En pratique :

2. Vous devez établir des objectifs clairs et tangibles. L’établissement d’objectifs est un moyen de déterminer objectivement où vous en êtes, de décider quelles sont vos aspirations et de vous fixer un but clair pour y parvenir. Vous êtes ainsi obligé de vivre en pleine conscience, et non dans l’inconscience.

 

Troisième loi : pardonner

Entretenir des rancoeurs annihile totalement votre capacité à trouver la paix d’esprit. Toutes sortes d’études indiquent que les pensées, sentiments, paroles et comportements négatifs affectent notre santé physique et mentale, notre capacité de réussite et notre opinion de nous-mêmes. Refuser de pardonner revient à se donner des coups de poignard en s’attendant à ce que la douleur soit ressentie par la personne qui nous a fait du tort. Nous ne pardonnons pas pour les autres. Nous pardonnons pour nous-mêmes, dans notre propre intérêt.

En pratique : 

3. Vous devez pardonner en permanence, surtout lorsqu’il s’agit de vous-même. Pardonner est une discipline et une pratique spirituelle puissante qui vous permettra de vous sentir digne d’une vie d’abondance. Elle nécessite d’être assidu et de s’engager à faire preuve de compassion et de compréhension.

 

Quatrième loi : la voie divine

Ce que vous allez découvrir, si ce n’est pas déjà fait, est que la notion d’engagement joue un rôle essentiel dans chaque aspect de votre cheminement. L’engagement est nécessaire si vous voulez pratiquer la dîme chaque fois que vous recevez un revenu, et non pas de façon épisodique. Cela est important afin d’établir vos objectifs et sortir de votre zone de confort pour les atteindre. Vous devez prendre un engagement de taille quand il est question de pardonner à ceux qui vous ont blessé par le passé. Enfin, comme vous allez le découvrir avec cette quatrième loi, vous devrez vous engager à vivre en harmonie avec votre voie divine. Ce que je sais avec clarté et certitude est que, lorsque vous vous engagez à 100 % à être ou à faire quelque chose, et que chacun de vos pas se fait dans l’intégrité, l’univers ouvre un chemin qui n’existait pas avant et se précipite pour vous soutenir. Quand j’utilise le mot « engagement », je me tiens loin des commentaires faciles et douteux du  genre : « Je le ferai si j’ai une chance que ça marche. » Je parle au contraire d’un investissement passionné et total qui consiste à affirmer : « Je vais y arriver, peu importe le reste ! » Quand nous manifestons ce niveau d’engagement, rien ne peut nous arrêter. La plupart des gens n’ont aucune idée du pouvoir qu’ils possèdent en eux. Si vous souhaitez mettre ce pouvoir à l’épreuve, faites-le par le biais de l’engagement. 

En pratique :

4. Vous devez chercher, découvrir et suivre votre voie divine. Vous devez donner un sens et de l’importance à votre vie en vous munissant de force et de persévérance et en insufflant de la joie à votre existence sur une base quotidienne. Lorsque vous êtes en harmonie avec votre voie divine, tout ce que vous entreprenez est animé par la passion. Rappelez-vous que la prospérité n’est pas qu’une affaire d’argent. Évitez d’affirmer : « Telle personne ne respecte pas une des lois spirituelles — par exemple le pardon — mais elle est pourtant très riche. J’en conclus que ces lois spirituelles n’existent pas vraiment. » Le fait est que vous ne savez rien de la vie intérieure de cette personne, ni de l’état de ses relations humaines. Vous n’êtes pas en mesure de juger avec exactitude le degré de prospérité véritable d’une autre personne. Les quatre lois spirituelles sont aussi puissantes dans votre vie que la loi de la gravité. Ce sont des lois simples, mais aucune d’elle n’est optionnelle, et il importe peu de savoir si vous y croyez ou non. Il se trouve qu’elles jouent un rôle important dans votre vie.

 

L’omniprésence de Dieu

Un passage de la pièce Le vent et la tempête, créée par Jerome Lawrence et Robert E. Lee, porte sur un personnage qui a toujours cherché Dieu trop haut et trop loin. Je pense que nous sommes nombreux à agir ainsi, quels que soient notre religion et notre système de croyances spirituelles. Nous cherchons Dieu trop haut et trop loin. Je crois que Dieu est ici même en cet instant, en nous, autour de nous, qu’il nous enveloppe et nous relie les uns aux autres, et que, plus nous sommes conscients de la présence de Dieu en nous et autour de nous, plus nous serons en mesure de vivre dans la joie, l’abondance et la vitalité. Les mystiques appellent cela « pratiquer la présence de Dieu ». Selon moi, tel est le sens de la vie. Je crois que la prospérité est un droit qui vous est donné à la naissance, parce que vous êtes un enfant de Dieu. Je crois qu’elle est votre héritage divin et que celui-ci vous a été légué selon le droit divin. La prospérité passe par la conscience que Dieu est présent en tout.

 

Par Edwene Gaines
source : magazine http://www.magazine-essentiel.com/

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DES CRITERES DE SAGESSE QUI NE TROMPENT PAS

Posté par othoharmonie le 6 février 2015

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Comparaison n’est pas raison. Le sage ne compare pas son image à celle d’un autre pour en déduire une hiérarchie. Il n’est jaloux de personne. S’il contemple l’image d’un autre, c’est pour des raisons utilitaires constructives. 

Il faut des garde-fous, des protections, des tampons. Une image de soi solide ne peut changer que lentement. Faites attention à cela quand vous dites quelque chose à quelqu’un : il est normal qu’il évolue lentement, votre remarque ne peut pas porter immédiatement ses fruits. (Les maîtres peuvent comprendre tout de suite en quoi leur image va changer, puis intègrent ce changement sur une période assez courte.) 

Celui qui est libre est celui qui a les moyens de décider/sculpter lui-même son image de soi. Il a besoin des autres pour le faire, du monde entier, mais il reste seul décideur. 

Le sage tend à avoir une image de soi appropriée aux circonstances. Il s’adapte. Mais il a aussi une image de soi unique, synthèse abstraite de toutes les images de soi, qui le définit en tout temps, à tout endroit et face à toute autre personne. Cette sur-image prime sur toutes les images de circonstance. Elle n’est sensée être teintée d’aucune idéologie, d’aucun drapeau, d’aucune appartenance. 

Le sage est prêt à redéfinir son image de soi. Quelle que soit l’image de soi que l’on ait, donc les choses que l’on fait dans la vie, il peut toujours arriver un moment où cela devient inadéquat. Ou bien cela a toujours été inadéquat, et on s’en rend compte. Prenons par exemple le cas de quelqu’un qui a pris sous son aile une personne faible et fragile. Après quelques temps, peut-être grâce à la protection reçue, cette personne a acquit de la force et du savoir. Il n’est donc plus nécessaire de la protéger. Au contraire, il vaut maintenant mieux l’encourager à aller de l’avant. Il faut donc cesser d’être un protecteur et devenir un support. Tout le monde n’est pas capable de faire cela. Beaucoup de protecteurs immatures, quand l’oisillon menace de grandir, vont le casser psychologiquement ou compromettre ses chances de succès. Pour qu’il reste un oisillon, pour que le protecteur garde son statut de protecteur. Une personne aimante acceptera au contraire la modification de statut et la favorisera. Il peut sembler naturel de faire cela, en pratique c’est souvent très dur, associé à une souffrance. Car cesser d’avoir une image de soi de protecteur, c’est tuer ce qu’on est, c’est renoncer à le faire vivre. Le sage accepte ce sacrifice, par amour. Et puis aussi il sait que souvent il renaîtra, différent, sans doute meilleur encore. Par exemple avec une image de soi d’encourageur, de promoteur, de supporter… Il y a un très grand nombre de cas où l’on peut ou doit accepter de mourir et de renaître. On peut être un bandit qui se croyait Robin des Bois, comprendre qu’on a causé beaucoup de malheurs et désirer renaître honnête travailleur… La Passion du Christ est un symbole de ce processus de mort et de Résurrection. Dans la philosophie Alchimiste, héritée de la Chine Antique, le processus est décrit très en profondeur. Les longues phases traversées par la personne en mutation sont minutieusement décrites, de façon symbolique. Parfois ce processus peut prendre des années. 

L’ami du sage est celui qui le critique. 

kabir-soufisme-543poLe sage sait que rien n’est intrinsèquement impur et que tout peut être nécessaire à toutes choses. Il amène donc toutes choses à lui, mais travaille longuement à en tisser des ensembles cohérents, efficaces, utiles. Une des phases les plus importantes est le choix judicieux de la quantité de chaque chose : la pondération. Un sage est une grande bibliothèque parsemée de machines qui ronronnent doucement. L’efficacité de cet ensemble dans le vie pratique est sensée être extraordinaire. Le sage est capable de faire des choses. 

Il n’y a plus de problèmes dès l’instant où les images ont été énoncées, qu’elles ont été officialisées et perçues par tous. Prenons par exemple une personne qui a un handicap et qui parle difficilement. Ou une personne surdouée qui s’exprime dans des termes que personne ne comprend. Tous deux ont un problème de communication. Tous deux vont énerver leurs interlocuteurs, peut-être les fâcher. Si on explique à ces interlocuteurs la raison du problème, si on leur dit ce que ces deux personnes sont, alors ils ne s’énerveront plus. Ils prendront le temps d’écouter la personne handicapée et diront au surdoué de se calmer un peu. On pense parfois qu’il ne faut pas dire qu’une personne est handicapée, parce que c’est humiliant. Ou qu’il ne faut pas dire qu’une personne est surdouée, parce qu’elle sera rejetée ou vénérée ce qui revient au même. C’est idiot. Bien sûr ces problèmes existent, mais uniquement avec les personnes qui ont des problèmes d’éducation. De toute façon, tout le monde finira bien par se rendre compte que le handicapé est handicapé et le surdoué est surdoué. Mais si cela n’a pas été dit, énoncé, il subsistera toujours un problème, un inconfort. Que l’on soit handicapé ou surdoué n’est pas la question. Ce qui compte, c’est d’être un personne et avoir l’affection des autres personnes parmi les autres personnes. Le vrai privilège est là. Cela implique d’être reconnu pour ce que l’on est et de recevoir ce dont on a besoin. Alors on est ni mieux ni moins bien qu’un autre. On est. On fait ce qu’on a à faire. 

On agit suivant l’image qu’on est. Améliorer et connaître cette image est donc primordial. Mais trop de personnes restent prisonnières de cette image. Elles sont comme piégées à l’intérieur. Elles vivent cette image mais elles ne la voient pas. Elles souffrent si quelqu’un critique une partie de cette image, comme une personne dont on a heurté une partie du corps. Le sage, lui, est capable de contempler son image de soi. Il peut devenir comme une personne externe, qui regarde calmement cette image, qui en voit les parties et les liens. Il peut donc gérer cette image avec beaucoup plus d’intelligence. Il souffre aussi beaucoup moins quand cette image est attaquée. Par exemple, le sage est capable de plaisanter sur ce qu’il est, il est capable d’en rire. On se moque parfois d’un nouveau venu. C’est souvent uniquement pour voir si c’est un sage ou non. Si c’est un sage, il surenchérira sur la plaisanterie, il en rira plus fort encore. Si ce n’est pas un sage, il sera vexé et blessé. 

Que ce soient deux individus ou deux ethnies, chacun a son image de soi et des choses. Cela pose des problèmes quand ces deux individus ou ces deux ethnies sont obligés de vivre sur le même territoire. Comment concilier les actes et les ambitions de chacun dès lors que chacun pense les choses suivant des images différentes ? Il y a en gros trois gradations dans la confrontation. Au stade le plus bas il y a la guerre. On ne supporte pas le point de vue de l’autre. Alors on le force à partir ou on le détruit. On peut aussi le réduire en esclavage ce qui est une façon plus productive de le détruire. Au deuxième stade il y a les marchandages. On essaye de négocier, de s’arranger, de partager les ressources de façon plus ou moins équilibrée. Chacun présente ses arguments et dit ses priorités. On essaye de trouver le terrain d’entente le moins mauvais possible. C’est le travail des commerçants, des diplomates et des parlementaires. Pour que ce deuxième stade soit possible, il faut un pays avec un bon enseignement, où l’on apprend à parler et à calculer. Au troisième stade chacun essaye de comprendre et surtout de ressentir quelles sont les rêves et les émotions de l’autre. Chacun essaye de satisfaire au mieux les besoins et les espoirs de l’autre. Ce troisième stade demande un niveau culturel et spirituel très élevé. 

On est parfois étonné de voir un sage imposer quelque chose de très dur à une personne et cette personne l’accepter. Alors que venant d’autrui elle ne l’aurait pas accepté. Une première raison est bien sûr que l’on peut supposer que le sage sait ce qu’il fait. Soit il est juste de faire ce qu’il fait, soit il y a un bénéfice à en escompter plus tard. Il y a une autre raison à laquelle on pense moins : le sage sait et ressent ce qu’il inflige à la personne. Il sait quelle sera la douleur de la personne ou ses angoisses. La personne le sait et c’est pour cette raison qu’elle l’accepte. Le sage a en lui l’image de ce que la personne ressent. Autrui n’aurait pas eu cette image et aurait imposé ses décisions sans tenir compte de ce que ressent le personne. 

Les personnes pour lesquelles nous avons le plus de dépendance affective sont celles qui nous comprennent, qui ont en elles une image de nous-mêmes. Par exemple des parents peuvent avoir passé des années à s’occuper d’un enfant. Si à l’adolescence ils cessent de comprendre leur enfant, celui-ci considérera ses parents comme inintéressants voir comme des ennemis, des personnes à éviter. Par contre il suivra sans hésiter une personne qui ne lui donne rien mais qui le comprend. Le Dalaï Lama est très aimé des tibétains alors qu’il ne leur donne rien. Parce qu’ils savent qu’il les comprend, qu’il pense à eux et qu’il se tient au courant de ce qui leur arrive. Un poète qui révèle des choses que les gens sentent en eux, sera vénéré comme aucun chef d’état ne pourrait l’être. Un chef d’armées qui sait parler à ses hommes et réveiller en eux la pulsion du guerrier, pourra être aimé peut-être autant qu’un poète. 

Ce qui est inconnu attire. Cela recèle des choses que nous pourrions ajouter à notre image de nous-mêmes. Cette attirance peut autant se manifester par de la fascination et une envie irrépressible que par de la peur et de la répugnance. L’inconnu engendre des sentiments extrêmes. Le sage n’a pas ces sentiments extrêmes. Il a visité l’inconnu, en personne ou par une poésie créée par un autre sage. Pour lui ce n’est plus l’inconnu. Il comprend et ressent cet inconnu, il est capable de dialoguer avec lui et de le vivre. Un sport national dans beaucoup de milieux consiste à essayer de se faire passer pour un sage. On dit de l’inconnu : « Oui oui je connais  ! ». On croit savoir ce qu’est l’inconnu. A cause de cela on engendre le mal. On prend des décisions pour des choses que l’on ne connaît pas. 

Le sage est prêt à la mort de toute chose. Il l’accepte. Cela lui permet de vivre, de faire vivre et de laisser vivre. Si on n’accepte pas la mort possible des choses, on passe son temps à trembler, on commet des lâchetés. Si un époux n’accepte pas la mort possible de son couple, c’est à dire la possibilité du divorce, la vie de ce couple sera un enfer. Il y aura des tensions, des doutes, des menaces… Il n’y aura pas de vraie vie de couple, le couple n’est pas vivant. Si la possibilité du divorce est acceptée cela veut dire que l’on reconnaît l’autre comme un individu à part entière, qui pourrait vivre seul. Alors on peut vraiment s’intéresser à lui, on peut réellement l’aimer, lui donner ce dont il a besoin, vivre une vraie vie de couple. On est libre de ses idées et on offre cette liberté à l’autre. Si un parent n’accepte pas la mort possible de son enfant il va enfermer cet enfant. Cela causera de graves problèmes à l’enfant, qui peuvent le mener à la maladie ou au suicide. Si le parent accepte la mort possible de l’enfant, l’enfant pourra vivre. Le sage ne souhaite pas la mort. Il fera tout pour éviter les morts que l’on ne désire pas. Mais il les accepte. Il ne laissera pas un enfant faire des choses trop dangereuses mais il respectera le besoin d’exploration de l’enfant. Accepter la mort possible d’une chose et apprendre à aimer cette chose sont des démarches liées. On apprend à la connaître pour l’aider à vivre. Si elle meurt, on gardera des souvenirs. Ainsi elle ne disparaît pas vraiment de notre image de nous-mêmes, elle reste vivante en nous. On dit que les femmes recherchent des hommes qui n’ont plus peur de la mort. Ce sont des hommes qui n’ont pas peur de vivre, qui ne pleurnichent pas pour des bêtises. Devenir une personne qui craint moins la mort n’est pas simple. Il y a des pièges. Certains en meurent. Une femme peut être attirée par un rêveur ou par un drogué. Ils donnent l’impression de ne pas avoir peur de la mort alors qu’au fond d’eux-mêmes ils sont terrifiés. 

Le sage est entraîné au mordant. « Entraîne au mordant » est un terme qu’utilisent les éleveurs de chiens. Ils expliquent qu’il faut apprendre à un chien à mordre. Quand le chien est petit il faut jouer avec lui avec des objets qu’il peut mordre. Par exemple une vieille serviette ou un anneau en plastique. Le chien mord dans l’objet d’un côté et vous tirez de l’autre côté. Vous jouez ainsi avec le chien à vous battre pour tirer l’objet. Plus tard il faut apprendre au chien à attaquer, à se servir de sa gueule pour tenir un ennemi en respect. On peut avoir l’impression que les éleveurs fabriquent ainsi des chiens monstrueux, prêts à attaquer le premier enfant qui passe. C’est tout le contraire. Ces chiens entraînés sont extrêmement fiables. Un enfant est bien plus en sécurité à côté d’un tel chien que si le chien n’était pas là. Un chien est génétiquement programmé pour protéger les personnes autour de lui, en particulier les enfants. Mordre un enfant n’aurait pas plus de sens pour lui que pour un garde du corps sortir son arme et abattre son client. Par contre il s’imagine bien donner sa vie pour sauver celle de son client. Ces chiens entraînés sont bien dans leur peau parce qu’ils ont une image précise en tête de leur gueule et de leurs dents. Ils savent que leur gueule est dangereuse et ils savent l’utiliser avec mesure. Les chiens dangereux, ce sont ceux qui n’ont pas d’image de leur gueule, qui n’ont pas appris à l’utiliser. Ces chiens-là se sentent en danger, ils ne comprennent pas ce qui se passe autour d’eux. Ils se sentent menacés et paniquent pour un rien. S’ils mordent, ce sera de toutes leurs forces. Attention : certains chiens, tout comme certains humains, ont des problèmes nerveux d’ordre médical. Dans ces quelques rares cas, apprendre le mordant peut empirer la situation. Mais ce sont des exceptions. 
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Un sage a en général un point de vue assez équilibré sur les choses. Il comprend les rouages du monde et les contemple de façon placide. Les autres personnes par contre voient le sage souvent de façons extrémistes. Certains adorent le sage, parce qu’ils savent que lui seul les comprend. D’autres au contraire sont effrayés par le fait que le sage les comprends et le détestent. 

Il est parfois étonnant de voir la facilité avec laquelle un sage obtient des choses d’autrui. Il ne manipule pas, ne menace pas ni n’essaye de corrompre… pourtant il obtient tout ce dont il a besoin et avec le sourire. Une raison importante à cela est que le sage demande en général des choses raisonnables et qui sont bonnes pour tout le monde. Mais il faut chercher plus loin. Quand le sage s’adresse à une personne, il a en lui un sourire pour cette personne. Il connaît, au moins un peu, l’image de soi de son interlocuteur. Même inconsciemment, la personne sent que le sage la comprend et la respecte

SOURCE http://www.4p8.com/eric.brasseur/

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L’équilibre entre destin et liberté

Posté par othoharmonie le 27 janvier 2015

86220310_pDans d’autres cultures et à d’autres époques, des gens ont vu dans leur Contrat sacré l’action du destin, la grâce de Dieu ou le karma accumulé par les gestes du passé. Le fatalisme sur la vie et la mort pousse certains à dire, par exemple : « Le moment était venu pour lui », « Ils étaient faits l’un pour l’autre » ou « C’est l’emploi pour lequel elle était née ». La culture scientifique moderne attribue de tels événements à une prédisposition génétique, à un facteur de causalité ou au hasard. Les cultures orientales, qui ont étudié les processus intérieurs de l’âme et de la psyché plus longtemps et plus intensément que l’Occident, ont développé une croyance en un continuum de vies, plutôt qu’en une vie unique suivie d’une récompense ou d’une punition éternelle. Selon les lois du karma, votre vie actuelle reflète vos actions passées tout comme vos gestes en cette vie sèment des graines qui, arrivées à maturité, produisent des fruits dans des vies futures. Bien que le système oriental du karma (et de la réincarnation) soit censé être supervisé par des dieux ou par une énergie supérieure, nos récompenses et punitions, ainsi que le rythme de notre évolution spirituelle, reposent presque entièrement sur nos propres efforts. 

L’Occident avait tendance à favoriser un mélange de fatalité et d’ordre divin. La mythologie grecque et nordique rendait hommage aux trois Parques qui filent, tissent et coupent le fil de la vie. Dans les sociétés traditionnelles de la Méditerranée et du Moyen-Orient, on avait recours aux devins, oracles et astrologues pour interpréter le cours de sa vie comme une série d’événements prédéterminés ou « écrits dans le ciel ». Les traditions monothéistes occidentales nées au Moyen-Orient attribuaient un grand pouvoir au rôle de Dieu dans la détermination de nos destinées, et imposaient aux individus l’obligation de suivre ses lois, sous peine d’en subir les conséquences. Cependant, la doctrine protestante de la prédestination, prêchée par John Calvin et d’autres au XVIe siècle, a donné la prépondérance à Dieu. Selon ces croyances, notre vie a pour but l’accomplissement des devoirs et l’acceptation des responsabilités que Dieu nous a assignés, mais comme la nature humaine est essentiellement corrompue, nous ne pouvons atteindre le salut (la récompense du Ciel) que par la Grâce. De plus, pour les Calvinistes, Dieu a prédestiné certaines personnes plutôt que d’autres à recevoir cette grâce, ce qui nous  laisse dépendants d’une sorte d’invitation du Divin, qui a déjà décidé de notre sort. L’action morale se réduit à l’espoir de déjà faire partie des élus. Pour vous aider à prendre part à ma vision des Contrats sacrés, j’utilise des comparaisons provenant des croyances orientales et occidentales sur les rôles relatifs du destin, du libre-arbitre et de la volonté divine.  Mais selon moi, nous avons une relation profondément intime avec le Divin et une relation très impersonnelle avec l’ordre cosmique. Les lois universelles, telles que la causalité et l’électromagnétisme, s’appliquent également à tout le monde. 

images (9)L’orbite des planètes et le rythme des marées ne nécessitent aucune intervention de ma part. En réalité, nous incarnons les lois de l’univers chaque fois que nous exerçons notre pouvoir de choisir : lorsque j’opère tel choix, il y a telle conséquence, peu importe qui je suis. Mais je peux influencer la qualité de cette conséquence en demeurant consciente de mon intention. Cette capacité de déterminer nos motivations reflète notre lien intime avec le Divin. Mes intentions ne changent pas les lois, car chacun de mes choix aura tout de même des conséquences. Mais si mes motivations sont empreintes de compassion et de sincérité, elles auront des conséquences vraisemblablement positives. Et un simple geste peut entraîner une cascade inestimable d’effets physiques, émotionnels et spirituels. 

Dans le cadre de notre relation intime avec le Divin, ce dernier nous incite à tirer des leçons et à travailler à notre croissance spirituelle selon une méthode à laquelle nous résistons parfois. Cela peut paraître contradictoire : puisque nous avons co-créé notre Contrat avec le Divin, pourquoi y résister ou l’ignorer ? Parce qu’avant de naître, nous oublions les détails de notre entente. Nous devons nous rappeler notre dessein, le chercher. Ce n’est pas aussi difficile qu’il n’y paraît, car lorsque vous vivez en accord avec votre Contrat, vous savez habituellement que vous êtes sur la bonne voie. Cependant, nous

nous écartons tous de la bonne voie à un moment ou à un autre, peut-être en essayant, comme le disaient les religieuses qui m’ont enseigné, de prendre la voie de la facilité. Ironiquement, ce peut être la plus ardue à long terme si l’on déroge à son Contrat. En définitive, nous faisons tous les jours des choix, conscients ou non, qui honorent notre Contrat en nous gardant sur la voie ou nous y ramenant. Nous pouvons également choisir de faire appel à des archétypes, à des guides  spirituels et même à la grâce de Dieu, par la prière et la méditation, pour tenter de remplir plus promptement nos engagements. Si vous préférez ne pas croire en un véritable contrat prénatal ni en la réincarnation, ni même au pouvoir de la grâce, vous pouvez envisager votre vie sous un angle métaphorique, tel un voyage que vous avez accepté  ’entreprendre. Dans la thérapie fondée sur la régression dans les vies antérieures, par exemple, on invite des patients sous hypnose à se replonger dans des événements qui ont eu lieu au cours d’existences précédentes. Mais comme l’ont démontré les principaux partisans de cette méthode, il n’est pas nécessaire de prendre ces récits vécus au sens littéral pour en bénéficier sur le plan émotionnel, car on peut les envisager sous l’angle symbolique. Les gens qui « se rappellent » les blessures, les croyances, les révélations et les histoires familiales des vies passées ont tous le sentiment d’avoir tiré de ces souvenirs des révélations sur leur inconscient et sur leur situation personnelle. 

Vous pouvez également envisager votre Contrat sacré comme votre contribution unique à la vie qui vous entoure et qui découle de votre situation, de de vos relations, de votre famille. Peu importe comment nous apparaît notre Contrat, nous devons, pour le décoder, accepter que tous nos gestes aient un but qui nous dépassera toujours, que chacune de nos actions affecte notre vie et celle des autres, pour le meilleur ou pour le pire. Comme l’enseigne Thich Nhat Hanh, nous sommes un et d’autres en même temps. Croire à un ordre invisible, à un ordre divin ou implicite, comme l’appelle la physique quantique, ou au désordre qui contient de l’ordre décrit par la théorie du chaos, est un choix plus sain et plus intéressant que de n’entrevoir aucun sens à la vie. Le fait de découvrir et de travailler avec vos archétypes et d’autres éléments de votre Contrat changera votre point de vue sur votre destinée. Vous donnerez un nouveau sens à votre vie et, au lieu de la considérer comme un amas aléatoire et pêle-mêle, vous accepterez de la voir habilement planifiée et dirigée, et d’en être un participant actif. 

extrait de CONTRATS SACRES Par  Caroline Myss aux Ariane Éditions (ce livre est à vendre ici : http://bibliothequecder.unblog.fr/2015/01/12/contrats-sacres/

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Agir pour les Religions de la Terre

Posté par othoharmonie le 20 janvier 2015

 

broceliandeA tous ceux qui se sentent concernés par la liberté de religion et la protection des lieux sacrés… Depuis quelques décennies, les notions de patrimoine et d’écologie ne cessent de progresser dans l’esprit des citoyens. L’UNESCO, elle-même, décerne des titres de «Patrimoine de l’Humanité» et, simultanément, chaque coin de France se penche sur son passé et regrette les dégâts irréparables commis au nom d’une rentabilité immédiate qui s’avère souvent être un leurre à long terme. 

Les citoyens, informés, voyant leur environnement se dégrader, sont de plus en plus nombreux à s’élever contre ces dégâts écologiques. Le législateur a d’ailleurs prévu plusieurs lois pour protéger notre patrimoine et notre environnement. L’Unesco considère déjà que la beauté et le caractère de certains lieux sont «nécessaires à la vie de l’homme», voir pour cela les diverses recommandations visant à la sauvegarde des paysages, à la préservation du patrimoine culturel et naturel couplée à celle des cultures traditionnelles et populaires. La communauté européenne a également créé une convention pour la protection du patrimoine archéologique,  cela se révèle pertinent lorsqu’on pense que de nombreux lieux sacrés sont des mégalithes à l’intérêt archéologique incontestable. 

En France, la loi relative à la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque permet de classer des lieux bâtis mais aussi des sites naturels. Souvent pourtant, sur des terrains privés ou touristiques, nombre de sites sont aujourd’hui menacés, on coupe des arbres centenaires, on rase même des forêts, on déplace ou on détruit des dolmens (déplacerait-on un cimetière ?) et des menhirs (qui n’ont plus aucun sens hors de l’endroit où on les a dressés). 

Il y a quelques mois, vous avez peut-être signé notre pétition pour la Sauvegarde des Menhirs de Plouhinec où un terrain parsemé de menhirs était devenu constructible. Ce petit geste n’a pas été vain ! Grâce à vous et au travail de l’association Agir pour les Religions de la Terre, les autorités compétentes ont été alertées, les média se sont emparés de l’affaire et les menhirs sont sauvés ! Réfléchir sur le caractère de ces sites nous a amenés à considérer les religions européennes, souvent héritières de ceux qui les ont construits ou élevés. 

Les religions constituent un cas à part en France puisque nous sommes l’un des rares pays laïcs de la planète. L’état français n’a pas pour vocation de reconnaître les religions. À l’inverse, et par exemple, l’Islande a reconnu officiellement la religion chrétienne en l’an mille, et sa religion antique, maintenant appelée Âsatru, en mai 1973. Pour notre part, nous revendiquons le respect et la liberté de culte pour chacun. Quelle que soit la taille d’une communauté religieuse, à l’image des autres religions, elle a néanmoins ses Dieux, ses prières, ses prêtresses et prêtres et, pour certaines, ses textes fondamentaux. 

C’est pourquoi nous aimerions :

- Que nos religions païennes soient reconnues en France et en Europe en tant que telles.

- Recenser les lieux sacrés de chaque région, en fonction de critères convenus au préalable.

- Que ces lieux soient reconnus par l’État et le conseil de l’Europe.

- Que l’association soit consultée en cas de projet de construction, de route, de décharge, etc. concernant des Lieux Sacrés. 

- Que l’on prenne en compte les raisons spirituelles qui font qu’un mégalithe, par exemple, ne puisse être déplacé.

- Que l’association soit consultée pour trouver ensemble, les solutions qui sauront satisfaire les différentes parties. 

Même si notre victoire pour la sauvegarde des menhirs de Plouhinec nous a fait chaud au coeur, la vigilance est toujours de mise ; et nous sommes déterminés à AGIR pour la (re)connaissance du paganisme et la protection des lieux sacrés. Nous sommes constitués en association et vous pouvez nous rejoindre en adhérant pour la somme symbolique d’un euro. L’essentiel n’étant pas d’amasser des fonds mais d’être nombreux pour avoir du poids. 

Vous pouvez adhérer en remplissant le formulaire que vous trouverez sur notre site : http://religionsdelaterre.wordpress.com/association/adherent/ 

pen_er_pont3_2Nous avons besoin de vos yeux ! Les menhirs de Plouhinec ont été sauvés grâce à la personne qui a découvert que ce terrain était en vente. Comme elle, nous devons regarder autour de nous ! En visitant des lieux anciens, sacrés, fontaines, dolmens, menhirs etc., il faut réfléchir à leur préservation. Nous comptons sur vous ! 

Dans cette optique, nous avons aussi commencé un travail de recensement des lieux sacrés de France. Aidez-nous à préserver ces lieux, ce sont les gardiens de la mémoire de nos peuples, de nos croyances, de nos religions ; nous devons pouvoir les transmettre intacts comme nos ancêtres l’ont fait avant nous ! 

Magazine Lune Bleue

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LE MONDE à L’INTERIEUR, LE MONDE à L’EXTERIEUR

Posté par othoharmonie le 19 décembre 2014

 

 

408095_240245152722148_157888144291183_534502_654479584_nIl n’y a que deux mondes : Le monde intérieur et le monde extérieur.

Le monde intérieur crée le monde extérieur.

Le monde intérieur est mental et spirituel, le monde extérieur est matériel et physique.

Comprendre pleinement ces deux mondes est l’expression d’une profonde sagesse.

La clé consiste à comprendre le monde intérieur et de faire en sorte qu’il prenne les commandes du monde extérieur. 

Le monde intérieur est la « cause », le monde extérieur est « l’effet ». Ce qui est à l’intérieur « gouverne » ce qui est à l’extérieur, toujours ! 

Les conditions extérieures sont le miroir des conditions intérieures.

Le monde intérieur et le monde extérieur sont bien distincts. Ils sont à deux niveaux différents, évoluant cependant dans le même monde. Le monde est mental. Tout est esprit, l’Univers est mental. Ce qui est en bas est comme ce qui est en Haut. Ce qui est à l’intérieur est comme ce qui est à l’extérieur. 

Il y a la connaissance secrète et la connaissance qui gouverne. L’une, offre une ouverture de conscience ; l’autre, offre le pouvoir de manifester. La connaissance secrète permet de comprendre comment la vie fonctionne et pourquoi ce qui arrive, arrive. La raison pour laquelle on la dit secrète c’est parce qu’elle est non révélée et donc inhabituelle. Elle est si puissante que seuls, ceux qui ont un fin discernement intérieur peuvent en apprécier sa valeur et sa force. Seuls ceux qui ont élevé leur conscience peuvent contempler la réalité, la réalité  dans son infinie représentation. 

Quand vous vous réappropriez cette connaissance, vous pouvez alors dans un premier temps reprendre votre vie en main et dans un deuxième temps, prendre les commandes de tout le reste. On appelle ceci : utilisez la connaissance secrète comme un outil de connaissance puissante car elle crée… 

La connaissance qui gouverne (ou qui prend les commandes) est celle qui contrôle votre psyché. Ce sont les décisions de votre esprit qui déterminent ce que vous faites, comment vous le faites et pourquoi vous le faites. C’est le processus dynamique qui contrôle vos pensées, vos émotions et vos comportements. Ce qui gouverne votre esprit, gouverne votre réalité !

 En vous gouvernant vous-même (en reprenant les commandes de ce que vous êtes), vous pouvez gouverner le monde. Alors, quand vous pouvez vous maîtriser, vous pouvez maîtriser le monde extérieur. Vous ne pouvez maîtriser l’extérieur que si vous maîtrisez l’intérieur. Tout contrôle passe par la maîtrise de soi. Pour Etre Maître, vous devez savoir. Toute connaissance passe par une connaissance de Soi. 

Vous pouvez gérer toute situation si vous l’avez déjà « gérée » à l’intérieur de vous-même. Quand vous l’avez surmontée, vous pouvez surmonter quoi qu’il se passe dans le monde extérieur… Ce qui gouverne votre esprit, gouverne votre réalité ! 

Par Enoch Tan

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Une expérience du Chamanisme

Posté par othoharmonie le 14 décembre 2014

Par Yves Kodratoff

il n’y a pas un mais des chamanismes et je vais vous en présenter une version qui est «mienne» en un sens, mais je la ressens plutôt comme inspirée de celle des chamans sibériens d’avant l’URSS. Comment puis-je affirmer cela ? Pour l’expliquer, il va me falloir retracer succinctement mon parcours chamanique. 

Pourquoi ai-je été attiré par le chamanisme ?

images (4)Je suis un scientifique qui a passé 45 ans de sa vie comme chercheur au CNRS. L’habitude de la recherche, au lieu de scléroser ma façon de penser, m’a plutôt incité à ne pas craindre les attitudes non conventionnelles, tout en les analysant sévèrement. Dès le début des années 70, j’ai rejoint ceux qui se lançaient dans l’écologie et les médecines alternatives et très tôt, les faits m’ont montré que l’attitude des scientifiques à l’époque, c’est-à-dire leur soutien majoritaire au système de pensée existant, était précisément opposé à ce que nous apprend la Science. J’ai alors fait diverses autres expériences hors de la science officielle mais qui ne m’ont pas vraiment convaincu. Cependant lorsque j’ai découvert le shiatsu, puis le chamanisme, puis les runes et la mythologie germanique du Nord, je n’ai pas hésité à fouiller en dehors de la rationalité scientifique pour explorer ces domaines d’un monde moins visible et plus sensible mais qui a sa logique propre. 

J’ai bien entendu mené cette exploration en vivant diverses expériences à la limite, et même au-delà, de la rationalité. Mais ma formation scientifique m’a conduit à leur associer une recherche obstinée des textes contenant les sources originales rapportant les traces que l’on a conservées des mythes associés aux runes et aux mythologies. Au lieu de m’appuyer exclusivement sur mon vécu personnel, j’ai cherché à le comparer au vécu probable des créateurs des mythes qui m’inspirent. 

Mon parcours chamanique

Il a commencé aux Etats-Unis, il y a une trentaine d’années, avec la «Foundation for Shamanic Studies» (Fondation pour les Études Chamaniques) de Michael Harner. Il s’agit d’un chamanisme très inspiré des indiens Hopi de Californie. J’ai suivi les divers stages de formation de cette Société jusqu’au dernier, appelé l’apprentissage de la «méthode Harner». J’ai alors continué à pratiquer librement, en particulier en organisant des «cercles chamaniques» mensuels à Paris pendant 3 ans. J’ai aussi souvent pratiqué au sein d’un groupe chamanique en Autriche. Tout ceci m’a évidemment influencé et m’a apporté un certain nombre de bases sur lesquelles j’ai progressivement construit ma propre approche au chamanisme. Un exemple un peu superficiel de cette influence, mais qui a beaucoup marqué l’esprit de ceux qui ont fait du chamanisme avec moi, est celui du chant «hé ho» que nous chantons à chaque séance et que j’ai connu par une cassette vendue par la Fondation. 

Cependant, deux rencontres d’assez courte durée ont compté encore plus que les autres. Je n’ai passé que quelques jours avec Sandra Ingerman (une représentante de la Fondation qui donne de temps en temps des cours en France) mais sa «douce assurance» m’a fait une impression très forte et je l’ai absorbée pour l’intégrer dans ma pratique. Je n’ai passé que quelques heures avec deux chamans sibériens à pratiquer avec eux sans pouvoir communiquer verbalement, mais leur «stabilité violente» est venue rencontrer la forme de fureur odinique propre à la mystique des vieilles civilisations du Nord qui jouent un rôle si important dans ma vie. Ceci montre bien que ce chamanisme est loin, très loin, d’une pratique de type sagesse orientale : il comporte des chants, des danses, une libre expression des émotions, quelques fois des cris qui l’éloignent même d’un comportement social acceptable. 

images (6)C’est à cette époque, il y a un peu plus de quinze ans, que j’ai rencontré les runes et la littérature nordique. J’ai alors débuté en parallèle l’étude de deux mythologies, celle des peuples du Nord et celle des sibériens. La mythologie nordique fait souvent référence, toujours de façon succincte quant aux détails opératoires, d’une pratique de type chamanique, appelée le seiðr. Ma passion pour cette mythologie et la religion qui y est associée s’est donc très bien accommodée de mon étude du chamanisme sibérien. C’est ainsi que j’ai doucement amassé à peu près toute la documentation ethnologique existant sur les chamanismes sibériens, surtout en anglais et en allemand, et en particulier celui des paléo-sibériens du nord et du Kamtchatka, alors que le plus connu est celui des néo-sibériens, qui ont été influencés par la civilisation mongole. Toutes ces lectures m’ont imprégné jusqu’à ce que je vive moi-même certaines des expériences qu’elles rapportent. J’aime aussi intégrer à ma pratique des témoignages rapportés par les ethnologues, comme par exemple le chant du «bouleau aux feuilles d’or» bien  connu de tous ceux qui ont travaillé avec moi. 

Visualisation, vision et hallucination

Pour faire comprendre la façon de pratiquer des chamans sibériens, je commence généralement par préciser longuement la différence entre visualisation, vision et hallucination. Ce ne sont que des mots, mais ce qu’on met derrière ces mots est capital dans la pratique chamanique. Précisons d’abord la différence entre ce que j’appelle une vision et une visualisation. Pour faire court, une visualisation est une impression, toujours visuelle, que vous avez vous-mêmes fabriquée, une sorte d’autosuggestion par laquelle vous provoquez des images qui apparaissent dans votre cerveau. Une vision est une impression, souvent visuelle, qui vous tombe dessus sans que vous l’ayez provoquée. La vision vous arrive toujours comme une surprise, elle met en jeu tout le corps et non pas seulement le cerveau, et elle peut être relative à un autre sens que le visuel. Elle peut être tactile,  odorante ou gustative et elle est très souvent réduite à une simple impression, un sentiment ressenti, comme le bien-être, l’inquiétude, la lourdeur etc. Le problème du débutant est surtout de faire la différence entre une vision et une visualisation parce que nous vivons dans un monde qui pratique couramment la dernière qui laisse peu de place à la première. Presque toujours, le début des méditations dirigées que j’ai vécues dans le passé ou que l’on m’a rapportées est une demande du type «imaginez un endroit, transportez-vous dans cet endroit etc». C’est un exemple exact de ce que je viens de définir comme une visualisation. Cette façon de faire a l’avantage d’être facile à enseigner et d’être efficace pour toutes les techniques utilisant essentiellement l’intellect, mais elle a le défaut de conduire les gens à prendre leurs visualisations pour des visions. La Fondation ne recommande pas particulièrement la visualisation, mais ne donne pas d’instructions précises sur ce sujet si bien que, tout naturellement, la plupart des personnes formées par cette Fondation travaillent avec la visualisation. 

Personnellement, j’ai évité ce piège grâce à l’enseignement de mon maître de Shiatsu, Sasaki sensei, qui nous tarabustait sans cesse pour nous forcer à «descendre dans notre hara». C’est pourquoi aujourd’hui j’essaie «d’interdire» aux débutants de visualiser. Non pas parce que c’est «mal», mais parce que c’est opposé au chamanisme primitif que j’essaie de pratiquer. Cela bloque très souvent les débutants et c’est un travail véritablement très long pour eux que de devenir attentif à un ressenti corporel qui laisse place à la vision. C’est pourtant par cette attention que l’on apprend à reconnaître une vision qui ne soit pas explosive, comme le sont les premières visions douces (et totalement non visuelles) que l’on obtient quand on est capable de «descendre» dans son ventre et de mettre de côté la pensée incessante et fébrile du cerveau. 

Enfin, l’hallucination psychotique est très semblable à la vision mais l’halluciné croit que d’autres peuvent partager la même hallucination (qu’il appelle justement une vision) et surtout que son hallucination prime en importance sur tous ses autres comportements. Il y a évidemment un continuum entre vision et hallucination et le chamanisme apprend (plus ou moins, c’est un vrai problème à long terme !) à contrôler les visions afin qu’elles ne deviennent pas des hallucinations et ne soient jamais des visualisations. 

En quoi consiste le travail chamanique

images (7)Le travail chamanique, qu’il s’agisse d’une formation ou bien d’un rôle social (en tant que chaman !) est toujours explicitement relié à la mort. Dans la mesure où notre société, étrangement, se spécialise dans l’oubli de la mort, on comprend l’hostilité qu’il attire et la fascination qu’il peut exercer de nos jours. La formation chamanique, au travers de tous les détours de son parcours, est destinée à amener l’apprenti/e à connaître sa propre mort. C’est évidemment une condition d’acquisition de toute connaissance initiatique permettant d’accéder à d’autres états de conscience. Mais les buts immédiats de ce travail sont, accessoirement, qu’il puisse accueillir la mort sans peur quand ce sera son heure et, essentiellement, qu’il/elle soit capable de gérer au mieux la mort des membres de son clan. Il m’est impossible d’expliquer verbalement ce que cachent ces dernières phrases, tout comme il est impossible, selon la plaisanterie, d’expliquer à un esquimau le goût d’une orange. C’est pourquoi je dois me contenter de décrire quelques-unes des propriétés chamaniques caractéristiques qui, sans être réellement  communes, sont assez répandues pour pouvoir être comprises : la sortie hors de son corps et le contact avec des entités «supérieures» que les chamans appellent les Esprits, y compris les fameux animaux-esprits qui  occupent tant de place dans les listes de discussion sur le chamanisme. C’est ainsi que je pourrai ensuite évoquer au mieux ce qu’était et peut encore être la fonction sociale du chamanisme, la différence entre la façon de travailler des chamans et des chamanes (les «femmes-shamans») et le rôle du masculin/féminin dans la pratique chamanique. Enfin, je pourrai revenir sur le sujet central au chamanisme : la mort. 

La sortie hors du corps

La majorité des gens croit que ce phénomène est une invention, une simple imagination un peu folle. Il existe  cependant aussi quelques personnes, beaucoup plus rares, qui quittent leur corps avec une trop grande facilité. Ou bien elles savent dissimuler leur capacité et elles ont une vie difficile mais à peu près normale, ou bien elles en sont incapables et on les considère comme des malades mentales psychotiques. Avant de décrire ce qu’est la sortie chamanique du corps, voici quelques exemples de sorties du corps ordinaires. 

Il en existe de non traumatiques qui ressemblent beaucoup à une sorte de chamanisme naturel. Par exemple, chaque nuit, lorsque nous rêvons, nous sortons naturellement de notre corps. Qui ne s’est pas déjà réveillé brutalement en sursaut ? Il s’agit là d’un retour brutal dans notre enveloppe, quittée momentanément pour aller puiser dans nos visions nocturnes. Qui n’a pas aussi déjà eu l’impression d’être étranger à son corps, jusqu’à en oublier l’existence, de regarder les nuages et soudainement de voir le monde depuis leur altitude, ou encore de communiquer si intensément avec certaines personnes qu’on a l’impression d’être en eux ? Mais, plus simplement, cherchez dans votre passé pour vous assurer que vous n’avez jamais ressenti l’étrange impression d’être étranger à vous-mêmes, ceci sans avoir pris de drogue particulière. Vous avez peut-être rejeté cette impression une fois, plusieurs fois, et bien sûr, elle ne s’est plus jamais reproduite. 

Cependant, l’immense majorité des sorties du corps ordinaires sont de nature traumatique. Que violence vous soit infligée par autrui, ou que vous vous l’infligiez à vous-même par l’intermédiaire de drogues, votre seule défense est de tenter de ne pas sentir la brutalité que vous êtres en train de subir. Les fonctions vitales ne sont plus à l’aise dans ce corps maltraité et ont tendance à le quitter autant que faire se peut. Elles se distancient de ce qui est en train de lui arriver comme pour être étrangères à la violence qu’il subit. Ceci est évidemment encore plus courant lorsque la personne maltraitée est encore dans l’enfance. Tout cela mériterait évidemment de longs développements, mais je n’en parle ici que pour montrer que la sortie chamanique du corps, celle qui nous intéresse ici, n’est pas si surprenante que cela. Ce qui est surprenant, c’est qu’on puisse apprendre à la réaliser sans subir de dommages et à réintégrer son corps avec la «douce assurance» qu’enseigne Sandra. 

D’après ce que j’ai expliqué au début, nous pouvons comprendre que la sortie chamanique n’est ni une visualisation, ni une hallucination mais une vision. C’est une impression très douce, un chuchotement du corps par rapport auquel une visualisation a la force d’un hurlement. 

Donc, pour apprendre cette forme de vision, la toute première chose est de ne pas se visualiser hors de son corps, mais plutôt de ressentir comment la conscience peut se déplacer dans le corps, comment il est possible de ressentir notre propre présence dans les diverses parties de notre corps. L’exercice de base pour apprendre à sortir de son corps se pratique à plusieurs. Ceux qui ont pratiqué avec moi savent que nous formons une ronde en nous tenant par les mains et que je conseille aux participants d’essayer de n’avoir conscience que de leurs mains, puis des mains qu’ils tiennent. Ceci est un des nombreux exercices qu’on peut exécuter pour apprendre à sortir de son corps en vue du chamanisme. Il est évident que le débutant ne sait pas trop s’il a réussi ou non à sortir de son corps. Pratiquer avec d’autres personnes plus familières avec cette sensation aide beaucoup à  trouver les bonnes sensations qui correspondent exactement à une sortie du corps. Enfin, la sortie chamanique n’est pas indépendante de la place par laquelle la sortie a lieu. Sortir par son ventre, sa poitrine, sa tête ou son corps tout entier appartiennent à différentes sortes de chamanisme. 

Le contact avec les Esprits, leur «parler»

Là encore, vous pouvez douter de la santé mentale de personnes qui «parlent aux Esprits» et il me sera plus difficile de donner des exemples ordinaires de ce comportement. La raison de cette difficulté est, elle, facile à expliquer : on ne peut entrer en contact avec les Esprits qu’en sortant de son corps. Comme la majorité des sorties ordinaires du corps se font dans la souffrance, la personne maltraitée a autre chose à faire que de s’occuper des Esprits. D’autre part, les sorties non contrôlées s’apparentent en effet à une maladie mentale. La différence entre une sortie maladive et une sortie chamanique s’explique simplement. Comme pour la différence vision/hallucination, le malade n‘arrive pas à se rendre compte que ses sensations sont purement personnelles et il cherche désespérément à convaincre les autres de l’urgence à ce qu’ils ressentent la même chose qu’eux. 

Inversement, les chamans savent bien que leurs visions leurs sont personnelles et que même un autre chaman ne doit pas nécessairement avoir les mêmes. Enfin et surtout, leur comportement social reste en cohérence avec la société dans laquelle ils vivent, ils sont seulement un peu différents des autres. Dans notre société, chacun rêve d’être différent des autres, et les chamans sont donc tout à fait «normaux» en ce sens. Il est un pays où il existe une forte minorité qui ne sourit pas moqueusement quand on parle de rencontrer des Esprits, c’est l’Islande. Les Islandais connaissent deux formes principales d’Esprits des roches, ceux amicaux qu’ils appellent des «elfes» et ceux, dangereux, qu’ils appellent des «trolls». Les dépliants touristiques eux-mêmes signalent les lieux habités par des elfes à Reykjavik et le tracé de certaines routes a été modifié, à leur demande (celle des elfes !), pour ne pas les déranger. 

Contrairement à ce qu’on voit couramment faire dans diverses traditions, les chamans n’appellent pas les Esprits. Ils sentent si les Esprits n’ont pas fui l’endroit où ils se trouvent et tentent d’entrer en communication avec eux. Les Esprits décident de répondre ou de rester silencieux. Cette communication peut se faire en parlant un langage humain, mais elle est plutôt de la nature d’une vision, elle aussi. C’est le corps entier qui ressent et s’adresse aux Esprits. C’est pourquoi il est si important que cette communication ne se limite pas à la parole. Les sons, les chants, les danses font partie intégrante de la communication avec les Esprits de façon à ce que tout le corps soit engagé. Le ridicule, souvent associé à ces comportements (sauf s’il s’agit de professionnels du chant ou de la danse), dénote que, entre notre «moi» et la magie de notre environnement naturel, il existe une coupure profonde que notre société nous inculque dès notre enfance. Un sourd n’émettant que des sons gutturaux peut chanter les Esprits bien mieux qu’un chanteur d’opéra, un paralytique dans sa chaise peut danser les Esprits bien mieux qu’un danseur de ballets. J’ai souvent vu des amis sensibles à la mystique de l’arbre prendre des arbres dans leurs bras et rester collés à eux dans une communication silencieuse. Je n’en ai jamais vu, sauf au cours de cérémonies chamaniques, chanter et danser un arbre. C’est justement un des rôles du chaman de chanter et danser les Esprits. 

Les animaux-esprits («power animals»)

De très nombreuses personnes, qu’elles pratiquent ou non un chamanisme, se sentent mystérieusement attirées par un animal, et s’en servent tout naturellement pour se protéger des agressions extérieures ou pour trouver une force particulière qui leur semble nécessaire à un moment précis. Ce contact profond avec un animal constitue ce que j’ai déjà appelé une vision. Cette sensation, au moins au début, s’empare de votre corps entier mais, si vous avez l’habitude de visualiser, cette présence risque de se déplacer de votre corps vers votre intellect. Et c’est comme cela qu’une sensation délicieusement vivante de votre jeunesse peut devenir, en une dizaine d’années, un banal souvenir. Au contraire, l’habitude de penser avec votre corps tout entier vous permettra d’éviter cette perte de sensibilité. 

Si vous désirez vraiment pratiquer le chamanisme, mettons-nous d’abord d’accord sur le vocabulaire. La Fondation et presque tous les anglophones appellent ces esprits des «animaux de pouvoir» et j’avoue que cette façon de parler me dérange beaucoup. Si vous cherchez un «pouvoir», laissez tomber le chamanisme. Dans la société néo-sibérienne, au moins, les chamans ont en effet un pouvoir temporel important, mais il est associé à une vie particulièrement difficile et dangereuse. Dans notre société, attendez-vous plutôt à soulever l’ironie que l’admiration. 

J’entends aussi souvent qu’on les appelle des «animaux totems » ce qui suppose une erreur d’appréciation. Un totem est en effet un Esprit, mais il est commun à un clan, il n’appartient jamais à une seule personne. Bon… si  vous pensez faire un clan à vous seul, alors vous pouvez avoir un «totem». C’est pourquoi je n’ai rien trouvé de mieux que de les appeler des «animaux esprits». Si vous avez appris à avoir des visions qui habitent votre corps tout entier, à sortir de votre corps, alors vous n’aurez aucun problème à «rencontrer» des animaux esprits. Mais en pratique, on les rencontre avant d’être vraiment prêt pour eux, cela fait partie du travail de l’apprenti chaman. 

La consigne, hélas impérative, que je donne alors est opposée à celle des gens qui vous disent «Venez rencontrer vos animaux-(de pouvoir, -totem, etc.)». C’est l’inverse que je propose de faire : «Mettez vous dans un état tel que soyez capable de reconnaître une vision, et attendez que la vision d’un animal ou de tout autre phénomène naturel s’impose à vous». En d’autres termes, vous n’allez pas chercher «vos» (déjà ce possessif est de trop !) animaux esprits, ce sont eux qui vous cherchent ou non. Comprenez aussi que vous n’êtes pas si  important que cela pour eux et qu’ils risquent de vous solliciter avec discrétion. Si vous rejetez leurs timides avances, soyez sûrs qu’ils ne reviendront pas ! J’ai une assez grande expérience de personnes qui n’osent pas faire ce que les Esprits leurs demandent, et qui ont ensuite besoin d’un long travail pour récupérer après cette erreur.» 

Le travail des chamans

images (8)Selon les sociétés anciennes, le rôle social du chaman est toujours très important, mais pas toujours si honoré qu’on peut le croire. Nous en reparlerons dans le prochain paragraphe. Ce que je veux souligner maintenant c’est que, dans la société actuelle, c’est tout juste si le rôle du chaman n’est pas celui d’un clown. Le succès de la formulation malheureuse de Mircea Eliade, qui a donné pour titre à son livre : «Le chamanisme et les techniques archaïques de l’extase», fait croire que le chamanisme produit des états extatiques, ce qui est une absurdité. Les gens sont curieux, ils ont lu quelques bribes d’information sur le chamanisme et ils désirent «voir ce que c’est» comme ils disent. Quand ils le peuvent, ils assistent à une cérémonie chamanique en curieux et, par leur seule présence, ils dérangent ceux qui désirent faire un travail sérieux, si bien que la séance à laquelle ils assistent confirme leurs présomptions : le chamanisme c’est du bidon ! Cela m’est arrivé tant de fois, avec tant de personnes, qu’il ne m’est plus possible maintenant de pratiquer dans ces conditions un peu déshonorantes. Je suis donc obligé de n’accepter des participants que sous condition, bien que cet aspect «sélection» ne soit pas très agréable, ni pour eux, ni pour moi. 

Parlons donc du travail d’un chaman dans une société primitive. La mode américaine d’appeler les chamans des «medicine-men» a favorisé la croyance en leur rôle de guérisseurs. Ce n’est pas faux, mais très insuffisant quand on pense aux clans sibériens. Comme je vous l’ai déjà laissé entendre, leur rôle principal est de protéger le clan des âmes des morts qui restent coincées dans leur ancien environnement, que ce soit par refus de le quitter ou parce qu’elles semblent ne pas avoir réalisé ce qui leur est arrivé. Le chaman est chargé d’aide rnous appelons  le séjour des morts». Cette expression recouvre une vision que je ne suis incapable de vous faire partager. Mais, dans la vie de tous les jours, le chaman est surtout un conteur, dépositaire de la mémoire du clan, qui est capable, dans les moments difficiles, d’adapter une situation heureusement vécue dans le passé pour résoudre un problème du présent. Il est aussi celui qui sait nourrir son clan dans le respect du gibier, tout en veillant soigneusement à ce que l’âme de l’animal ne puisse trouver l’endroit où séjourne le clan. Bien entendu, il connait les plantes qui guérissent et agit en effet comme un médecin du corps et de l’âme. La magie qu’il utilise est  toujours opérative, il agit pour le bien de son clan. Il existe dans la tradition nordique un exemple de magie oraculaire très célèbre car la saga qui le rapporte l’a décrit en grand détail. Comme le montre l’analyse serrée de Dillmann, la voyante n’a aucun des comportements classiques d’un chaman. Ceci confirme mon impression que le chamanisme oraculaire n’existe pas chez les sibériens, car je n’en ai rencontré aucune description rapportée par des ethnologues, pourtant tous bien au courant de ce genre de pratique. La prévision d’un chaman sibérien a toujours le caractère soit d’une bénédiction soit d’une malédiction, elle est donc opérative. La prophétie est une autre technique de vision, étrangère au chamanisme sibérien. 

Le chaman et la chamane

Chez les néo-sibériens, le statut social du chaman est celui d’un membre dirigeant du clan. Il attire donc des candidats et plus souvent des hommes que des femmes. Néanmoins, il existe chez eux une différence fondamentale entre chamans dits noirs et chamans dits blancs qui n’a rien à voir avec ce que nous appelons la magie noire et la magie blanche. Les chamans blancs jouent une sorte de rôle consolateur, ils sont confidents des peines de chacun. Leur rôle est donc très limité, comparable à celui des psychothérapeutes dans notre société. Les chamans noirs sont ceux qui sont en contact avec les Esprits et qui ont donc charge des rôles que je viens de décrire dans le paragraphe précédent. Les hommes sont chamans des deux sortes. Il y a un nombre beaucoup plus petit de chamanes mais il semble qu’elles soient toutes des chamanes noires. En d’autres termes, il n’y a pas de pseudo-chamanes comme il y a des pseudo-chamans. Elles remplissent sans problème le même rôle que les hommes. C’est seulement dans la chasse que leur rôle peut différer. Je n’ai rencontré aucune description précise d’un tel cas où le clan devait s’adapter à cette situation. Chez les paléo-sibériens, les prêtres sont toujours des hommes, et aucune femme n’est prêtre. Mais les chamanes ont une condition sociale radicalement différente des chamans. 

D’un côté, les chamanes sont des femmes «libres» nées dans le clan. D’un autre côté, les chamans sont des esclaves masculins, aussi utilisés comme esclaves sexuels par les hommes libres. Ce fait ethnologique rappelle la fameuse phrase de Snorri Sturluson, décrivant dans l’Ynglinga saga la pratique du seiðr nordique : «Le seiðr, quand il est exécuté à la perfection, est suivi d’une si grande disposition à l’ergi qu’on dit qu’il est honteux pour un homme de le pratiquer. Cette technique était enseignée par les prêtresses». Et le mot ergi désigne précisément ce qui arrivait aux esclaves dont je viens de parler. Ainsi, chez les paléo-sibériens, le chamanisme, comme chez les Nordiques le seiðr, étaient réservés à des hommes utilisés comme objets sexuels. Dans les deux cas, les hommes ainsi maltraités, malgré leur facilité à entrer dans d’autres états de conscience, étaient considérés comme des rebuts de l’humanité dont on peut dire au mieux qu’ils n’avaient aucun statut social. 

Ainsi, on ne peut pas dire que le statut des chamans soit toujours celui d’un dirigeant, malgré le pouvoir dont ils disposent. Par contre, dans les sociétés où les chamans ont une forte reconnaissance sociale, alors le statut de la chamane est équivalent à celui d’un chaman. On a même pu repérer récemment des tribus indiennes d’Amérique où la femme medicine-man ne change pas de statut sexuel : elle est mariée et a des enfants. Elle change cependant de genre social : elle est considérée comme un homme. Il est tout à fait possible que les ethnologues «vieux style» qui ont étudié les sibériens entre le 18ème siècle et le début du 20ème aient été aveugles à ce phénomène du fait des préjugés en cours à leur époque. Un exemple amusant d’un tel comportement est qu’on ne nous a rien rapporté sur la liberté des femmes dans la société kamchadale ancienne. La seule indication que nous ayons est la plainte de Georg Steller, dans les années 1740 : il se plaignait de ce que les femmes qui acceptaient de lui recoudre ses vêtements réclamaient en retour des prestations sexuelles. Sauf ce témoignage quasi accidentel, l’image de la femme kamchadale dont nous disposons est celle d’une personne sans aucun trait marquant, et nous ne savons presque rien de leur façon de pratiquer le chamanisme. 

Plutôt que l’aspect féministe des faits que je viens de vous rapporter, il est important pour moi ici d’insister sur l’importance accordée aux chamanes chez les paléosibériens et les nordiques. En fait, les ethnologues nous rapportent maintes histoires de chamans qui avalent des charbons ardents, et autres pitreries. La malédiction prononcée par un chaman et décrite en détail par Czaplicka est une exception. Mais quand, rarement, ils décrivent le comportement d’une chamane, ils rapportent presque systématiquement que c’était «une grande chamane». Cette remarque m’a conduit à regarder d’un oeil attentif le comportement des personnes avec qui j’ai pratiqué le chamanisme, selon leur sexe. Bien entendu, l’exemple de Sandra m’a fortement impressionné, mais j’ai aussi noté que, chez les débutants, les hommes sont pour ainsi dire bloqués dans leur corps et ont une peine incroyable à ressentir leurs visions. Sans vouloir en faire une théorie rigide, il me semble donc que les chamanes ont «plus de pouvoir» que les chamans. En particulier, quand il s’agit de magie opérative, qui a donc un effet pratique autre que psychologique, je me sens souvent dépassé par des débutantes qui agissent pour ainsi dire à l’instinct, bien qu’elles aient encore besoin de longues années de travail pour réellement devenir des chamanes. 

J’ai aussi remarqué dans les oeuvres des ethnologues qu’ils insistent sur deux points quand ils décrivent ce qui est lié au sexe des chaman(e)s sibérien(ne)s. 

Le premier point est qu’ils ont remarqué des chamans portant les vêtements typiques de la femme et que souvent des chamans/chamanes se mettent en couple avec un/e homme/femme et vivent alors une vie maritale opposée à l’usage dans le clan. 

Le deuxième point est qu’ils croient pouvoir affirmer que ces comportements inhabituels dans la société  ibérienne ne sont absolument pas comparables à une acceptation en soi-même de la composante du sexe opposé. Qu’un(e) chaman(e) sibérien(ne) puisse comprendre et développer en eux la composante du sexe opposé leur paraît impossible. Mais comment valider une analyse aussi fine ? De par mon expérience personnelle et à travers les différents échanges que j’ai eus avec des chaman(e)s, je m’oriente tout naturellement vers une position contraire. 

Voici une présentation rationnelle de cette expérience. Tout d’abord, vous avez bien compris que le chamanisme nous amène à entrer en contact avec des Esprits de diverses natures. Les plus éloignés de nous sont les Esprits des roches que les Islandais nomment elfes ou trolls. Or ces contacts, issus de sensations subtiles mais profondes et que j’ai appelées visions, ne  peuvent pas prendre place sans un respect sincère pour les Esprits et ceux qui les portent, roches, arbres ou animaux. Il semble très naturel que cette sensibilité soit étendue aux êtres qui nous sont chers, quelque soit leur sexe. On peut alors parler de contact d’âme à âme et, dans ce cas,  pourquoi ne serait-il pas possible d’acquérir au moins en partie  ce qu’on admire chez l’autre ? C’est bien pourquoi, à mon avis, le chamanisme conduit nécessairement à une intégration du Féminin chez les hommes et du Masculin chez les femmes. Il est aussi évident que ceci n’a rien à voir avec sa propre libido sauf pour favoriser le contact avec ceux que votre libido vous pousse à apprécier. 

Tout ceci, en y ajoutant le statut social des chamans, explique de façon très simple les observations des ethnologues. C’est ainsi qu’un chaman sibérien peut porter des robes et rester viril : il affiche alors le fait qu’il est un aussi bon chaman que les femmes. De la même façon, dans la mesure où le statut social des hommes est supérieur à celui des femmes, les chamanes ont la possibilité de s’affirmer en tant qu’appartenant au genre social masculin. Quant à ceux/celles qui ont une libido homosexuelle, ils/elles peuvent l’assumer sans crainte, ce qu’ils/elles ne se gênent pas pour faire. 

La mort

Il m’est impossible de vous décrire en détail ce qu’est la mort d’un point de vue chamanique pour deux raisons. D’une part c’est une vision et son contenu n’est pas transmissible par la parole à toute personne qui n’a pas déjà partagé cette vision. D’autre part, c’est un but de travail dans la formation chamanique. Ma vision de la mort est personnelle, et je ne souhaite pas influencer quiconque en troublant sa propre vision de la mort. Je peux quand même vous dire que ce que j’ai vécu reflète assez bien le comportement éthique des morts durant leur vie. En fin de compte, les religions qui ont suivi et bâti sur le images (9)chamanisme, ne l’ont rejeté qu’en apparence. Elles ont seulement rajouté des notions de récompense ou de punition à une croyance bien plus ancienne qu’elles, celle que notre sort dans la mort reflète, dans une certaine mesure, notre comportement dans la vie. Depuis notre jeunesse, chaque jour, nous faisons des choix dans la façon de mener notre vie. Ces choix, conditionnent notre vieillesse et influencent notre sort après la mort. Mais c’est bien sûr à chacun d’acquérir cette connaissance et  de faire au mieux avec ! 

Conclusion

En guise de conclusion, voici de petits aphorismes qui résument l’ensemble de cet article bien qu’ils isolent des idées qui sont en réalité dépendantes les unes des autres.

Texte issu du Magazine « Païens d’aujourd’hui » 

Publié dans PENSEE MAGIQUE - LEITMOTIV et RITUELS, Philosophie de la VIE, TRANSFORMATION INTERIEURE, UNE TERRE D'ALLIANCE | Pas de Commentaire »

Les relations amoureuses

Posté par othoharmonie le 14 décembre 2014

 

racines-galactiques2Chers amis,

Je suis Joshua. Je vous accueille tous sincèrement. Je suis ici en toute cordialité.

Je veux partager avec vous, car vous êtes mes frères et mes soeurs et je ressens une profonde parenté avec vous. Je ne suis ni plus important ni plus élevé que vous, nous sommes Un. Nous nous sommes embarqués ensemble pour planter la semence de l’énergie christique sur Terre, une semence qui avec le temps allait grandir lentement et s’épanouir pleinement. Cette époque sur Terre est celle de l’achèvement de ce voyage. 

C’est une époque où beaucoup de jeunes plantes commencent à se développer et de maintes façons, vous êtes ces fleurs en bourgeons ! Ensemble, nous formons une unité, un collectif d’âmes qui se  consacrent à la naissance d’une conscience nouvelle. Ne me voyez donc plus comme un maître qui se tient au-dessus de vous, mais comme un ami qui vous donne la main et veut partager son amour avec vous, parce que je vous aime tous, profondément. 

Vous avez un désir d’amour intense. Vous le cherchez dans vos relations avec les autres, ainsi que dans une connexion au divin. Mais en vérité, ce dont vous avez soif se trouve en vous, c’est votre nature divine, la part de vous qui est Une avec l’amour inconditionnel et la joie. Quand vous faites l’expérience de cette part de vous, c’est comme si vous rentriez à la maison. Tout devient facile, léger, joyeux dans votre vie. Vous êtes à l’unisson avec vous-même, et vous n’avez besoin de rien d’extérieur pour vous sentir bien. Vous formez une unité à part entière et cependant vous vous sentez relié(e) à toute chose d’une manière profonde et intime. Ce qui est paradoxal à propos des relations, c’est que l’on ne peut se connecter intimement à une autre personne que si l’on est capable d’embrasser l’unité à l’intérieur de soi. Si l’on est prêt à s’accepter, avec les fardeaux du passé, avec les hauts et les bas, alors il y a de l’espace pour une autre personne avec son individualité unique. Vous n’utilisez plus alors l’autre personne pour rentrer à la maison. Au lieu de cela, vous partagez la Maison que vous portez dans votre coeur avec l’autre. Ce type de relation devient une célébration conjointe, un partage, et c’est une relation qui guérit, que ce soit avec un(e) partenaire, un(e) ami(e), ou un enfant, cela ne fait pas grande différence. 

Toutefois, les relations amoureuses, celles avec votre partenaire, sont les relations qui font appel au meilleur de vous-même. Elles vous touchent en profondeur et remuent des émotions profondes, parce qu’elles semblent détenir la promesse d’un retour à la maison plus que toutes les autres relations. Avant de vous parler des relations amoureuses, j’aimerais vous rappeler que la Maison à laquelle vous aspirez, cette unité originelle de laquelle vous êtes nés en tant qu’âme, n’est pas éloignée de vous. On peut dire que dans la sphère temporelle, vous avez symboliquement quitté le Paradis il y a très très longtemps que vous avez tracé votre chemin, en tant qu’âme dans un corps, et que vous avez choisi une certaine forme pour vous manifester, subir des expériences et visiter de nombreux lieux de l’univers. 

Quand vous êtes né(e) en tant qu’âme individuelle et que vous avez entrepris votre voyage, vous avez quitté cette unité originelle que vous pouvez imaginer comme une couverture d’amour et de lumière chaleureuse, très familière pour vous. Une unité où vous aviez toujours ressenti la présence sécurisante d’un Dieu Père-Mère et où vous n’aviez donc jamais peur d’être seul(e) ou rejeté(e). ces concepts «négatifs» ne faisaient même pas partie de votre compréhension et pourtant, une puissance archétypale était à l’oeuvre en Dieu qui vous a fait naître du sein de cette unité divine Père-Mère. 

Quel était le propos de cette naissance ?

Que vous puissiez tous devenir des dieux indépendants ! Que vous puissiez  tous devenir le point de départ d’une source d’amour et de chaleur d’où une infinité d’êtres sont créés et émergent. Mais vous avez reçu comme un choc l’adieu offert lors de votre départ. Vous avez réalisé que cette séparation d’avec l’Unité s’accompagnait du fait que vous ne sauriez rien par avance, afin de faire vraiment l’expérience du processus de l’évolution. Vous avez réalisé que vous ne pouviez-vous séparer de cette unité primordiale qu’en suivant votre chemin d’âme individuelle qui pour la première fois affronte la peur, la désolation et l’obscurité de l’inconnaissance et de l’incompréhension. 

Vous portez encore aujourd’hui en vous cette expérience originelle de désolation et de solitude, qui peut ressurgir très fortement dans l’arène des relations amoureuses. Mais avant d’aborder ces relations, j’aimerais vous rappeler que vous avez la possibilité de vivre cette connexion originelle à tout moment. Quand vous entrez dans le sommeil profond, sans rêves, vous quittez votre corps et vous vous connectez à la source la plus profonde dont vous êtes issu(e), à Dieu, si vous voulez l’appeler ainsi, ou à votre centre intérieur : à cette part de vous qui n’a jamais quitté le Paradis et qui y est encore. Même si vous l’avez quitté depuis des milliards d’années, cette Unité est encore là en vous, c’est une part inaliénable de votre conscience. La nuit, si votre mental n’est pas trop actif, si vous vous laissez aller au sommeil et aux sphères non-physiques où vous entrez, vous quittez alors votre corps et vous vous ressourcez. De même, dans votre vie quotidienne, vous avez la possibilité de vous relier à cette réalité de l’Esprit divin, dont vous faites intimement partie. 

Quand vous êtes très calme, vous pouvez parfois ressentir cette présence. Je vous invite à ressentir que tous ensemble, nous constituons une unité, une part de ce visage originel de Dieu. Imaginez qu’au milieu de votre poitrine, dans le chakra de votre coeur, se trouve un cristal brillant, merveilleux. Imaginez-le et ressentez sa puissance : un cristal pur et clair dans lequel toutes les facettes reflètent simultanément vos nombreuses expériences. Ce coeur-cristal est aussi relié à tout ce qui vous entoure. Les sentiments que vous recevez des autres peuvent se refléter dans ce cristal et c’est ainsi que vous en venez à comprendre les autres en recevant leurs humeurs et leurs émotions par le biais de ce cristal. De ce coeur-cristal, vous comprenez les expériences des autres : leurs peines et leurs déceptions sont claires pour vous. 

Ce coeur-cristal est connecté aux cœurs de tous les autres êtres vivants, car nous  sommes tous Un. Et pourtant il vous est possible de ressentir aussi que ce coeur qui bat dans votre poitrine vous appartient : c’est votre âme-coeur. Ressentez comme ces deux aspects vont ensemble. Vous êtes reliés au niveau du coeur, ce champ horizontal qui vous relie avec tout ce qui est vivant. Il n’y a donc pas de séparation, car nous sommes tous Un. Pourtant, vous êtes aussi «un» ce qui veut dire que vous êtes-vous, et que personne n’est exactement comme vous. Vous êtes un être individuel et il y a une ligne verticale qui vous relie directement à la Source, à Dieu. Vous êtes dans ce corps physique, véhicule de votre coeur, parcelle unique de conscience divine. 

Ressentez la vastitude de ce cristal : la conscience infinie qui vous appartient et qui pourtant peut aller où bon lui semble. Elle n’est pas liée à ce corps, même si elle est dans ce corps maintenant, temporairement, mais c’est une énergie si vaste qu’ultimement elle n’est liée à aucune forme. Vous êtes cette conscience, vous avez apporté une parcelle du tissu divin Père-Mère-Dieu ici avec vous sur cette terre. Vous êtes entier(e) et complet(e) à l’intérieur de vous, et vous êtes le gardien, la gardienne de ce cœur-cristal. Souvenez-vous de cela, alors que nous considérons le thème des relations amoureuses. 

Lorsque vous tombez amoureux (se) d’une autre personne, il y a souvent une  expérience intense de plaisir au début de la relation. C’est comme si quelque chose s’ouvrait tout grand à l’intérieur de vous, quelque chose qui était resté longtemps caché et ne pouvait s’ouvrir que par le regard de cette autre personne. Les autres ne semblent pas voir ce «quelque chose» en vous, mais votre bien-aimé(e) éveille la beauté nue de qui vous êtes. Votre passion et votre enthousiasme pour la vie revient, vous avez le sentiment d’être vu(e) et aimé(e), et vous allez faire l’expérience de votre profondeur, de la merveille que vous êtes. C’est ce dont vous faites l’expérience dans l’engouement amoureux. Et même si en apparence il s’agit de l’autre, c’est réellement de vous qu’il s’agit, ce que l’autre évoque en vous, ce délice, un miracle ! C’est alors seulement que vous paraissez vous éveiller et ressentir combien vous avez à donner et combien vous pouvez être aimé(e). 

À ce moment, généralement les gens deviennent intoxiqués par la crainte et l’émerveillement de cet engouement, et ils s’attachent aveuglément à celui ou celle qui a éveillé ce sentiment en eux. Lui ou elle détient cette «baguette magique» et ce  qui avait d’abord mené à une révélation et à un sentiment d’amour envers vous autant qu’envers l’autre mène peu à peu à une fui te de vous-même, à mesure que vous vous focalisez entièrement sur l’autre. 

C’est alors que commence un conflit avec l’autre. Vous voudriez posséder cette part de lui ou d’elle qui vous rend si heureux. L’autre fait souvent la même chose avec vous, et tous deux devenez  immensément empêtrés dans cette lutte à la corde. Ainsi finalement, le meilleur que vous puissiez vous donner mutuellement finit par appeler le plus bas, la jalousie, la dépendance et les luttes de pouvoir. C’est une chute extrêmement pénible que presque tout le monde expérimente dans sa vie. 

Comment cette chute survient-elle ? Il y a deux aspects en vous. De ce coeur-cristal que j’ai décrit, l’amour en vous est capable de voir l’autre exactement tel(le) qu’il ou elle est ainsi que de faire l’expérience de la beauté qui y est présente. De cet espace de votre coeur, vous pouvez entrer dans une connexion égale et équilibrée l’un avec l’autre, dans laquelle vous reconnaissez la divinité en chacun(e) sans perdre de vue votre humanité. Vous octroyez à l’autre ses peines, ses méfiances, ses déceptions et ses résistances. 

Mais dans votre ventre, une autre énergie est à l’oeuvre, quelque chose qui peut s’avérer être une force perturbatrice très puissante dans cet engouement. Je nomme cette énergie «l’enfant intérieur négligé», porteur d’une douleur très forte et profonde qui remonte à cette douleur de naissance cosmique originelle d’avoir quitté l’unité Père-Mère-Dieu. Cet enfant s’éveille aussi lorsque vous tombez amoureux (se) et il a de nombreuses émotions pouvant obscurcir votre coeur. Ces émotions peuvent envelopper le coeur-cristal et assombrir le fait que vous seul(e) êtes la source du plaisir et de la félicité vécus aux débuts de l’amour romantique. Ces sentiments vous concernaient, vous, ainsi que l’espace que vous vous êtes donné, rendu possible par l’autre, mais cela ne concernait que vous. 

Toutefois, l’enfant en vous, qui est en souffrance et réclame l’attention, l’amour et la reconnaissance dont il a tant manqué pendant si longtemps peut être tenté d’opérer une sorte de strangulation sur le partenaire. Il veut s’accrocher à tout prix afin d’obtenir pour lui-même ce dont il manque. Ainsi, l’enfant et le coeur-cristal finissent par être opposés. Ce qui au premier abord semblait être magnifique tourne en une relation destructrice où vous allez vous bagarrer et entrer dans un conflit dont personne ne veut mais qui se produit néanmoins. Au moment où la magie menace de disparaître, il se peut que le désespoir vous saisisse. À tout prix, vous voulez vous accrocher à votre partenaire, parce qu’un jour, vous avez ressenti un amour absolu avec cette personne. 

images (2)Vous allez vous battre afin de le garder et vos douleurs les plus anciennes, vos émotions de colère, de peur de l’abandon, voire la haine, entrent alors en jeu. Même alors, c’est très difficile de lâcher l’autre personne, car vous serez aiguillé par le rappel de ce que vous avez vécu de bon quand tout était en harmonie. Il est très important qu’à ce stade vous sachiez lâcher prise. Le moment où vous sentez que votre relation entre dans une spirale descendante, et que vous êtes sur le point de vous accuser et de vous blâmer l’un l’autre est le moment de faire un pas en arrière. Vous avez la capacité de vous blesser si gravement, précisément parce que vous vous êtes touchés si profondément, et cette souffrance est difficile à guérir. 

Osez donc faire un pas en arrière quand vous avez le sentiment que vous échappez à tout contrôle, que vous êtes balayé(e) par des émotions qui vous empêchent d’approcher votre partenaire le coeur ouvert. Vous aurez probablement l’impression d’avoir très peur d’être abandonné(e), ou bien juste le contraire : une peur de vous connecter si profondément à quelqu’un que vous vous perdiez dedans. Il peut y avoir d’autres émotions telles que la colère ou la jalousie mais le plus important est de vous rendre compte que les émotions les plus intenses vous concernent vous, davantage que la relation. La relation a déclenché les émotions mais celles-ci proviennent de causes plus profondes. 

Ce qui importe à présent est de vous occuper de votre enfant intérieur meurtri et négligé qui est la véritable cause de votre déséquilibre émotionnel. Ce n’est pas la responsabilité de votre partenaire de faire cela. Vous n’êtes pas non plus responsable de l’enfant intérieur de votre partenaire. Le fait de rendre quelqu’un d’autre responsable de votre souffrance et de vous attendre à ce qu’il la guérisse mène à une énorme confusion dans les relations. 

Donc, à quoi voyez-vous quand la relation, qui initialement était un lien amoureux, va mal et sort de l’équilibre ? En réalité, il y a des signes clairs, et l’une des façons de les voir est de faire l’exercice suivant avec votre enfant intérieur : Imaginez que vous êtes debout face à votre partenaire actuel, ou quelqu’un d’important pour vous, si vous n’avez pas de partenaire en ce moment, et permettez à votre enfant intérieur de se tenir à votre gauche. Imaginez-vous à un âge de moins de dix ans et tenez-vous face à votre partenaire avec cet enfant à votre gauche. Voyez maintenant comment l’enfant répond à votre bienaimé(e). Regardez bien sa première réaction. 

Demandez à l’enfant : «Qu’est-ce qui t’a attiré vers lui, vers elle ? Qu’as-tu trouvé de si irrésistible ? Qu’est-ce qui a touché ton coeur, qui t’a fasciné ?» Puis demandez : «Comment te sens-tu maintenant ?» Quelque chose est-il arrivé à cette qualité originelle ? L’enfant est-il capable de ressentir encore cet amour ? Dans une relation de guérison, cette qualité unique est encore très présente. Elle vous nourrit encore, vous réchauffe encore, alors qu’en même temps, votre partenaire a pris une forme plus humaine, avec ses problèmes personnels et ses hauts et bas. Toutefois, quelque chose de cette magie originelle est encore présent et à cause de cette magie, les problèmes peuvent être surmontés. Si vous remarquez que la magie est absente, si votre enfant intérieur se sent en réalité malaimé ou maltraité, alors quelque chose est en cours auquel vous devez prêter attention. 

Prenez le temps de découvrir cela avec votre enfant intérieur. Afin de clarifier la  situation, laissez aller l’image de l’enfant intérieur, et imaginez-vous à présent debout face au partenaire que vous avez choisi et observez de quelle façon l’énergie du don et de la réception circule entre vous. D’abord, voyez ce que vous donnez à l’autre et ressentez-le, cela n’a pas besoin d’être exprimé en paroles, tant que vous le ressentez. Observez ce qui circule de vous vers l’autre personne et observez comment vous vous sentez à ce moment. Avez-vous davantage d’énergie à cause de ce don ou bien vous sentez-vous vide et épuisé (e) ? Est-ce inspirant de donner ou cela vous fatigue-t-il ? 

Retenez cette première impression. Après avoir regardé ce que vous donnez à l’autre, jetez un coup d’oeil à l’interaction opposée. Que recevez-vous de l’autre ? 

Faites simplement confiance à la première impression qui vous vient. Ce que vous recevez vous semble-t-il bon ? Cela rend-il votre coeur plus ouvert ? Vous sentez-vous  plus heureux (se) par rapport à vous-même en résultat de ce que vous recevez ? 

L’essence d’une relation de guérison est que l’autre vous donne quelque chose qui crée de la joie dans votre coeur. Enfin, il y a un autre signe d’une relation destructrice : de votre plexus solaire, proche de votre estomac, percevez un «cordon» d’énergie qui vous connecte à l’autre. Si vous êtes sensible, vous percevrez peut-être ce cordon. Ce que vous recherchez, c’est le sentiment d’avoir besoin de posséder l’autre, que vous paniquez à l’idée que l’autre puisse ne plus être là, que quelque chose tire sur ce cordon. Si vous percevez cela, alors il s’agit essentiellement d’un cordon ombilical énergétique qui vous relie à l’autre et vous donne ce sentiment : «J’ai besoin d’eux, je ne peux rien faire sans eux !» Ce sentiment de panique vous montre que vous  ’agissez pas de façon indépendante, ou au moins que vous pensez être incapable d’agir  sans l’autre et une telle dépendance peut mener à une relation destructrice. 

Dans une relation de guérison, il est normal que l’autre vous manque si d’une manière ou d’une autre il vous arrive d’être séparés. Il est naturel de se réjouir et par conséquent de désirer la compagnie de l’autre. Il se peut que vous vouliez l’autre, mais  vous n’avez pas besoin de lui ou d’elle. Mais dans une relation destructrice, il y a quelque chose de pervers à l’oeuvre. Il y a l’impression que vous ne pouvez pas agir ou exister sans l’autre, que vous dépendez d’eux pour votre bien-être, voire pour votre existence ! Et cela vous affaiblit de façon substantielle. Il y a une peur profonde d’un rejet potentiel de la part de l’autre et à cause de cela, vous vous sentez petit (e) et rabougri (e) et toute la relation perd le caractère libre, joyeux et spacieux qu’elle avait au début. Essayez de ressentir ces choses pour vous-même, calmement, à votre façon. Et n’ayez pas peur de faire de la place dans la relation pour vous permettre de ressentir cette sorte de chose. Car une fois que vous vous trouvez dans une spirale négative  dans une relation, il est souvent nécessaire que les partenaires prennent de la distance l’un envers l’autre, physiquement et émotionnellement, afin de réaliser où chacun se tient.

 À un tel moment, il n’est souvent pas utile d’essayer de discuter. Il est nécessaire que vos champs d’énergie se libèrent d’abord l’un de l’autre afin de gagner suffisamment d’espace pour revenir au centre de votre coeur-cristal. Descendez en conscience dans ce merveilleux cristal clair qui est votre essence. Ne dépendez pas des autres pour expérimenter cela en vous. C’est là pour vous, toujours. C’est le murmure de Dieu que vous pouvez entendre dans le silence. 

Puis visualisez des rayons de lumière sortant de ce cristal et rayonner sur votre enfant intérieur qui souffre encore et qui cherche encore l’acceptation, l’amour et la sécurité à l’extérieur de lui. Laissez briller vos rayons de lumière sur cet enfant et vous pourrez voir littéralement que la lumière du cristal semble s’ancrer en descendant de plus en plus profondément dans votre ventre et continuer le long de vos jambes jusque dans la Terre. C’est votre lumière, la lumière unique de votre âme ! Vous êtes ici sur Terre pour faire l’expérience de cette lumière dans un corps physique. Votre lumière particulière est unique, c’est votre lumière angélique, et si vous restez relié (e) à elle, vous attirerez alors des relations de guérison dans votre vie. Vous n’avez pas «besoin» de quelqu’un d’autre. Et vous n’avez pas non plus besoin de rendre quelqu’un «parfait» : quelqu’un qui vous voit enfin selon la perspective que vous désirez, qui vous comprend et vous embrasse inconditionnellement comme vous le voulez. 

L’acceptation et l’amour inconditionnels se trouvent uniquement dans votre coeur, par et pour vous-même. Ne chargez pas quelqu’un d’autre de ce devoir. Cet amour absolu est quelque chose qui se joue entre vous et votre Soi. Vous seul pouvez-vous le donner, et quand vous le ferez, vous deviendrez une fontaine d’amour pour les autres, parce que vous êtes alors complètement vrai(e) et honnête envers vous-même. Vous vous aimez, y compris votre part d’ombre : cet enfant intérieur qui lutte parfois et qui est tourmenté. Lorsque vous vous aimez, il est plus facile pour vous de voir l’autre personne selon une perspective véridique. Vous ne devez plus prendre si personnellement des choses parfois offensantes ou blessantes qu’il ou elle dit ou fait. 

images (3)Ses actions et réactions lui appartiennent, et il devient plus facile de ne pas y répondre trop émotionnellement. L’autre personne n’est plus responsable du salut de votre âme. Vous l’êtes. Vous êtes maître de votre monde, de votre réalité. Vous êtes tous sur ce chemin de réalisation de soi et déjà, vous touchez les autres avec votre coeur-cristal : vous leur donnez des étincelles d’amour et d’espoir. Je vous remercie d’être venus sur Terre à cette époque, cette période de transition et de changement. Je suis avec vous et je me soucie de vous, profondément.

Vous êtes mes frères et soeurs, et je vous aime.

Joshua  Par Pamela Kribbe, Traduction Christelle Schoettel

 

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La rationalité de la foi

Posté par othoharmonie le 4 décembre 2014

 

Depuis le début de ce que les schémas historiques appellent l’époque moderne (XVIIè siècle), nous avons pris l’habitude de séparer rigoureusement l’attitude scientifique de l’attitude religieuse, et même de les opposer en les considérant parfaitement incompatibles. Beaucoup de gens s’offusquent par exemple en entendant un scientifique avouer sa foi, jusqu’à remettre en question son professionnalisme et ses compétences de chercheur justement, estimant que science et religion ne peuvent raisonnablement cohabiter. 

OLYMPUS DIGITAL CAMERACe qui m’intéresse ici, c’est d’examiner rapidement les sources de ce conflit, et la manière dont on renvoie face à face ces deux perspectives que sont l’attitude scientifique et l’attitude spirituelle. Mais ce que j’aimerais surtout montrer, en m’appuyant précisément sur des recherches scientifiques et mathématiques notamment, c’est que l’acte de foi peut être considéré comme tout à fait rationnel, voire logiquement incontestable, ce qui peut même, à l’extrême, nous conduire à désigner une attitude athée comme allant à l’encontre de toute logique rationnelle.

Bien sûr, je n’irai pas jusqu’à défendre cette position, car j’estime que même si l’attitude consistant à opposer foi et raison est en même temps infondée et indéfendable sur un plan purement logique, le fait d’établir une rationalité d’ordre scientifique à l’acte de foi n’autorise pas à faire preuve du même type d’obscurantisme dans le sens opposé. Au contraire de la position agnostique (ne pas se prononcer sur l’existence de Dieu), l’athéisme, en tant que conviction en la non-existence d’un Dieu, relève pleinement d’un acte de foi, puisque parfaitement indémontrable, et n’a pas non plus en ce sens à se légitimer dans la mesure où cette croyance doit relever d’une conscience purement individuelle et intime. 

LES SOURCES D’UNE OPPOSITION

A priori, ce qui caractérise l’opposition entre science et religion, dans la conscience commune, c’est une sorte de face à face binaire entre deux schémas à la fois erronés et très restrictifs : d’un côté la science, associée à la raison, la logique, la vérité, l’objectif, et de l’autre la religion, assimilée à la croyance, l’imaginaire, l’incertitude et le subjectif. Présenté comme ça, on se rend bien compte que cet oxymore science/religion est à la fois incomplet, artificiel, voire intenable, mais c’est pourtant ce qui semble animer au quotidien le débat entre « purs scientifiques » et « purs croyants ». Il est d’ailleurs dommageable que les uns et les autres s’excluent mutuellement ainsi, mais le nerf de la guerre et les arguments avancés par chaque camp sont plus ou moins redondants : d’un côté les scientifiques vont se parer d’un savoir complètement rationnel, logique et par là même irréfutable, ne supportant aucune objection puisque parfaitement objectif. A l’opposé, les religieux vont utiliser au fond le même argument, mais à l’appui d’un relativisme absolu qui va consister à soutenir que leurs propos relèvent de la foi, que chacun est seul maître de sa propre croyance, et qu’en ce sens aucun énoncé ne peut la réfuter. 

Vous l’aurez compris, ces deux postures me paraissent aussi extrêmes l’une que l’autre, mais surtout bêtement restrictives. Je ne suis pas convaincu par exemple que la science soit toujours rationnelle, et il est avéré que ses énoncés n’ont qu’une durée de vie limitée, de la même manière que je suis tout à fait persuadé que l’on peut trouver des arguments rationnels tout à fait solides en faveur de la foi. Ce sont ces deux aspects que je voudrais creuser à présent. 

RELATIVITÉ DE LA SCIENCE ET RATIONALITÉ DE LA FOI 

La première des choses qu’il faudrait vraiment remettre en question, c’est ce caractère à la fois rationnel, immuable, universel et parfaitement incontestable des « vérités » scientifiques. Pour commencer, la science repose davantage sur une attitude empirique (expérimentale) que véritablement rationnelle. Les énoncés scientifiques sont « démontrés » a posteriori, mais au départ de chacun de ces énoncés, il n’y a rien de plus qu’une hypothèse, une opinion, une intuition même. On part donc d’une idée complètement subjective que l’on va chercher à démontrer scientifiquement pour voir si cela fonctionne ou pas. Il faut noter également que la « preuve » de ces énoncés scientifiques n’est valable qu’au sein de ce qu’on appelle le « paradigme » scientifique, c’est-à-dire au sein de ce schéma. Par exemple, un théorème mathématique ne peut être prouvé que via les mathématiques. Sortez du cadre mathématique, vous aurez beaucoup de mal à montrer que la somme des angles d’un triangle est toujours égale à 180°, ce qui remet sérieusement en question le caractère universel de ce type d’énoncé. 

En second lieu, et par-delà le fait que la science s’auto- valide au fond elle-même, en ayant beaucoup de mal à sortir de son paradigme, il faut également considérer que ce qui caractérise un énoncé scientifique, c’est sa faible durée de vie. Là, soyons clair, je n’énonce pas une théorie personnelle, cette idée est communément admise en épistémologie depuis que Karl Popper a établi, comme critère de scientificité, la possibilité d’invalidation d’un énoncé. En clair, un énoncé ne peut être considéré comme scientifique s’il ne peut être réfuté. Pour reprendre l’exemple précédent, ce qui a permis de considérer comme scientifique le fait que la somme des angles d’un triangle soit toujours égale à 180°, c’est le fait que cet énoncé  puisse être invalidé par la suite, ce qui n’a pas manqué d’arriver, et à deux reprises (on sait aujourd’hui que la somme des angles d’un triangle peut aussi être supérieure ou inférieure à 180°). Dès lors qu’on a cela en vue, on a donc beaucoup de mal à considérer les énoncés scientifiques comme des vérités à la fois universelles et immuables. Pour les scientifiques eux-mêmes, de telles vérités relèvent du domaine de la mystique, la science étant caractérisée par la caducité de ses propositions. 

Envisagé comme ça, on peut donc considérer que le domaine des « vérités immobiles » relève de la croyance, en ce sens qu’elles sont parfaitement subjectives, mais ça n’est pas ce qui m’intéresse ici. Je ne vais pas non plus m’attarder sur des arguments purement spéculatifs et relevants plus ou moins du jeu d’esprit comme le fameux pari de Pascal (cf Pascal, Les Pensées, fragment 233 de l’édition Brunschvicg). Ce qui m’intéresse, c’est de montrer que la foi en un dieu par exemple peut être considérée comme tout à fait rationnelle, voire davantage en adéquation avec la logique que la position athée (qui au fond, je l’ai dit, relève elle aussi de l’acte de foi). Pour cela, je m’appuierai essentiellement sur l’idée que l’univers est né d’un hasardeux concours de circonstances plutôt que d’une « cause première », c’est-à-dire d’une certaine forme d’agencement ordonné, pour montrer que la première position est beaucoup moins défendable sur le plan logique que la seconde. 

Je serai volontairement assez bref, car je vais exposer ici une idée qui n’est pas de moi, et qui est expliquée de manière très complète dans un ouvrage écrit conjointement par Jean Guitton, philosophe chrétien réputé pour son sérieux et son érudition, et Grishka et Igor Bogdvanov, physiciens et astrophysiciens qui ont malheureusement, malgré leurs compétences certaines, beaucoup soufferts de leur surexposition médiatique. Pour ceux que ça intéresse je vous renvoie donc à l’ouvrage : Dieu et la science, Editions Grasset et Fasquelle, Paris, 1991. 

Très rapidement donc, l’idée défendue dans l’un des chapitres est la suivante : la naissance de l’univers, et a fortiori l’éclosion de la vie, résultent d’une foule de combinaisons et de facteurs et, si le plus infime d’entre eux avait été légèrement modifié, n’auraient jamais pu voir le jour, ce qui remet fortement en question le fait que ces combinaisons aient eu lieu au hasard. Je cite un passage, ce sera plus clair : 

« Il est vrai que le calcul des probabilités plaide en faveur d’un univers ordonné, minutieusement réglé, dont l’existence ne peut être engendrée par le hasard. Certes, les mathématiciens ne nous ont pas encore raconté toute l’histoire du hasard : ils ignorent même ce que c’est. Mais ils ont pu procéder à certaines expériences grâce à des ordinateurs générateurs de nombres aléatoires. A partir d’une règle dérivée des solutions numériques aux équations algébriques, on a programmé des machines à produire du hasard. Ici, les lois de probabilité indiquent que ces ordinateurs devraient calculer pendant des milliards de milliards de milliards d’années, c’est-à-dire pendant une durée quasiment infinie, avant qu’une combinaison de nombres comparable à ceux qui ont permis l’éclosion de l’univers et de la vie puisse apparaître. Autrement dit, la probabilité mathématique pour que l’univers ait été engendré par le hasard est pratiquement nulle. » 

L’extrait est limpide, il n’y a pas grand-chose à ajouter, mais on voit bien que d’un point de vue purement mathématique, statistique et logique, il est beaucoup plus rationnel de soutenir que l’univers, et la vie, ont été créés à l’initiative d’une forme de conscience extérieure, ou du moins d’un ordre naturel réglé, que par le fruit du hasard via une accumulation de coïncidences fortuites. 

UNE OPPOSITION RENVERSÉE ?

OLYMPUS DIGITAL CAMERACe que l’on peut tirer des observations que l’on a examinées jusqu’à présent, c’est que le schéma simpliste consistant à associer la science à la raison, à l’universalité et à l’objectivité, en l’opposant au subjectif et au relatif de la foi n’est pas aussi évident que ce qui paraît au premier abord. 

En voulant caricaturer le débat dans l’autre sens, et en étant un peu provocateurs, on pourrait même dire que la science repose finalement sur beaucoup moins de certitudes que la religion. D’une part car, on l’a vu, la posture scientifique se fonde sur une démarche empirique et elle se construit de manière perpétuelle en détruisant ce qu’elle a énoncé précédemment, là où la religion a de son côté une fâcheuse tendance à ne jamais vouloir remettre en question ses énoncés. Mais de manière plus intéressante, on a même pu envisager le fait que l’avènement du monde et de la vie n’avait quasiment aucune chance, en matière de probabilités, de reposer sur le hasard, ce qui plaide au minimum, de manière presque scientifique, pour une conception ordonnée et réglée de l’univers, voire pour une impulsion extérieure à sa source. 

Sans vouloir remuer trop de vase et rentrer dans des provocations inutiles, tout ceci peut au moins, je l’espère, permettre à chacun, scientifiques et religieux, de se montrer un peu moins dogmatiques en ce qui concerne leurs positions respectives. Une telle attitude pourrait permettre de dépasser cette ambivalence un peu frustrante, et pourquoi pas, de penser conjointement le monde selon ces deux modèles qui n’ont rien d’antagonistes, comme les auteurs de l’ouvrage que j’ai cité plus haut ont tenté de le faire. 

QUELQUES DOUTES DE PLUS POUR TERMINER…

Pour terminer, j’aimerais insister sur le fait qu’il ne s’agissait surtout pas ici, à mes yeux, de faire l’apologie de la religion en dénigrant la posture scientifique. Je voulais simplement proposer une alternative au schéma un peu trop restrictif qui a malheureusement pignon sur rue, en montrant que la foi pouvait aussi avoir des fondements tout à fait rationnels, de la même manière que la science pouvait également être construite sur beaucoup d’incertitudes, de tâtonnements et d’hésitations. 

Mais surtout, je trouve dommage de vouloir aujourd’hui bâtir un monde que l’on s’imagine parfaitement systémique, sur des vérités périssables par essence, en se berçant d’une illusion qui relève elle aussi, au fond, de quelque chose de très mystique. Mais histoire de jeter encore un peu plus de doutes dans la marmite, si l’on considère l’acte de foi comme rationnel, peut-on encore, au final, appeler ça de la foi ? C’est un autre débat en tout  cas…

par Shaël Texte issu du Mag des Païens d’Aujourd’hui

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Pour un enseignement qui favorise l’Epanouissement

Posté par othoharmonie le 2 décembre 2014

 

 

portesbienetrePrésident d’honneur de l’association « Droit au logement » et du « Comité Radicalement Anti-Corrida » (CRAC Europe pour la protection de l’Enfance), il était aussi membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la décennie de la culture de paix et de non-violence. Il était également connu pour ses engagements citoyens, parmi lesquels la défense du concept de la décroissance soutenable, le soutien aux mouvements du logiciel libre, à la langue internationale espéranto, aux laissés pour- compte et à l’environnement. Voici un texte qu’il publia en faveur de l’épanouissement humain, libéré des conditionnements de compétition, de conflit et de haine. 

Albert Jacquart maintenait une vision haute et noble de l’éducation, de la relation et de la vie. Si nous nous unissons à cette perspective, nous renforçons ces égrégores et nous permettons ainsi leurs manifestations. En lisant ce texte, nous fortifions la vision d’une toute autre éducation et de ce fait nous accroissons considérablement les opportunités de manifestations. Que de puissance dans cette vision !

« L’Éducation nationale ne doit pas préparer les jeunes dont l’économie ou la société ont besoin. La finalité de l’éducation est de provoquer une métamorphose chez un être pour qu’il sorte de lui-même, surmonte sa peur de l’étranger, et rencontre le monde où il vit à travers le savoir. Moi, ministre de l’Éducation nationale, je n’ai qu’une obsession : que tous ceux qui me sont confiés apprennent à regarder les autres et leur environnement, à écouter, discuter, échanger, s’exprimer, s’émerveiller. À la société de s’arranger avec ceux qui sortent de l’école, aux entreprises d’organiser les évaluations et la formation de leur personnel à l’entrée des fonctions. Il faut que les rôles cessent d’être inversés : l’éducation nationale ne produira plus de chair à profit. 

Article premier : Il faut supprimer tout esprit de compétition à l’école. Le moteur de notre société occidentale est la compétition, et c’est un moteur suicidaire. Il ne faut plus apprendre pour et à être le premier. 

Article deuxième : L’évaluation notée est abandonnée. Apprécier une copie, ou pire encore, une intelligence avec un nombre, c’est uni-dimentionnaliser les capacités des élèves. Elle sera remplacée par l’émulation. Ce principe, plus sain, permettra la comparaison pour progresser, et non pour dépasser les camarades de classe. Mettre des mots à la place des notes sera plus approprié. 

Article troisième : Les examens restent dans leur principe, sachant que seuls les examens ratés par l’élève sont valables. Ils sont utiles aux professeurs pour évaluer la compréhension des élèves. Mais les diplômes ou les concours comme le baccalauréat sont une perte de temps et sont abolis. Sur tous    les frontons des lycées figurera l’inscription : « Que personne ne rentre ici s’il veut préparer des  examens. 

Article quatrième : Les grandes écoles (Polytechnique, l’ENA…) sont remises en question dans leur mode de recrutement. La sélection, corollaire nécessaire de la concurrence, et qui régissait l’entrée   dans ces établissements, ne produisait que des personnalités conformistes, incapables de créativité et d’imagination. Pour entrer à l’ENA, des jeunes de vingt-cinq ans devaient plaire à des vieux de   cinquante ans. Ce n’était pas bon signe. 

Article cinquième : Les enseignants n’ont plus le droit de se renseigner sur l’âge de leurs élèves. Les dates de naissances doivent être rayées de tous les documents scolaires, sauf pour le médecin de  l’école. Il n’est plus question de dire qu’un enfant est en retard ou en avance, car c’est un instrument de   sélection. Chacun doit avancer sur le chemin du savoir à son rythme, et sans culpabilisation ou fierté par rapport aux camarades de classe. Par contre, un professeur a le devoir de demander à l’élève ce qu’il sait faire pour adapter son enseignement, éventuellement programmer un redoublement. Le redoublement est d’une réelle utilité s’il n’a pas de connotation de jugement. 

Article sixième : Chaque professeur sera assisté d’un professeur de philosophie. Il faut en effet doubler l’accumulation des connaissances d’une approche par les concepts. Il faut en particulier passer par l’histoire des sciences, resituer les connaissances par rapport aux erreurs historiques  d’interprétation des savoirs. Il faut que les élèves aient conscience des enjeux politiques qui se cachent derrière le progrès scientifique. On pourra rester quelques semaines sur un même concept, plutôt que de saupoudrer du savoir dans chaque cours. 

Article septième : Le travail des professeurs par disciplines est annulé au profit du travail en équipe. La progression du travail des classes ne doit pas être perturbée par des impératifs de programme. 

Article huitième : Chaque personne disposera dans sa vie, vers la fin de la trentaine, de quatre années sabbatiques afin de faire le point, se réorienter, apprendre d’autres choses. Chacun a le droit de vouloir changer de métier ou de vocation, parce qu’il n’est pas évident de se déterminer  définitivement à dix-huit ans. 

Article neuvième : le ministère de l’Économie ne dictera plus ses besoins au ministère de l’Éducation. Dorénavant, le ministre de l’Économie donnera tous les moyens nécessaires à l’Éducation nationale pour réussir sa vocation.»

écrit par  Albert Jacquart

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La porte et son symbole

Posté par othoharmonie le 29 novembre 2014

 

Celtic-trompe-loeilLa porte se distingue de toutes les composantes ordinaires d’un paysage. On la remarque, on la cherche, elle balise notre regard. 

On sait qu’on devra en passer par là. Elle coïncide avec les limites et fonctionne stratégiquement avec elles. Une porte seule, dans le vide, apparaît comme le point unique du franchissement. Passage approprié, naturel ou tactique. La porte organise l’espace et marque le temps. 

 L’incitation au passage oblige ensemble le corps et l’esprit. L’un s’acquittant du mouvement, l’autre du sentiment d’accéder à l’inconnu. Se questionner sur la porte, c’est travailler sur la définition de l’espace sacré, sur le dedans et le dehors pour ainsi prendre conscience que cet élément d’architecture reste un élément majeur et incontournable. Percevoir au présent les deux directions du temps est un don offert à Janus par Saturne chassé de l’Olympe en remerciement de son hospitalité dans le Latium. 

Cette faculté conduit naturellement Janus à présider au destin des Portes. Celui au visage ridé regarde le soleil décliner au fil des jours, au solstice d’été, celui au visage jeune tourné vers la remontée du soleil, au solstice d’hiver. Janus était craint et respecté comme étant le maître du temps qui détruit ce qu’il a produit. Il était considéré comme le gardien des portes célestes, celles qui ouvrent le chemin vers la Lumière, devient le guide des âmes en quête d’un chemin. Il était paré des emblèmes du portier : le bâton et les clés. 

Dans la vieille Étrurie, « janua » désigne la porte domestique, « janus » un passage à double entrée, « januarius » le premier mois de l’année. 

À Rome, le temple de Janus ouvrait ses larges portes en temps de paix, les fermait en temps de guerre. Si l’on retourne aux premiers versets de la Bible, au chaos initial dont Elohim a tiré  successivement, en quelques jours, les couples Ténèbres/ Lumière, Terre/Ciel, etc, on s’aperçoit que tandis que le Temps fut immédiatement mesuré et partagé en jour et nuit, puis en semaine, l’Espace, lui, demeurait infini, sans limite, un immense territoire de montagnes, de plaines, d’océans peuplés de plantes et d’animaux. Elohim ne s’est pas occupé de partager l’Espace. Il a laissé aux hommes cet espace terrestre : à eux d’en faire ce qu’ils voudraient. 

Les hommes groupés en tribus se sont installés ici ou là. Impressionnés par les forces de la Nature bienfaisante, ou malfaisante (le Soleil, la Pluie, la Tempête, les frimas…) ils ont délimité des espaces sacrés pour rendre grâce ou amadouer ces divinités capricieuses. Au début du Paléolithique supérieur, l’homme préhistorique, observant le soleil sortir de la terre le matin et y rentrer le soir, constata vite qu’il le faisait en des points différents, que le chemin parcouru dans le ciel est différent chaque jour, qu’il ne brille pas avec la même force et la même durée, que cela varie selon les époques et que les jours et les nuits n’ont pas la même longueur sauf à quelques moments qui reviennent périodiquement. Il remarqua également que le soleil éclaire et réchauffe le jour, qu’il chasse l’obscurité et qu’avec la lumière disparaissent les dangers de la nuit et les angoisses des ténèbres. 

Cela étant, du soleil, l’homme en fit un Dieu et il chercha à en prévoir la venue. Il commença à repérer, d’abord avec des cailloux, puis des bâtons, puis encore des pierres levées, les positions des levers et des couchers de soleil. Il érigea ensuite des colonnes aux positions extrêmes, deux pour les levers et deux pour les couchers. En observant les saisons, l’homme primitif créa sans le savoir les portes solsticiales, mais il comprit vite que les solstices sont à la fois des limites et des portes. Cette assimilation, et les fêtes qui les accompagnent remontent aux traditions les plus reculées de l’humanité et sont communes à tous les peuples anciens et à tous les cultes. 

L’espace commence à se géométriser au sens étymologique du mot, au sens où l’arpenteur est un géomètre, un mesureur de terre. Ainsi, cette géométrisation favorise et entraîne la  sacralisation des choses. Le temple est consacré parce que bien délimité, coupé du monde extérieur. Il est un centre et un axe qui stabilise le groupe. L’espace, une fois clos, détermine un dehors et un dedans, un extérieur et un intérieur (et quand il s’agit du Temple, le profane et le sacré). Ainsi, chez les grecs s’opposaient Hestia et Hermès. À Hestia, le dedans, le fixe, la maison : à Hermès,  le dehors, le mobile, les chemins. Ce n’est pas un hasard si le dedans est symbolisé par Hestia, une déesse, et le dehors par un Dieu, Hermès. 

Biologiquement, la femme dont l’énergie reproductrice est interne valorise l’intime, le refuge, la protection, la maison. L’homme, au contraire, dont l’organe reproducteur est externe, valorise l’extérieur, l’exploration, la chasse, la défense de son environnement. 

Il n’y a pas de porte sans seuil. Il ouvre d’un côté sur le passé, de l’autre sur l’avenir. C’est un petit espace qui précède la porte. Sur le seuil nous ne sommes plus tout à fait dehors et pas encore dedans. C’est un espace de liaison entre les deux. Cette notion de dehors/dedans est une notion duelle (comme extérieur/intérieur) car l’une des parties n’existe que dans sa relation avec l’autre et par rapport à un lieu déterminé. C’est à partir de ce moment où il y a un lieu clos par une porte qu’il y a un seuil. Car la porte et le seuil sont liés bien évidemment puisque c’est par la porte que se fait le passage du dehors au-dedans et vice versa. 

Quand il s’agit d’entrer pour la première fois dans un lieu sacré, l’aventure, l’imprévisible se situe à l’intérieur, de l’autre côté de la porte. Sur le seuil, on est pris d’angoisse à l’idée de s’engager dans un monde clos, d’avoir à répondre de soi, de participer, de perdre ce que l’on croit être sa liberté ou une partie de sa liberté. Le seuil est lié à la notion de passage, en quelque sorte d’initiation (du latin initium, qui veut dire entrée). Tous les rites sont des rites d’entrée, du passage dehors/dedans et non l’inverse. C’est qu’entrer dans un lieu fermé est une sorte d’intrusion qu’il importe d’annoncer, de rendre bienveillante et acceptable, qu’il s’agisse d’un lieu sacré ou d’un lieu profane. Ces rites permettent de passer du profane au sacré en respectant leur étanchéité. 

Le monde profane, est un monde de substances stables dont nous connaissons la matière, le  fonctionnement, les règles. Le monde sacré est un monde d’énergies mystérieuses dont nous saisissons mal le sens, les finalités. Certaines choses, certains êtres, certains espaces, certains temps lui appartiennent. 

Pour progresser, il ne suffit pas de transgresser les règles et les lois. Il faut « se transgresser » soi-même, se dépasser. C’est l’enseignement que nous proposent d’innombrables mythes et contes ou le héros affronte les monstres gardiens des seuils, symboles agressifs  des interdits. Ils provoquent a la transgression, mais aussi a la domination de la peur, au courage, a l’abnégation. C’est face a ces dragons, serpents a sept tètes, cyclopes, méduses, ogres, sorcières de toutes sortes que le sujet fera ses preuves, donnera la mesure de ses capacités d’intelligence, de force physique et morale, d’ingéniosité. Le faible sera terrassé par la bête : le fort, vainqueur, aura progressé dans l’amélioration de lui-même. 

Les monstres sont aussi gardiens de trésors, signal du sacré. Accroupis au seuil des lieux sacrés, ils veillent. Que ce soient les Pommes d’Or des Hespérides, dans les douze travaux d’Heracles/Hercule, la Toison d’Or de Colchide ravie par Jason, ou tous les trésors de perles et de diamants de la terre, tous sont gardés par des monstres. Et peut-être faut-il considérer le Serpent de la Genèse comme le monstre gardien de l’Arbre de la Connaissance, un gardien pervers qui au lieu de rugir ou de cracher des flammes, séduit, pour mieux triompher. Les voies de la richesse, de la gloire, du savoir, de l’immortalité sont très bien surveillées : on ne s’en empare pas facilement : il faut en être digne, se dépasser. 

Toujours associé au seuil et a la porte, le monstre relevé aussi de la symbolique du passage. Il dévore le vieil homme pour que naisse l’homme nouveau. Le monde qu’il garde ici n’est pas celui des biens matériels mais plutôt le monde intérieur et spirituel auquel on n’accède que par une transformation intérieure. 

Tout être traverse les ténèbres avant de découvrir la Lumière. L’initiation comme la mort, comme l’extase mystique, comme la grâce de la foi équivalent a un passage d’un mode d’être a un autre et opèrent une véritable mutation de la personne. En somme c’est le moment de réflexion qui impose un choix, une décision car on ne demeure pas sur le seuil… Un pas de plus et c’est le passage, l’initiation à l’autre, à l’ailleurs, a l’autrement. La porte est la devant nous, il suffit de tirer la bobinette et la chevillette cherrera. Le seuil, la porte, le passage sont si liés entre eux qu’il est difficile de les séparer comme on démonterait un objet en ses différentes pièces. Ce que nous avons dit du seuil peut se répéter pour la porte car elle se présente aussi comme une limite, une frontière. Mais elle est plus que cela et, en y réfléchissant, d’autres thèmes se précisent qui prolongent et enrichissent la réflexion. 

En architecture, les portes sont toujours l’objet d’une attention particulière. Elles annoncent la nature, la fonction et même le statut social du bâtiment. Selon qu’elle est fermée, ouverte, entrouverte, fermée a clé, battante, une porte est, sans changer de nature, présence ou absence, appel ou défense, perspective ou plan aveugle, innocence ou faute… 

L’homme qui le premier bâtit une hutte créa un espace limité, distinct de l’illimité du reste du monde. En perçant une porte, il créait une communication entre le dehors et le dedans, entre l’extérieur et l’intérieur. La porte fermée est mur : ouverte, elle devient issue, accès, passage. Elle se métamorphose sans cesse, tantôt apparaissant solide, infranchissable, tantôt glissant dans ses gonds, elle s’efface, disparaît pour laisser passage. Elle apparaît et disparaît jouant de la métamorphose mécanique suivant les besoins.

La porte peut s’ouvrir et se fermer : c’est sa fonction. Les possibles ne peuvent être réalisés en même temps ; ils sont là en puissance, latents, mais en acte, un seul possible à la fois se réalisera en alternative avec l’autre. Le et entre ouvrir et fermer indique la complexité des fonctions de la porte, ses capacités possibles : le ou situe chacune d’elles en acte dans le temps. Le et le ou ne s’opposent pas ; ils indiquent des niveaux différents. 

Par contre, l’idée de dehors/dedans, soit séparé soit communiquant par la porte fermée ou bien ouverte, nous entraîne dans la dialectique des oppositions oui/non, je veux/je ne veux pas, ici et la… ici bas/ au-delà. Dans sa signification duelle, la porte, figure paradoxale, implique la coexistence des contraires et leur harmonisation dans le temps. 


Le fait de pouvoir jouer avec ces deux fonctions opposées, confère à la porte une grande richesse symbolique qui exprime à travers elle des sentiments et des espoirs. La clé qui verrouille et cadenasse la porte insiste sur le « fermé » ; la porte entr’ouverte, ouverte, grande ouverte nuance le degré de communication, d’accueil possible. L’entr’ouvert inspire l’hésitation, puis incite à la tentation, au désir.

Janus n’est pas la seule figure symbolique de la porte. Les chrétiens ont St-Pierre et la clé du Paradis. Tous ont pour mission de contrôler les entrées et parfois les sorties, de veiller à l’ordre établi, d’empêcher toute intrusion indésirable. Janus est à la fois le portier et le gardien : il contrôle, sélectionne et protège la porte. 

Avec le bâton, il chasse les intrus, avec la clé, il ouvre, ferme… mais peut aussi enfermer, retenir  prisonnier. Ainsi la porte étroite, celle qui nous fait plier les genoux, baisser la tête et resserrer le corps pour passer de l’autre côté de son battant, symbolise la difficulté du passage, d’un monde dans un autre. Mais elle évoque aussi le sablier : sa forme en deux vases égaux reliés par un étroit goulot montre l’analogie entre le haut et le bas. Sablier et porte nous invitent a méditer sur la fuite du temps, sur  l’éphémère. Nous ne faisons que passer dans l’infini du temps. A l’entrée et à la sortie de la vie, les portes entre le ciel et la terre, entre l’esprit, la matière et la chair, s’ouvrent. Au moment de la naissance, l’enfant est expulsé du ventre chaud et douillet. Son séjour aquatique terminé, c’est par un cri que le nouveau-né s’annonce dans le monde aérien. Première initiation. Première perte pour devenir un être distinct. Le prix à payer… la séparation d’avec le corps de la mère. 

Dans les litanies de l’Immaculée Conception, l’Église donne a la Vierge les épithètes de « Porte close d’Ezechiel », « Porte d’Orient », et « Porte du Ciel ». Marie est même parfois représentée, dans l’iconographie médiévale sous l’aspect d’une porte fermée (Stalles d’Amiens). La porte du Temple maçonnique est désignée sous le nom de « Porte d’Occident » : en effet, c’est à son seuil que le soleil se couche, c’est-à- dire que la lumière s’éteint. Au-delà, règnent les Ténèbres du monde profane. Pour les Alchimistes, la porte donne accès à la connaissance. Relation cherchée ou perdue, révélation, accès à la Lumière ou à la connaissance, il s’agit toujours d’une étape nouvelle, d’un changement de niveau, de  milieu, de vie. 

On termine quelque chose pour commencer autre chose : c’est l’initiation, le point de départ d’une expérience neuve. On a quitté un lieu pour en rejoindre un autre. Le passage est un mi-lieu, un entre-lieu, un tiers-lieu entre le départ et l’arrivée. Mais il est aussi un temps, un entre-temps, un tiers-temps entre la naissance et la mort. On passe d’un endroit a l’autre, d’un moment a l’autre, d’une question a l’autre… c’est toujours un passage. 

Le cycle des saisons toujours recommencé nous a familiarisé avec ces passages de l’automne/hiver/mort au printemps/été/vie… et puis on recommence. Nous savons que le grain sec et apparemment mort, enfoui dans la terre, renaîtra en moisson dorée ; que si le soleil meurt derrière l’horizon, il renaîtra demain, à l’aube. Mourir ici, renaître ailleurs. 

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L’année dans son rythme régulier et perpétuellement recommencé évoque le cercle ou l’Ouroboros grec, le serpent qui se mord la queue dont une moitié est blanche et l’autre noire symbolisant, selon les astrologues, les six mois masculins et spirituels (de l’équinoxe d’automne a celui de printemps) et dont le milieu (le  solstice d’hiver) est la porte des dieux, et les six mois féminins et matériels (de l’équinoxe de printemps a celui de l’automne) et dont le centre (le solstice d’été) est la porte des hommes. 

Chaque société fixe son 1er de l’an en fonction de son climat, de sa religion et cette date peut changer. Ainsi en Europe occidentale, jusqu’en 1564, l’année civile commençait à Pâques (le 25 mars) et, c’est pour évincer le culte de Mithra, dieu solaire fêté au solstice d’hiver, que l’Église fixa la naissance du Christ au 25 décembre. 

La vieille année s’en va avec un vieillard – le père Noël – tandis que naît la nouvelle année avec un enfant – Jésus – qui sera la Lumière. Dans la tradition des bâtisseurs, les porches et portails extérieurs ne représentent pas seulement l’entrée dans le monde céleste, le début du chemin, ils en révèlent également le mystère et l’accomplissement. 

La porte annonce ce qui est au-delà d’elle-même, si bien que réfléchir sur ce symbole demande de s’interroger sur la nature et la forme du temple que l’on veut construire. Parce que l’être humain naît inachevé, incomplet, imparfait, mortel, il avance dans la vie pas a pas, en se transformant, s’adaptant, se complexifiant. Pour franchir chaque étape, chaque seuil, il faut qu’il ait acquis une certaine expérience, une certaine maturité. La prise de conscience de la limite provoque un sentiment de crainte et de fascination, proche du sentiment du sacré. 

«Le rituel de passage canalise tout ce qui semble échapper au contrôle de l’homme» est tentative de maîtriser la transgression, une sorte de mise en scène dans laquelle l’interdit est approché mais de manière symbolique. C’est en passant de matrice en matrice par des portes successives que nous nous souviendrons de ce que nous sommes. Ces portes se font de plus en plus étroites, elles impliquent le dépouillement de tous les systèmes dans lesquels nous nous installons et dont nous nous rendons d’autant plus esclaves qu’ils sont cohérents et satisfaisants. 

Bien d’autres portes existent. Porte de l’imaginaire qui resserre l’espace visible dans la mesure de ses ouvrants, au point parfois de le rendre infime. Par le détournement audacieux de nos rêves d’enfants, Lewis Carroll en ouvre les portes inattendues. Portes éphémères qui existent le temps d’un geste ou d’une cérémonie, construites et déconstruites sur le rythme des calendriers magiques, messianiques ou solaires.

Portes du silence, le clic d’un judas, le frottement lourd sur le sol, un raclement ou le battement sur ses gonds, ces portes la s’ouvrent et se ferment avec fracas : à cause du silence ! 

Portes automates qui ont perdu leur âme et leur portier. Portes frontières, postes de guet, bastions pour surveiller les arrivants. Portes des cathédrales qui lorsqu’elles sont franchies rendent l’esprit et le corps soumis. On baisse la voix, ou même on se tait. Les sons se transforment en chuintements, ils tapissent les voutes et se perdent au pied des vitraux. Chacun prie ou essaie. Rien de plus mystérieux que le  recueillement. Il est impossible de savoir sur quelles dérives s’engage la petite nuit intime que chacun s’offre en fermant les yeux. La porte menant jusqu’ici ne serait-elle qu’un entonnoir de la pensée ? Une conduite forcée pour un passage facile dans l’au-delà ? 

Portes des sites sacrés devant lesquelles il nous faut demander la permission d’entrer. Certains livres sont aussi de véritables portes. On y trouve des paroles sésames qui arrivent au bon moment pour répondre a un besoin, pour éclairer une part de soi jusque là inconnue. L’oeuvre d’art ouvre elle aussi sa porte, par la création, sur l’au-delà des apparences en accueillant l’étincelle de l’émotion, de l’intuition et du rêve. 

Certaines encore, non palpables comme celles franchies par les mediums, porte ouverte sur un autre monde, sur un ailleurs dont on veut croire ou ne pas croire, sur un au-delà. Porte du temps où celui-ci n’existe plus. Et puis, les portes du coeur, par un mot, un regard, un sourire, porte étroite qui mené a l’amour divin. L’être s’épure pour n’être plus qu’un élan spirituel.

 

Pour terminer, je vous citerai un passage de l’Évangile de Thomas commenté par OSHO : « Il existe un tableau célèbre de William Hunt. Lorsqu’il fut exposé pour la première fois à Londres, les critiques posèrent une question. C’est un tableau de Jésus, l’un des plus beaux. Jésus se tient devant une porte fermée, qui semble close depuis une éternité car de l’herbe a poussé contre elle ; personne, semble-t-il, ne l’a ouverte depuis des siècles. Elle a l’air très vieille, défraîchie et Jésus se tient devant elle ; le tableau s’intitule – voici, je suis devant la porte – Il y a un heurtoir sur la porte, et Jésus a le heurtoir en main. 

Le tableau est magnifique, mais les critiques cherchent toujours l’erreur, tout leur mental se porte sur ce qui manque. Et effectivement, ils trouvèrent une erreur : il y a bien un heurtoir à la porte, mais pas de poignée. Hunt se mit à rire et dit – c’est une porte qui s’ouvre de l’intérieur ! – Jésus se tient devant la porte de l’homme, devant son coeur. Elle ne peut pas s’ouvrir de l’extérieur, toute poignée est donc inutile ; il n’y a qu’un heurtoir. La porte du cœur s’ouvre de l’intérieur. Jésus vient frapper à votre porte, mais vous vous mettez à penser. Vous n’ouvrez pas la porte ; au contraire, peut-être aurez-vous peur et vous la verrouillez davantage. Qui sait quelle sorte d’homme se tient dehors ? Il a l’air d’un clochard. Qui sait ce qu’il fera, une fois la porte ouverte ? Dès que vous ouvrez votre coeur, vous devenez vulnérable, vous n’êtes plus aussi à l’abri qu’avant. Et cet homme a l’air d’un parfait inconnu. Vous ne pouvez pas avoir confiance. C’est pourquoi lorsque Jésus se présente à la porte, vous le manquez. 

A la vérité celui qui a peur en vous, ce n’est pas vous. C’est l’égo, ce que vous avez accumulé du passé, votre identité. Cet égo qui va être totalement mis en pièces par cet étranger ».

source Lune Bleue

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Connaissance de Soi : une porte vers la Sagesse

Posté par othoharmonie le 14 novembre 2014

 

Qui peut prétendre bien se connaître ?

Qui a le sentiment de maîtriser tout son univers  intérieur, de dominer parfaitement son esprit, d’être toujours en pleine conscience de ses pensées et de ses actes ?

Comme l’exprime habituellement cette citation de Sigmund Freud, nul ne peut prétendre se connaître parfaitement car la conscience n’est que la partie émergée de l’iceberg, tandis que l’inconscient, représenté par la zone immergée de cet iceberg, constituerait le « moi », notre psychisme.

La majeure partie de nos pensées naît de notre inconscient et cette zone intérieur qui fait partie de nous, mais dans le même temps échappe à notre contrôle, nous fait peur et souvent nous submerge … Mais n’existe-t-il pas différents degrés de conscience ? Prenons-nous vraiment le temps d’analyser tous les messages qui nous parviennent depuis la zone mystérieuse de notre inconscient ?

Tels des automates, nous sommes la plupart du temps guidés par nos émotions inconscientes et par les conditionnements et réflexes sociaux (éducation, habitudes ancrées dans la société, règles de savoir vivre ;..), bien plus que par notre conscience libre et indépendante ; Ce n’est pas pour autant qu’il faut abandonner toute recherche de soi. Au contraire, c’est en prenant conscience de cette situation que nous avançons et devons persévérer dans la recherche de la connaissance de soi.

Nous ne pouvons pas tout résoudre grâce à l’intelligence e tau raisonnement ; Certaines pensées échappent à notre connaissance objective de nous-mêmes ; celles qui sont dictées par nos émotions, pures produits de l’inconscient. Que faire ? Laisser parler notre cœur, écouter ce qu’il y a à dire sans refouler systématiquement les pensées qui en émanent, libérer nos émotions … et poursuivre ainsi notre chemin intérieur vers la connaissance de nous-mêmes.

moine

« Connais-toi toi-même »

Socrate reprenant la maxime inscrite sur le temple d’Apollon à Delphes.

Cette célèbre devise a le mérite de nous rappeler le but essentiel de la démarche que nous devons mener constamment tout au long d e notre vie, le but vers lequel nous devons tendre sans relâche pour accéder à la sagesse.

Néanmoins, il ne faut pas oublier la suite, trop souvent passée sous silence, de la maxime qui était inscrite sur le temps de Delphes : « Connais-toi toi-même … et tu connaîtras les dieux ». Celui qui parvient à la connaissance de soi,  la sagesse, devient l’égal de Dieu. En d’autres termes, cette devise nous rappelle notre condition d’être humain, mortel et imparfait, elle nous invite à prendre conscience de nos propres limites, de notre véritable identité et par là même de notre liberté potentielle.

« Connaitre les autres, c’est sagesse. Se connaître soi-même, c’est sagesse supérieure »

Notre tendance première est de vouloir connaître les autres, de les analyser afin de mieux les comprendre et parfois de leur apporter notre aide. Lao-Tseu nous rappelle ici que, si cette démarche altruiste est un pas en  vers la sagesse, elle ne doit pas pour autant nous détourner de notre recherche primordiale et essentielle : la connaissance de soi.

Il est nécessaire avant toute autre démarche de se penser à l’intérieur de soi, avant même de se tourner vers autrui. Ce n’est qu’en ayant fait connaissance avec son monde intérieur que l’on peut faire face aux autres avec honnêteté, amour et sincérité.

Bouddha va plus loin encore : pour parvenir à la paix intérieure et à la véritable sagesse, il est indispensable d’apprendre à contrôler son esprit, à ne plus se laisser envahir par des pensées négatives et inutiles ; ‘est à cette condition seulement que vous pourrez apporter le bonheur et la paix à votre entourage. Pour Bouddha, le contrôle de l’esprit passe par la médiation. En outre, de la paix de l’esprit naît la paix du corps, la santé mentale étant indissociable de la santé physique dans la philosophie bouddhiste. En d’autres termes, il faut au préalable être soi-même en bonne santé mentale pour nourrir des relations saines avec autrui.

Contrairement aux idées reçues, toutes nos perceptions émanent de notre monde intérieur : c’est à l’intérieur de nous-mêmes que naissent nos émotions, indépendamment des contraintes extérieures ; Autrement dit, si nous sommes en paix avec nous-mêmes et libérés des pensées qui affluent de notre inconscient, rien ne peut nous empêcher d’être parfaitement heureux et de garde le sourire même sous un temps maussade, dans l’adversité ou dans la pauvreté. A l’inverse, si nous ne parvenons pas à nous libérer des émotions négatives qui empoisonnent notre espace intérieur, nous ne parviendrons pas à ressentir une once de bien être même si nous nous offrons un voyage à l’autre vous de la terre ou un séjour sur une plage paradisiaque.

Dans la même veine que ce proverbe algérien, Alexandra David-Neel nous confie : « Le calme et la quiétude sont choses qui dépendent plus des dispositions intérieures de l’esprit que des circonstances extérieures et l’on peut les goûter même au milieu d’une apparente agitation ».

En somme, lorsque vous n’avez pas le moral, il est inutile d’incriminer ce et ceux qui vous entourent mais indispensable d’entamer une démarche d’introspection, de tendre vers une meilleure connaissance de soi.

Le chemin vers la sagesse et la connaissance de notre monde intérieur est long et difficile. Il nécessite un courage et une persévérance que nous ne pouvons puiser qu’en nous-mêmes. La sagesse, ça se mérite et vous êtes le seul maître à bord du vaisseau qui vous y conduira.

Ne vous laissez pas influencer par les apparences et guider par la facilité. Ce qui importe avant toute chose, c’est ce qui se passe à l’intérieur de vous-mêmes. Votre petite voix intérieure peut beaucoup plus pour vous que votre voix physique. Favorisez toujours la recherche de votre véritable identité et explorez sans relâche les chemins de la connaissance de soi avant de prendre la parole. 

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Une seule Terre ; la Terre Intérieure

Posté par othoharmonie le 31 octobre 2014

 

 

Je suis le Maître PHILIPPE DE LYON. Chers amis, je viens à vous en ce jour en tant que Melchizedek de la Terre pour partager un certain nombre d’éléments concernant cet Élément Terre.

Je ne suis pas venu vous faire des discours, mais simplement replacer, en quelque sorte, ce qu’il convient d’appréhender dans les temps que vous vivez en rapport avec cet Élément Terre, de la façon la plus juste et la plus précise. Je ne suis pas là non plus pour vous faire quelque annonce que ce soit, mais simplement pour rétablir un peu plus, dans la mesure du possible, la Vérité de cette Terre, son emplacement véritable dans la façon dont le cours des choses s’agence dans le flux de la Vie.

Il n’est pas nécessaire de disserter sur les aspects les plus subtils de cet Élément Terre, en rapport avec les aspects constitutifs de la matière, car ceci nous emmènerait beaucoup trop loin.

Une-terre-pour-tous

Ce que je voulais d’abord rappeler, c’est que cette Terre, sur laquelle vous vivez encore, n’est rien d’autre qu’un assemblage, une Conscience faite d’un assemblage d’une multitude de constituants, dont vos corps, qui sont fait également et pétris de cette même Terre, de cet argile. Ce qu’il est important de saisir, c’est que les processus en cours de l’Ascension de la Terre se répercutent immanquablement sur chacun des êtres vivants à la surface de cette Terre, qu’ils le souhaitent ou non, qu’ils le veuillent ou non, qu’ils l’acceptent ou non.

Ainsi, vous êtes amenés à acquiescer à ces processus, mais cet acquiescement pourra se faire soit dans la plus grande des douceurs, soit – il faut bien le dire – dans la plus grande des douleurs, cette douleur n’étant que l’effet de vos résistances à ces processus parfaitement naturels qui sont en cours, et qui désormais rentrent dans une autre phase de leur manifestation.

Il est un de vos proverbes qui dit : « chassez le naturel, il revient au galop ». Ceci s’applique parfaitement aux circonstances que vous êtes invités à vivre. L’ordre naturel des choses a été chassé, il a fait l’objet d’un nombre incalculable de tentatives de déviation, d’étouffement, mais la force du vivant est telle, et l’organisation des cycles est ainsi prévue, que de telles tentatives, si elles sont tolérées, ne peuvent avoir qu’un temps. Et ce temps est à présent révolu.

Un cycle s’achève, un nouveau cycle démarre. Ceci, nombre d’entre vous le savez, mais encore faut-il que vous le viviez, réellement, c’est-à-dire avec naturel. Car tout ceci n’est au fond que profondément naturel, et le retour à cette organisation naturelle, invisible, puissante, de la Vie.

Il n’y a donc pas lieu de prendre quelque précaution que ce soit, si ce n’est, au contraire, d’abandonner toute forme de précaution, car lorsque le naturel revient au galop, il revient avec les Cavaliers, les 4 Éléments qui naturellement vont mettre à terre, si je puis dire, ce qui n’est pas conforme et qui n’est pas dans l’ordre naturel des choses. Le naturel n’appelle aucune précaution, n’appelle aucune crainte. Il appelle simplement à être accepté et vécu comme étant naturel, et en lâchant ce qui ne l’était pas, et les illusions qui allaient avec.

Ainsi donc, la Terre, avec l’Élément Terre et le concours des autres Éléments, est appelée à se remodeler, mettant ainsi par terre ce qui ne peut tenir debout car, justement, cela ne s’est construit qu’à l’horizontal, en essayant tant bien que mal de faire tenir ensemble, en joignant les deux bouts, ce qui ne relevait que de constructions parfois chimériques, et tout au mieux, de chemins de traverse. Mais ainsi en va-t-il de l’expérience, cette expérience a été menée et cela a été permis, et vous y avez chacun participé en votre Terre intérieure, constituante à part entière de cette Terre, qu’il vous semble voir et qui tombe sous vos sens, dans son apparence telle que vous la vivez encore.

Dans cette Terre intérieure, donc, sont présents les mêmes déviations, les mêmes oublis et refus de ce qui est naturel, que ce qu’il vous semble apercevoir de dissonant à l’extérieur. Il n’y a là aucun blâme, simplement une invitation à vous engager résolument, plus résolument que jamais, dans cette lucidité qui ne projette absolument rien à l’extérieur. Tout est en vous, et non seulement cela, mais tout part de l’intérieur de vous, dans le mouvement de création de la Vie. Ce mouvement coule de Source et cette Source est à l’intérieur, de là où vous êtes.

Ne vous trompez donc pas d’orientation de conscience. Ne regardez aucune géopolitique extérieure, aucune analyse climatologique extérieure, aucun événement extérieur sans être dans la pleine conscience, lucide, et dans l’acceptation que tout ce qui tombe sous vos sens n’est que le reflet de ce qui est en train de se résoudre, en cette période, à l’intérieur de vous.

Au-delà de ces chamboulements, je vous invite donc à regarder la remise en ordre, qui n’est autre que le rappel de votre nature et un appel à retrouver ce naturel.

Comme il vous a été dit, tout ce que vous cherchez encore à tenir, tout ce que vous voulez encore juger à l’extérieur, dans cette erreur de regard, vous sera par le cours naturel des choses, dorénavant, de plus en plus, et de façon de plus en plus expéditive, littéralement ôté. Car il faut bien reprendre à l’enfant qui joue, les jouets qu’il ne veut pas lâcher alors que le jeu est terminé.

Prendre soin de cette Terre intérieure n’est pas prendre soin du bien-être du corps comme si vous lui reconnaissiez une réalité en tant que tel, c’est-à-dire une réalité séparée du reste de la Création. La Création prend soin de ce corps, car c’est elle qui l’a créé. Et ce n’est que dans la reconnaissance de votre impuissance totale à interférer avec ces processus naturels, biologiques, biophysiques, multidimensionnels, qui dépassent d’extrêmement loin les capacités de votre mental, que se trouve la clé de la douceur, celle de la Simplicité, celle de l’acceptation simple de ce qu’il vous est proposé de vivre, dorénavant directement dans votre vie et les circonstances que vous contemplez à l’extérieur.

Ce dont il y a à prendre soin, c’est effectivement de ce placement en votre Terre intérieure, en cette assise. Car là se trouve le repos, celui où, dans cette distance qui est mise avec ce qui se déroule à l’extérieur, se trouve une forme de havre de Paix, que rien ne peut atteindre si vous y demeurez entre ce qui a été nommé les 4 Piliers du Cœur.

L’Humilité est de reconnaître que vous n’êtes rien de ce que vous croyez être, et que tout ceci n’est que poussière d’Étoiles appelée à redevenir poussière. Et que cette poussière se remodèle sans la moindre intervention de votre part, en fonction des Cycles et des Temps de la Création, et des plateaux de jeu, anciens et nouveaux, qui se succèdent. Et sur laquelle vos véhicules, équipés de manière parfaite, vous permettent d’expérimenter ce que vous souhaitez.

Il n’y a donc pas à vouloir s’occuper du corps en tant que tel, mais ceci ne vous empêche pas, bien sûr, de l’accompagner de la manière que vous jugez utile, déjà en en prenant soin, mais en ne le considérant pas comme quelque chose qui vous appartienne, mais simplement une parcelle de la Terre dont vous êtes dépositaire.

Prendre soin de la Terre, c’est prendre soin de la matière sans jamais se l’approprier. C’est reconnaître que tout vous est donné, et qu’il n’y a là au fond qu’une invitation au jeu, avec un esprit de responsabilité à cultiver vis-à-vis de ce qui n’est que confié. Ainsi en va-t-il de la Terre intérieure, celle où je vous invite à vous placer, ainsi en va-t-il de cette Terre, Gaïa, sur laquelle vous posez vos pas. Cette Terre unique vous invite à voir ce en quoi vous l’avez négligée, et là où une restauration, une modification, une transmutation est en cours, tout simplement parce que cette modification procède d’un changement de cycle, et qu’elle est nécessaire.

Le voir en tant que tel, l’appréhender en tant que tel, c’est faire un pas dans l’acceptation que ce qui se remodèle ne dépend en rien de vous, et que vous pouvez prendre, certes, soin de ce corps, mais que ce corps ne vous appartient pas et que sa conduite, en tout cas la conduite dans son alchimie la plus intime, n’est en rien de votre ressort.

Ceci n’est en aucune manière une invitation à vous affranchir de quelque soin ordinaire, que vous pouvez encore avoir besoin d’administrer à ce corps pour l’accompagner dans sa vie ordinaire.

images (4)Mais ceci est simplement une invitation à placer votre regard et votre lucidité dans cette perspective, si cela vous parle, où tout ceci n’est que la partie immergée d’une forme d’iceberg et un accompagnement de surface, et que ce qui se déroule provient des profondeurs de l’Être et de cette Unité retrouvée, qui est celle qui prévaut dans l’avènement de ce nouveau cycle. Et que tous ces processus, donc, qui vous traversent partant du Cœur de votre Être, sont simplement proposés comme étant à vivre au-delà de toute compréhension.

Prenez donc soin de ce corps, mais ne le regardez pas au travers des yeux de la personne, telle est mon invitation de ce jour. Célébrer est un acte qui permet d’étendre ses bras bien au-delà des limites apparentes de ce corps, dans les bras du sans forme, dans les brassées des Eaux d’en haut se mêlant aux eaux d’en bas, dans cette alchimie invitant à la reconnexion à l’Unité.

L’Élément Terre porte des structures, mais ce ne sont pas les structures agencées par la volonté de l’homme indépendamment des Lois de la Création. Ces structures sont les structures naturelles du vivant tel qu’il se déploie sans aucune intervention de l’homme. Il ne vous est demandé que de Célébrer cette réapparition de cet ordre naturel, dans toutes les facettes de la Vie, et par conséquent de vos vies. Et vous êtes invités à cette Humilité qui consiste à voir clairement ce que vous n’êtes pas, et que ce que vous n’êtes pas n’est que ce que vous aviez saisi par erreur de conscience, afin de lâcher l’illusion de ce que vous croyez tenir, ou posséder, ou conduire dans vos vies.

Il n’y a rien d’autre à perdre que ce qui est chimérique et n’a aucun fondement dans la Création. Il n’y a rien d’autre à perdre que des jouets d’un jeu qui est déjà terminé. C’est donc à vous de voir en quel terrain vous vous placez, et en quelle Terre vous vous placez : à l’intérieur ou à l’extérieur ?

De là d’où vous appréhendez les choses découle tout le reste.

Je suis le Maître PHILIPPE DE LYON et je viens honorer la Terre de vous avoir portés, et de vous avoir prêté tous ces corps, tous ces espaces d’expérimentation.

Je suis le Maître PHILIPPE DE LYON et je viens vous inviter à honorer la Terre, dans le même temps que vous honorez votre Terre intérieure, comme étant une seule Terre. Et je vous invite à voir clair sur le fait que ce qui s’érige et se dresse en votre Terre intérieure, ces Éléments constitutifs du nouveau Jeu, sont la chose à quoi tenir, en laissant tout le reste tomber par terre.

Je vous adresse mon salut fraternel en l’Amour, et surtout en les Terres de l’Amour, là où je suis déjà depuis toujours, comme vous. Et je me réjouis de ces temps de Retrouvailles, prenant la forme d’un nouveau Jeu et d’une nouvelle Matière, tellement plus légère.

Je vous propose un temps de Communion en l’Élément Terre, en la Terre d’Amour.

[Communion] Amis de toujours, je vous dis à bientôt.

Source : www.accordanceaucoeur.com

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J’ai trouvé Dieu dans une flaque d’eau

Posté par othoharmonie le 27 octobre 2014

 

Trip pour certains, expérience mystique pour d’autres : un sentiment de l’infini touche parfois, dans des situations inattendues, les personnes les moins portées sur la religion. Témoignages.

Sommes-nous sur le point de devenir des mystiques sauvages ? Tels les Na’vis bleus d’« Avatar », cherchons-nous plus que jamais à nous relier à la « grande source du vivant » ? Que nous l’appelions tao, énergie cosmique ou puissance supérieure comme chez les Alcooliques anonymes, nous semble-t-elle plus accessible qu’un Dieu défini par les dogmes ?

eau_2_10A écouter nos contemporains, c’est bien d’une telle évolution qu’il s’agit. Les fervents, comme l’écrivain Christian Bobin : « J’ai trouvé Dieu dans les flaques d’eau, dans le parfum du chèvrefeuille, dans la pureté de certains livres et même chez des athées. Je ne l’ai presque jamais trouvé chez ceux dont c’était le métier d’en parler. » Et ceux qui perçoivent Dieu comme « un asservissement », tel l’homme politique François Baroin, qui reconnaît cependant « avoir accès à une certaine espérance sous forme de lumière ».

Autrefois, le monde se divisait entre ceux qui croyaient et ceux qui ne croyaient pas en Dieu. Aujourd’hui, ce terreau de la croyance est devenu plus fertile mais aussi plus mouvant : nous pouvons bricoler notre credo personnel, en puisant dans différentes spiritualités. Aussi le divin ne se résume-il plus au Dieu barbu et tout-puissant qui jusque-là vivait dans le ciel, nous adressant cadeaux ou punitions mérités. Son image s’est, pour beaucoup, peu à peu effacée (lire l’encadré p. 82).

Reste l’expérience. La sensation, le plus souvent inattendue, voire inespérée, de se retrouver connecté avec un grand « autre ». De faire venir le divin jusqu’à soi. En soi, même.

 

Basculement vers une autre dimension de la réalité, ce point de contact peut se rencontrer dans le quotidien le plus banal. Comme pour Pierre, qu’un moment d’intimité avec son fils nouveau-né a amené à percevoir une dimension sacrée qui était jusque-là absente de sa vie : « Je ne sais pas ce qui s’est passé. J’ai plongé dans les yeux sombres, encore aveugles, de Samuel et j’ai “décollé” intérieurement. » Sabine, la première fois où elle a fait l’amour avec celui qui partage sa vie aujourd’hui, a elle aussi vécu un ravissement sans précédent. Bien loin de l’orgasme vécu comme une « petite mort » selon Georges Bataille, elle s’est soudain sentie étonnamment vivante : « Tout devenait bleu autour de moi, de nous, et lui et moi étions totalement fusionnés et nimbés d’une indéfinissable énergie, pris dans un espace que je n’avais encore jamais traversé. »ce trip sans mescaline qu’un Allen Ginsberg ou un Jack Kerouac aurait sans doute adoré a été qualifié « d’extase laïque » par le philosophe Michel Hulin qui s’est intéressé au sentiment de l’infini touchant parfois les sujets les moins portés sur le fait religieux. Pour lui, ces expériences simples, toujours spontanées, véritables « défis à la pensée philosophique et religieuse », apparaissent souvent « dans les périodes où les codes se brouillent ». Elles s’immiscent dans nos vies quand nos mécanismes d’adaptation, nos systèmes de pensée pris entre bien et mal, favorable ou défavorable, se suspendent soudainement, quand nous « déposons le fardeau » sans même savoir comment. Elles nous laissent alors entrevoir une pure joie non réactive, la joie d’être, dans son essence brute. L’immersion dans des espaces sauvages, la communion avec la nature sont des conductrices puissantes de telles expériences, et les écrivains – voyants parce qu’ils approchent l’indicible – y trouvent des sources d’inspiration intarissables. Marguerite Duras, de sa fenêtre des Roches Noires, à Trouville, d’où elle surplombait l’océan : « Regarder la mer, c’est regarder le tout. » 

Ces contacts avec une instance qu’on ne sait nommer peuvent aussi, et plus fréquemment, surgir comme les fruits d’une longue recherche. Nathalie, qui médite régulièrement depuis sept ans, en témoigne : « Je rencontre le divin dans l’espace que je pénètre par la méditation : une ouverture du cœur totale et inconditionnelle face à tout ce qui se présente, un même amour pour le chat du voisin, les arbres d’une forêt, une étoile dans le ciel et pour chaque être humain. Pour faire cette expérience, le mental doit se taire car il obstrue le canal vers le divin qui existe en chacun de nous : nous sommes tous des parcelles vivantes de cet amour divin. Quand je suis imprégnée par la lumière de cette conscience, tout est alors d’une grande clarté et d’une grande perfection. Il n’y a rien à changer. C’est une expérience d’unité et d’éternité. »

Pour Catherine, la rencontre avec cette autre dimension est arrivée « de surcroît », à l’issu de longues heures de pratique du gospel. Au départ, la jeune femme à qui Dieu semblait « trop haut, lointain », se met à cet art si fervent juste « parce que les chants sont beaux ». Après quelques mois, elle commence à s’intéresser aux paroles et réalise qu’elle a envie d’être soliste pour « transmettre la force de ces paroles d’âmes seules, abandonnées de tous, qui disent juste “j’ai froid, j’ai peur” ». Lors d’un concert, Catherine se rend compte d’un « frémissement dans tout son corps, comme si elle brûlait de l’intérieur ». A la sortie, la jeune femme se sent happée par « autre chose » : « J’ai ressenti une force incroyable, avec l’impression d’être sous une cascade d’eau fraîche. » D’où venait cette énergie ? Qu’est-ce qui l’avait guidée jusque-là ? Depuis, Catherine, devenue professeure de gospel, anime gratuitement un chœur de trente personnes. Sa vie en a été changée.

 

Les scientifiques ont beau expliquer ces états par de grandes libérations d’endorphines observables par IRM, on ignore toujours pourquoi de telles expériences peuvent modifier en profondeur les existences de ceux qui les vivent. Contrairement à Freud, pour qui tout « sentiment océanique » était à interpréter comme une tendance régressive – il n’était guère sensible à la musique non plus ! –, le psychiatre Carl Jung a particulièrement étudié ces expériences qu’il appela « numineuses » (ce terme correspond à l’expression du sacré qui saisit l’individu et produit un effet paradoxal de fascination d’un côté et de terreur de l’autre.). Pour lui, ces expériences participent à une vision dynamique de la psyché, dans laquelle un symbole a la « capacité d’animer la vie et de l’entraîner parce qu’il transforme une énergie psychique inconsciente en expérience ». Cette force est uniquement « intérieure ». Comme le conte hindou qui nous explique que Dieu s’est caché dans le cœur de l’homme, l’expérience numineuse vient nous rappeler que le divin part de nous. « Je ne me lasse pas de répéter que ni la loi morale ni l’idée de Dieu, ni une quelconque religion, ne s’est jamais saisie de l’homme de l’extérieur, tombant en quelque sorte du ciel », écrivait Jung. « L’homme, au contraire, depuis l’origine, porte tout cela en lui ; et c’est d’ailleurs pourquoi, l’extrayant de lui-même, il le recrée sans cesse… La notion de dieu répond à une fonction psychologique absolument nécessaire, de nature irrationnelle, et cette notion n’a rien de commun avec la notion de l’existence de Dieu. »

Pour Jung, ces expériences s’inscrivent donc dans un processus d’individuation, où le moi tend à devenir soi : émerge donc la possibilité de « faire quelque chose » de ces sensations de libération pour évoluer. C’est là sans doute le nouveau paradigme : plutôt qu’opposer ceux qui croient à ceux qui ne croient pas, il dessine un clivage entre ceux qui pensent possible de devenir meilleurs – c’est-à-dire plus vivants, plus conscients s’ils osent regarder le mystère en face, et ce quel qu’il soit – et ceux qui n’y croient pas. Comme l’écrit joliment la psychanalyste Marie Balmary, « l’homme spirituel croit que croire rend possible de croître ». De même qu’être cru potentiellement meilleur et guérissable par son thérapeute change totalement la dynamique d’une psychanalyse, apercevoir une autre qualité d’être affleurant à des sensations d’infini et d’éternité, nous laisse espérer qu’il peut y avoir autre chose en nous qu’une « âme étroite ». Pour beaucoup, Dieu n’a peut être rien à voir dans une telle aventure.

Source Nouvelles Clés

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Comprendre que la colère est l’expression de la souffrance

Posté par othoharmonie le 27 septembre 2014

Comprendre que la colère est l’expression de la souffrance la rend non pas plus recevable, mais plus «humaine»

Au même titre que la peur, la tristesse et la joie, la colère est une émotion de base. Chacun a maille à partir avec elle dans sa vie, souvent ou peu. Ce n’est cependant pas une émotion qui a la cote. En effet, si la tristesse est une émotion acceptée par tous, la colère ne l’est pas. Elle fait l’objet d’une réprobation à peu près générale, vu qu’on l’associe à des comportements très souvent blessants à l’égard d’autrui. Et pourtant, il est normal de l’éprouver. Elle fait partie de la palette des émotions, y images (7)compris de celles des personnes équilibrées.

Un chemin…

Sa nature et son fonctionnement dans notre vie, la place qu’elle prend ont cependant avantage à être compris. Et il est important que son mode d’expression soit adéquat, c’est-à-dire non violent. En ce sens, elle peut devenir un chemin de progression. Un chemin, oui. Que faire d’autre d’ailleurs, si l’on est colérique ? Et que faire quand on est confronté à la colère d’une personne proche ? La langue a des expressions parlantes pour décrire la colère. Lorsque la colère monte, on dit que la personne «bouillonne», qu’elle est «prête à exploser», qu’elle est «rouge de colère» ! Explosion, donc. Le plus souvent. Explosion difficile à endiguer. Difficile à vivre des deux côtés. 

Menacée

La personne colérique est d’abord quelqu’un qui se ressent comme vitalement menacée et injustement traitée. Elle attaque !? Il serait plus adéquat de dire : «Elle se défend». Dans son vécu, son vis-à-vis ne la respecte pas, ou essaye de l’annexer, de l’envahir, de le dévaloriser. Son territoire est mis en péril. Et son territoire, c’est là où intérieurement, elle se sent en sécurité.  Quelquefois, il arrive que ce soit très peu de chose qui mette une personne en colère. Mais ce peu est vécu comme un séisme qui bouleverse des bases. 

Parents colériques

C’est éventuellement le cas lorsqu’il y a présence d’un parent colérique. L’enfant, et plus tard l’adulte, peut réagir par le biais de ce type d’émotion comme étant la réponse aux situations difficiles. Lorsqu’un bébé ou un enfant est continuellement confronté à un père ou une mère colérique, il a «appris» cette émotion au quotidien. 

Compassion envers les colériques…

Carolle et Serge Vidal-Graf, dans leur remarquable petit ouvrage «La colère, cette émotion mal-aimée» [Editions Jouvence], attirent l’attention du lecteur sur la souffrance des colériques. Ceux-ci expriment leur souffrance par la colère, comme d’autres l’expriment par la plainte. Comprendre que la colère est l’expression de la souffrance la rend non pas plus recevable, mais plus «humaine». Car la compassion peut avoir lieu lorsque l’on se rend compte que le colérique ne choisit pas d’être en colère. Il est agi par une souffrance. Or, nous souffrons tous. Et nous souffrons avec nos composantes et notre histoire. On ne souffre pas de façon idéale. On souffre comme on peut. Pas comme on veut. 

Se protéger

Mais se protéger est légitime. Se protéger des paroles blessantes, haineuses, humiliantes, qui peuvent être criées durant une colère. Paroles auxquelles il est nécessaire de ne pas répondre. Sinon, une escalade de violence verbale des plus dommageables peut avoir lieu. En colère, on ne peut tout simplement pas  couter, possédée par une énergie puissante qui ne laisse pas place à autrui. Cela n’empêche que les colériques souffrent, et beaucoup. Ils souffrent parce qu’ils se sentent injustement traités, d’où leur colère. Mais ils souffrent aussi de s’être mis en colère, ce qui donne lieu à une intense sensation de honte. 

Honte et occultation

Qui a connu la honte sait combien elle est cuisante, voire insupportable, car elle touche au sentiment de sa propre dignité. La ressentir, «La repérer», dites-vous, «mais elle est tellement envahissante qu’elle est immédiatement repérable !». Détrompez-vous. La colère n’atteint pas tout de suite le pic du non-retour.

Elle ne projette pas directement la personne dans les cris, les paroles blessantes, voire la violence physique. 

Dans le corps…

La colère s’annonce. Elle monte graduellement. Elle est présente dans le corps tout d’abord. Le corps se prépare au combat avec l’adversaire : l’attaque est la seule réponse que l’organisme a trouvé face à ce qui est ressenti comme une menace. Il envoie des doses massives d’adrénaline qui donne l’énergie nécessaire pour une action forte et rapide. Les pupilles se dilatent pour mieux voir. Les muscles c’est avoir honte de   qui l’on est. Tellement qu’il arrive que le colérique nie les paroles blessantes qu’il a pu prononcer. Il ne s’en souvient tout simplement plus. L’occultation a lieu car la souffrance de la honte est trop forte. Celle-ci s’accompagne, en outre, d’un sentiment de culpabilité par rapport aux mots injurieux ou aux actes violents commis envers autrui. 

Autrui que l’on aime. C’est ça, la bonne nouvelle, que les Vidal-Graf mettent en évidence.

La colère et l’amour ne s’excluent pas. La colère, même récurrente, ne met pas fin à l’amour, pourvu qu’elle ne soit pas niée. 

La repérer…

L’essentiel pour vivre la colère sans en être totalement possédé est de la rendre consciente. Il s’agit d’abord de la repérer et de la nommer. Dès que le corps se met à envoyer l’un de ses messages, il est nécessaire d’en tenir immédiatement compte et d’exprimer la cause de ce début d’irritation à autrui. Car si la cause de cette irritation n’est pas exprimée dès son apparition, elle peut dégénérer. 

Degrés et modes de la colère

La colère n’a pas un visage définitif dès le départ. Elle se décline sous divers modes et elle a différentes intensités. Il est profitable de les identifier. Et de les identifier précisément, c’est-à-dire avec les mots les plus appropriés possibles. Car une contrariété n’est pas de l’hostilité. On peut acter une différence entre contrariété, frustration, amertume, aigreur, énervement, irritation, exaspération, aversion, hostilité, haine, rage, fureur et enfin rancune lorsqu’elle s’installe pour un long temps. Repérer les signes avant-coureurs de la colère, c’est ne pas attendre que le «vase déborde ». Ne pas attendre qu’il y ait accumulation.

«C’est la goutte qui a fait déborder le vase.» Eh bien non, il est préférable de ne pas attendre jusque-là. Dès que le vase commence à se remplir, il y a danger potentiel … 

Des termes précis et concrets

On peut donc, après avoir repéré les premiers signes d’irritation, s’exprimer. Exprimer la cause de la colère, ce qui l’a fait naître, et cela en termes précis et concrets, en décrivant la situation. Et en n’en sortant pas. Pas de «toujours », de «jamais», de «personne», de «tout le monde», et de «chaque fois que…» ! Pas de généralisation. On reste dans l’expression de la cause. 

S’exprimer en «je»

Encore faut-il que l’expression soit adéquate. Ici, on ne peut que souligner le bien-fondé de l’expression en «je», comme le met en valeur la Communication Non Violente. Plutôt que de dire «tu as tort, tu m’as traité[e] comme une quantité négligeable, c’est dégoutant, tu es nul[le] !» Mieux vaut dire : «Je ne me suis pas sentie respecté[e], j’ai eu la sensation d’être traité[e] comme une quantité négligeable lorsque tu ne m’as pas offert un verre de vin, alors que tu en offrais un à chaque convive…». Bref, le plus adéquat est de prendre en charge la colère comme étant sa responsabilité. La colère est ainsi exprimée sans injure blessante à l’égard d’autrui. Ceci dit, il ne s’agit pas d’adopter un ton de voix lénifiant. Quand on est en colère, le surplus d’énergie doit sortir. Les propos sont généralement exprimés vigoureusement, avec un ton de voix élevé. 

Se retirer

Parfois, la colère monte rapidement. Dans ce cas, la fuite peut être salutaire. Le colérique, s’il sent que son émotion va devenir violente, peut se retirer. Si possible, en exprimant cette nécessité : «Je pars me promener car ma colère monte.» Ceci pour revenir plus tard et exprimer ce qui l’a mis en colère, sans se trouver submergé par elle. Le retrait temporaire, tant du colérique que de celui qui reçoit la colère, est parfois la solution la plus sage. 

Que faire avec l’absence ?

Malheureusement, il n’est pas toujours possible de s’exprimer. Supposons que le destinataire destinataire de la colère soit absent, décédé ou qu’une rencontre ne soit pas souhaitée par lui, ou impossible… On peut alors avoir recours à l’écrit en écrivant une «lettre de colère» où la cause de la colère et les griefs sont clairement exprimés. Franz Kafka y a eu recours lorsqu’il a écrit sa fameuse «lettre au père». Cette lettre exemplaire comporte plus d’une trentaine de pages. Elle est émouvante, lucide, extrêmement sincère et détaillée. Franz Kafka avait demandé que toute son oeuvre écrite fut brûlé après sa mort. Il n’en fut pas ainsi, son œuvre fut publiée et la lettre aussi. 

Au feu et à l’eau…

Cette lettre connut un destin exceptionnel et qui sait si le témoignage qu’elle offre ne réconforta pas plus d’une personne aux prises avec un père brutal… ? Ceci dit, nous ne sommes pas tous des «Kafka ». La lettre de colère, une fois écrite… il y a une de bonnes raisons de la jeter au feu, de la voir se consumer, ou de la laisser aller au fil de l’eau… car la détruire, c’est aussi laisser aller symboliquement la colère qu’elle contient… Et si l’écriture n’est pas aisée pour certains, il est toujours possible de l’exprimer et de la travailler dans un espace thérapeutique. 

De l’utilité de la colère…

Si la colère existe, c’est qu’elle a une utilité. C’est un signal d’alarme strident qui nous signale que «la limite est dépassée» ou va l’être. Lorsqu’on est en colère, c’est qu’on se sent injustement traité, c’est que l’on estime ses droits bafoués. On est utilisé, on est abusé, on est envahi, on n’est pas respecté. «Stop», dit la colère. «Stop, je refuse cela». Pour cela, elle doit être écoutée et prise en compte. En son absence, certaines personnes risquent de s’enfoncer dans la passivité ou l’impuissance à mettre fermement leurs limites. La refouler ne fait qu’en accroître la force inconsciente. Il s’agit aussi de ne pas la subir et la faire subir sauvagement car elle s’avère, dans ce cas, destructrice. On est sur le fil du rasoir. Avec le temps, se modifie-t-elle ? De colérique, devient-on non colérique ? C’est rare, semble-t-il. Mais on peut modifier son rapport avec elle et l’exprimer de façon non violente et sauvage. 

Ne pas la nourrir…

Pour Deepak Chopra, et pour le Dalaï Lama, l’accepter est une étape. L’autre étape est de ne pas la nourrir, de ne pas en faire un automatisme. «Notre mental se développe à partir de nos habitudes et plus nous utilisons les centres qui émettent reproches, colère, intolérance et violence, plus leur croissance est favorisée» explique Chopra. Alors, que faire ? 

Un processus…

Pour Chopra, il faut construire de façon continue d’autres conditionnements où l’amour est prépondérant. Il s’agit d’«alimenter la moindre raison d’avoir des pensées d’amour». Cette transformation intérieure est à replacer dans un processus, bien évidemment. On ne peut en faire un précepte unique et irréaliste car l’amour ne se force pas ! Il est vrai qu’on peut au moins en avoir l’intention. Bref, ce changement de conditionnement est très lent. Il demande pratiquement toute une vie.

Cette démarche va de pair avec le fait «d’adoucir  son coeur et de soigner tendrement ses blessures ».

Traiter sa colère avec tendresse

téléchargement (10)Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste, explique que la colère a droit à être traitée «avec le plus grand respect et la plus grande tendresse ». C’est ce dont Olivia, belle jeune femme de 40 ans, humoristique, intelligente et sensible, engagée dans un processus assidu de méditation bouddhiste, témoigne :

«Je ne savais pas ce que c’était que la colère. Car elle avait été fortement contenue, cachée, occultée. Il y a peu, sans savoir vraiment à quoi j’avais affaire, j’ai commencé à ressentir la colère, à la vivre. Ce fut d’abord très inconfortable, elle se retourna contre moi par divers symptômes. Ensuite comprenant de quoi il s’agissait, pouvant la nommer, j’ai tenté de l’accueillir, d’en prendre soin, de respirer, de marcher avec elle. Un peu comme une maman prend soin de son bébé qui pleure… Cela a permis de l’apaiser, d’en voir les causes.» 

Olivia explique qu’elle fit ensuite l’expérience d’en parler en «je» à la personne concernée et qu’elle ressentit l’énergie circuler en elle. L’énergie de la colère ne fut pas détruite mais transformée dans ce cas. On ne peut espérer mieux : développer son attention et sa présence à ce qui survient pour que le rapport

en soit allégé. Mais encore une fois, la règle unique ou l’idéal sont illusoires. A chacun de se frayer un chemin en tenant compte de sa propre réalité, avec la colère, cette émotion significative. 

Livres à lire : La colère, cette émotion mal-aimée, Carolle et Serge Vidal-Graf, Editions Jouvence – Cessez d’être gentil, soyez vrai, Thomas d’Ansembourg, éd. de L’Homme.

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L’Homme dans l’Univers

Posté par othoharmonie le 9 septembre 2014

images (9)Lorsque l’on arrive pour la première fois dans un lieu où l’on va séjourner, on fait le tour de ce lieu. On entre dans les pièces, on furète, on va au jardin. Bref, on se rend compte de ses caractéristiques. Quelle est sa composition ? Est-il aéré ? Chaud ? Frais ? Lumineux ? Facile d’accès ? Puis, on fait le tour du voisinage. De façon quasi-instinctive comme les animaux, nous délimitons et prenons connaissance de notre territoire. 

En tant qu’être humain, notre territoire commun est la Terre. Cette notion est maintenant revendiquée par tout un chacun. Ne parlons-nous pas de «village global» ? Nous habitons ce magnifique village, la Terre. Les images des plus lointaines contrées sont devenues accessibles et nous pouvons même, si nous le souhaitons, chatter avec leurs habitants. Par ailleurs, cette Terre fait partie d’un ensemble plus vaste qui est l’univers. L’expression «planète Terre» fait d’ailleurs partie du langage courant des médias. 

Nous savons – pour la plupart, vaguement – que notre planète est l’une des millions de planètes qui peuplent l’univers. Nous savons cela, mais nous ne l’intégrons pas. Notre regard reste braqué sur notre quotidien terrestre, nos préoccupations, nos émotions, notre famille, notre travail, nos intérêts. 

Nous donnons à ces choses matérielles ou psychologiques un statut essentiel dans nos vies. L’univers n’entre pas, ou peu, ou mal intégré, dans notre conception de nous-mêmes en relation avec un environnement plus vaste que nos seules préoccupations.

 

images (8)Les voiles du réel

Pourtant, penser le cosmos, ses immensités, ses paradoxes, ses inconnues, aboutit inévitablement à changer notre représentation des choses. Nous nous agrandissons de notre pensée du cosmos. Nous agrandissons notre représentation de l’être humain. Nous agrandissons notre représentation du réel. Car c’est le réel que nous questionnons encore et toujours lorsque nous questionnons le cosmos. Quelles sont ces lois ? Qu’est-ce qui anime tout cela ? Pourquoi la connaissance de son fonctionnement ne nous est-elle pas donnée d’emblée, de façon limpide, avec évidence ? Nous devons chercher. 

Nous ne pouvons pas -pas encore- appréhender directement le réel : il se cache derrière d’innombrables voiles. Ainsi en est-il de la matière dont est fait l’univers, cette matière dont on sait maintenant qu’elle n’a de solide que son apparence…

 

L’invisible en question

La science questionne, autant que la philosophie ou la religion, l’invisible des choses. Les planètes lointaines ne se voient pas à l’oeil nu, et la masse noire n’émet aucun rayonnement. Dieu, quant à lui, est tout aussi invisible. Dieu ou la Matière, sont-ce d’ailleurs vraiment, à l’heure actuelle, deux langages incompatibles ?

Déjà, début XX è, Teilhard de Chardin ne conjuguait-il pas d’admirables intuitions scientifiques et spirituelles dans sa recherche : «Quand je pense à Vous, Seigneur, je ne puis dire si je vous trouve davantage ici que là, si vous êtes plutôt pour moi Ami, Force ou Matière…» ? C’est en tous cas toutes les modalités de l’invisible qui sont questionnées de toutes parts à notre époque, invisible qui se décline du plus petit au plus grand, dans des approches multiples de plus en plus foisonnantes et riches.

 

D’une idée…à une quête 

Ceci dit, l’espace intersidéral a toujours fait rêver autant les poètes que les scientifiques. Les uns ont chanté ses énigmes, les autres ont tenté de les déchiffrer. D’innombrables mythes expliquant l’origine de la Terre et de l’univers ont été écrits. Quant aux premières tentatives de description de la Terre dans l’espace, elles montrent celle-ci comme étant une surface plane. On est bien loin de la description d’une terre plate actuellement. Nous sommes peu outillés si nous voulons réellement avancer dans le savoir de ce territoire cosmique dont nous faisons partie. Car pour  se situer quelque part, dans la culture dont nous sommes, il est nécessaire de se faire une idée du lieu. 

Outre le fait que nous puissions regarder le ciel, le contempler, nous laisser imprégner de sa mystérieuse beauté, nous allons élaborer mentalement une représentation de l’univers. Elle va se construire de façon quasi-inconsciente par les apports de la culture et du monde audiovisuel dans lequel nous baignons, ou par le biais d’une démarche plus consciente. Cette représentation de l’univers, et donc de la matière et espace de l’énergie, va donner naissance à des croyances. Les croyances ayant trait à l’univers sont directement reliées à des questions métaphysiques aussi importantes que : 

«Qui suis-je ? De quoi suis-je fait ? Quelle est mon origine ? Où est-ce que je vais ? Pourquoi est-ce que je vis ?».

 La question du sens posée par la philosophie et la spiritualité, se nourrit de la question du «comment» à laquelle la science et les astrophysiciens tentent de répondre. Il est terminé le temps où on laissait aux seules religions ces questions qui font partie de la destinée même de l’espèce humaine et de chacun individuellement. C’est à travers la chimie, la biologie, la physique, l’astrophysique, mais aussi l’anthropologie, l’archéologie,  l’histoire, l’esthétique qu’elles se posent. A cela, on peut ajouter toutes les approches qui questionnent nos systèmes de représentations, nos niveaux de langage, nos productions artistiques et intellectuelles. Et, last but not least, tout ce qui a trait à l’intériorité et à l’étude de la conscience : la psychologie personnelle et transpersonnelle, et les neurosciences. Le monde extérieur et le monde intérieur se rencontrent…

 

Comprendre l’espace

Il y a quelque chose d’admirable dans la quête scientifique. Quête de la science ?

Oui, car elle est d’abord une aventure de l’esprit pour comprendre le monde. Les astrophysiciens vont d’abord tenter de comprendre l’espace. Et cette tentative, le mot le dit bien, est composé d’erreurs, de révisions, de corrections. 

Le modèle élaboré par Ptolémée, selon lequel la Terre était le centre de l’univers autour de laquelle tournaient les planètes et les astres, a duré plus d’un millier d’années. On a cru pendant plus de 1500 ans que la Terre était le centre de l’univers ! C’est beaucoup, 1500 ans. Puis la révolution de Copernic au 16ème siècle eut lieu et renversa totalement les rôles : ce n’est plus la Terre qui est au centre, mais le Soleil. 

Et un nouveau modèle eut lieu et est encore actuel. Tout le monde connaît ces grands tournants scientifiques qui élaborent un nouveau paradigme, un nouveau socle de croyances pour une période plus ou moins longue, ici plus d’un millier d’années.

 

Un casse-tête mathématique

Sachant cela, il nous appartient de chercher quels sont les grands paradigmes scientifiques qui sous-tendent notre siècle. Pour élaborer cette recherche, nous disposons, entre autres approches, de la pensée scientifique. La pensée scientifique, mais vulgarisée. Il est évident que nous ne pouvons pas avoir accès à la source même des recherches en astrophysique, vu que les symboles mathématiques en font intégralement partie. Qui peut se targuer de comprendre ce que sont les opérateurs hermitiens, les matrices densité, les espaces de Hilbert, les vecteurs d’état ? Qui sait ce qu’est exactement l’équation

de Maxwell, faisant partie de la théorie dite de «jauge», forme élaborée de la théorie quantique des champs ? C’est à s’y perdre, et cela d’autant plus quand on sait que le prix Nobel de physique en 1965, le pédagogue Richard Feynman, avoua qu’il lui était impossible d’expliquer à quiconque la loi quantique relativiste des champs…

D’un savoir multidisciplinaire à une connaissance transdisciplinaire…

On entre ici dans la difficulté qui consiste à produire de la bonne vulgarisation, difficulté que Valéry, cité par Etienne Klein(3), a très bien énoncée : «Tout ce qui est simple est faux, tout ce qui est complexe est inutilisable» ! Nous devons donc bien nous rendre compte que les informations scientifiques dont nous disposons pour nous faire une idée de l’univers sont, dès le départ, sujettes à des interprétations et des transformations. Songeons aussi que chaque théorie va se modifier en fonction de nouvelles données. 

Bref, sachons que l’idée que nous allons nous faire de l’univers via les informations scientifiques que nous aurons peu ou prou intégrées sera nécessairement subjective. La synthèse de toutes ces données peut cependant s’effectuer à partir d’un espace de pensée autre, qui résout les contradictions, une sorte d’espace où les savoirs multidisciplinaires se résolvent dans une connaissance transdisciplinaire, espace  intérieur où des formes de révélations ont lieu [Eurêka !] et des certitudes métaphysiques éclosent. Sachant la relativité mais aussi la beauté de cette démarche, avançons…

 

Des milliards de fois plus petit qu’un atome…

Car il existe de superbes écrits destinés au grand public. Ce sont, par exemple, les écrits de l’astrophysicien Hubert Reeves, ou encore ceux de Trinh Xuan Thuan, astrophysicien et professeur à l’université de Virginie. Dans ces écrits, on peut retracer une aventure qui va du plus élémentaire au plus complexe. Aventure qui commence avec le Big Bang, déflagration cosmique à l’origine de l’univers qui fait actuellement l’unanimité des scientifiques. Et on s’émerveille lorsque l’on pense que tout a commencé dans un espace minuscule, des milliards de fois plus petit qu’un atome, et que cet espace minuscule a commencé à s’étendre. 

Car l’univers n’est pas immuable, mais en expansion, selon l’hypothèse émise début des années 1920 par Friedmann et Lemaire. 

Le minuscule espace des débuts a continué à s’accroître pour atteindre les gigantesques proportions du cosmos actuel. L’histoire n’est pas finie, bien évidemment. L’univers continue à grandir et en même temps, il refroidit. 

Ce refroidissement est nécessaire pour que la complexité continue à voir le jour. En effet, la chaleur donne lieu au mouvement. Dans un univers trop chaud, les formes structurées en mouvement entrent en collision les unes avec les autres et se détruisent. Dans un univers plus froid, tout se stabilise. 

Ce «Un» qui fait la différence

Par ailleurs, l’univers est composé d’énergie et de lumière. L’Univers est né d’un vide quantique, donc baratté d’énergie et rempli de particules qui naissent et meurent à des cadences infernales. Cette énergie du vide est essentielle puisqu’elle donne lieu à la matière. C’est ici que la formule bien connue d’Einstein prend tout son sens : E = mc2. 

On parle souvent de la « soupe primordiale », expression parlante entre toutes qui illustre bien la constante et bouillonnante activité du vide d’où particules et antiparticules ont surgi. Celles-ci entrent en collision, se rencontrent et s’annihilent pour se transformer en lumière qui elle-même se transforme en matière et antimatière. Mais, au cours de l’évolution, l’antimatière a disparu. C’est assez fascinant. Il y a, selon  l’explication du physicien russe renommé Andreï Sakharov mort en 1989,(1) «une minuscule partialité» de l’univers en faveur de la matière. 

Cette minuscule partialité fait qu’il y a un milliard et UN électrons face à un milliard d’antiélectrons. Ce «un» a fait toute la différence. On ne peut que poser ici la question du hasard et de la nécessité… 

Ce «un» est-il seulement effet de hasard ou fait-il partie d’un inexorable processus de développement ?

 

Big Crunch

On n’en a pas fini avec la question de la matière et de l’énergie. Les scientifiques se heurtent jusqu’à maintenant à des énigmes concernant la matière dit «noire». Qu’est-ce ? Il faut d’abord comprendre qu’une gigantesque lutte est à l’oeuvre entre la gravité qu’exerce toute la matière de l’univers, gravité qui arrête l’expansion de celui-ci, et la force du Big Bang initial qui continue à diluer l’univers. Si la gravité gagne, c’est très simple : il y aura ce qu’on appelle un «Big Crunch», à savoir une fermeture de l’univers sur lui-même qui, ne pouvant croître, mourra.

 

Matière noire et énergie sombre

images (7)Or, il se fait que la matière ordinaire, que nous pouvons recenser, est minoritaire, l’autre partie étant constituée de ce que les astrophysiciens appellent la matière noire, ou encore «la masse noire». Celle-ci a un rôle important car sa gravitation permet de faire tenir les amas de galaxies ensemble. Mais les astrophysiciens ne savent pas sous quelle forme se dissimule cette matière noire. 

Pour corser le tout, il apparaît que la matière, qu’elle soit noire ou ordinaire, ne constitue elle-même que 30% du contenu de l’univers, les 70% restants étant une autre forme d’énergie que les savants ont appelée «énergie sombre». L’existence de cette énergie sombre, nommée ainsi en 1998, a été établie grâce au fait que l’on s’est aperçu que l’expansion de l’univers ne ralentissait pas, mais au contraire s’accélérait, ce qui fait qu’on a bien dû admettre l’existence d’une force anti-gravité. Une force inimaginable, totalement noire qui n’émet ni n’absorbe aucun rayonnement. 

Immenses énigmes que celles-là, qui montrent les limites de la science actuelle, en dépit des apparences.

 

Le principe de complémentarité

Par ailleurs, les données de la physique quantique posent question quant aux «outils de mesure» utilisés pour percevoir et comprendre les mystères de l’univers. En effet, la physique quantique a révolutionné la manière dont les scientifiques appréhendaient la réalité. 

La physique quantique qui, rappelons-le, s’exerce dans un univers infiniment petit, le monde des atomes subatomiques, montre qu’un électron dans un atome prend l’aspect d’une onde. Dès que le scientifique observe cet électron avec des instruments de mesure, l’électron quitte son habit d’onde et devient particule. Ce phénomène, que le physicien Niels Bohr, un des pères de la physique quantique, a appelé «principe de complémentarité» explique une interaction évidente entre la réalité et l’observateur. 

Autrement dit, le réel est façonné par l’observation que nous en avons. On ne peut pas parler d’une réalité en dehors de l’observation, vu que cette réalité ne sera jamais appréhendée.

 

Ondes porteuses d’infos

Par ailleurs, dans le monde quantique, les ondes sont porteuses et codeuses d’informations et, se cognant les unes aux autres, elles emmagasinent des informations de façon quasi infinie. Il y constamment échange et interconnectivité… même si les particules ne se touchent pas ! Cela pose évidemment question, d’où le postulat de l’existence du champ du point zéro, «où les informations sur tous les aspects de la vie, allant de la communication cellulaire aux processus de l’ADN, sont transmises au niveau quantique»(2), ce champ étant par ailleurs défini par certains scientifiques à tendance spiritualiste comme «une sorte de gigantesque état fondamental auto-régénérateur de l’univers» (ibid).

 

Univers parallèle ? Je donne ma langue aux deux chats…

Ce que l’on peut remarquer, c’est que dans la culture scientifique d’aujourd’hui, l’imaginaire est roi. Les modèles et les hypothèses se multiplient, et l’on avance, médusé, dans des propositions toutes plus désarçonnantes les unes que les autres. La physique quantique n’est pas facile à intégrer, elle donne lieu à beaucoup de débats, de controverses et de variantes dans le discours scientifique. Ainsi, un groupe de physiciens, relativement restreint, propose la théorie des univers parallèles, dont la première version, que l’on doit à l’américain Hugh Everett, date de 1957. Cette théorie s’est établie à partir d’une expérience de pensée où un chat est enfermé dans une boîte et meurt,[cette expérience qui produit différentes interprétations complexes est appelée le «paradoxe du chat de Schrödinger», du nom d’Erwin Schrödinger, l’inventeur de l’équation de base de la mécanique quantique]. Dans la théorie des «univers parallèles» existeraient, le cas échéant, deux univers : l’un où le chat est vivant et l’autre où le chat est mort…

 

Des propriétés un rien différentes : vous n’existeriez pas

Il importe, pour notre croissance, de laisser émerger de façon tout à fait personnelle, sans avoir recours aux innombrables «prêt-à-penser » qui jalonnent notre route, il importe, oui, de laisser émerger une intuition de réponse face à la question qui ne manque pas de se poser, à un moment ou l’autre : l’évolution de l’univers est elle fortuite ? 

Cette magnifique odyssée d’un univers jalonné d’étapes de plus en plus précises serait-elle l’effet seulement du hasard ? Si certaines propriétés de l’univers avaient été un tout petit peu différentes, je ne serais pas là, écrivant cet article et il n’y aurait ni éditeur pour l’éditer, ni lecteur pour le lire, vu que l’être humain n’existerait tout simplement pas.

 

«L’omniprésent levainde la complexité croissante»

Sur des centaines de milliers d’années, après le Big Bang, des objets de plus en plus complexes sont apparus : la voie lactée et les planètes, les premières cellules de vie, le sexe, les organismes pluricellulaires, l’oxygène, puis les espèces avec les premiers poissons, les reptiles, les insectes, les plantes et les fleurs. Il y eut ensuite la catastrophe de la percussion de la Terre par un astéroïde géant, la disparition des dinosaures, l’apparition des primates, le singe, l’homme. 

Puis, de plus en plus complexe, le développement du cerveau… De paliers en paliers, l’évolution du vivant a eu lieu, comme poussée de l’intérieur par «l’omniprésent levain de la complexité croissante» dit Hubert Reeves. Cette poussée vers un «plus» de vie tire parti des hasards. Quoiqu’imprévisibles, les événements issus du hasard entrent dans une progression comme si le programme d’une complexité croissante était déjà là, en germe, au tout début de l’univers, ce qui fait dire au physicien F. Dyson : «L’univers savait quelque part que l’homme allait venir» [Les dérangeurs d’univers, Payot, 1987].

 

Espace intérieur et extérieur 

Alors, l’univers est-il un «hasard ou une nécessité» ? L’expression de Monod pèche par trop de dualisme. Et si la logique de l’univers ne se conjuguait pas en «ou», mais en «et» ? Et si on disait hasard ET nécessité ? Si on disait hasard ET nécessité, on se trouverait tout simplement dans une vision non-duelle des choses. Au même titre qu’une voie spirituelle, il peut y avoir une voie scientifique, pourvu qu’elle nous mène vers un changement. Cela peut être un élargissement du cadre de notre représentation de la réalité. 

Cela peut aussi être un changement de croyances et de vision.

Ainsi, dans la physique quantique, il existe à la fois une chose et son contraire [puisque l’électron est à la fois onde et particule]. Ce sont deux possibilités en apparence inconciliables : comment peut-on être à la fois une chose ET son contraire ? Il n’y a pas de comment. C’est comme cela. 

Une chose Et son contraire peuvent exister simultanément. Le Tao l’avait déjà admirablement énoncé. Mais

pour que cette vison soit rendue possible, et que le réel devienne un peu moins opaque, il est nécessaire que le regard reçoive le réel d’un autre niveau que celui où il se situe habituellement. 

images (6)Cet autre niveau fait le lien entre l’information «un électron est une onde» et l’information «un électron est une particule», il va au-delà d’une vision qui choisit l’une ou l’autre proposition. Nous ne sommes  évidemment pas habitués à ce type de vision qui demande de se déplacer intérieurement quelque part où les contradictions ne sont pas un problème… Où est donc ce quelque part ? L’espace, s’il est cosmique et extérieur, n’est pas moins vaste à l’intérieur. Quelquefois, l’être humain peut faire une expérience d’ouverture intérieure. 

Elle se produit lorsque tout s’ouvre de plus en plus profondément en lui, par exemple grâce à l’amour, la création, la méditation, la concentration dans un travail, la pratique d’un sport, ou de toute autre chose, pourvu que la personne soit unie à ce qu’elle fait, sent, ressent et pense. Cette expérience de l’espace intérieur a lieu lorsque le coeur, le corps, l’esprit font un et que la coupure entre le «je» et le monde s’abolit. Elle peut se produire parfois à la faveur d’un hasard : une feuille qui tombe, un caillou qui roule, une étoile filante, le reflet d’un rayon de soleil dans l’eau, un chien qui aboie… 

Il se peut alors que l’espace intérieur et extérieur soit non-séparé, et que l’un ou l’autre devienne soudainement, avec l’évidence d’un changement de point de vue radical : l’un EST l’autre… 

Marie-Andrée Delhamende

(1) reprise dans «Origines»

(2) Cfr Lynne Mc Taggart

(3) in «Conversations avec le Sphynx»,Albin Michel, 1991. 

LIVRES

- Lynne Mc Taggart, «Le Champ», Editions Ariane.

- Trinh Xuan thuan, «Origines», Folio Essais.

- Hubert Reeves, «Intimes convictions»,

Editions Paroles d’aube.

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CHANGER LE MONDE TOUT EN CUISINANT

Posté par othoharmonie le 7 septembre 2014

 

images (8)Notre société occidentale a oublié ce que se nourrir et « cuisiner » signifient au regard de la vie…. Souvent rattaché à l’unique valeur du plaisir, cuisiner est soit élevé au rang de compétition, soit réduit aux plats tout préparés et au fast-food. S’alimenter sainement tient aujourd’hui du défi ! David Birghoffer nous propose de retrouver le plaisir de cuisiner de bons repas simples en pleine conscience.

Comment sont nés votre amour de la cuisine et votre engagement pour une alimentation saine ?

David Birghoffer : Durant ma petite enfance, ma grand-mère et ma mère m’ont transmis l’art de cuisinier, de recevoir et de partager. Il y a certainement un aspect génétique car mes enfants aiment tous cuisiner et le font bien. Ma mère, certainement mon premier maître, avait le sens de la recherche dans l’art de présenter une belle table ; elle aimait découvrir les recettes d’autres pays et possédait un goût très fin et le sens des saveurs. Cependant, comme elle était nourrice et allaitait un autre enfant, j’ai toujours eu l’impression de ne pas avoir suffisamment à manger. J’ai par la suite développé, en lien avec une blessure d’abandon, une relation d’avidité avec la nourriture qui a ainsi pris une place importante dans ma vie. Mon cheminement en a fait petit à petit un atout. J’aime bien manger et j’ai naturellement un palais très fin qui me permet de jouer avec des recettes de base. Je sais reconnaître si un plat est abouti ou non. J’entre en communion avec les légumes et je leur parle. Je cuisine à l’intuition, attentif aux bruits et aux odeurs…

Qu’explore-t-on d’essentiel dans la nourriture et la cuisine ?

D.B : La vie, l’amour :

Nous mangeons deux à trois fois par jour, ce n’est pas rien. Reconnaître le processus de transmutation que constitue le fait de manger permet de s’aimer, de se respecter ; à travers la nourriture, nous offrons de l’amour. Cuisiner permet d’aborder des aspects de soi jusqu’alors inconnus, de découvrir sa créativité, de franchir des peurs et de reprendre confiance en soi. Swami Premananda disait que lorsqu’il cuisinait en étant relié, en chantant des bhajans, il entendait la nourriture chanter des chants sacrés. Cela veut bien dire que le petit légume devant soi, porte en réalité quelque chose d’immense…

 

SE NOURRIR : UNE PORTE POUR FAVORISER L’EVEIL DE LA CONSCIENCE

 

images (9)Votre démarche spirituelle est essentiellement en relation avec la nourriture, est-ce un choix ? 

DB : La transmission familiale y est pour beaucoup. Mes grands-parents paternels et maternels étaient des personnes qui avaient la foi. Nous lisions tous les soirs des passages de la Bible et nous priions ensemble, les repas étaient bénis. Mon grand-père me donnait en exemple Albert Schweitzer : J’ai ensuite poursuivi mon propre chemin, sans pour autant renier mes racines. Cela fait 20 ans que cuisiner est mon activité principale…

La cuisine est-elle un acte sacré et pourquoi est-ce si important ?

DB : Dans les grandes traditions, une partie des textes sacrés donne des consignes particulières sur la manière de cuisiner. Selon les Upanishads, par exemple, la nourriture est « brahamane » (c’est à dire réalité divine). Les rituels et l’attention que l’on porte à la cuisine et au repas ont un sens profond. Dans les ashrams ou encore dans les dojos zen, le maître confie la cuisine au disciple le plus avancé sur le chemin pour altérer le moins possible les aliments et transmettre l’amour, la bienveillance et la reliance ; dans l’église chrétienne, on communie par le pain et le vin… La nourriture détermine nos sentiments, nos pensées et nos actes. En mangeant, nous nourrissons tous les principes de vie à l’intérieur de notre organisme et tous les principes de vie à l’intérieur de notre organisme et nous participons à la vie et à la création. Nous pouvons prendre conscience, quel que soit notre système de croyance, de la place et du rôle de l’être humain dans l’univers. En transmutant les aliments, il participe à l’évolution des autres règnes vivants. On honore le divin en lui offrant de la nourriture. Or, nous portons en nous le divin, que lui offrons-nous à travers l’alimentation ?  

Lors de la préparation d’un repas, prêter attention au sacré permet d’apprécier l’offrande qui nous est faite à travers la nourriture et de communier avec le règne qui se transforme. Aujourd’hui, dans la civilisation occidentale européenne, la notion de sacré est presque taboue. Au départ, introduire une pratique  spirituelle dans mes ateliers m’a fait un peu peur. Aujourd’hui, je réalise que c’est ce que j’ai à faire ; nous asseoir ensemble, nous mettre dans la Présence, partager un texte sacré sur la nourriture, entrer dans la conscience de ce qui se passe. Pour moi, découper un légume est un acte spirituel, je suis centré et présent à ce qui se passe intérieurement.

Vous communiquez avec les esprits de la nature en cuisinant. Comment faites-vous ?

DB : C’est très simple, il suffit de se penser en collaboration avec eux, « d’ouvrir la porte » à leur présence. Lorsque je prends une carotte, j’ai une pensée pour tous ceux qui ont permis à ce légume d’arriver là. Le jour de la saint David, les esprits de la nature m’ont rendu visite dans le restaurant bio végétarien dont je m’occupais, en Dordogne. Ces esprits de la nature ont déposé, sous forme d’énergie, comme une fleur en cristal pour permettre aux personnes venant manger dans le restaurant de se relier avec eux et avec la Terre. J’ai alors compris qu’ils se manifestaient jusque dans la nourriture préparée et non pas exclusivement dans les potagers. Par la suite, une personne sensible a témoigné percevoir dans le restaurant une multitude d’esprits de la nature.

CUISINER AVEC LES REGNES ET LES ELEMENTS 

D’autres règnes participent-ils à la cuisine ?

D.B : j’en suis convaincu, c’est le cas pour le règne angélique, par exemple. Dans les rituels traditionnels hindous, la cuisine se fait sur un foyer, et on commence par invoquer la présence du feu et des autres éléments. Lors des animations, je donne des pratiques qi permettent de se relier aux cinq éléments (terre, air, eau, feu et éther), au soleil, à la lumière, pour se connecter au niveau des trois corps. 

Quelle est la place du silence dans vos ateliers ? 

DB : Cuisiner en silence permet de calmer le mental, de se concentrer et d’accéder à un autre état de conscience. C’est l’être subtil qui va réaliser quelque chose dans la matière. Nous préparons avec le cœur, dans la paix. Manger en silence favorise l’assimilation. Un événement majeur de ma vie privée a pris forme dans le silence …/…

 

UN ENJEU POUR L’HUMANITE 

Pensez-vous que la façon de s’alimenter caractérise des étapes dans l’évolution de l’humanité ? 

DB : L’homme est inclus dans un principe d’évolution et ses besoins diffèrent selon les époques. Originellement, l’alimentation était sans doute mieux adaptée à sa constitution physique naturelle, à l’époque de la cueillette par exemple. Dans la tradition inca, au moment des semailles, le roi-prêtre ouvrait la terre en premier avec un soc de charrue en or, cela illustre bien sa relation à la terre nourricière. Puis, lorsque l’homme s’est occupé de sa divinité, à la fin de l’Artlantide par exemple, il a perdu toute relation harmonieuse avec la nourriture. 

Aujourd’hui, l’enjeu est de taille. Depuis la fin du XIXè siècle, la politique agricole, les lobbies alimentaire et pharmaceutique notamment dictent leurs lois. L’alimentation et la santé sont les deux principaux instruments pour qui tenterait d’asservir et contrôler l’humanité. Or, force est de constater que nous consommons essentiellement des plats cuisinés, nous mangeons trop de viande et il n’y a pas de véritable enseignement sur ce qu’est une  alimentation saine. Pour citer Pierre Rabhi, agriculteur biologiste, écrivain, concepteur d’ »oasis en tous lieux », du mouvement « colibri » et de l’agroécologie, une agriculture respectueuse des ressources naturelles : « Avant quand nous nous mettions à table nous nous souhaitions bon appétit, aujourd’hui il faudrait plutôt se souhaiter bonne chance ». En nous alimentant mal, nous nous coupons de notre partie lumineuse et nous créons un obstacle et notre évolution.

Allons-nous vers un changement ? 

D.B : Certainement, de plus en plus de personnes consomment des produits biologiques et les rayons de produits ultra-frais dans les magasins bios excellent en créativité pour les aliments végétariens. Cette attitude témoigne d’une remise en cause profonde de la façon de se nourrir ces 50 dernières années. Ainsi les rayons de fruits et légumes bios se sont diversifiés, les AMAP   multipliées. Nombreux sont ceux qui se tournent vers la production de leurs propres fruits et légumes, que ce soit à la campagne ou à la ville, où des mouvements citoyens se sont organisés spontanément autour de jardins collectifs. Ce mouvement témoigne de la prise de conscience de l’importance d’une alimentation saine et naturelle pour l’équilibre de notre corps physique et de notre psyché…/…

 

CELEBRER LA VIE PAR LA CUISINE

David_20avec_20un_20verre_20_C3_A0_20eau Quelle est votre méthode d’enseignement de la cuisine ?

 D.B : J’enseigne la cuisine comme une célébration dans la vie : dans la joie… Vivre dans la Présence, être conscient de ce qui se passe à chaque instant. J’invite à suivre son intuition, à la développer en ouvrant ses perceptions, à créer sa propre manière de cuisiner. Pour vous donner un exemple, cela commence par la manière de couper les légumes : tenir un légume dans ses mains et se demander comment le couper pour qu’il donne le meilleur de lui-même ; en hélice, en diagonale, sans jamais trancher à la perpendiculaire pour respecter l’énergie du légume. Mon enseignement propose d’entrer avec la conscience du sacré dans l’acte de cuisiner et de manger, et dans tout ce qui y est en relation : la présentation, la manière de stocker les aliments, de faire ses courses…/…

 

Extrait de l’Article paru au Magazine Sacrée Planète n° 64 – voir le site de D.Birghoffer au www.cuisine-et-conscience.fr

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Notre spiritualité remonte aux pulsions vitales des bactéries

Posté par othoharmonie le 19 août 2014

 

images (6)“La cause essentielle du désarroi – de l’effroi – de l’époque actuelle est le conflit entre les religions et les sciences.” Est-ce précisément parce qu’il tentait d’ouvrir une voie allant au-delà de cet antagonisme que Paul Diel fut aussi peu reconnu ? À première vue, il paraît presque scientiste, tant il croit en la science et pense que la psychologie peut atteindre le même degré d’objectivité et de rigueur. Dans sa cure, il fait appel à l’introspection et tente d’élever notre capacité d’auto-observation au rang de méthode scientifique. On peut aussi le qualifier de matérialiste car, pour lui, il ne peut y avoir d’esprit sans matière. L’esprit n’a rien de transcendant, il est une émanation de la matière et s’est développé au fil de l’évolution, en interaction avec le milieu. Dès le départ, dans les organismes vivants les plus élémentaires, la faculté de réagir au milieu ambiant (réflexe d’excitabilité-réactivité) a un sens : l’amibe absorbe le corps étranger qui la nourrit et se ferme devant celui qui va lui nuire.

Pour lui, l’origine du désir remonte à la faculté de nos ancêtres, les organismes primitifs, à réagir au milieu pour satisfaire leurs besoins. Le premier des besoins est de se conserver soi-même. Diel l’appelle « pulsion matérielle ». Le second est celui de conserver l’espèce : la « pulsion sexuelle ». Le troisième, la « pulsion évolutive », conduit les espèces à se transformer sous la pression du milieu, donnant naissance à de nouvelles formes, psychiques et physiques. Au fil du temps, ces trois pulsions primitives s’élargissent. Chez l’homme, la pulsion matérielle devient sociale, la pulsion sexuelle se fait affective et la pulsion évolutive se transforme en pulsion spirituelle. Cette dernière devient même prédominante et prend la forme de ce que Diel appelle le « désir essentiel », en opposition aux désirs multiples, plus matériels, dictés par les pulsions sociales et affectives.

Paul Diel explique donc que l’acte réflexe des êtres primitifs s’est ralenti au fil de l’évolution. Il s’est créé un décalage temporel entre l’excitation et la réaction. L’information a été retenue et son énergie gardée en mémoire sous la forme de ressenti émotionnel auquel sont venus s’ajouter, chez les êtres dont les organes perceptifs sont développés, des images mentales et des concepts. Par ce processus, le réel s’est transformé progressivement en un monde intérieur possédant sa vie propre. C’est ainsi que se sont formés, pour Paul Diel, la psyché humaine et son plus beau fleuron, l’imagination, faculté de se représenter mentalement le monde extérieur afin de pouvoir y réagir.

Selon lui, pour que nous trouvions l’accomplissement, nos désirs multiples doivent être harmonisés par notre désir essentiel. Sinon, une part de nous ne sera jamais satisfaite. Ainsi, la réussite purement professionnelle sera trop chèrement payée si l’on a gâché sa vie affective à la gagner ; les prouesses purement sexuelles finiront par générer le dégoût de soi ; l’amour exclusif de l’esprit théorique conduira à l’échec, par dessèchement. Mais ce nécessaire travail d’harmonisation autour du désir essentiel nous coûte et nous inventons de fausses raisons de nous y soustraire. Ainsi naissent les défauts, qui sont des déformations de nos qualités. Ainsi, derrière la vanité, qui est une sur-valorisation de soi, se cache l’estime de soi ; derrière la culpabilité, qui est une sous-valorisation de soi, se trouve l’humilité ; derrière la sentimentalité, sur-valorisation des autres, veut s’exprimer la possibilité de les aimer ; derrière l’accusation, sous-valorisation des autres, se camouflent la tolérance et la compassion… Si vous voulez suivre la piste ouverte par Paul Diel, faites la liste de vos défauts et découvez la qualité cachée derrière chacun.

La première condition de l’accomplissement est de connaître notre désir essentiel. Comment faire ?
L’originalité de Paul Diel fut de rétablir l’introspection , qu’il appelle « délibération », comme moyen d’accès à la connaissance de soi. Pour éviter les illusions, il propose de placer l’imagination sous le contrôle de deux gardiens : l’esprit intuitif et l’intellect pratique. Le premier, descendant de l’instinct animal, « flaire » ce qui convient à la satisfaction de notre désir ; l’intellect, lui, prend en compte la réalité. S’il y a trop de décalage entre désir et réalité, ou si le prix à payer pour changer le réel est trop fort, le désir doit être dissout par un travail d’acceptation, qui n’est pas résignation, car l’énergie ainsi libérée fait rebondir la vie vers de nouveaux projets.

À la question métaphysique du sens de la vie, Diel répond qu’il suffit d’observer cette dernière. Que veut-elle, dès sa plus basique expression ? Tout simplement continuer à exister. Pour cela, l’être vivant doit se nourrir, se reproduire et s’adapter le mieux possible au milieu ambiant. Les processus réflexes ont donné naissance à trois pulsions, nutritive, sexuelle et évolutive, qui se transforment chez l’homme en désir social, affectif et essentiel. Paul Diel admet que les pulsions sont l’expression d’une force psychique dont l’origine nous échappe, mais de la même manière que la notion de force, en physique, n’est étayée par aucune explication, il n’est pas nécessaire d’en connaître l’origine pour pouvoir l’utiliser. Cette force vitale fait partie du mystère qui “ n’est pas une chose ‘matière absolue’ ni un être ‘esprit absolu’ mais simplement la limite de l’esprit humain ”. Mythes et religions ont été inventés par l’imagination des hommes pour calmer l’angoisse que crée cette frontière. “ Rien ne peut empêcher l’envol imaginatif de transcender les bornes de l’espace et du temps, de s’évader dans l’infini et de concrétiser l’indéfinissable, mais rien non plus ne peut faire que la réponse ainsi obtenue ait une portée réelle. ” En un mot, l’homme invente Dieu. Du matérialisme pure souche mais pourtant, malgré l’appui d’Einstein, Diel n’a jamais pu rentrer au Collège de France, les matérialistes s’y étant opposés parce qu’ils le trouvaient trop spiritualiste !

C’est que pour lui, s’il n’existe pas d’esprit sans matière, il n’existe pas non plus de matière sans esprit. “ Le monde commence avec la vie, la vie commence avec le monde. Elle est une apparition structurée du mystère à laquelle l’esprit humain appartient ”, écrit-il. Cette apparition est à la fois intérieure et extérieure car psyché, soma et ambiance évoluent en interaction permanente. Les trois pulsions fondamentales qui manifestent le mystère ont été explorées par la psychologie des profondeurs : la sociabilité par Adler, la sexualité par Freud et les représentations spirituelles par Jung.

Mais Diel va plus loin. Il cherche à les harmoniser. Toute l’angoisse et le mal-être des humains se trouvent selon lui dans le manque d’harmonisation entre les désirs multiples (matériels et sexuels) et le désir essentiel, forme élargie prise par la poussée évolutive lorsqu’elle atteint le stade humain. Cette pulsion venue du surconscient nous souffle l’envie de spiritualiser la matière, de l’orienter vers des valeurs guides telles que le Bon, le Juste, le Beau. Intuitivement, les hommes pressentent la satisfaction et la joie que cette démarche pourrait leur apporter. Et si Dieu est avant tout un symbole mythique, il n’en reste pas moins que mythes et religions représentent l’expression imagée de cette intuition. Mais sortir de l’animalité n’est pas facile.

L’esprit humain, encore semi-conscient, tiraillé entre les pulsions matérielles du subconscient et les pulsions spirituelles du surconscient, croit qu’il doit choisir entre le ciel et le terre au lieu de chercher à harmoniser ces deux pôles. Il passe d’un excès à l’autre, il s’invente de fausses motivations à l’origine de tous ses défauts et de toutes ses névroses. Il devrait plutôt, et ce sera l’objet d’une cure diélienne, développer un “ égoïsme conséquent ” qui, “ sous sa forme saine ”, ne peut trouver l’ultime satisfaction que par “ l’union réjouissante avec la vie entière ” (et avec autrui). Tout en partant d’une vision matérialiste du réel, Paul Diel nous conduit donc vers la sublimation de la matière. Mais les spiritualistes, choqués de voir la transcendance reléguée au rang de symbolique, ne voulurent pas non plus de lui au Collège de France, le trouvant trop matérialiste ! Rejeté par les deux camps, Paul Diel aurait-il réussi son pari d’une troisième voie ?

téléchargement (6)Extrait des paroles de Paul Diel (1893-1972) : le plus sensible et le plus mal connu des psychothérapeutes autrichiens d’avant-guerre. Cet autodidacte que la vie n’a jamais ménagé a une étonnante aptitude à la compassion. Il admire Freud, mais n’est pas d’accord avec lui. Que la sexualité soit un moteur majeur, certes, mais il faut accorder une importance équivalente à cette extraordinaire capacité de l’homme : l’imagination, grâce à laquelle nous pouvons désirer et littéralement inventer des mondes. Cela fait de nous des sortes de dieux… à ceci près que cette imagination prend sa source sans le simple réflexe de survie de la bactérie !

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Les coïncidences ont un sens

Posté par othoharmonie le 6 août 2014

Notre monde fourmille de coïncidences qui peuvent être frappantes. Carl Gustav Jung a défini la synchronicité comme une coïncidence temporelle de deux ou plusieurs événements sans lien causal entre eux et possédant un sens identique ou analogue. Quel est donc le sens de ce lien, qui ordonne la matière comme une danse, sans logique apparente ?

Les coïncidences ont un sens  dans Nouvelle conscience jung6

Nous pensons généralement en termes de causalité formelle : parce qu’il y a du soleil, j’ai chaud. La physique classique, dont le discours sous-tend notre vision du monde, fonctionne selon ce principe. A produit B. En marge de cette causalité règne un hasard aveugle, émaillé de coïncidences, qui peuvent être frappantes. Nous ne nous y attardons pas, pensant qu’elles sont forcément fortuites. Mais il existe dans la nature un autre type de relation, synchrone et acausal, mis en évidence par la physique quantique. Ce lien qui ordonne la matière comme une danse, il n’a pas de logique, mais il produit de l’harmonie.

Avec la notion de synchronicité, Carl Jung élabore la même affirmation sur le plan psychique. Jung définit la synchronicité comme « coïncidence temporelle de deux ou plusieurs événements sans lien causal entre eux et possédant un sens identique ou analogue». Une image inconsciente pénètre la conscience – sous forme d’idée, de symbole, de rêve ou de prémonition – et une situation objective coïncide avec ce contenu. C’est l’observateur qui confère une valeur à la synchronicité. Elle est plus qu’une coïncidence. Elle va bien au-delà du pur hasard et révèle un fonctionnement global où matière et psyché sont deux faces d’une même réalité. 

L’exemple classique présenté par Carl Jung est celui d’une patiente aux prises avec un blocage rationalisant, dont l’analyse patine. Elle lui raconte un rêve dans lequel elle reçoit un scarabée d’or. Soudain, un bruit à la fenêtre. Jung va voir : « Le voilà votre scarabée » dit-il, attrapant l’insecte qui vient de se cogner contre la vitre. Il s’agit d’une cétoine dorée, version européenne du scarabée d’or. Le carcan rationaliste de la patiente vole en éclat, elle peut avancer dans son analyse. La synchronicité nous surprend, nous saisit. Elle peut fournir l’impulsion à un changement nécessaire. Ce type d’exemples abonde en clinique. Certains auteurs ont fait de la notion de synchronicité un pilier de leur approche de l’existence. Ils invitent les lecteurs à en tenir compte dans leur vie quotidienne, à s’en servir de boussole, des résonances indiquant que nous sommes « en phase » avec notre destin. Sans tomber dans le piège de la pensée magique qui consiste à croire que parce que l’on a pensé quelque chose, cette chose s’est produite, nous pouvons enrichir notre approche de l’existence.

Enfin, la synchronicité est à la source de nombreuses créations artistiques. Elles sont parfois plus que de simples produits de l’imaginaire. Le créateur de Corto Maltese Hugo Pratt (3) en avait fait un art de vivre. Les synchronicités venaient enrichir son œuvre et se répercutaient aussi sur sa vie, de telle sorte que réel et imaginaire se chevauchaient sans cesse.

L’émergence de synchroncités est courante au cours des processus thérapeutiques.

Voici un exemple relaté par le psychanalyste Pierre Solié dans La synchronicité, l’âme et la science : 

Des confrères lui adressent un jour Laure, 24 ans, étudiante en psychologie, dépressive. Sa mère est morte 9 ans plus tôt, et son père absent. A l’époque où Laure devient sa patiente, Pierre Solié est lui-même en plongée « dans l’archétype de la Grande Mère et de ses fils – et filles – amants. Sa propre mère est morte lorsqu’il avait onze ans, raison pour laquelle il accepte de vivre avec Laure le deuil pathologique de sa mère. Au bout de la troisième séance, Pierre Solié se rend compte que Laure a besoin de se construire, grâce au Livre des morts tibétain et à celui des Egyptiens, un imaginal de la vie après la mort, « que lui avait radicalement interdites et ses études « sèches » de psychologie, et ses rencontres avec les thérapeutes antérieurs niant toute réalité au monde des Images-archétypes. »

Avec son thérapeute, elle se livre à ce travail de construction, qui se poursuit par la reconstitution de l’appartement de son enfance… tout proche de celui que Pierre Solié habitait à la même époque. Quelque temps plus tard, elle lui apprend que son village natal est aussi celui de ses ancêtres ! Ce qu’il vérifia grâce à des documents qu’elle lui fournit.

« Nous voici donc avec Laure en présence de trois niveaux, trois stades, trois nœuds de la mémoire(…) entrant en interférence, en coïncidence de phase avec les miens » écrit Pierre Solié. Un nœud mémorial commun à l’humanité entière, l’imaginal égyptien de la mort, primordial à l’époque pour le thérapeute et sa patiente, en lien avec le décès de leur mère ; un nœud mémorial de lignage, « celui des ancêtre qui l’enracinait dans la même terre d’origine que la mienne » ; et enfin « un nœud mémorial individuel, celui de son propre lieu de naissance, proche de mon appartement à l’époque la plus significativement dramatique de sa vie ».

Et Pierre Solié de conclure : « Etranges coïncidences à travers l’espace et le temps. Etranges « connexions acausales » qui font sens – ô combien – pour Laure et pour moi… »

La synchronicité de la rose

Dans Le désir d’être inutile, Hugo Pratt relate cette synchronicité qui le marqua profondément : « alors que les alchimistes recherchent la rosa alchemica, j’ai fait l’expérience de la rose qui venait à ma rencontre. Pendant mon séjour en Argentine, j’étais allé dans une petite station balnéaire au bord de l’Atlantique. C’était le mois de juin- et donc pour l’hémisphère sud, l’hiver. La ville, surpeuplée en été, était déserte. Les vitrines des boutiques étaient recouvertes de panneaux de bois, le sable envahissait les rues. J’aime me promener dans les villes désertes, et j’étais donc content de cette relation privilégiée. J’habitais seul dans une petite maison que j’avais louée. Un matin, en sortant, je trouve une rose accrochée dans le grillage autour de la maison. D’où pouvait venir cette rose ? Est-ce que quelqu’un l’avait mise là à mon attention ? Mais il n’y avait personne dans les environs… Cette rose reste pour moi un mystère. »

téléchargementLa rosa alchemica réapparait dans Les Scorpions du désert. C’est le titre du livre de William Butler Yeats que lit le personnage Judditah Canaan. Un traître assassinera la jeune fille en lui offrant un bouquet de roses empoisonnées.

Plus tard, Hugo Pratt s’est rendu sur la tombe de Yeats en Irlande. Une personne dans une taverne près de Dublin lui a lancé : « Hugo Pratt ? – Oui – Vous venez pour Yeats ? ». C’était bien le cas. Et une autre qu’il ne connaissait pas lui a dit, alors qu’il se tenait près de la tombe du poète, à Drumcliff: « Comment ça va ? Ca fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. » Le transfert entre Yeats et Pratt s’était effectué, comme il y a un transfert permanent entre Pratt et son héros Corto Maltese.

source INREES

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LES PRISONS DE L’ESPRIT

Posté par othoharmonie le 26 juillet 2014

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Prisonniers nous le sommes, et prisonniers nous le resterons … Mais seulement si notre prison est dorée si nous la comparons à la vie enchaînée de très nombreux humains. 

Leurs chaînes sont invisibles, mais n’en sont pas moins existantes. Elles sont insoupçonnables à l’œil nu et pour cause, c’est leur esprit qui est enchaîné à lui aussi prisonnier d’un tout autre système. Alors, soyez heureux et ne jamais regretter d’êtres les porte-parole d’un monde merveilleux qui ne peut être comparé au leur. 

La prison de l’esprit est une demeure tantôt blanche et tantôt noire. Il existe bien sûr toute une gamme de nuances intermédiaires, mais il est très inconfortable pour l’être humain de s’y installer ou de résider trop longtemps dans cette zone. Il est parfois subtil, pour tromper les apparences, de tenir des propos hautement spirituels et de vivre dans le matérialisme le plus absolu. C’est ce que nous appelons souvent en parlant poliment « avoir le cul entre deux chaises ». Cette positon est bien entendu très inconfortable et ne peut être tenue bien longtemps. Il faut se décider et s’asseoir sur l’un ou l’autre des chaises en sachant que si elles se ressemblent en apparence, elles sont pourtant très différentes. L’une d’entre elles est appelée à devenir un siège royal au sens noble du terme, et nous portera toujours plus haut dans la lumière. L’autre sera au contraire, condamnée à se replier sur elle-même, en passant par tous les stades d’une assise devenant de plus en plus instable. 

Je parle ici du strapontin, du tabouret et pour finir, du sol ou du sous-sol qui vous recevra sans égard et très lourdement lorsque cet inconfortable soutien vous abandonnera totalement. 

L’esprit et l’âme sont les pilotes de notre vie. Ce n’est pas notre mental activé par notre cerveau qui tient les rênes de l’attelage. Ce qui n’est que leurre ou illusion s’effondrera un jour pour laisser la place à une vision nouvelle transparente et limpide sur la véritable vie, et son chemin spirituel. La vie matérielle n’est pas la vraie vie, et pour cause. Nous vivons la véritable vie en l’absence de tout besoin matériel. Les gadgets terrestres ne sont pas utiles à la vie. Il existe toute une panoplie de choses idiotes et parfois dangereuses pour notre santé. La vie sur terre passe bien sûr par un minimum de biens dont l’humain doit disposer pour mener une vie normale, sans souffrir matériellement parlant. Mais au-delà du minimum, il existe le superflu. Il comporte de nombreux degrés, mais c’es là où réside le cercle vicieux de notre progrès technologique et matériel. Nous sommes obligés de constater que pour bon nombre d’humains, la limite n’existe pas. Ces êtres cherchent à s’enrichir toujours et toujours plus, pour vouloir être reconnus et détenir un pouvoir ou une puissance quelconque. Mais malheureusement, cela se réalise très souvent au détriment d’autrui, et un tel débordement de richesse et d’orgueil n’est bien sûr pas acceptable pour le Divin que nous représentons. 

Songeons à ces paroles. Ne courrons plus sans réfléchir derrière l’argent, parce que nous pourrions tomber au moment de l’attraper. Pensons à ceux qui souffrent et restons mesurés dans nos prétentions. En tout cas, soyons certains d’une seule chose ; toute richesse, tout pouvoir, toute puissance gagnée malhonnêtement sur le dos des créatures les plus sensibles et fragiles de notre monde seront un jour transformés en une déchéance à la mesure de cette fausse grandeur. Restons confiants, nous ne sommes pas condamnés, personne ne l’est, mais chacun doit savoir que le jugement final n’appartiendra qu’à soi, et qu’l sera le plus impitoyable des jugements. 

Notre culture, notre histoire nous sont propres. Nos vies antérieures se manifestent dans cette vie, et les uns ou les autres, vivons des expériences très différentes. Cela est dû à notre héritage spirituel, à ce vécu momentanément caché et absent de notre mémoire vivre. Il reste malgré tout très présent et se révèle sporadiquement à nous par l’intermédiaire de notre âme. Parce que c’est elle qui stocke toute la mémoire. Toutes nos vies sont ici. Il nous faut le savoir et surtout ne pas nous offusquer et freiner les quatre fers, lorsque notre âme veut nous entraîner dans cette nouvelle expérience de la vie. 

Il est important pour nous de comprendre qu’elle est nécessaire et incontournable, même si nous voulons  nous y opposer et parfois de façon très violente. 

Retrouvez cette conversation sur « La Vie Devant Soi«  Rédigé par FRANCESCA  

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FAIRE APPEL A LA MEMOIRE ANCIENNE

Posté par othoharmonie le 26 juillet 2014

 

images (8)Permettre aux personnes âgées de retrouver certains automatismes en faisant appel à la mémoire ancienne, c’est possible avec la méthode Montessori. A travers différentes activités et la stimulation des différents sens, les résidents des maisons de retraites médicalisées retrouvent peu à peu la satisfaction de pouvoir accomplir eux-mêmes quelques gestes du quotidien.

« Un jour, j’ai sorti la palette, Micheline a pris le pinceau, et les gestes sont revenus », raconte Nathalie Lemaistre, aide médico-psychologique (AMP) aux Jardins de Séréna, Ehpad (établissement pour personnes âgées dépendantes, maison de retraite médicalisée) du groupe Medica situé à Champcueil (Essonne). Agée de 84 ans, la vieille dame n’avait pas peint depuis environ quinze ans. Sa fille pensait qu’elle n’y arriverait plus. Nathalie Lemaistre applique les principes de la méthode Montessori, utilisée depuis mai 2010 dans cet Ehpad, qui compte 94 résidents, dont 26 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Fondée en 1896 par Maria Montessori (1870-1952), première femme médecin en Italie, cette pédagogie, conçue à l’origine pour des enfants, repose sur leur observation, sur leur éducation sensorielle et leur épanouissement par l’activité qu’ils accomplissent eux-mêmes. Il y a une dizaine d’années, le neuropsychologue américain Cameron Camp, père d’un enfant handicapé, a eu l’idée d’adapter cette méthode aux personnes âgées désorientées. « Notre modèle d’établissement pour personnes âgées est celui d’un village où vos voisins prennent soin de vous, plutôt qu’un modèle comme un hôpital ou un hôtel », explique Cameron Camp.

Bien souvent, s’occuper de personnes dépendantes, qui, pour certaines, ne parlent plus, se limite à faire leur toilette et à leur donner à manger. Cela peut conduire, pour les soignants, à un sentiment d’épuisement et d’impuissance.

En choisissant la méthode Montessori, les Jardins de Serena ont voulu motiver leurs employés et agir pour le bien-être des résidents. Le personnel, une cinquantaine de personnes, a été formé. L’homme d’entretien Maurice Dubois a souhaité participer aussi. Quelque 80 établissements du groupe Medica ont opté pour cette démarche, le déploiement devant concerner à terme la totalité des Ephad du groupe.

Des automatismes qui font appel à la mémoire ancienne

Le but : recueillir un maximum d’informations concernant les habitudes du patient, son passé, notamment auprès des familles. Le postulat : « Ces personnes ont des compétences, elles peuvent encore faire des choses, utiliser des sens qu’on ne met par forcément en valeur quotidiennement », souligne le docteur Didier Armaingaud, directeur médical de Medica France.

L’idée est de réactiver des automatismes qui font appel à la mémoire ancienne, afin de ne plus mettre en échec la personne, affaiblie par les troubles cognitifs qui pèsent sur les gestes du quotidien. Ce matin-là, un homme a pu faire sa toilette lui-même. « Pendant le repas, on lance le geste et souvent, ils mangent tout seul, constate Jessica Marquis, AMP, on réveille cette mémoire des gestes qui, elle, est préservée. » « On recherche le langage gestuel, en étant dans le ressenti, dans les échanges humains », explique le docteur Christophe Dekindt, médecin coordonateur aux Jardins de Serena.

Quand Jean-Luc est arrivé en juin 2010, il pleurait tout le temps et répétait, inlassablement, « c’est foutu ». Il était en demande d’affection, se souviennent les aides médico-psychologiques. Cet ancien professeur d’université de 76 ans, que sa femme dénigrait sans cesse, a retrouvé les contacts humains qui lui manquaient tant. « Il va vers les autres. Il rayonne », relate Nathalie Lemaistre.

A Champcueil, ballons, coussins en mousse, etc., sont posés çà et là pour que les résidents puissent les manipuler. Pour certains, désorientés, des photos personnelles sont sur la porte de leur chambre. L’un a choisi une photo de son chien, qui vient parfois lui « rendre visite ».

Certains déambulent, veulent bouger des meubles et « c’est souvent en les observant que l’on trouve des solutions », constate Patricia Garnier, directrice des Jardins de Serena. Tout est de plain-pied. Un vaste jardin permet de sortir, des chemins y ont été dessinés. Les résidents ramassent les fruits, les plantes aromatiques et un potager est à l’étude.

La sphère sensible s’exprime d’autant plus que les fonctions cognitives sont affectées. Du coup, un travail est fait sur les odeurs, en fonction des endroits et des moments de la journée. Telle aile du bâtiment est parfumée à la lavande, l’autre au romarin. « On envisage de propager des odeurs de café et de pain grillé le matin, et de nourriture au moment du déjeuner », explique Jessica Marquis.

Amélioration de l’estime de soi

Cette approche Montessori permet aussi d’instaurer une autre forme de communication avec les familles, pour lesquelles cette maladie est souvent un traumatisme. « Ce n’est plus la même personne »« on a perdu nos proches » sont des phrases qu’on entend fréquemment, explique Aurélia Rochedreux, psychologue aux Jardins de Serena.

Pour l’instant, il n’y a pas d’évaluation scientifique de cette méthode. Mais on constate moins d’agressivité de la part des patients. « Le turnover des soignants est passé de 75 % à 25 % au Canada grâce à cette méthode », selon Cameron Camp. Sans avoir de données chiffrées, les établissements qui l’appliquent ont réduit de manière significative le niveau des médicaments.

« Nous devons trouver des moyens pour arrêter d’avoir autant de contention chimique, qui consiste à réduire la mobilité du patient en lui administrant des médicaments de type sédatif (tranquillisant, antipsychotique, antidépresseur). D’autant que certains médicaments ferment la sphère émotionnelle », souligne le docteur Dekindt.

La méthode Montessori « est un apport supplémentaire, une sorte de reconnaissance », constate l’équipe de Champcueil. Cela permet de changer la vision sur le métier. Car « le regard extérieur sur les maisons de retraite n’est pas très positif », estime le docteur Armaingaud. Cette méthode n’est peut-être qu’une parenthèse enchantée, mais elle renforce l’estime de soi des résidents. C’est déjà beaucoup.

Lire l’article sur Le Monde.fr

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Le corps, notre terre personnelle

Posté par othoharmonie le 23 juillet 2014

 

de Patrice Marceau

Le geste intelligent du masseur peut nous rendre la conscience de la vie de notre corps. Expérience !

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Le massage psycho-énergétique est une pratique thérapeutique et initiatique basée sur les quatre niveaux de l’être correspondant aux quatre éléments Terre, Feu, Eau et Air. Ces niveaux sont le corps physique (Terre), le centre vital au niveau du ventre (Feu), le centre émotionnel au niveau du cœur (Eau) et le centre mental au niveau de la tête (Air).

Pour chaque élément et par conséquent à chaque niveau, il existe un toucher spécifique. La Terre comme toucher permet de s’enraciner et de faire sentir les limites du corps en tant que contenant de la personne et des autres éléments qui le constituent. La Terre (le corps) a en effet la fonction primordiale d’être le réceptacle de la vie. Ce premier niveau de l’être est le monde de la matière, de l’incarnation, de la sensation, de la forme et des besoins primaires de l’enfant. La Terre a deux rôles principaux semblables à ceux de la mère, qui sont ceux de porter, accueillir la vie (avec le sol pour notre corps et avec le corps maternel pour le bébé) et de nourrir physiquement avec les aliments pour tout être vivant, avec le lait maternel pour le nourrisson, et affectivement par le contact tactile.

Notre corps, notre mémoire

Dans la pratique du massage psycho-énergétique, l’élément Terre est le premier toucher que l’on expérimente car étant la matrice du vivant, il prépare au développement de l’énergie vitale (Feu), à l’exploration du monde émotionnel (Eau) et à la construction de l’axe intérieur (Air) de l’être. Masser avec l’élément Terre permet de sentir que notre corps-matière est en connexion avec toutes les dimensions de notre vie – puisqu’il les contient – et qu’il est la manifestation de ce que nous sommes. Au lieu d’être une simple mécanique à notre service (comme nous le faisons avec la planète), le corps doit être notre guide parce qu’il est la mémoire de nos vécus (et donc nos fondations) mais aussi le lieu où s’établit l’alchimie de notre bien-être (1).

Les mains du masseur transmettent l’élément Terre en tant qu’information cellulaire et en tant qu’énergie grâce à un toucher et une intention spécifique. Le rythme est lent, la terre étant l’élément le plus dense et la pression profonde. Par exemple, on pétrit les muscles comme de l’argile que l’on voudrait assouplir. Physiquement et symboliquement, on dénoue les « images » rigides d’un individu, celles-ci étant cristallisées dans des schémas de vie non épanouissants issus de l’histoire personnelle. Dans un second temps, le massage accompagné de certaines paroles transmet un nouveau message – restructurant – à la conscience corporelle. On libère ainsi les tensions et l’on donne une perception valorisante et sécurisante à l’être.

A l’instar des chamanes qui vibrent et entrent en contact avec les esprits de la nature, le massage psycho-énergétique nous introduit dans notre propre monde intérieur afin de mieux le connaître et d’y déposer les germes d’une transformation personnelle. Le corps est donc notre Terre où naît et se réalise notre être essentiel. Encore faut-il l’écouter, le comprendre et le suivre à son rythme, afin de répondre à ses besoins !

(1) Wilhem Reich, précurseur des thérapies psycho-corporelles, a très bien démontré comment le corps est la mémoire de notre vécu, avec la fameuse « cuirasse musculaire » contenant « l’histoire et la signification de son origine ».

Venir en discuter sur  » La Vie Devant Soi« 

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Nous ne percevons le monde qu’à travers un mur de symboles

Posté par othoharmonie le 22 juillet 2014

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NC : De la Grèce au Maroc, en passant par l’Égypte, accueillir chaleureusement l’étranger – lui offrir spontanément le gîte et le couvert – semble une tradition du bassin méditerranéen. Vous vous en êtes émerveillé dans les années 30… Est-ce un fait universel et peut-on parler d’une anthropologie de l’hospitalité ?

Jean-Pierre Vernant : L’hospitalité est à la fois une conduite, une valeur, une obligation, une façon de vivre et de s’ouvrir sur l’extérieur que l’on trouve certes dans beaucoup de pays méditerranéens ou proche-orientaux. Mais la sociologie est de moins en moins portée à parler d’une « culture méditerranéenne » et insiste aujourd’hui sur les différences autant que sur les points communs. L’hospitalité se retrouve ailleurs et ses dimensions sont multiples… Il y a d’abord le fait qu’à la campagne, l’étranger est un voyageur. À pied ou à cheval, il arrive après avoir marché, il est en attente d’un secours ou d’un contact humain; tandis qu’en ville, ce contact est surabondant.

 
Ensuite, il y a le fait que dans ces civilisations rurales et paysannes, le voisinage, ça compte ! Avec des sentiments parfois ambigus, mais on a besoin d’entraide, d’une famille, de voisins. Alors, dit Hésiode le poète grec du VIIème siècle avant notre ère, il faut s’arranger pour être bien avec ses voisins : ils pourront donner un coup de main en retour. En ville, on ne sait même pas qui habite en face ! Autre type de relations ? Pas seulement : qu’est-ce donc que la maison, cet espace habité, organisé, pensé, très souvent fonctionnel, avec un endroit pour manger, pour dormir, pour les femmes, les hommes, les jeunes ? Là encore, on trouve des constantes mais aussi des différences très grandes, comme la place accordée aux femmes, parfois complètement à part. 

Enfin, il y a le statut de l’étranger : comment est-il pensé ? Dans certaines sociétés, c’est l’ennemi. En Svanétie, une région de hauts plateaux en Géorgie où les Svanes chrétiens vivent à proximité des Ingouches et des Tchétchènes musulmans, les maisons comportent une tour accessible seulement de l’intérieur, par une échelle donnant dans la salle principale. Les Svanes racontent que cela remonte aux raids de leurs adversaires ethniques et religieux. Quand ceux-ci arrivaient et enfonçaient la porte, on grimpait dans la tour (où l’on gardait des provisions), on relevait l’échelle, et il devenait plus facile de les repousser. En grec, « xénos » signifie « étranger » mais aussi « hôte ». Le mot est ambigu, il implique à la fois l’étrangeté, l’éloignement mais aussi le contact, le rapprochement, et tout le statut de l’étranger est là.

Comme dans le paradoxe du mot « hôte », qui désigne celui qui est reçu comme celui qui reçoit ?

Oui. Quand vous accueillez quelqu’un, votre hôte devient votre xénos, c’est-à-dire qu’à son tour, il vous rendra le même service, à vous ou à quelqu’un se réclamant de vous. De la même façon, le don implique un contre-don : donner est en même temps une façon de recevoir. Le présent engage celui qui reçoit, il faudra à un moment qu’il donne et qu’il donne plus. Si vous restez en deçà de ce que vous avez reçu, vous êtes sous la dépendance de celui dont la générosité vous a submergé. Les relations de réciprocité sont la base même d’un échange de ce type, qui n’est pas monétaire : l’argent n’a pas d’odeur, ne suppose pas un retour à l’envoyeur, tandis que le cadeau que donne le Grec reste d’une certaine façon lié au donateur.

Donner est aussi une façon d’assujetir

Ce serait la raison profonde de la colère d’Achille, pendant la Guerre de Troie ? Quel outrage Agamemnon lui a-t-il fait ?

images (15)Quand l’armée grecque ramasse du butin, on le met au centre, les soldats font cercle autour et on procède à la distribution. A chaque homme ira une part égale. Mais en dehors de ce butin commun, il existe une « part d’honneur » – le mot grec est géras, prononcé guérasse – à laquelle ont droit les guerriers au comportement le plus héroïque. Or Agamemnon a pris à Achille sa part de géras, la captive Briséis, la « part d’honneur » qui signifie pour Achille qu’il est aristos Achaios, le « meilleur des Achéens ». En confisquant Briséis, Agamemnon ne prend pas seulement une personne à laquelle Achille tient : il remet en cause le symbole de sa valeur exemplaire. C’est ça l’important ! Pour se réconcilier avec Achille, Agamemnon envoie une délégation lui annoncer qu’il reconnaît ses torts, qu’il lui rend Briséis telle qu’il l’a reçue, intacte, sans avoir abusé d’elle; l’accompagnant de trépieds, d’or et autres bien précieux – une des meilleures terres dans son royaume du Péloponnèse, des vignobles et une fille qu’il épousera sans payer de dot. Mais Achille répond qu’il ne veut rien, parce que tout ça n’est que de la crotte de bique et ne peut pas être considéré comme l’équivalent de ce qui lui a été pris, son honneur, le témoignage visible qu’il est un homme exceptionnel. D’autant que ces cadeaux, Agamemnon les possédait, et en les donnant il établit entre lui et Achille une relation d’inégalité : les accepter apporterait le témoignage d’une vassalité par rapport à Agamemnon. Achille n’en veut pas. 

Aussi, plus tard, quand il initie la tradition de la remise d’un prix au vainqueur des Jeux, que fait-il ? Puisque c’est lui qui organise les Jeux, est-ce lui qui va le donner ? Non. Le prix est déposé, disent les Grecs, « au centre », dans un espace public, sous les yeux et le contrôle de la collectivité. Pour parler le langage du droit romain, il devient « res nullus », une chose n’appartenant à personne. Le vainqueur va poser la main sur ce prix et s’en emparera sans l’avoir reçu en cadeau de quiconque : il n’est le vassal de personne. Ce cadeau ne le lie en aucune façon. Il est rendu comparable à ce que pourrait être un objet évalué en monnaie, où en effet, par le fait de la monnaie et de son abstraction, l’objet une fois acheté n’appartient plus du tout à celui qui l’a vendu. Il n’y a pas de monnaie encore, mais ce contrôle de la collectivité fait que l’objet se détache des valeurs symboliques qui lui donnaient un sens quand il appartenait à quelqu’un, pour devenir simplement un objet de valeur qui n’est plus à personne et que le possesseur prend et s’approprie.

Le mythe grec est une narration sans conclusion

Avec Achille nous voici dans le mythe. Que penser des phrases d’Albert Camus ou de Simone Weil disant : « Il faut absolument s’arracher au mythe » ?

Tout dépend de ce qu’on appelle mythe, une notion difficile à circonscrire car là aussi les dimensions sont multiples. Prenons le mot grec, « mythos », qui veut dire récit, discours, parole. À l’origine et jusqu’au Vème siècle, mythos et logos ne sont pas différenciés, tous deux désignent la parole. Au fur et à mesure que vont se développer des formes d’écriture et de réflexion (la philosophie avec Platon et Aristote, l’histoire avec Hérodote et Thucydide, la médecine et d’autres traités de ce genre), mythos va se séparer de logos, parce que les auteurs vont utiliser le premier terme pour désigner ce que racontaient leurs devanciers et auquel ils ne croient plus. Effectuant une coupure, ils vont expliquer que mythos, c’est quand les gens racontaient n’importe quoi, répétaient de vieilles légendes invérifiables. Tandis que, dira Hérodote (et Thucydide encore plus), quand j’écris quelque chose, c’est toujours que j’ai vu ou entendu des gens qui ont participé aux événements, car moi, le mythos, pas question ! 

Alors, que sont ces histoires légendaires ? La façon dont les Grecs se représentaient leur lointain passé, l’origine du monde, la cosmogonie, les dieux, les héros. Mais le mythe, normalement, c’est oral, ça se transmet de bouche à oreille, et ce que les Grecs se transmettaient ainsi, il nous en reste uniquement ce qu’enont fait des gens qui écrivaient : la poésie épique ou lyrique, la tragédie, la philosophie, l’histoire. Dès le VIIème siècle, beaucoup d’historiens commencent leurs récits par les dieux et les héros, qui sont pour nous légende et mythe. Pour la fondation d’Athènes, ils vont raconter comment Athéna, poursuivie par Héphaïstos, se refuse à lui. La semence d’Héphaïstos tombe sur sa cuisse, elle l’essuie avec un bout de laine qu’elle jette, et il va en naître Cécrops, mi-homme mi-serpent, fondateur d’Athènes. Et ils racontent cela comme ils vont raconter ensuite la vie de Solon, ou d’autres, qui deviennent pour nous des personnages de légende alors qu’ils sont réels. 
Quels étaient donc les principes mentaux qui présidaient aux mythes ? Et pourquoi est-ce intéressant ? Notez bien que je parle des mythes grecs, et non du mythe en général. Bien au contraire, je mets en garde contre l’idée qu’il existerait une fonction mythique, que le mythe serait une forme de pensée. Je crois que, comme les Grecs, il faut savoir remettre à leur place ces histoires légendaires. Quand Aristote ou Platon disent que ce sont des contes de nourrice, ils essaient de promouvoir d’autres formes de récit et de réflexion. Et le mot mythe sert maintenant à désigner toute croyance largement répandue, populaire, se diffusant très vite parce qu’elle correspond à un besoin d’explication à la fois simple et merveilleuse, et que les gens se révèlent prêts à croire n’importe quoi. C’est pourquoi il faut se garder des mythes sur l’islam, le progrès ou la science – qui sont des mythes aussi – et leur opposer une réflexion et une analyse basées sur une étude précise et objective des faits. 
Le mythe grec traduit une certaine vision de ce que sont le monde, l’homme, la vie, la mort, notre rapport au monde, au divin, à l’autre et à nous-mêmes. Il le traduit à travers une narration, sans conclusion. C’est dans le cours même du récit qu’on est amené à s’imprégner d’une certaine façon d’être au monde.

Et l’être au monde des Grecs est modeste : on ne croit pas que tout est possible, que l’homme est maître de la nature et peut tout faire. Sentiment des limites, mais sentiment qu’à l’intérieur de ces limites, l’homme est responsable de ce qu’il fait. Pas de vérité imposée, pas de dogme. Hésiode raconte l’histoire de l’origine du monde avec Chaos, Gaïa, Eros ; mais d’autres théories placent Okéanos et Thétys en premier, et les récits orphiques parlent d’un œuf cosmique où tout est confondu. Différentes façons d’expliquer un monde où chaque chose a un aspect défini, se distingue du reste, avec à la fois le jour et la nuit, le bien et le mal, le bonheur et le malheur, les contradictions de l’existence humaine. Pourquoi l’homme est-il mortel, malheureux, pourquoi doit-il travailler ? Hésiode, avec le mythe de Pandora, le raconte d’une façon incroyablement inventive et précise. Mais il existe d’autres versions, où Prométhée fabrique le premier homme et la première femme – ce qui n’est pas du tout la version d’Hésiode –, ou encore ilssont créés par des personnages héroïques qui échappent au déluge et jettent des pierres qui deviennent les hommes. Multiples versions, mais pas de vérité qui s’impose, ni de culpabilité ! Si l’on compare la Genèse et le mythe de Pandora, on voit que, contrairement à Eve qui a donné la pomme, Pandora n’a aucune responsabilité, aucune désobéissance, elle obéit strictement aux ordres de Zeus. Les hommes ne sont responsables en rien de leur destin, mais ils ont un destin : il faut naître, grandir puis mourir alors qu’au départ on était mêlé aux dieux, il n’y avait ni naissance, ni mort, ni parents, ni femme. Si tout le malheur s’ensuit, ce n’est pas la faute de la femme, c’est comme ça : acceptation d’une condition qui est faite de contradictions.

Le monde nous est inaccessible en direct

Ne vivons-nous pas la réémergence de certains mythes, concernant l’origine du monde (avec le Big Bang) ou l’après-vie (avec les histoires rapportées par les NDE) ?

yggdrasill3Le Big Bang, ce n’est pas très différent d’Hésiode. Quant à l’après-vie, les Grecs connaissaient cela très bien. Il y a toute une collection de personnages, comme Hermotime, dont on nous dit que le cadavre a disparu. Ils se promènent dans l’univers, reviennent dix ou quinze ans après, se remettent dans leur cadavre et réapparaissent. Empédocle explique qu’il n’est pas seulement le philosophe que les gens voient, avec son insigne et ses sandales d’or, mais qu’il a été autrefois une petite jeune fille, un oiseau, une plante, et qu’il a gardé le souvenir de ses vies antérieures. À mon avis, tout ceci est lié. Si l’on regarde ce qu’il y a en commun avec d’autres traditions, qu’est-ce que cela veut dire ? Que les Grecs connaissaient des techniques de concentration de l’âme. Pour eux, l’âme est répandue dans tout le corps. Je bouge le doigt de pied, si je le veux, parce qu’un morceau de mon âme est en contact avec mon doigt de pied. Mais si je peux arriver à rassembler mon âme, à l’isoler en quelque sorte du corps et à la concentrer en elle-même, grâce à des exercices de concentration et de contrôle respiratoire… pouf ! cette âme fiche le camp et va se promener dans le monde stellaire, et elle peut revenir à auparavant. Empédocle parle d’une “ concentration du diaphragme ” qui permet de se remémorer ses vies antérieures. Et alors, on échappe au cycle des nécessaires réincarnations et on rejoint l’étoile à laquelle on appartient. Empédocle est convaincu qu’il est immortel. Et l’on raconte que pour finir, il monta à l’Etna, laissa ses sandales d’or pour que tout le monde comprenne, et se jeta dans le volcan, devenant dieu de cette façon. 

Les expériences rapportées aujourd’hui sous un habillement scientifique ou pseudo-scientifique correspondent à des choses qui existaient, marginalement, chez les Grecs, qui pensaient en gros que lorsqu’on était mort, on était mort, on quittait le monde de la lumière, on cessait d’avoir un visage et on devenait invisible, une ombre brumeuse dans le pays d’Hadès. Mais un certain nombre pensaient que non!

Il n’existe pas d’humanité sans mythe ?

L’homo sapiens est un homo religiosus, pour des raisons très diverses. Qu’est-ce qui caractérise l’espèce humaine ? L’outillage, le langage, la sexualité, la pensée, la science, l’art, les institutions sociales… Tout cela se caractérise par ce qu’on peut appeler la fonction symbolique, c’est-à-dire la capacité de l’homme – et même l’impérieuse nécessité – d’établir entre lui et le monde, dont il est un animal et où il s’enracine, un monde intermédiaire, créé par lui, symbolique. Un outil est aussi symbolique qu’un mot, une institution est aussi une façon de se comporter, etc. Entre l’homme et les objets, le réel, la nature, le monde, il y a donc comme un énorme écran de constructions symboliques qui se modifient en permanence. 

Le peintre veut exprimer sa vision de la nature, mais il lui faut des pinceaux, la peinture, la toile. Quand je dis le mot chien, vous comprenez parce que vous parlez français, mais le mot chien n’est pas le chien, s’il l’était, on ne dirait pas dog en anglais : il y a là un intermédiaire, à la fois un écran et le moyen de passer. Si tout a été médiatisé, c’est que l’homme expérimente à tout moment que, derrière tout ce qui constitue la civilisation, il y a ce que cela lui permet d’atteindre et qui est autre, au-delà du symbole, mais ne peut pas être saisi sans le symbole. 

Ce qu’on appelle la religion, c’est tout simplement l’expression de l’idée selon laquelle ce que les hommes voient là, dans leur caverne, ce n’est pas ce qui compte. Ce qui compte, pour eux, c’est ce qui est derrière, invisible, inaudible et qu’on va appeler le divin, la surnature, etc. Le religieux représente en quelque sorte l’extrême pointe de la logique de la médiation par le symbolisme. Quand on abolit dieu et le reste, c’est généralement pour donner à tout cet appareil de médiation une orientation différente. Mais on vise toujours cet invisible qui donne sens à tout.

Jean-Pierre Vernant

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Les Chercheurs de Vérité

Posté par othoharmonie le 4 juin 2014

 

images (9)Se méfier de l’opinion
La première chose à faire pour le chercheur de vérité, c’est ne pas être dupe de l’impression première : l’opinion, c’est l’ennemie de la science. S’il arrive que les deux disent la même chose, c’est toujours l’effet d’une coïncidence, et pour des raisons diamétralement opposées. L’opinion ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s’interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l’opinion : il faut d’abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter.

Surmonter l’obstacle
Mais l’opinion est une condition de la connaissance : c’est en surmontant nos mauvaises habitudes de pensée que l’on parvient à la science véritable. Ainsi, le réel n’est pas la représentation qu’un sujet peut en avoir, mais surgit de l’aptitude à surmonter nos préjugés sur lui, pour accéder à ce qu’ils dissimulent. Le progrès scientifique n’est pas un chemin harmonieux, qui va, sans encombre, des perceptions sensibles aux concepts, mais un processus discontinu, qui surmonte l’obstacle des impressions premières pour accéder à la connaissance objective.

Laisser grouiller les microbes
Néanmoins, pour rompre avec l’illusion, il faut, non pas la balayer d’un revers de la main, mais comprendre la logique de son déploiement. « Il n’est pas question de se rallier aux chevaliers de la Table rase, ces philosophes qui se font mérite de tout recommencer, de s’affirmer par un commencement absolu. » La méthode de Descartes aseptise le mouvement par lequel on se tourne vers la science. Et prive la raison de la dynamique que donne la compréhension des erreurs initiales. Descartes oublie qu’il n’y a pas de sujet pur, alors que Bachelard laisse « grouiller les microbes » et s’intéresse à nos erreurs.

L’illusion : vouloir se passer d’illusions
De fait, pour le philosophe poète, l’eau, l’air, la poésie et le feu n’ont pas moins d’intérêt que la science elle-même, puisqu’ils en livrent en quelque sorte la préhistoire. Bachelard est l’adversaire de ceux qui cèdent à une conception naïve et magique du réel, mais aussi de ceux qui méprisent leurs émotions, pour s’installer d’emblée dans la science. Pour bien connaître la nature, il faut se défaire de ses opinions, de ses rêves, de ses illusions, mais pour ce faire, il faut les examiner. La connaissance est d’abord connaissance de la méconnaissance. Aucune erreur ne mérite l’anathème, l’illusion est de penser qu’il faut se passer d’illusions pour commencer à penser. Loin d’opposer sommairement la science et la poésie, Bachelard prend le risque de « les unir comme deux contraires bien faits ».

Dormir éveillé
Le rêveur n’est que l’ombre de lui-même ; l’homme éveillé, à l’inverse, est sourd aux hallucinations de l’imaginaire… Entre ces deux états, entre le songe oublieux et l’abstraction rationnelle, entre l’inconscient opaque et la « surconscience » diaphane, il y a la rêverie, ce juste milieu du savoir humain, qui menace, à chaque instant, de s’évaporer en rêve ou de se condenser en savoir objectif, mais qui révèle à la fois le monde tel qu’on l’imagine autant que les mécanismes qui nous font l’imaginer ainsi. Ce qui entrave la connaissance est aussi ce qui la rend possible. Le rêveur, que Bachelard appelle « dormeur éveillé », devient ainsi la figure, par excellence, de l’homme total, diurne et nocturne à la fois, celui par qui la science trouve peut-être le chemin des cœurs.

L’homme qui aurait l’impression de ne se tromper jamais se tromperait toujours.

téléchargement (5)Gaston Bachelard

« C‘était un soir d’hiver, au coin du feu, dans un hameau normand. Recroquevillé sur le canapé de cuir qui faisait face à la cheminée, le menton posé sur les genoux, et l’oreille attentive au sifflement du bois, je me laissais aller à la douceur d’un rêve éveillé, né des braises, du suintement des bûches et de la cendre chaude.

C’est alors que mon père prit dans la bibliothèque un exemplaire de La Psychanalyse du feu et me le mit entre les mains. L’émerveillement fut immédiat. Les premières pages étaient comme la répétition enchantée de ma propre rêverie. Au feu du hameau se juxtaposait, sans le remplacer, l’âtre dans lequel le philosophe raconte que sa grand-mère faisait cuire tout ensemble les pommes de terre, la soupe, les œufs… 

J’étais devenu moi-même un peu du petit qui croyait manger du feu en dévorant une gaufre. C’est à Bachelard, décrivant dans ses détails une émotion qui était pourtant « la mienne », que je dois ma première expérience littéraire. Quelques années plus tard, j’appris avec lui que l’on pouvait être à la fois scientifique et poète, et qu’il existait des foyers chaleureux où l’imaginaire et la connaissance, le plaisir et le sérieux, le cœur et la raison faisaient bon ménage » .

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Thich Nhat Hanh : le plus grand maître du bouddhisme

Posté par othoharmonie le 31 mai 2014

 

C’est un pacifiste éclairé. Né Nguyen Xuan Baoen 1926, Thich Nhat Hanh fonde, en 1950, l’Institut des hautes études du bouddhisme An Quang. En 1966, son appel contre la guerre du Viêt Nam le contraint à l’exil. En 1969, réfugié politique, il s’installe en France. Depuis 1982, il délivre son enseignement au Village des Pruniers, la communauté bouddhique qu’il a créée. Rencontre rare avec un vrai sage. 

Propos recueillis par Anne Laure Gannac

téléchargement (5)Sa lutte non violente contre la guerre du Viêt Nam, son pays, avait fait de lui un ennemi majeur aux yeux des dirigeants et une source d’influence pour Martin Luther King, entre autres. Plus de quarante ans plus tard, Thich Nhat Hanh reste un maître inégalable. Des millions de bouddhistes et de laïcs suivent son enseignement via ses livres, ses conférences ou ses retraites données chez lui, en France, au Village des Pruniers.

Il a créé ce centre bouddhique en 1982, seize ans après avoir été contraint à l’exil par le gouvernement vietnamien. C’est là que nous le rencontrons, tôt le matin, dans une grande salle peuplée de moines et moniales et de laïcs venus des quatre coins du monde pour une retraite de quelques jours, semaines ou mois. D’un pas lent, arrive Thây (« maître »), un petit homme de 87 ans qui en paraît 60, à l’air inébranlable. Avant de donner un enseignement, il invite, sans rien dire, à une méditation, puis à quelques gestes de gymnastique – dont il expliquera qu’il ne les fait pas « pour être en forme », mais pour le plaisir de se sentir vivant. Une occasion parmi d’autres de pratiquer la pleine conscience, principe central du bouddhisme.

A lire

La Force de l’amour (Albin Michel, 2008), livre dans lequel Soeur Chân Không raconte son parcours auprès de Thich Nhat Hanh.

Plus tard, nous obtenons un rendez-vous dans son ermitage : assis à son bureau, à la lueur rougeâtre d’une lampe et face à une forêt de pins, Thây réalise des calligraphies. L’image semble sortie d’un conte bouddhiste ancestral.

Soeur Không, sa plus ancienne compagne de route et cofondatrice du Village des Pruniers, et soeur Dinh, son autre bras droit, nous invitent à nous asseoir face au maître, qui nous a rejointes en silence. On aimerait que cet homme, qui a échappé par miracle aux bombes françaises, américaines, puis aux mains des communistes et à la douleur de l’exil, nous parle de lui. La voix douce et ferme, il répond : « “Moi, moi”, il n’y a pas de soi séparé. »

Psychologies : Votre nouvel ouvrage porte sur l’enfant intérieur, une notion de psychologie. Comment la définissez-vous en tant que bouddhiste ?

Thich Nhat Hanh : Quand vous plantez une graine de maïs dans le sol, elle pousse et se transforme en plante. Alors, vous ne voyez plus la graine. Elle est pourtant toujours vivante. Lorsque vous regardez un adulte, l’enfant est bien là, même si vous ne pouvez pas le voir. Souvent, cet enfant a souffert et continue de souffrir. Pour le guérir, il faut commencer par le voir, reconnaître sa tristesse, puis lui parler en l’entourant de votre tendresse, en pleine conscience. Ainsi, vous l’apaiserez.

Vous considérez-vous comme un thérapeute ?

T.N.H. : Dans notre tradition, on nomme le Bouddha « le roi des guérisseurs ». Car le dharma [l’enseignement du Bouddha, ndlr] a pour fonction de guérir les gens : la colère, le désespoir ou la jalousie sont leurs maladies. Le bouddhisme a, depuis l’origine, une approche psychologique. On y parle de la « conscience du tréfonds », qui correspond à l’« inconscient ». C’est là que résident les graines de ces « maladies », qui ne sont des maladies que si nous laissons leur énergie nous nuire sans utiliser la pleine conscience. Elle seule permet de se guérir, et de guérir les autres.

« Prendre soin de son enfant intérieur » n’est donc pas qu’une démarche individuelle…

T.N.H. : Non, car l’enfant intérieur est un enfant collectif. Il est une continuité des enfants intérieurs de votre père, de votre mère et de tous vos ancêtres. Si vous pouvez apaiser le vôtre, vous apaiserez aussi les leurs. Vous pratiquez non seulement pour vous, mais pour vos ancêtres.

Dans votre enseignement, ce matin, vous avez dit : « Si vous n’êtes pas heureux, c’est à cause de vous, parce que vous n’utilisez pas la pleine conscience ». Croyez-vous vraiment que cela soit suffisant ?

T.N.H. : La marche méditative, la respiration consciente vous permettent d’être vraiment là. Et si vous êtes vraiment là, alors vous reconnaissez les conditions du bonheur que vous possédez. En profiter devient enfin possible. Tout de suite !

Pouvez-vous me parler de vous enfant ?

T.N.H. : [Long silence.] Regardez cette photo au mur [il désigne de la tête un portrait de lui, en noir et blanc, enfant à l’air grave et serein]. Cet enfant a eu des parents très aimants et il avait seulement 16 ans quand il est devenu moine ! [Rires.]

Vous voulez dire que vous n’avez pas d’enfant intérieur blessé ? Vous êtes pourtant passé par des guerres…

T.N.H. : Des guerres terribles… Cela nous fait souffrir. Mais cela nous aide, aussi. Quand, à l’école, des amis ont été tués par des soldats, il est devenu évident que l’on ne pouvait pas se contenter de réciter des sutras. Il fallait agir. Ainsi nous est venue l’idée du « bouddhisme engagé » : on a organisé des groupes de jeunes moines et laïcs pour créer des hôpitaux, des écoles… Cela aide à soigner les blessures physiques et mentales : celles des autres et les siennes. Il faut apprendre à savoir souffrir afin de souffrir moins.

Qu’est-ce que ça signifie, « savoir souffrir » ?

T.N.H. : C’est ne pas chercher à fuir sa souffrance, mais l’accepter, la regarder en pleine conscience. Puis l’utiliser pour en tirer une énergie positive : la transformer et, ainsi, se transformer.

 

L’utilité de la « communauté » (sangha) paraît évidente dans des conditions de guerre. Mais aujourd’hui et ici, à quoi sert-elle ?

T.N.H. : Au village, nous organisons des retraites pour plus de mille personnes : pour aider un tel groupe à se transformer, un maître, même talentueux, ne peut pas suffire ; il a besoin d’une sangha qui génère une énergie collective de compassion et de pleine conscience. Je pense qu’il en va de même pour les thérapeutes : s’ils s’organisaient en communautés de pratique, ils aideraient mieux les gens.

Est-ce la sangha qui vous a aidé à supporter la souffrance de l’exil, dès 1966 ?

T.N.H. : Au fil de la pratique, on en vient à reconnaître que notre pays n’est pas telle partie de la planète et que nos concitoyens ne sont pas que des Vietnamiens, mais aussi des Français, des Anglais, des Américains… Il n’y a plus de discrimination.

C’est ce que vous appelez l’« inter-être » : vous dites que nous ne « sommes » pas, mais que nous « inter-sommes »…

T.N.H. : L’inter-être n’est pas une philosophie, c’est une vision profonde que l’on acquiert en tournant son regard vers la nature. Par exemple, la science a découvert que matière et énergie « inter-sont » : l’une peut devenir l’autre. Si les chrétiens et les musulmans se regardent en profondeur, ils découvriront cette nature de l’inter-être et la guerre cessera.

Cela fait un demi-siècle que vous diffusez ce message de paix, y compris auprès des plus puissants, mais nous sommes encore loin d’un monde sans guerre !

T.N.H. : Parler de paix aux puissants, c’est facile, mais cela ne suffit pas. Il faut que chacun applique cette loi de l’inter-être dans son quotidien. Et pour cela, il faut s’organiser en sanghas, c’est-à-dire pratiquer la pleine conscience ensemble : en famille, à l’école, dans l’entreprise, au conseil municipal…

Lors de votre enseignement, vous avez expliqué le lâcher-prise, en utilisant la métaphore du vacher qui doit lâcher ses vaches s’il veut moins souffrir. N’est-ce pas décalé, dans un contexte de crise où les gens souffrent moins de « trop posséder » que du manque de travail et de ressources ?

T.N.H. : Souvent, on pense que l’on ne peut pas lâcher telle personne ou telle propriété parce que l’on ne pourra pas continuer de vivre sans elle. Mais peut-être est-ce en s’en détachant que l’on souffrira moins. Alors, il faut avoir assez de courage pour pouvoir la laisser aller. Mais toutes les possessions ne constituent pas des obstacles au bonheur ! Seule est une « vache » la possession que vous ne savez pas lâcher. Car elle fait de vous son esclave.

 

Que conseillez-vous, alors, pour « bien » lâcher prise ?

T.N.H. : Dressez une liste, par écrit, de toutes vos « vaches », ces choses mais aussi ces connaissances que vous croyez très importantes, car si vous ne pouvez pas lâcher une connaissance, vous ne pourrez pas arriver à une plus élevée. Puis regardez-les en pleine conscience. Et entraînez-vous à les laisser s’éloigner. Cela vaut avec tous les attachements. Dans le couple ou dans la relation parent-enfant, l’amour véritable consiste à cultiver la liberté des uns et des autres.

Certains vous qualifient d’« être éveillé » ou de « bouddha ». L’êtes-vous ?

T.N.H. : Tout le monde l’est ! Car tout le monde a une conscience. Vous aussi, si, lorsque vous marchez, vous êtes consciente de votre pas, vous êtes un être éveillé ! Mais, selon votre pratique, vous pouvez l’être à 10 %, à 20 %, à 40 % de votre temps. Et 40 % ou 50 %, c’est déjà beaucoup ! Il faut garder un peu de boue pour pouvoir faire pousser le lotus. La souffrance sera toujours là, car tant qu’il y a de la vie, il y a de la souffrance. Mais celui qui pratique apprend à la transformer dans la joie et dans la paix.

Comment préparez-vous l’« après-Thây » au Village des Pruniers ?

T.N.H. : Je ne vais pas mourir. [Il éclate de rire.] Si vous regardez autour de vous, vous pourrez me voir dans les moines et moniales. Mais ils vont aussi pratiquer le lâcher-prise : des États-Unis à Hong Kong, partout les sanghas travaillent déjà seules. Et notre tradition doit continuer d’évoluer en se nourrissant des sciences et de la psychologie.

images (7)Vous n’avez pas d’héritier direct ?

T.N.H. : Tous le sont. On va comme une rivière, non comme des gouttes d’eau. Comme on l’a dit au Parti lors de notre retour au Viêt Nam : « Les vrais communistes, c’est nous ! » [Il rit.]

En 2005, pour la première fois depuis trente-neuf ans, Thich Nhat Hanh a obtenu la permission de se rendre au Viêt Nam, où chacun de ses déplacements, attirant des milliers de personnes, a été très encadré par le gouvernement. 

 

A lire

Prendre soin de l’enfant intérieur 
Qui ne porte pas en lui ses blessures d’enfant ? Le grand maître du bouddhisme nous guide pas à pas pour apaiser la colère, la peur, la tristesse qui hantent encore nos vies d’adulte, et les transformer en une force de réconciliation et de compassion (Belfond).

 

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En chemin vers l’éveil

Posté par othoharmonie le 29 mai 2014

 

Qui n’a jamais rêvé de tailler la route ? Chemins de Compostelle, voyages au long cours… Loin d’être un simple temps d’exotisme ou de repos, ces expériences ouvrent sur l’extraordinaire. Que découvre-t-on au fil des pas ? Témoignages.

Imaginez que du jour au lendemain, vous disparaissiez dans la nature. Adieu habitudes, repères, relations, engagements, responsabilités : vous partez. Pourquoi ? Pour où ? Cela ne concerne que vous. Puis un beau matin, vous revenez, et reprenez le cours de votre vie comme si votre initiative n’avait rien d’insolite. Utopique ? Chez les Aborigènes d’Australie, le walkabout est une tradition ancestrale. 

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« Il s’agit d’abord d’un parcours initiatique, explique Laurent Dousset, directeur du Centre de recherche et de documentation sur l’Océanie. Entre 16 et 24 ans, les jeunes garçons sont écartés pendant un temps de leur communauté, afin de se débrouiller par eux-mêmes. » Vivre dans le bush, chasser, pêcher, trouver de l’eau, aller de campements en campements… Et s’initier aux mystères de leur environnement. « Seuls les vieux les accompagnent, pour leur transmettre les mythologies liées aux différents lieux », poursuit l’anthropologue. Car dans la culture aborigène, chaque pierre, chaque arbre, chaque lac, chaque interaction avec le monde matériel, revêt une dimension spirituelle, depuis le temps où « des êtres mythologiques ont créé la Terre, au gré de leurs pérégrinations. Les paysages sont les traces de leur passage »

Plusieurs fois dans leur vie, les Aborigènes repartent en walkabout. Des mois durant, parfois des années, afin de poursuivre leur apprentissage en se rendant, le long des parcours ancestraux, sur des sites sacrés, et en y accomplissant certains rituels. « En chemin, ils rendent aussi visite à des parents », souligne Laurent Dousset. Car pour eux, la relation humaine aussi est sacrée, « chaque individu étant la réincarnation d’une figure mythologique ». Le walkabout honore donc ces connexions. Mieux : il est un outil « chamanique » d’ouverture aux messages et à la sagesse des esprits de la terre, de l’univers, des êtres créateurs, ainsi que de celui qui vit en chacun de nous. 

La force de l’appel

Est-ce cette forme de rapport au monde que nous cherchons à retrouver quand nous décidons de partir sur les routes, de devenir un temps l’un de ces « clochards célestes » chers à Kerouac ? Profond, existentiel, le besoin continue de sourdre, comme le prouve le nombre croissant de gens tentés par une retraite spirituelle ou quelques mois autour du monde, ainsi que la fréquentation grandissante – au rythme de 10% par an – des chemins de Compostelle, qui n’ont jamais attiré autant de pèlerins. 

« Souvent, on ne sait pas vraiment pourquoi on part », note Gaële de la Brosse, journaliste spécialiste du voyage à pied et coordinatrice éditoriale du Passeur Editeur. Certes, on peut se parer de motivations rationnelles, mais « on sent surtout qu’il faut qu’on le fasse, qu’on est prêt ». Comme un appel, une inexplicable nécessité, dont l’écrivain Jean-Christophe Rufin témoigne dans Immortelle randonnée, récit de ses semaines sur la route de Compostelle (et best-seller de l’été). Alors qu’il avait juste envie au départ d’une« longue marche solitaire », que Compostelle n’est pas la plus belle des grandes randonnées, avec ses parties monotones, « déprimantes », mal tracées, il a fini par céder à son attraction. « Le chemin est vivant, écrit-il. Chaque fois qu’il s’est agi de prendre une décision, je l’ai senti agir puissamment en moi et me convaincre, pour ne pas dire me vaincre. En partant pour Saint-Jacques, je ne cherchais rien et je l’ai trouvé. »

S’ouvrir à l’inconnu

Gaële de la Brosse se souvient très bien de cette fin d’après-midi où elle a atteint Fisterra, la « fin des terres », ce cap de Galice qui prolonge le chemin de Compostelle jusqu’à la mer. « Dans ce moment, en voyant le soleil se coucher sur l’océan pour renaître ailleurs, j’ai compris ce qu’était l’aboutissement d’un chemin : un nouveau départ. » Après deux mois et demi de marche, le ressenti n’a rien d’intellectuel. Dans cet « aboutissement de l’alchimie de l’être », le mental se tait, les interrogations se dissolvent, pour laisser place à la pureté de l’instant. « Autour de moi, tout s’unissait, poursuit Gaële de la Brosse : le soleil, l’eau, l’air, la roche… Comme un écho à la propre harmonie de mon corps, mon âme et mon esprit. »

Pour en arriver là, le chemin n’est pas de tout repos. Première étape : oser partir, s’émanciper des barrières qui peinent à autoriser ce temps « hors du temps ». « Tout est question d’état d’esprit, souligne Gaële de la Brosse. Partir, c’est faire la démarche de s’ouvrir, prendre le risque de sortir de sa zone de confort et devenir étranger, accepter que le chemin nous défasse et nous transforme. »

Une fois la décision prise, mieux vaut ne pas trop planifier ni se documenter. « Déambulez dans les rues, aventurez-vous dans les impasses, laissez-vous envahir par la liberté d’être à la recherche de quelque chose sans trop savoir quoi, mais en ayant la certitude que vous le trouverez et que cela changera votre vie »,conseille l’écrivain Paulo Coelho, profondément marqué par son pèlerinage à Compostelle en 1986. « Cette pratique est intéressante parce qu’elle est un abandon volontaire aux mystères de la vie, à ses hasards, à ses rencontres, confirme un jeune ingénieur qui a passé un an sur les routes, puis trois mois en retraite de yoga et méditation. Nos vies sociales, dans leur rythme, leurs normes et leur récurrence, émoussent nos visions, nous rendent indisponibles à l’extraordinaire. S’extraire permet de retrouver une fraîcheur de perception. » 

Lâcher prise

Alors en avant : premières étapes, premiers étonnements. La diversité des hommes et des paysages, le changement d’ambiance, de repères, de rapport au temps, sont déjà l’indice d’un « autre possible ». Les sens et l’esprit en éveil, l’immensité devant soi, on avance, on observe, on s’imprègne. Mais au-delà des premiers enthousiasmes, de la joie un peu fanfaronne d’être parti pour des mois, la réalité du terrain se révèle différente de l’image qu’on s’en était faite. « Le Chemin est plein de contrastes et douche régulièrement les élans d’imagination », confirme Jean-Christophe Rufin. La vie devient plus prosaïque, les journées s’enchaînent avec leur lot de hauts et de bas, les conditions sont parfois éprouvantes, l’altérité déstabilise, on se surprend à juger, comparer…

C’est pourtant là que tout se joue. Quand on comprend que pour continuer d’avancer, il faut se dépouiller. « Matériellement, d’abord, en renvoyant par la Poste tout ce qui surcharge le sac à dos », sourit Gaële de la Brosse – une expérience partagée par bien des voyageurs ! Symboliquement, ensuite, en reconsidérant tout ce qu’on pensait être ou savoir. « Je comprenais combien il était utile de tout perdre, pour retrouver l’essentiel », écrit Jean-Christophe Rufin. 


Le secret du chemin puise alors dans la capacité à dépasser ses peurs, se défaire de son identité présumée, plonger en soi pour y trouver d’autres ressources. « Un jour, pendant le deuxième mois de ma retraite de yoga, j’ai failli tout plaquer, raconte le jeune ingénieur. Mon genou me faisait horriblement souffrir, j’en avais ras-le-bol. Le professeur, d’ordinaire très froid, est venu me dire un mot gentil. Mon esprit s’est apaisé, j’ai compris à quel point toutes les pensées et émotions, bonnes ou mauvaises, sont passagères. Alors j’ai passé un peu d’eau sur mon corps endolori et je suis resté. » Un pas de plus vers l’émergence d’une conscience, détachée des cogitations ordinaires. 

« Le chemin est une métaphore de la vie, complète Gaële de la Brosse. En cours de route, on avance pas à pas, les étapes s’enchaînent, les bons moments compensent les difficiles. Dans l’instant, on ne s’en aperçoit pas, mais tous ont leur raison d’être, tous tendent vers un sens et une cohérence. »

La voie de l’immobilité

Le temps, ensuite, installe autre chose. L’esprit calme et disponible, le corps et les sens aiguisés par l’effort et le grand air, irrigués par une énergie et une fluidité d’être que les aléas et les intempéries n’ébranlent plus, certains gestes deviennent des rituels, le bonheur se niche dans l’infime : faire une halte, dénouer ses chaussures, prendre un thé, se blottir près du feu, partager un repas, croiser un regard, contempler les étoiles… Jusqu’à ce qu’éclosent ces moments de grâce où tout se cristallise, d’autant plus saisissants qu’ils sont inattendus ou étrangement opportuns : un paysage sublime, une rencontre lumineuse, un paysan qui indique le chemin ou offre l’hospitalité, quand on est perdu ou affamé… « Pendant le tournage, la providence était à nos côtés, raconte le réalisateur du film The Way, consacré au pèlerinage de Saint-Jacques. Depuis, je ne crois plus aux coïncidences, mais aux miracles qui sont arrivés régulièrement, et nous ont permis de tourner dans d’aussi bonnes conditions ! »

L’alchimiste Patrick Burensteinas connaît bien ces chemins : « Compostelle, Compost- Stella, les étoiles à l’intérieur du sol… A un moment, nos pas croisent un lieu extraordinaire, qui nous plonge dans l’intensité de l’in

stant présent. » Le temps se fige, on se retrouve subitement « immobile, silencieux, aligné », dans un état suspendu de plénitude, en osmose avec soi et tout le reste. « Parfois, on sent aussi l’énergie de ceux qui ont suivi le chemin avant nous, l’ont imprégné de leur quête, de la force de ce qu’ils y ont vécu, note Gaële de la Brosse. A l’arrivée, quand on pose sa paume sur la statue du saint, à l’endroit où des milliers d’autres l’ont érodée, surgit une impression, ineffable, de connexion. »

Le voyageur est alors « prêt à voir surgir quelque chose de plus grand que lui, de plus grand que tout, en vérité », confesse Jean-Christophe Rufin. C’est le moment, « sinon d’apercevoir Dieu, de sentir son souffle », et de ressentir intimement « l’Unité, l’Essence, l’Origine ».

Enchanter le quotidien

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Bien évidemment, le retour est déstabilisant. Retrouver les siens, même avec bonheur, n’est pas toujours aisé : « Pendant ces premiers moments de retrouvailles avec quelqu’un qui est accoutumé à votre être d’avant, vous mesurez avec acuité les changements que le pèlerinage a opérés en vous », écrit Jean-Christophe Rufin. Posé là, dans un décor aussi familier qu’étranger, on se sent d’abord à part, décalé. Reprendre le volant de son traintrain paraît impossible. Pourtant, ça revient vite… Mais telle est la nouvelle étape du chemin : ne pas faire du voyage une fuite ou une parenthèse enchantée, mais trouver le moyen « d’en incarner l’esprit et la substance dans les petites choses du quotidien », confirme Gaële de la Brosse. 

« Pendant des mois, je me suis fondue dans le monde, témoigne Claire, qui a passé un an autour du globe.A mon retour, de rencontres et heureux hasards, ma vie s’est dessinée naturellement, avec une grande justesse. Est-ce une clarté d’intention ? Suis-je guidée, accompagnée ? Je n’en sais rien, mais cette magie, je la dois à la route, aux perceptions qu’elle a engendrées, à la confiance qu’elle m’a donnée. Depuis, il suffit que je me mette en mouvement pour que le moment s’épaississe, ma conscience s’élargisse. » 

The Way, la route ensemble, un film d’Emilio Estevez, avec Martin Sheen. Au cinéma le 25 septembre 2013

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