- Accueil
- > Je M’estime
Je M’estime
LES TROIS PILIERS DE L’ESTIME DE SOI
Le concept d’estime de soi occupe une place importante dans l’imaginaire occidental, en particulier aux Etats-Unis, où le mot self-esteem fait partie du vocabulaire courant. En France, nous avons longtemps préféré parler d’amour-propre, témoignant ainsi d’une vision plus affective, voire ombrageuse, du rapport à soi. L’expression « estime de soi » se veut plus objective. Le verbe « estimer » vient en effet du latin oestimare, « évaluer », dont la signification est double : à la fois « déterminer la valeur de… » et « avoir une opinion sur… ». La meilleure synthèse que nous ayons trouvée de l’estime de soi, nous disent Christophe André et François Lelord, c’est un adolescent qui leur a fournie : « L’estime de soi ? Eh bien c’est comment on se voit, et si ce qu’on voit on l’aime ou pas ».
Ce regard que l’on porte sur soi est vital à notre équilibre psychologique. Lorsqu’il est positif, il permet d’agir efficacement, de se sentir bien dans sa peau, de faire face aux difficultés de l’existence. Mais quand il est négatif, il engendre nombre de souffrances et de désagréments qui viennent perturber notre quotidien. Prendre le temps de mieux cerner son estime de soi n’est donc pas un exercice inutile : c’est même l’un des plus fructueux qui soient.
Afin de procéder à une évaluation de l’estime de soi, voici trois séries de questions auxquelles il convient d’y réfléchir :
® Qui suis-je ? Quels sont mes qualités et mes défauts ? De quoi suis-je capable ? Quels sont mes réussites et mes échecs, mes compétences et mes limites ? Quelle est ma valeur, à mes yeux, aux yeux de mes proches, aux yeux des personnes qui me connaissent ?
® Est-ce que je me vois comme une personne qui mérite la sympathie, l’affection, l’amour des autres, ou est-ce que, au contraire, je doute souvent de mes capacités à être apprécié et aimé ? Est-ce que je conduis ma vie comme je le souhaite ? Est-ce que mes actes sont en accord avec mes désirs et mes opinions, ou est-ce que, au contraire, je souffre du fossé entre ce que je voudrais être et ce que je suis ? Suis-je en paix avec moi-même ou fréquemment insatisfait ?
® Quand, pour la dernière fois, me suis-je senti déçu de moi-même, mécontent, triste ? Quand me suis-je senti fier de moi, satisfait, heureux ?
Avoir confiance en soi, être sûr de soi, être content de soi….Les termes et les expressions employés dans le langage courant pour désigner l’estime de soi sont légion. En fait, chacune d’eux se réfère à l’un de ses multiples aspects. L’amour de soi est l’élément le plus important. S’estimer implique de s’évaluer, mais s’aimer ne souffre aucune condition : on s’aime malgré ses défauts et ses limites, malgré les échecs et les revers, simplement parce qu’une petite voie intérieure nous dit que l’on est digne d’amour et de respect. Cet amour de soi « inconditionnel » ne dépend pas de nos performances. Il explique que nous puissions résister à l’adversité et nous reconstruire après un échec. Il n’empêche ni la souffrance ni le doute en cas de difficultés, mais il protège du désespoir.
Le regard que l’on porte sur soi, cette évaluation, fondée ou non, que l’on fait de ses qualités et de ses défauts, est le deuxième pilier de l’estime de soi. Il ne s’agit pas seulement de connaissance de soi ; l’important n’est pas la réalité des choses, mais la conviction que l’on a d’être porteur de qualités ou de défauts, de potentialités ou de limitations.
Positive, la vision de soi est une force intérieure qui nous permet d’attendre notre heure malgré l’adversité. Si au contraire, nous avons une estime de soi déficiente, une vision de soi trop limitée ou timorée, nous fera perdre du temps avant que nous ne trouvions notre « voie ». Ce regard que nous portons sur nous-mêmes, nous le devons à notre environnement familial et, en particulier, aux projets que nos parents formaient pour nous. Dans certains cas, l’enfant est chargé inconsciemment par ses parents d’accomplir ce qu’ils n’ont pas pu ou pas su réaliser dans leur vie.
Troisième composante de l’estime de soi – avec laquelle, du reste, on la confond souvent – la confiance en soi s’applique surtout à nos actes. Etre confiant, c’est penser que l’on est capable d’agir de manière adéquate dans les situations importantes. Contrairement à l’amour de soi et, surtout, à la vision de soi, la confiance en soi n’est pas très difficile à identifier ; il suffit pour cela de fréquenter régulièrement la personne, d’observer comment elle se comporte dans des situations nouvelles ou imprévues, lorsqu’il y a un enjeu, ou si elle est soumise à des difficultés dans la réalisation de ce qu’elle a entrepris. La confiance en soi peut donc sembler moins fondamentale que l’amour de soi ou la vision de soi, dont elle serait une conséquence.
D’où vient la confiance en soi ?
Principalement du mode d’éducation qui nous a été prodigué, en famille ou à l’école.
Ces trois composantes de l’estime de soi entretiennent généralement des liens d’interdépendance : l’amour de soi (se respecter quoi qu’il advienne, écouter ses besoins et ses aspirations) facilite incontestablement une vision positive de soi (croire en ses capacités, se projeter dans l’avenir) qui, à son tour, influence favorablement la confiance en soi (agir sans crainte excessive de l’échec et du jugement d’autrui). Au travers de toutes nos activités, nous recherchons le plus souvent à satisfaire de grands besoins, également indispensables à notre estime de soi : nous sentir aimé (appréciés, sympathiques, populaires, désirés etc…). Dans tous les domaines, nous attendons la satisfaction conjointe de ces besoins.
JE M’AIME, DONC JE SUIS. Comment développer son estime de soi :
A certains moments de notre vie nous éprouvons le besoin de nous pencher sur notre estime de soi. Petites opérations de maintenance, chantiers de rénovation ou reconstructions complètes : comment s’y prendre ?
Il est incontestable que certaines occasions de vie sont des nouveaux départs pour l’estime de soi. Une rencontre sentimentale avec un conjoint qui, bien que lucide à votre égard, vous donne confiance en vous, par son amour ou par ses conseils, une rencontre amicale, l’insertion dans un groupe, l’accès à une profession, l’accession à un statut social – tout cela peut aider à la construction, ou plutôt parachever la consolidation d’une estime de soi jusqu’alors un peu hésitante. Mais l’événement ne suffit pas toujours. Les uns vont pécher par orgueil, et d’autres pèchent par excès d’inhibition. Si des changements sont possibles, faut-il pour autant faire quelque chose de particulier pour qu’ils se produisent ? Agir ou ne pas agir : telle pourrait être la question… Comme beaucoup de manifestations psychologiques – l’anxiété et la dépression, par exemple -, l’estime de soi est un phénomène qui s’auto-entretient.
Christophe André et François Lelord nous proposent de faire porter nos efforts dans trois domaines principaux, chacun d’eux étant composé de trois dimensions spécifiques qu’ils ont appelé des « clés ». Chaque domaine et chaque clé ont leur importance mais il est possible que tous ne vous concernent pas. D’autre part, soyez attentif à l’équilibre entre ces trois domaines :
La rapport à soi-même – Le rapport à l’action – Le rapport aux autres.
CLE N° 1 – se connaître
« connais-toi toi-même », rappelait souvent Socrate. C’est la première des règles en matière d’estime de soi. Elle concerne aussi bien le regard que vous portez sur vous-même que la manière dont vous vous présentez aux autres. Il ne s’agit pas ici de se perdre dans l’introspection, mais plutôt de prendre conscience de ses capacités et de ses limites. Transformer le « domaine inconnu » en « domaine public », c’est tout l’intérêt de se mettre dans des situations inhabituelles, de faire de nouvelles expériences.
CLE N° 2 – s’accepter
Comment expliquer que certaines personnes assument leurs défauts, tandis que d’autres en retiennent un sentiment de honte si fort qu’il « taraude l’amour-propre et l’estime de soi ? Tout est question de culpabilité, le remords de ce que l’on a fait, laissant la honte, ce mouvement de confusion envers ce que l’on est. Les deux meilleurs alliés de la honte sont le silence et la solitude. Dès que vous aurez décidé de parler de ce qui vous fait honte à une personne choisie, vous aurez fait l’essentiel du chemin. V.S Naipaul a dit à ce sujet lors d’une interview : « Je sais, moi, qu’à la minute où l’on admet sa honte, elle disparaît ».
CLE N° 3 – être honnête envers soi
Vous êtes dans une voiture que son conducteur mène trop vite à votre goût. Vous avez peur, mais vous n’osez pas le dire. Le conducteur sent votre appréhension et vous demande : « vous n’avez pas peur, j’espère ? » Que répondez-vous ?
Vous aurez peut-être la tentation de dénier vos émotions, pour des raisons d’estime de soi mal placée : ne pas avouer qu’on a peur, fait certes partie des convenances sociales, mais derrière ces convenances, on trouve bien souvent des problèmes d’estime de soi : on veut surtout ne pas perdre la face en avouant des émotions pourtant bien naturelles.
CLE N° 4 – agir
Les actes sont la gymnastique d’entretien de l’estime de soi. Certes, les grandes réussites augmentent celle-ci, mais ce n’est pas tous les jours que l’on connaît des succès… en revanche, la vie quotidienne nous fournit une foule d’objectifs, même modestes, qui, une fois atteints, nous permettent de ressentir une amélioration de notre estime de soi. Considérez donc certaines activités quotidiennes non plus comme de simples corvées, mais comme des moyens d’augmenter votre sensation de contrôle sur vous-mêmes et de vous rapprocher de votre image idéale. Toute décision de changement devrait se traduire par un geste dans la minute qui suit : prendre son téléphone, faire un courrier, sortir immédiatement de chez soi, etc…
CLE N° 5 – faire taire le « critique intérieur »
Le « critique intérieur », ce sont toutes les pensées a priori critiques que nous nous adressons à nous-mêmes. Il s’agit souvent d’un discours parental intériorisé, conséquence de ce que nous avons entendu lorsque nous étions enfant. Que faire, face au critique intérieur ? Tout d’abord prendre conscience de son existence. Ensuite prenez l’habitude de vous poser les bonnes questions sur les pensées présentes à votre esprit dans ces moments-là : cette pensée est-elle réaliste ? Est-ce qu’elle m’aide à me sentir mieux ? Est-ce qu’elle m’aide à mieux gérer la situation ?
CLE N° 6 – accepter l’idée de l’échec
« L’échec est un morceau de la victoire ». La maxime est de l’alpiniste Eric Escoffier, disparu en Inde alors qu’il escaladait le Broad Peak (8 407 m). D’une manière générale, personne n’aime l’échec. Or, pour changer, il faut agir, donc prendre le risque d’échouer. Ce n’est pas l’échec qu’il faut accepter, mais l’idée de l’échec. Rien ne sert de voir les choses en noir ou en blanc, mais le résultat intermédiaire, résultat entre le triomphe et la catastrophe. Considérez vos échecs comme des sources d’information sur vous-même et non comme des preuves d’incapacité. Si vous arrivez à vous mettre dans cet état d’esprit, alors chaque échec vous rapprochera de la réussite.
CLE N° 7 – s’affirmer
C’est la capacité à exprimer ce qu’on pense, ce qu’on veut, ce qu’on ressent, tout en respectant ce que l’autre pense, veut et ressent. C’est pouvoir dire non sans agressivité, demander quelque chose sans toujours s’excuser, répondre avec calme à une critique etc… Apprendre à s’affirmer augmentera immanquablement votre estime de soi. Mais, à partir du moment où vous aurez appris à le faire, vous aurez le choix ; savoir renoncer dans l’immédiat, pour éviter un conflit peu utile, témoigne aussi d’une bonne estime de soi !
CLE N° 8 – être empathique
C’est la capacité d’écouter et de ressentir le point de vue des autres, de chercher à le comprendre et de le respecter, même si l’on n’est pas totalement d’accord avec eux. Elle consiste à dire par exemple : « Je comprends bien ce que tu veux dire, mais je ne pense pas forcément comme toi ». C’est un puissant moteur de l’estime de soi ; elle permet de rester proche des autres et d’être apprécié d’eux.
CLE N° 9 – s’appuyer sur le soutien social
Le soutien social est constitué de l’ensemble des relations que nous entretenons avec les personnes de notre entourage, et de l’aide que nous en retirons. Le rapport aux autres est un élément essentiel de l’estime de soi. On considère qu’il y a trois cercles concentriques : les intimes, les collègues et camarades, les connaissances. Ces trois catégories sont importantes à des degrés divers.
Faire preuve d’estime de soi c’est avant tout aimer qui l’on est, et être persuadé que l’on mérite les bonnes choses de la vie autant que les autres
*****
voyez également une définition en page 2 : http://othoharmonie.unblog.fr/ego-et-soi/
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.